Le groupe
Biographie :

E-Force voit le jour à Montréal, Canada, courant 2001, après le départ du bassiste chanteur Eric Forrest du groupe culte de cyber metal Voivod, il sera remplacé par l’ex-bassiste de Metallica, Jason Newsted ! Dans la foulée, E-Force signe chez Season Of Mist pour un premier album "Evil Forces". Le groupe participe ensuite à différents festivals tels le Obey The Flames à Montréal, Six Pack Week aux USA, Raimes Fest en France aux côtés de groupes comme Strapping Young Lad, Immolation, Doro, Metal Church, Dismember, Angra, Rage, Primal Fear) et à plusieurs tournées européennes en compagnie de Impaled Nazarene, Scarve, Carpathian Forest, Tsjuder et Wykked Wytch. Fin 2003, Eric s’installe dans le Sud de la France à Toulouse et fort d’un nouveau line-up, accueillant un jeune prodige de la six-cordes, Cyril Bernhard, influencé par Malmstreem, Marty Friedman, Andy Laroque, travaille sur son nouvel album "Modified Poison". Le groupe accueille également l’ex-Enthroponed, Alsvid à la batterie. Cet album renoue avec la tradition limite occulte. En outre, Eric accueille trois guests, Alex (Agressor, Loudblast) et Kevin 131 et Tim Guttierez (Project Falling Flesh) qui ont chacun co-écrit un titre avec Eric, apportant tour à tour leur patte particulière à la trame sonore d’E-Force. Eric n’en oublie pas moins ses comparses de Voivod, durement touchés par la mort de Piggy, leur leader, en décidant d’inclure en guise d’hommage posthume un titre provenant d’une démo de Voivod, composée en 2001. Produit par Patrick Friedrich et masterisé par Achim Kohler (Sodom, Primal Fear), "Modified Poison" est sorti en Février 2008. En 2014, le groupe sort son troisième album, "The Curse", chez Mausoleum Records., puis son quatrième, "Demonikhol", en 2015. Entouré des Français Sébastien Chiffot (guitare / Evilness, ex-Ouroboros) et Patrick Friedrich (batterie), Eric sort avec E-Force "Mindbender" en Novembre 2021 chez Mighty Music.

Discographie :

2003 : "Evil Forces"
2008 : "Modified Poison"
2014 : "The Curse..."
2015 : "Demonikhol"
2021 : "Mindbender"


Les chroniques


"Mindbender"
Note : 18/20

Je vais l’avouer d’emblée, au risque de passer pour un inculte, mais malgré le fait que je sois québécois, je ne suis pas du tout familier avec l’œuvre de Voivod. Je les connais de nom, reconnais leur impact dans le monde metal, ainsi que leur cover de Pink Floyd, pour le reste, c’est le néant pour moi. Vous devinerez alors que j’en connais encore moins sur E-Force, groupe fondé par Eric Forrest, ancien chanteur de Voivod. C’est donc avec des oreilles neuves et chastes que j’ai entrepris l’écoute de "Mindbender", cinquième album du groupe.

Il est bon parfois de découvrir un artiste sans aucune appréhension. Soit les attentes sont basses, soit vous en avez aucune. Cet exactement dans cet état d’esprit que je me suis retrouvé durant les 52 minutes de cet album. Au final, je suis agréablement surpris. C’est toujours une bonne nouvelle lorsque l’on découvre un groupe et que l’on désire par la suite remonter dans le catalogue de celui-ci. C’est plutôt évident, du moins pour moi ça l’est, vu le background de Forrest, que la musique de E-Force penche du côté du thrash metal. Cependant, l’on trouve également beaucoup d’influences du death metal traditionnel, autant au niveau des arrangements et des guitares que de la voix de Forrest elle-même, souvent plus death que thrash dans l’approche.

Les miracles sont monnaie courante maintenant en studio, et le digital permet de grandes choses. N’ayant pas tous les détails de la production derrière cet album, disons seulement que pour trois musiciens seulement, E-Force développe beaucoup de puissance. Et contrairement à bien des albums de thrash, dont l’infâme "...And Justice For All", j’aime beaucoup le soin apporté à la profondeur du son du groupe. La basse de Forrest, sans être ultra technique, faire sentir sa présence et rajoute une certaine couleur à l’ensemble.

La beauté du metal fait que c’est un univers sans fin. J’aime y découvrir des groupes que je ne connaissais pas du tout. Je vous recommande chaudement E-Force.


Mathieu
Janvier 2022




"Demonikhol"
Note : 18/20

Il y a des noms de groupes, lorsque nous les évoquons, qui inspirent non seulement le respect mais qui font ressortir un pan tout entier de l’histoire du metal. Si je vous dis par exemple Voivod, vous me répondez thrash technique et j’en vois beaucoup qui frémissent, eh bien avec E-Force, la formation franco-canadienne, c’est un peu pareil, vous me direz que c’est facile puisque l’on retrouve dans le groupe un ancien de Voivod, le très sympathique Eric Forrest qui vit désormais en France, à Toulouse. Avec E-Force, le garçon n’a pas oublié pour autant ses premiers amours, à savoir le thrash technique, à la frontière du progressif et la musique somme toute complexe. J’ai donc le plaisir de vous présenter le nouvel album d’E-Force, le quatrième de sa carrière, le bien nommé "Demonikhol", qui voit le jour sous l’égide de Mausoleum Records, le légendaire et culte label belge qui fête cette années ses 33 ans d’existence.

Pour ce nouvel album, outre Eric Forrest au chant, à la batterie et à la guitare (rythmique), on retoruve Krof à la batterie et toute une pléiade d’invités qui sont venus tenir le manche de la six cordes, jugez plutôt : Vincent Agar (Yotangor, Lust), Tomas Skorepa (Exorcizphobia), Antonello Giliberto, Dan Baune (Monument) et Rob Urbirati (Sacrifice) ; eh oui rien que ça, de grands noms. Vous l’avez très certainement compris, "Demonikhol" est un concept album, illustrant musicalement les ravages de l’alcool sur le comportement et les troubles que cela peut engendrer sur l’être humain. E-Force, avec ce nouvel album, fête ses 14 années d’existence et le groupe les fête de la plus belle des manières. "Demonikhol", ce n’est ni plus ni moins que 11 titres (dont une intro instrumentale) pour près de 44 minutes d’un voyage au pays du thrash metal technique mais aussi au cœur du mal être face aux ravages d’un des fléaux du siècle qui souvent est l’abri et le refuge (autodestructeur) de l'Homme.

Si l’on y regarde un peu plus près, cet album n’est finalement influencé que par une seule chose : la vie ; et qui est le mieux placé pour observer la société, hormis les spécialistes (sociologues etc) ? Eh bien je dirais un artiste, un musicien et sa sensibilité exacerbée. Durant tout l’album, E-Force nous jette en plein visage une triste réalité, où la souffrance intérieure, silencieuse, est souvent présente. "Demonikhol" traite un sujet très sensible, parfois tabou encore de nos jours.il y a longtemps que je n’avais pas parlé d’un album concept, mais là il faut le dire haut et fort, Eric Forrest a pris le sujet à bras le corps et le fait très bien. Outre le fait que "Demonikhol" traite d’un sujet sensible, musicalement ce nouvel album est très bon, tout est en place, rien ne dépasse, on sent irrémédiablement qu’Eric sait où il veut nous mener. Son thrash technique est bien pensé mais est surtout bien construit et se situe dans ce à quoi le monsieur nous a habitué depuis longtemps. Le chant crié vient soutenir à merveille une musique à la fois puissante et agressive. Il faut dire tout de même que l’on n'a pas affaire à des manches derrière les instruments, comme je dis souvent, mais à des musiciens confirmés et talentueux.

"Demonikhol" n’est peut-être pas la meilleure façon de débuter dans le metal mais il est certain que la puissance et la fougue du groupe, mais surtout de sa tête pensante, ravira tous les fans du monsieur et du genre. Je serais presque tenté de dire qu’il n’y a rien à jeter dans cet album, on se délecte littéralement de chaque seconde de ce "Demonikhol". Bien entendu, plusieurs écoutes vous serons nécessaires pour en savourer et en apprécier toutes les nuances. En résumé, je dirais que ce nouvel album d’E-Force est dans la continuité de ce à quoi monsieur Forrest nous a habitué depuis très longtemps. Et puis quel plaisir d’observer encore une fois que les anciens ont la forme. Et n’oubliez pas une chose : boire ou conduire, il faut choisir. Comme dirait un ami, "Demonikhol", ne nous en cachons pas, c’est du badaboum !


Vince
Juillet 2015




"Modified Poison"
Note : 14/20

"Modified Poison" est le deuxième album de E-Force et suit le "déménagement" d’Eric Forrest en France. Après le changement de line-up qui a suivi cette relocalisation, le groupe nous livre 12 titres d’un thrash "old school" travaillé, énorme.

On retrouve la voix caractéristique d’Eric, puissante, écorchée, parfaitement posée et qui donne au son E-Force toute sa dimension thrash dès la première chanson "Deviation". Ce titre de plus de 6 minutes nous met tout de suite dans le ton : c’est rapide, technique, on s’en prend plein les oreilles et on fait connaissance avec Cyril Berhard, qui mérite bien son titre de jeune prodige, à entendre ses soli époustouflants (pas seulement dans la première, mais tout au long de l’album). De quoi se mettre l’eau à la bouche pour la suite ! Le groupe met énormément ses grattes en valeur dans ses riffs également, on a droit à des guitares puissantes et agressives, autant qu’étranges et oppressantes à la limite de l’occulte dans les passages plus lourds notamment dans leur titre éponyme "Modified Poison" (qui est bien représentative du style : un son qui arrache tout, des riffs énormes, dévastateurs.), même si la batterie impulse ses effets rythmiques et ses breaks cinglants, la vedette est clairement partagée entre les cordes, vocales ou non. Le quatrième titre "Agent 99" commence beaucoup plus calmement, avec des effets electro étranges et des effets à la voix rappelant l’orient (en rappel avec "La Vie C’est Précieux"), prouvant ainsi la capacité du groupe à ne pas nous servir autant de titres "copiés-collés" que n’en compte l’album. Le batteur nous démontre aussi qu’il n’a pas ses baguettes dans ses poches avec une dextérité et une technique imparables, autant dans les grooves des passages lents que dans ses breaks bien envoyés… une petite voix féminine vient agrémenter le tout d’étrangeté. Une réussite. Le titre "La Vie C’est Précieux" est une intro guitare inspirée flamenco de 30 secondes à la tuerie suivante : "Disillusioned". Plus lente que les autres chansons, sombre, presque funèbre, c’est un passage aérien, sentimental, en décalage avec le reste du CD, une parenthèse intrigante, une pause dans la tuerie… "Disillusioned" reprend le flambeau tout en crescendo, avec l’entrée successive de la basse, des grattes, de la batterie et du chant, c’est un morceau également assez lent, plutôt martelé que joué, asséné riff par riff sous les éclats de rire démoniaques du chanteur…

On retrouve au fil des morceau et tout au long de l’album des petites touches de heavy en filigrane qui donne tant de pêche et de groove aux compositions et notamment dans les soli et les effets voix claire de l’avant dernière "Wired" (co-écrites avec Tim et Eric Gutierrez). L’album se termine par le bel hommage à Piggy dans la reprise de Voivod, "Victory". Pour conclure, "Modified Poison" est la preuve qu’on peut encore écouter du bon vieux thrash old school aujourd’hui, puriste, maîtrisé à la perfection, puissant et brutal à souhait, un album à posséder dans sa thrashothèque absolument !!


Mim
Mars 2008


Conclusion
A écouter : Deviation (2008)

Le site officiel : www.facebook.com/eforceoffical