Ebauche Noire est un groupe de prog black metal qui propose un album qui a la particularité de n’avoir que deux morceaux : "The Sun And The Moon Forever Rise" et "Where Stars Like Tears Freeze To Crystal". Le morceau d’ouverture est gorgé de mélancolie, sa lenteur musicale laisse transpirer une souffrance quasi palpable. Au niveau du chant, je me retrouve bien loin du black metal typique. Seules les guitares sonnent parfois black metal, mais à part ça, rien ne laisserait supposer que j’ai affaire à du "metal noir".

La compo s’étale sur plusieurs niveaux durant trente minutes pile. Musicalement, "The Sun And The Moon Forever Rise" pourrait être découpé en quatre parties, une intro, un passage plus doom, un passage prog avec, pour terminer, une partie chantée en voix claire toujours empreinte de cette mélancolie lancinante qui a enveloppé la totalité du morceau. "Where Stars Like Tears Freeze To Crystal", le second titre, se trouve résolument orienté raw black metal. Le tempo est bien plus rapide et la production très crue augmente le côté underground d’Ebauche Noire. La compo alterne breaks et passages rapides jusqu’à un peu plus de 5 minutes puis le rythme augmente encore d’un niveau, ce qui le rend très rapide. La batterie claque et les roulements résonnent, le black traditionnel se trouve honoré par ce morceau de 11 minutes. Pour la première compo, il faut plusieurs écoutes afin de cerner et d’apprécier toute sa teneur et sa profondeur. Les deux titres sont diamétralement opposés, l’un respire la mélancolie tandis que l’autre penche vers une sensation plus brute, plus guerrière.

Pour ma part, je trouve "The Sun And The Moon Forever Rise" bien supérieur au second morceau pour la simple raison que je ressens quelque chose quand je l’écoute. A l’instar de "Where Stars Like Tears Freeze To Crystal" qui se cantonne à un style plus classique et moins travaillé, moins émotionnel si je puis dire. Cette compo de trente minutes est une compo à étages, parfois mal découpés (10 :17) et c’est ce qui fait le charme de cette prod', qui n’a pas eu besoin de surenchère technologique pour faire passer sa musique, on la prend telle qu’elle est, telle qu’elle sort de l’esprit de son compositeur. Ces deux titres doivent bien résumer l’essence humaine qui est faite de mélancolie et de rage. Moi, je dis beau boulot !