Le groupe
Biographie :

Dying Fetus est un groupe de death metal américain qui a été formé en 1991 à Upper Marlboro, Maryland. Dying Fetus s'est d'abord exprimé sur des sujets tels que la religion et l'occultisme puis, par la suite, sur des sujets plus politiques. Le groupe est connu pour son mélange des styles musicaux passant par le death metal, le grind et le hardcore, évoluant dans une optique toujours brutale et sans concession mais sans cesse en renouvellement, chaque album ayant sa personnalité propre.

Discographie :

1996 : "Purification Through Violence"
1998 : "Killing On Adrenaline"
2000 : "Destroy The Opposition"
2003 : "Stop At Nothing"
2007 : "War Of Attrition"
2009 : "Descend Into Depravity"
2012 : "Reign Supreme"
2017 : "Wrong One To Fuck With"
2023 : "Make Them Beg For Death"


Les chroniques


"Make Them Beg For Death"
Note : 19/20

Dying Fetus en veut à notre vie. Depuis sa création en 1991, le groupe américain mené par John Gallagher (guitare / chant), et complété depuis de nombreuses années par Sean Beasley (basse / chant) et Trey Williams (batterie), est devenu une véritable référence dans la scène brutal / technical death / grindcore. En 2023, le groupe annonce la sortie de "Make Them Beg For Death", son neuvième album, chez Relapse Records.

Le groupe attaque immédiatement à pleine vitesse avec "Enlighten Through Agony", une composition solide aux riffs saccadés et aux placements de voix alternés toujours aussi dévastateurs. Blast et harmoniques déchirantes se relaient pour alimenter les mosh parts ravageuses avant que "Compulsion For Cruelty" ne vienne dévoiler ses leads tranchants, qui créent un contraste intéressant mais extrêmement bien géré avec la base agressive. Même lors des passages les plus travaillés, le son reste constant, laissant à peine la pression retomber pour passer à "Feast Of Ashes", un titre également très solide en tous points qui va nous surprendre avec une véritable explosion avant que la mosh part ne prenne le dessus. Le solo est beaucoup plus mélodieux tout en restant ancré dans une veine old school qui laisse rapidement renaître la violence accrocheuse avant que la courte et virulente "Throw Them In The Van" ne vienne nous molester avec ses influences grindcore énergiques et sauvages.

"Unbridled Fury" ne tarde pas à débuter en restant dans cette approche agressive mais relativement groovy aux accélérations frénétiques qui nous transportent entre les riffs enflammés, tout comme "When the Trend Ends" qui adopte un pattern similaire pour continuer à nous faire remuer le crâne frénétiquement. Chaque changement est méthodiquement calculé, permettant au groupe d’ajouter efficacement les parties lead perçantes caractéristiques de leur son, et on peut faire le même constat sur "Undulating Carnage" qui déverse ses palm mutes assommants dans les riffs entêtants. Les parties plus vives ne sont pas en reste, permettant au groupe de créer des vagues de fureur tout comme sur la belliqueuse "Raised In Victory / Razed In Defeat" qui va nous souffler avec ces rouleaux de double pédale qui apparaissent régulièrement pour dynamiser l’ouragan. L’album touche à sa fin avec "Hero's Grave" qui met l’accent sur les parties lead criardes tout en conservant une rythmique massive complétée par des vociférations toujours aussi puissantes, puis avec "Subterfuge" qui débute avec un son dansant, quasi immédiatement remplacé par une des riffs qui alternent lourdeur et vivacité.

Dying Fetus nous aura bien fait attendre avant d’enfin nous offrir "Make Them Beg For Death", mais leur mélange est tellement accrocheur, travaillé et inégalable qu’on leur pardonne aisément d’avoir mis six années à composer


Grouge
Septembre 2023




"Wrong One To Fuck With"
Note : 16/20

Ce matin, vers 14h, j’ouvre mon ordinateur et commence à arpenter mon fil d’actualités sur Facebook. Une… Deux… Trois… Et bientôt quatre personnes qui se taquinent le gougeon devant des extraits du nouvel album de Dying Fetus, "Wrong One To Fuck With", sorti sur Relapse Records. Je me dirige alors vers mon onglet toujours ouvert, celui de Google, qui était en mode Google Images. Du coup, je me retrouve avec la pochette de ce nouvel album lorsque je tape le nom de ce dernier. Bordel, quelle claque putain, ça saigne grave. Allez, rien à foutre de la gueule de bois, je vais chroniquer cette chose, après une bonne sieste.

Dying Fetus, c’est ce groupe que j’ai toujours apprécié, sans être fan. Du coup, j’ai dû passer à côté d’environ la moitié de leurs albums, mais il n’est pas rare que j’en réécoute certains, lorsqu’une suggestion YouTube vient me rappeler mes racines métallurgiques. Autant dire que j’avais déjà une trois quarts dure avant de commencer à écouter les onze morceaux de notre précieux. Dès les premières notes de "Fixated On Devastation", on se dit "Waouw non mais c’est quoi ce truc bordel de merde ?!", tant la technicité guitaristique vient nous exploser à la gueule. S’ensuit du Dying Fetus qui fait du Dying Fetus, comme sur à peu près tout l’album en fait : du growl à gogo façon Six Feet Under mais en plus puissant, et une instru qui nous scotche à chaque instant. Il suffit pour s’en convaincre d’attaquer le deuxième morceau, "Panic Amongst The Herd", une bonne grosse déferlante de riffs qui nous secouent la cage thoracique en long, en large et en travers.

Est-ce qu’on a entre les mains l’album death de l’année ? Je ne le pense pas, déjà parce que je n’écoute pas assez de death pour le savoir, mais surtout, j’ai trouvé cet album assez long en fait. Alors certes, normal que ça ne soit pas aussi court qu’un album de HxC, mais j’ai eu une drôle de sensation, comme si ça tournait en boucle. Arrivé à peine à la moitié de l’album, je pensais l’avoir fini, tant les morceaux s’avèrent peu variés. Ceux-ci durent environ cinq minutes chacun et soit je me lasse du death (ce qui est fort possible), soit je n’ai juste plus l’habitude d’en écouter (ce qui revient à peu près au même en fait). Enfin, relativisons, Dying Fetus est encore en pleine forme, peut-être même plus en forme que jamais, et signe ici l’un de ses meilleurs albums, quoi qu’on puisse lui reprocher. Un death pur et dur, brut, soigné, habile, technique, totalement maîtrisé, ce qui, finalement, s’avère très convaincant.


Grouge
Juin 2017




"Reign Supreme"
Note : 17/20

Après la sortie de l’EP "History Repeats...", tribut axé sur des reprises de grands classiques de la scène death (très réussies au passage) à la sauce Dying Fetus, voici le tant attendu "Reign Supreme", qui avait suggéré un éventuel “retour aux sources”... pourquoi pas : ici, point de production gluante dans le style de Grotesque Impalement, cependant on se délecte du retour en force de riffs monolithiques et agressifs ; "Reign Supreme" s’inscrit dans la suite logique de "Descend Into Depravity".

Le trio continue d’exploiter son potentiel dans la sphère death technique-grind, tout en faisant preuve d’inventivité dans la composition des morceaux. L’aspect technique est à nouveau sur-travaillé, sans tomber dans l’embrouillamini chaotique de notes décousues, on s’en rend compte dès les premiers accords de "Invert The Idols", le premier titre de cet opus, ainsi que dans le foudroyant "Revisionist Past". Trey Williams derrière les fûts, on a affaire à une pléthore de blast beats inhumains, associés aux performances de Gallagher qui s’exécute brillamment entre les élans ultra-techniques et les passages grind, plus carrés, soutenu par la basse saturée de Beasley ("Second Skin", "Subjected To A Beating"). Le très entraînant "From Womb To Waste" met à l’honneur l’aspect hardcore / grind à grands coups de riffs véhéments et furibards, tout en efficacité, sans délaisser les modules techniques ; la technicité de "Dissidence", le morceau suivant se focalise davantage sur la section rythmique, frénétique et complexe. "In The Trenches", plus axé sur l’angularité du riffing, fait la part belle à une basse omniprésente, de même que "Devout Atrocity", aux accents plus graves. "The Blood Of Power" parachève avantageusement l’ensemble malgré un léger manque de cohésion par rapport aux morceaux précédents.

"Reign Supreme" fait suite à "Descend Into Depravity" dans un style globalement plus pachydermique mais pérennise cependant l’aspect technique en le plaçant de façon plus étudiée et stratégique au sein des morceaux. Dying Fetus évolue manifestement vers toujours plus d’excellence en ce qui concerne l’art de la composition.


Delph
Juin 2012




"Descend Into Depravity"
Note : 18/20

Ce dernier rejeton du trio légendaire Dying Fetus est loin d'avoir été avorté. Ici, pas d'intro ni d'outro qui de toute façon auraient été de trop !! Préparez-vous à prendre une rouste magistrale du début à la fin. En tout, 8 morceaux, trentre-trois minutes et quatorze secondes de violence, oui, mais de violence maîtrisée à la perfection. Chaque morceau est structuré de façon à ne vous laisser aucun répit : entre les blast beats déchaînés, les roulements dévastateurs, les riffs aiguisés comme des lames de tronçonneuse, renforcés par des lignes de basse menées par le talentueux Sean Beasley, on se délecte de passages lourds, moins rapides mais à l'efficacité écrasante, de solos agressifs et ultra-précis, qui annoncent magnifiquement une prochaine section d'intense brutalité. Même si Dying Fetus fait partie depuis longtemps des monstres sacrés de la scène death metal (aussi nombreux soient-ils), on sent que ce groupe qui transpire la motivation et la volonté d'évoluer vers une technique de plus en plus affinée, sans pour autant verser dans un embrouillamini interminable de solos sans queue ni tête sur une rythmique débridée. On ne mentionnera pas de morceau en particulier, dans cet album, aucun morceau n'est meilleur qu'un autre. Chacun est structuré différemment et remplit à merveille sa mission : faire voler les têtes en éclats. On se laisse broyer avec plaisir par cette machine à l'ossature complexe,et on en redemande. "Descend Into Depravity" est un joyau de brutalité et de technique incontestable.


Delph
Février 2011


Conclusion
Le site officiel : www.dyingfetus.com