Le groupe
Biographie :

Dungortheb est un groupe de metal drançais influencé par Death, Coroner, Pestilence, formé en 1996 à Epinal dans le département des Vosges. La première démo "Trip Into Obcurity" sort en 1996, le groupe en soigne le packaging et le son, ce qui lui permet d'écumer les scènes locales et d'ouvrir pour Mercyless et S.U.P. En 2003, le groupe sort son premier album "Intended To..." sur le label Perenial Quest Records. Son très bon accueil au niveau national et international lui permet de jouer en France, en Allemagne, en Belgique et au Luxembourg avec des groupes tels que Marduk, Nostromo, Blockheads... Contacté par le label chinois Area Death Productions, Dungortheb enregistre un titre à la mémoire de chuck Schuldiner pour le tribute album du label. Après divers changements de line-up, le groupe se stabilise et sort son deuxième album "Waiting For Silence", enregistré par El Mobo au Conkrete Studio. La qualité de la production lui permet d'être distribué en France et au Benelux par le label Great Danes Records et de partager des scènes avec Gorod, Eths, Born From Pain. Après plus de 15 ans d'existence, Dungortheb travaille sur son troisième album tout en continuant à faire connaître sa musique auprès des divers organisateurs de concerts et festivals européens.

Discographie :

2003 : "Intended To…"
2008 : "Waiting For Silence"
2014 : "Extracting Souls"


Les chroniques


"Extracting Souls"
Note : 17/20

En 2000, j’avais chroniqué pour mon fanzine le promo CD 3 titres de Dungortheb, il faut avouer que j’avais un peu lâché le groupe, ainsi que l’actualité "metal français, pour me consacrer au metal canadien car je bossais pour un fanzine québécois. Si mes souvenirs sont bons, j’avais dit que le nom du groupe sonnait un peu black metal et que les compos manquaient un peu de parties plus rapides. J’ai donc survolé la discographie de Dungortheb et me suis arrêté sur "Waiting For Silence" qui est sorti en 2008 et qui mérite largement d’être évoqué dans cette chronique tellement l’album est impressionnant de qualité et de technicité. J’ai par la même occasion constaté que le groupe n’a pas inséré de parties plus rapides, mais a largement étoffé son jeu et ses compos. Je suis assez surpris que Dungortheb n’ait pas plus d’ampleur en France vu la qualité de ses compos.

Le combo est maintenant sous l’aile de Great Dane Records qui commence à avoir un catalogue sympathiquement fourni. Je vais commencer par la pochette de l’album, somptueuse, et qui illustre complètement "Extracting Souls", même si je ne suis plus trop "pochette" à cause de nombreuses tromperies sur la marchandise (pochette superbe et contenu pourrave), je n’hésite jamais à souligner un cover art digne de ce nom, car ça veut aussi dire que le groupe soigne ses fans et attache une importance à la qualité tactile de ce qu’il propose. "Inside" commence, à ce jour c’est évidemment la meilleure prod' du groupe, elle est massive et rend grâce à chaque instrument. Je la trouve un poil au-dessus de "Waiting For Silence" qui était déjà suprêmement produit. Musicalement, je retrouve un peu une suite logique à leur album de 2008, bien que certaines différences se font entendre. Le death technique / mélodique de Dungortheb a largement une classe européenne, il suffit d’écouter la qualité des solos qui entrecoupent les compos pour que j’avoue avoir eu tort de mettre de côté le groupe. Passé le morceau d’ouverture, "Red Night" prend possession de mes enceintes 7.1 HD, le caisson de basses résonne devant les supplices que lui inflige la double grosse caisse. Le riff d’ossature du morceau est énorme, tout comme l’évolution du groupe. C’est drôle, mais le mot qui me vient en tête en chroniquant "Extracting Souls" c’est : finesse ! Tout semble fait et produit avec une finesse ainsi qu’une précision digne d’un chirurgien de Necker. La finesse des solos, des riffs qui s’insinuent subrepticement jusqu’au tréfonds de nos âmes. Album de la maturité ? Pas du tout ! Car pour ma part l’album de la maturité du groupe serait plutôt "Waiting For Silence" puisqu’à mon avis, Dungortheb s’est trouvé avec le précédent album, vu sa complexité et son excellence. Je dirais que cet album est l’album de la confirmation, Dungortheb confirme son talent, en enfonçant le clou de la qualité musicale et des compositions savamment abouties. La densité musicale des titres comme "Behind Your Eyelids" et de "6:43", tiens c’est marrant, c’est l’heure à laquelle je me lève le matin ! (j’aime pas les comptes ronds)… Je disais quoi ? Ah oui, la densité musicale propulse sincèrement Dungortheb largement au-dessus de la masse, tout est bon, je ne vois quasiment pas de plan arriver 20 minutes à l’avance.

Une compo comme "Impact" a la puissance d’une DCA dans ses parties de batterie, et ils font bien de ne pas avoir accéléré le tempo, comme je l’aurais voulu en 2000, car ils excellent dans les parties ultra puissantes. Ce style death technique leur va merveille, je ne vois rien à jeter dans un album comme celui-ci. 46 minutes, intro comprise, d’un des albums les plus intenses que j’ai pu écouter dans le style.


Davidnonoise
Septembre 2014




"Waiting For Silence"
Note : 17/20

J’ai connu Dungortheb via cette fabuleuse fenêtre sur le monde musical qu’est MySpace en 2007, j’appréciais déjà le son et le style mais je n’ai pas eu l’occasion d’aller plus loin en écoutant leur précédent "Intented To…" et peut être n’est-ce pas plus mal, me voilà une oreille objective sur ce qu’est le Dungortheb nouveau, cru 2008…

Dans un premier temps, je dirais que c’est un très bon cru, précis, carré, sauvage et technique dans la trempe du genre techno-death c'est-à-dire un death technique (pour les profanes), qui se décline en neuf titres de bon son de tueur. A noter que la batterie est entièrement enregistrée sur électronique, je le dis car la nuance est à peine perceptible tant le son est propre… on soupçonnerait à peine (à tort !) un trig à la grosse caisse ! La caisse claire, claquante, impulse une frappe puissante tant dans les parties rythmiques que les breaks (et les blasts, bien entendu !). Et on entame l’album avec un ptit riff de gratte qui n’est que le prélude au déferlement de gros son de "Lethargy" appuyé par un chant death rauque et puissant. On fait de suite connaissance avec la technique effectivement poussée de Dungortheb quand la batterie se met à se décaler, temps et contre temps pendant que se déroule un solo à la gratte rapide, extrêmement précis et propre voire tranchant comme une lame de rasoir, de toute beauté, qui fait de ce premier titre de 3 minutes une mise en condition de circonstance pour ce qui suit… En l’occurrence, la suite s’avère tout aussi aboutie, et on retrouve de morceau en morceau un Dungortheb décidément très en forme, qui prouve au passage qu’il ne sait pas faire que de la "déboule" avec un joli passage bien groovy en intro de "Addicted", où la batterie est plus lente, plus appuyée, suivie par des riffs disto lourds voire pesants. Le titre en lui-même est pas mal diversifié dans ses changements d’ambiance, de groove à rapide, simple et complexe à la fois, de bons crescendo et toujours un chant enragé dans les 5 minutes et demie que dure le morceau. Peut-être le petit regret que la technique (par ailleurs imparable !) soit aussi présente dans "Addicted", car j’aurais bien aimé un morceau énorme juste par son groove, un petit interlude sans ornement…

Ce petit regret exprime un peu le côté moins positif de l’album, s’il faut en trouver un : à force d’être excellents, les titres finissent par se ressembler et en ceci je pense que Dungortheb est un groupe à voir en live, si tant est qu’ils aient la chance de bénéficier d’un aussi bon son que celui présent dans l’album. Qu’à cela ne tienne, Dungortheb mérite l’intérêt du label qui les fera décoller, à entendre l’excellent travail dont ils nous livrent le fruit dans "Waiting For Silence", le techno-death n’étant pas très (pas assez ?) présent chez nous !


Mim
Mars 2008


Conclusion
L'interview : Hervé

A écouter : Silence (2008)

Le site officiel : www.dungortheb.com