Le groupe
Biographie :

Créé fin 2012 à Brest, sur les cendres de feu Öyster Union, Duckhunters décharge un son fier et sincère, mêlant sans complexe stoner / doom / sludge / psyché et musette. Après un an de travail de composition et de façonnement identitaire, Duckhunters sort en 2014 sa première démo autoproduite et explore les scènes bretonnes et étrangères à la recherche de concerts. Le premier album de Duckhunters, "Extinction Road", sort en Novembre 2015 chez Drop Dead Records.

Discographie :

2014 : "Drop Dead" (Démo)
2015 : "Extinction Road"


Les chroniques


"Extinction Road"
Note : 15/20

A peine un an après son premier EP "Drop Dead", qui montrait un groupe au fort potentiel musical et aux idées nombreuses, Duckhunters, ce quatuor breton adepte de stoner metal enlevé et d'histoires post-apocalyptiques à la The Road (une combinaison originale dans un style plus porté sur la fumette ou les gros diesels) nous offre un premier album "Extinction Road". D'abord prévu comme un nouvel EP, les chasseurs de canards ont décidé de mettre les bouchées doubles pour parvenir à un résultat plus ambitieux et travaillé que "Drop Dead".

Le groupe a mûri et a affiné son mode d'expression. "Drop Dead" montrait un groupe soudé, au style déjà présent et à l'inspiration riffesque certaine, mais encore trop immature musicalement avec des morceaux anarchiquement longs, comportant trop d'idées et essayant peut-être de montrer ce dont il était capable (les trois morceaux en 18 minutes auraient pu devenir, avec plus de réflexion et quelques coups de ciseaux par-ci, par-là, quatre ou cinq morceaux solides). Avec "Extinction Road", cette impression peu encore surgir mais de façon moins nette. Le groupe, on le disait, a affiné, réfléchi sa musique, avec des morceaux efficaces, plus concis, et aussi plus marqués individuellement.

Dès l'intro, Duckhunters montre que cet album sera tout sauf une ballade de santé et le confirme avec le coup de poing "Killer Croc", un morceau court à la noirceur et la puissance inattendues mais excellent. Plus long, "Dragooning" passe par différents rebondissements et émotions. Un peu décousu, mais moins que ne l'étaient certains titres de l'EP "Drop Dead", il témoigne d'une ambition d'écriture à mettre au crédit du groupe. En parlant d'ambition, les canards n'hésitent pas à montrer d'autres facettes musicales, d'autres couleurs : ils prouvent avec le cajoleur et bluesy "Last Broadway" et le mini-instrumental acoustique "Exile" qu'ils savent jouer avec tact et brio ; le groovy "The Road" reste longtemps en tête et le final doomesque qu'est "Hands Of Doom" montre les progrès du groupe en termes d'écriture en dévoilant la trame du morceau petit à petit, en installant son ambiance lentement et en conservant du début à la fin une direction claire et juste.

Après "Hands Of Doom" apparaît une piste cachée inattendue, à savoir une reprise du classique de Johnny Hallyday "Que Je T'aime". L'entreprise est osée et, surtout, réussie. Les Bretons s'approprient ce titre culte de la chanson française d'un façon toute personnelle, lourde, rêche et déchirante, qui donne envie de hurler à la lune.

Alain semble plus confiant derrière son micro et se lâche un peu plus, mettant un peu de punch et de nuance en modulant légèrement, ce qui permet de pallier à ses défauts qui sont un registre et une expression vocale limités. L'accent français est gênant, parfois irritant ("Last Broadcast", "The Road") mais on n'en tiendra pas trop rigueur sur la durée car l'énergie mise en œuvre fait oublier ce détail qu'il conviendra malgré tout de travailler à l'avenir.

Ce premier album est donc une petite réussite, et s'il n'est pas parfait, notamment au niveau du chant et de la production, "Extinction Road" a des atouts bien à lui et a de la personnalité à revendre. Personnalité se traduisant par un concept sombre et original pour le style et une pochette soignée servant avec classe cette singularité. Il lui manque encore quelque chose pour exploser et convaincre totalement mais nous sommes convaincus que Duckhunters a ce qu'il faut pour.


Man Of Shadows
Janvier 2016




"Drop Dead"
Note : 14/20

Formés à Brest fin 2012, il aura fallu 2 ans pour que les rockeurs bretons de Duckhunters daignent sortir leurs becs de l’eau et se présentent à nous avec une première démo autoproduite. Composé de Manu au chant, Guillaume à la guitare, Isidore à la basse et Alain à la batterie. Chasseurs s’en vont chasser la volaille à l’aide de gros bastos métalliques et de riffs trappus.

"Thunderdome" est un titre introductif remplissant bien son rôle, à la fois heavy et remuant. Le titre éponyme est un gros hard rock fuzzy très 70’s, avec de discrets claviers en appui des guitares au langage tantôt heavy, tantôt bluesy / psyché. Un bon morceau qui tout de même tendance à s’étirer un peu trop et perd en efficacité. A noter un son de basse encore plus épais que de la graisse de moteur. "Trunk" pourrait faire peur avec ses presque sept minutes au compteur, mais est étonnamment le titre qui passe le mieux, puissant, fluide et maintenant l’attention toujours avec brio malgré les multiples changements de rythmes et d’ambiances. Le titre le plus intelligent du lot. Le chanteur a une voix de bûcheron mais est trop limité dans son expression et dans sa tonalité, les morceaux perdent de l’impact. Un chant plus charismatique et personnel, distillant plus de folie, serait un véritable plus et valoriserait davantage les titres.

Un trois titres sympathique qui casse pas trois pattes à Daffy Duck mais qui vaut l’écoute.


Man Of Shadows
Novembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.duckhunters.bandcamp.com