Le groupe
Biographie :

Le cirque de Dreadful Silence se compose de cinq clowns musiciens sous le joug du tyran Ray Glow, maître de cérémonie d'un show morbide et déjanté. Reprenant la dynamique d'un "Freak Show", le groupe met en scène un univers "cartoonesque" alliant glauque et rock'n'roll. Chacun y trouve sa place : un chanteur décérébré (Jacky Clown), un guitariste lanceur de couteaux (Bo), un batteur homme-canon (Oliver Pool), un bassiste schizophrène (Hëll Müt Hard) et un vieux clown aigri (Butcher Rizzo) guitariste et bras droit d'un monsieur loyal, avare et colérique (Ray Glow). Le style musical du groupe est une variante de plusieurs sonorités metal, assaisonnée de samples complètement délirants; un show singulier servant une musique originale sur fond de confettis et serpentins.

Discographie :

2009 : "Dreadful Silence" (EP)
2012 : "Carnival Of Dead Bodies"


Les chroniques


"Carnival Of Dead Bodies"
Note : 16,5/20

Une bande de clowns à l’humour douteux et au mode de vie qui l’est tout autant s’apprête à vous offrir un festival métallique dans un univers déjanté à la musique pas forcément hors normes mais rudement bien menée. Tu viens d’atterrir les deux pieds dans la boue qui tapisse l’entrée d’un cirque au charmant nom de Dreadful Silence où on est accueilli par "The Great Opening" après une brève introduction à la voix peu rassurante. Un gros son bien couillu (oui oui les clowns aussi en ont, elles sont simplement disproportionnées, comme leurs pieds) fait sonner un groove rock’n’roll qu’il serait difficile de ne pas apprécier.

Mais le vrai début des réjouissances déjantées c’est avec "Freaks And Demons", bien plus furieux, proche de ce qui s’apparente à de la folie. Les riffs sont tout simplement violemment rock’n’roll sur un rythme effréné se posant parfois en quelque chose de metal presque hardcore. On retrouve dans le même esprit, des titres comme "Kowboy Klowns From Outerspace", "Shit" et "On My Way". Des titres dotés, notons-le, d’un groove moderne assez vibrant. Dans un registre légèrement différent on rencontre des morceaux plus lourds mais aussi un peu psyché dans leur côté répétitif, à l’image de "Carnival Of Dead Bodies" (le titre cette fois-ci), "Hole Ov U", "I Am The Night" ou encore "Piggy In The Mirror" et "Town’z Clownz". Ces titres sont par ailleurs, ceux qui se rapprochent le plus de l’univers du groupe dans sa conception, ainsi que de l’artwork - glauque à sa manière avec ces clowns d’apparence sauvage traînés dans une roulotte au milieu d’une fête foraine fantôme – de par leurs différentes ambiances. Voilà un bel aperçu de l’étendu du savoir-faire du groupe en termes de metal. Un groupe que l’on constate polyvalent et qui sait tirer parti de chaque style. En plus de tout ça, l’esprit paradis enfantin désenchanté est renforcé par tous ces samples délirants ainsi qu’un bref interlude au doux nom de "Kill You". L’album s’achève sur "Flying Above The Dead", le titre le plus long mais aussi un des plus complets, revisitant un peu chaque style du skeud avant de fermer la boucle comme elle a été ouverte, c’est-à-dire avec le speech d’un individu louche.

Dreadful Silence c’est comme ces énormes sucettes rondes et plates qu’on trouve dans les fêtes foraines, on sait que c’est que des trucs pas bons pour notre petit corps fragile d’homme moderne et pourtant on ne jettera que le bâton. Et bien là c’est exactement pareil, "Carnival Of Dead Bodies" c’est du malsain, du glauque, un délire clownesque, festif dans leur univers, et pourtant c’est le genre d’albums qui fait du bien.


Kévin
Novembre 2012




"Dreadful Silence"
Note : 13/20

Originaire de la banlieue sud de Paris, Dreadful Silence nous raboule son premier EP autoproduit éponyme. Au premier abord, le groupe navigue dans les méandres de ses aînés Sepultura et The Haunted en tête de proue. Mais cela serait réberbatif de résumer Dreadful Silence sous ces seules égéries. En effet, on se retrouve face à un album de 8 titres (dont une intro, une fois de plus, à mon avis dispensable) qui nous jette à la gueule tout un tas d'ambiances, de parties différentes et l'on entend que le groupe est en pleine mutation. Je m'explique ; par l'évolution des titres qui, dans l'ordre de la track list, démarrent assez moyennement qualitativement, aussi bien dû aux constructions ainsi que par la grosse présence de mi tempo, et finissent par nous envoyer de bons gros coups derrière la tête avec les 3 derniers titres notamment ("Black Dream", "Blind Me" et "Die"). Serait-ce peut-être parce que le groupe augmente sacrément les BPM sur ceux-ci et que je trouve ces titres bien plus efficaces que ceux présents au début du CD ? Ou bien parce que les guitares tapent enfin un peu plus bas sur leurs manches ? Un autre atout vient également de la diversité du chant du "joker", Ben, son chant évoluant également avec l'augmentation du tempo, ne se limitant plus alors à être un énième clone de Max Calvelera, les parties passant alors par des vocaux gutturaux, aigüs hurlés, scandés presque HxC ou chuchotés et font carrement décoller la machine. Pourtant le début sentait déjà la poudre, avec notamment la très bonne fin "Beat Down" de "Rock'n' Roll", premier titre du EP, et "Explose The Machine", condensé efficace Souflyien à la base, un peu redondant à certains moments mais dont Dreadful aura la qualité et la très bonne idée de nous gratifier d'une partie "lounge" bienvenue, qui relancera le morceau impeccablement, et là, la machine ne s'arrêtera plus jusqu' à la fin. Si tout n'est pas parfait pour ce premier EP (le groupe semble avoir du mal à se détacher de ses influences et le mix très ("trop") en avant de la batterie notamment), les banlieusards montrent un visage intéressant en mixant tout le bon de la scène 90's. J'attends la suite avec curiosité.


Lole
Janvier 2010


Conclusion
L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.myspace.com/dreadfulsilence