Le groupe
Biographie :

Draconian est un groupe de doom / gothic metal originaire de Suède qui écrit des chansons dans une veine atmosphérique, sombre et nostalgique. Les débuts du groupes remontent à Mai 1994, quand Johan Ericson (batterie et voix), Andy Hindenäs (guitares) et Jesper Stolpe (basse, voix) joignent leur forces pour constituer un groupe de death metal mélodique aux influences black du nom de Kerberos. Quelques mois après le chanteur et poète Anders Jacobsson les rejoint, le groupe change alors son nom pour ce qu'il est aujourd'hui. Il est actuellement composé de : Johan Ericson (guitare, chant / Doom:VS, ex-Shadowgarden, Styggli, ex-Third Storm), Anders Jacobsson (chant / Thaumiel, ex-Measureless), Jerry Torstensson (batterie, percussions / Zifella), Daniel Arvidsson (guitare / Mammoth Storm, Scorched, ex-Nibdem, ex-Entity Of Fire) et Heike Langhans (chant / :LOR3L3I:, Light Field Reverie, ex-Inferium, ex-ISON, ex-The Great Sleep). Draconian est signé chez Napalm Records depuis son premier album, "Where Lovers Mourn", sorti en 2003.

Discographie :

2003 : "Where Lovers Mourn"
2005 : "Arcane Rain Fell"
2006 : "The Burning Halo"
2008 : "Turning Season Within"
2011 : "A Rose For The Apocalypse"
2015 : "Sovran"
2020 : "Under A Godless Veil"


Les chroniques


"Under A Godless Veil"
Note : 19/20

La mélancolie reprend vie avec Draconian. Créé en 1994 sous le nom de Kerberos en Suède, le style du groupe évolue et son nom change. Il faut attendre 2003 pour un premier album (après cinq démos), et le groupe acquiert une réputation auprès de la scène gothic / doom / death. Johan Ericson (guitare / choeurs, Doom:VS) et Anders Jacobsson (chant), les deux fondateurs, ainsi que Jerry Torstensson (batterie), Daniel Arvidsson (guitare, Mammoth Storm) et Heike Langhans (chant) nous présentent "Under A Godless Veil", leur sixième album, qu’ils ont enregistré avec l’aide de Daniel Änghede, ancien bassiste live.

C’est avec "Sorrow Of Sophia" que l’album démarre. Un titre lent, lancinant et qui troque la douceur du début pour une rythmique plus pesante. Mais cette mélancolie reviendra vite nous hanter, alternant chant clair féminin et hurlements de peine de la part d’Anders . Les claviers sont l’un des éléments principaux de ce morceau, alors que "The Sacrificial Flame" nous cloue au sol avec des riffs imposants. Très lente, très lourde, mais également très intense, la composition nous peint un tableau entre peine et éléments ésotériques qui colle à la perfection à l’identité du groupe. "Lustrous Heart", un titre très mélodique et planant, prend la suite, intégrant des parties plus dissonantes au morceau, alors que "Sleepwalker" renoue avec ces harmoniques aériennes. Les riffs les lient à une rythmique lourde et intense, qui nous plonge dans cette torpeur contemplative, puis nous secoue à nouveau à la fin. "Moon Over Sabaoth", un titre plus noir, prend la suite. Il a été le premier extrait de cet album à être révélé, et propose une mélodie entêtante qui suit avec assiduité cette progression dans les ténèbres.

Petit moment de douceur avec "Burial Fields", un titre qui mêle la douce voix d’Heike avec un duo composé de percussions lentes et de claviers envoûtants avant un final plus inquiétant. "The Sethian" prend la suite, renouant avec cette mélancolie angoissante. Et c’est à nouveau la lourdeur qui nous explose en plein visage, avec ces riffs écrasants. L’alternance de ces deux ambiances est particulièrement réussie, et le groupe parvient même à les combiner pour un final magistral. "Claw Marks On The Throne" nous offre des leads perçants, épiques et surtout prenants, qui se lient à merveille avec cette sublime rythmique, sur laquelle les deux vocalistes nous prouvent une fois de plus leur talent. On reste dans la beauté musicale avec "Night Visitor", un morceau qui s’axe sur des sonorités douces pour accompagner la voix de la chanteuse. L’intensité grandit peu à peu, puis se libère sur le final avant "Ascend Into Darkness", le dernier titre. Le groupe nous fait ressentir cette progression, cette apparition des influences black, cette langueur et cette oppression, mais également une certaine quiétude sombre. Puis les ténèbres deviennent totales.

En une heure, Draconian nous a transportés. "Under A Godless Veil" nous enveloppe dans un univers parfois doux, parfois violent, mais toujours empreint d’une mélancolie sans âge, d’une peine insondable et d’une lourdeur écrasante. Un coup de maître.


Trrha'l
Novembre 2020




"Sovran"
Note moyenne : 17,25/20

Il nous aura fallu attendre tout de même quatre ans pour découvrir ce que donne le nouveau Draconian. Eh oui, "nouveau", car depuis le départ de Lisa Johansson en 2012, c’est Heike Langhans qui est la chanteuse du groupe. C’est donc le premier opus avec la belle et il s’intitule "Sovran". Pour ce sixième album plein de promesses, toujours chez Napalm Records, ils nous font découvrir 9 titres de plus de 6 minutes chacun, de quoi en avoir pour notre argent !

On les avait laissés avec "A Rose For The Apocalypse" en 2011, et avec "Sovran" on se rend compte qu’il y a eu un tournant dans leur musique bien que cela reste du Draconian. On s’éloigne du doom / death assez rythmé et moderne du précédent album pour quelque chose de plus intime et un poil plus posé. Cette évolution était bénéfique pour ne pas stagner. Le seul morceau qui nous rappelle un peu la période de "A Rose For The Apocalypse" est le splendide "Stellar Bombs", il est énergique avec des passages plus calmes et de l’originalité en plus, ce qui en fait le meilleur titre de l’album ! Les vocalises évanescentes de Heike nous donnent même des frissons, c’est une belle pépite pleine d’émotion ! Il y a un autre titre lancinant et mélancolique qui nous fait aussi penser à un autre album du groupe, "Turning Season Within", c’est "The Marriage Of Attaris".

D’autre morceaux se révèlent largement à la hauteur comme l’excellent et entraînant "Dishearten" ou encore "The Wretched Tide" avec ses parties de violon qui donnent du relief et qui rajoutent de l’émotion. C’est un titre qui souligne à merveille le contraste entre lumière et obscurité présent durant tout l’album, dû surtout aux deux chants opposés. Heike assure comme une reine et nous offre sa voix douce et pleine d’émotion (qui est d’ailleurs très proche de celle de Sharon de Within Temptation)  alors que son partenaire, Anders, nous donne de la rage et de la force dans ses growls. Une alliance parfaite. "Heavy Lies The Crown" est sans doute le morceau le plus accrocheur avec ses riffs lourds qui rentrent dès le début en tête. On ne voit pas le temps passer, et le titre est déjà fini... ce qui prouve qu'il est réussi. Ensuite, il y a des morceaux moins intéressants mais qui ont tout de même leur place comme le posé et assez simple "Pale Tortured Blue" qui passe bien, "Dusk Mariner", plus mélancolique, ou "Rivers Between Us", le duo avec Daniel Anghede (Crippled Black Phoenix) ; c’est une ballade tout en douceur bien sympa mais sans plus.

Voila c’est fait, Heike mérite amplement sa place dans le groupe et nous le prouve largement avec qui passe bien où elle apparaît tout simplement lumineuse ! Meme si certains titres sont moins prenants et que ce n’est pas leur meilleur album, il vaut vraiment le détour et est de qualité.


Nymphadora
Novembre 2015
Note : 16,5/20

L’album tellement attendu est enfin là ! Draconian a ressurgi des ténèbres en nous apportant une œuvre gothique et doomeuse innovante, surtout au niveau des voix féminines. En effet, après le départ de Lisa Johansson en 2011 qui a chanté pour la dernière fois avec Draconian sur l’album "A Rose for the Apocalypse" (2011), le groupe a mis du temps pour se remettre à la création artistique. En 2012, la très charismatique Heike Langhans croise leur chemin et la quête de la nuit profonde et éternelle à travers la plus touchante des musiques recommence.

Ce travail a enfin abouti au dernier album qui est sorti le 30 Octobre 2015, restant très fidèle au style original de Draconiana, les rois du gothic / doom. La voix de Heike ajoute une certaine douceur planante par rapport à la puissance angélique de Lisa ; une influence certaine de Chelsea Wolfe (artiste de gothic folk très dark) s’entend très clairement mais en gardant un style qui lui est propre. Rares sont les groupes de "female fronted gothic metal" qui ont réussi à se remettre de la perte des vocaux féminins d’origine et à les remplacer, mais Draconian a prouvé qu'il était à la hauteur et au-delà même. L’album est définitivement fidèle à l’authenticité du style déjà développé dans "Where Lovers Mourn", "Arcane Rain Fell" et "Turning Season Within". "A Rose For The Apocalypse" avait dénaturé un peu cette originalité en introduisant une certaine monotonie. Les growls d'Anders Jacobsson sont toujours si puissants et profonds, ils s’accordent en harmonie parfaite avec les cris de désespoir chaleureux et mélodieux de Heike. On retrouve aussi toujours la puissance des guitares et de la basse du doom Draconianesque.

Draconian est un groupe unique et précieux qui prend son temps pour produire des albums, mais à chaque fois chacun est encore plus unique que le précédent. Il n’y a jamais eu et il n’y aura pas à l’avenir de déception pour nos oreilles de leur part. La suite avec Heike s’annonce très intéressante et captivante. A suivre…


Theodora NightFall
Novembre 2015
Note : 18/20


Conclusion
Le site officiel : www.draconian.se