Le groupe
Biographie :

Down est un supergroupe de metal américain créé en 1991 à La Nouvelle-Orléans en Louisiane. En 2009, le groupe se compose de Phil Anselmo au chant, Pepper Keenan et Kirk Windstein à la guitare, Patrick Bruders à la basse, et Jimmy Bower à la batterie. Depuis sa formation, Down a sorti trois albums studio, "NOLA", "Down II: A Bustle In Your Hedgerow" et "Down III: Over the Under". Début 2012, Down se lance dans une série d'EPs que le groupe a prévu de sortir séquentiellement sur quelques années, chacun consacré à un style musical ayant influencé les Américains.

Discographie :

1995 : "NOLA"
2002 : "Down II: A Bustle In Your Hedgerow"
2007 : "Down III: Over The Under"
2012 : "Down IV Part I - The Purple EP" (EP)
2014 : "Down IV Part II"


Les chroniques


"Down IV Part II"
Note : 10/20

Quand on écoute du Down, on sait que c’est du Down. Cette affirmation doctrinale se retrouve dans bon nombre de biographies et chroniques qui classent depuis près de vingt ans le groupe comme maitre absolu du berceau sludge : la NOLA. (Comprenez « New Orleans. Louisiana ») N.O.L.A., quatre lettres qui poussent en masse sur vestes à patchs et peau des plus fervents adorateurs. Car au-delà d’avoir réussi à créer un univers musical reconnu de par ses spécificités sonores dans le monde entier, c’est en plus tout une imagerie qui l’englobe, entre drapeau sudiste et fleurs de lys, les visuels ne tarissent pas offrant au groupe une entité complète.

Premier album nommé sans surprise "NOLA" en 1995, Down engloutit le milieu musical d’une vague de titres plus lourds les uns que les autres et s’édifie alors en maître du genre, place indétrônée depuis lors, laissant quelques Eyehategod et autres pointures - pourtant leurs prédécesseurs - dans l’ombre de leur notoriété. "A Bustle in Your Hedgerow…" puis "Over The Under" sortis respectivement en 2002 et 2007 ne déracinent pas l’antérieur préféré de tous mais regorgent tout de même de petits joyaux à surligner. En un peu plus de dix ans, le super groupe se fait alors une réputation de pilier incontournable, de monstre de live et se crée un réseau de fidèles admirateurs qui appuieront leur réputation sans relâche. Cinq ans passent puis c’est un nouveau concept qu’il décide de nous faire partager. Un "Down IV Part I" sous le nom de "Purple EP" à la forme d’un six titres débute en 2012 un feuilleton en quatre tomes. Semblerait que l’un soit plus orienté heavy, l’autre doom, un autre acoustique, selon les dires. Déjà moyennement accueillis par la presse musicale, certains titres ne trouvent leur intérêt que dans une continuité de valeur, c’est du Down alors on écoute, ça ne peut être que du bon. C’est ici que les avis des auditeurs tranchent et que mon insatiable boulimie s’arrête, ne retrouvant plus l’excellence des œuvres passées. Je n’irais pas jusqu’à catégoriser brusquement en affirmant que tout est à mettre de côté. Seulement, aucun titre ne me fera l’effet des bombes antérieures.

Le "Down IV Part II" sorti en Mai dernier sous forme égale et artwork similaire, cette fois sans compter sur la patte guitaristique de Kirk Windstein, membre originel du groupe qui préfèrera se consacrer à son bébé Crowbar. Bobby Landgraf, stage manager et ami de longue date du groupe prend la relève sans trop de mal. "Steeple" démarre l’opus en trombe, sur une puissance d’accords engourdis qu’on reconnaît bien au groupe. Mais papa Phil commence à poser le ton et le soufflé retombe. Car mine de rien, le leader tant respecté semble plus difficilement performer dans l’art vocal. Pas de doute c’est du Down, les mêmes ingrédients de teinte harmonique, de rythmique, d’effets "marque de fabrique" sont employés et signent le teint du groupe. Un "We Knew Him Hell" redonne le sourire dans son intro à l’ancienne mais au fil de l’écoute la lassitude revient. Il en sera ainsi pour la globalité de la production. Ce deuxième opus semblerait être le plus doom de la quadrilogie. "Conjure", titre indéniablement dédicacé à leur amour pour le vieux heavy obscur Black Sabbath colore le propos de ses 8:30, trop long à mon goût pour la matière qu’il contient.

Les compos m’interpellent, l’ensemble sonne plutôt plat, je ne cesse de me répéter qu’ils auraient pu faire mieux. Suis-je devenue trop exigeante ? Peut-être. La magie n’opère plus, les titres défilent sans me procurer de réelle émotion. L’écoute épuise, je me contenterai – mélancolie d’antan - de repasser en boucle les trois premiers chefs-d’œuvres tellement bons. Les groupes restés dans l’ombre de la ferveur anselmique seraient-ils prêts aujourd’hui (nouveaux albums à l’appui) à dépasser le maître ?


Angie
Juin 2014




"Brace For Impact"
Note : 12/20

La dernière petite galette tant attendue d’un des groupes les plus influents du milieu sludge metal apparaît enfin en ce mois de Septembre. "Down III: Under The Under" n’ayant pas eu de successeur depuis 5 ans, "Down IV Part I – The Purple EP" en a fait languir plus d’un dès l’annonce de sa création. Comme précisé par le groupe, il marque l’en-tête d’une lignée d’un nouveau concept de création, quatre EPs étant prévus en sortie successive. Comme beaucoup d’entre vous, j’étais évidemment impatiente d’entendre les nouvelles perles que Down avait forcément composées…

"Misfortune Teller" avait déjà été révélé au public lors de concerts avant sa sortie et semblait annoncer de bons augures pour la suite. Pourtant, mon étonnement s’avère assez conséquent lors de la première écoute. Une entrée en matière avec "Levitation" qui dès les premiers riffs me fait replonger dans l’univers inachevé depuis 2007, je m’attends alors à un fracas sonore éminent… avec cette sensation qu’il n’arrivera diablement jamais ! Et il en restera à peu près de même pour les 5 autres titres composant l’album. Les accords se maintiennent robustes, le jeu global forcément à la hauteur du groupe, mais où sont passées les compositions flageolantes, énervantes tellement c’était bien foutu ! Où sont les variations improbables, les changements de rythme inattendus ? Bref, où est passée l’originalité dans leur création qui nous faisait secouer la tête dans tous les sens ? Je ne peux pas dire que je n’aime pas ce nouveau biscuit, le gros son reste intacte, rentre-dedans, mais pourquoi me faut-il autant d’écoutes pour ne pas trop dédaigner une linéarité quasi constante dans les morceaux. "NOLA" (1995) n’est plus, on l’a bien compris, et même si les plus grands groupes pondent souvent leurs meilleurs œufs de prime abord, les héritiers du "Down I" révélaient toutefois quelques petits trésors. Mais dans ce quatrième opus, je ne trouve décidemment pas de titre se détachant du lot. Peut-être "The Curse" avec sa lenteur respectable et ses guitares pesantes, oui, je pense qu’elle se confirme comme étant ma favorite, mais rien ne me saute à la gorge non plus. On reste dans une constante assez plate, pas désagréable à écouter mais qui ne casse pas non plus trois pattes à un canard.

A coup sûr, quand on s’attend à du grandiose, le risque est conséquent de pouvoir être un peu déçu. C’est ce qui ce passe avec l’EP Violet qui me laisse perplexe. Et puis, même si je m’arrache les ongles en écrivant cela, Phil Anselmo commencerait-il à perdre de sa profondeur vocale… ? A surveiller en live, le prochain dans l’hexagone se tenant le 24 Octobre Prochain au Bataclan après lequel on pourra se prononcer davantage.


Angie
Octobre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.down-nola.com