Ben dis donc, y’en v’là un disque de rock ! Le genre de truc qui te retourne gentiment la tête, te fait profiter de l’instant présent et qui au bout de (presque) quarante minutes te fait dire "Saperlipopette mais c’est déjà fini ? Bon ben je le remets encore une fois". Le genre de machin qui te colle une sacrée pêche pour la journée, qui enjaille ta journée et qui au bout de (presque) quarante minutes te fais redire "Sapristi mais c’est (re)déjà (re)fini ? Bon ben je le (re)remets encore une (re)fois". Le genre de bidule qui te fait pousser la pédale d’accélérateur, qui te pousse à être flashé sur l’A1 et qui au bout de (presque) quarante minutes te fais hurler "Mille sabords mais c’est encore fini ? Bon ben "lecture" encore et encore". Alors assez tergiversé, rentrons dans le vif du trucmuche, qui d’ailleurs est joliment intitulé "Scars And Stripes" et qui a été pondu par un groupe de zinzins non moins joliment nommé Dope Oüt (avec un beau tréma ou un schön deutsche umlaut).

Oui clairement, Dope Oüt et son "Scars And Stripes" sont ce que l’on peut aisément qualifier de rock "grand public et facile d’approche". Mais au vu du résultat, ne s’en privons pas ! "Scars And Stripes" peut se définir comme un manifeste sonore en dix actes, une sorte d’ode au rock et à bien plus encore qui rend l’instant présent bien plus agréable. Mêlant un rock sur-bombé à un heavy rock burné, les quatre Parisiens de Dope Oüt reviennent présenter leur second album ("Scars And Stripes" du coup). Après deux EPs ("All Hopes Inside" en 2013 et "Lady Misfits" en 2015) ainsi qu’un premier album ("Bad Seeds" en 2014), Dope Oüt revient ici aux essentiels : une gratte, une mélodie, une basse, un riff, une batterie, un chant et un single. Ça sonne ricain, même si ça mange des cuisses de grenouille à la place des hamburgers et que ça sirote du vin plutôt qu’un Coca, et ce n’est franchement pas pour déplaire ("Clan Of Bats", "Nose White"). Alors non pas de double-cheese au menu, en revanche une bonne dose de refrains entêtants ("Dive", "The Freakshow"), un gros pavé d’énergie ("Shooting Gun") ainsi qu’une pointe de repos et une nuée d’émotions pour l’heure de la sieste ("Soulmate").

En fait, ce second album montre que Dope Oüt n’a pas à rougir d’arborer une tel style ni même de tels décibels. "Scars And Stripes" fait preuve d’une construction logique et réussie qui ravira assurément bon nombre de fans des grosses productions rock ricaines à la Black Stone Cherry ou à la Alter Bridge (d’ailleurs, "Lady Misfits" ou "Dive" sont clairement de gros singles). Et ça, on peut dire que la pochette et son crâne posé sur un drapeau à la sauce glam l’annonçaient bien, un artwork qui en jette des tonnes pour un son qui en envoie tout autant. Bref, avec Dope Oüt, pas la peine de se prendre la tête, ni de chercher compliqué, ce qui compte c’est la musique, et bien évidemment le rock avec un grand R. Cette visée se retrouve également dans les paroles du groupe dont les thèmes ne sont autres que "rêves de gosses, fraternité, filles, erreurs du passé et rencontres qui ont tout changé". Quoi qu’il en soit, "Scars And Stripes" est un bon disque de rock à l’écoute facile qui fera passer plus d’un bon moment à plus d’une paire d’oreille. D’ailleurs en ce sens, Dope Oüt rime avec "on se laisse tenter et puis c’est tout". En plus, on n’est franchement pas déçu à la fin !

En fait, pour l’avoir testé, ce "Scars And Stripes" se révèle être la bande-son idéale pour foncer toutes vitres ouvertes sur une autoroute ensoleillée. Dans ces cas là (et dans tous les autres également), Dope Oüt donne des envies de soleil, de beaux jours et un sourire monstrueux. "Scars And Stripes", quant à lui, propose les Ray-bans et la crème solaire pour apprécier le soleil brûlant et surtout pour s’assurer que cette sensation satisfaisante reste bien présente et gravée. Y’a pas à dire, Dope Oüt ça décoiffe, "Scars And Stripes", quant à lui, recoiffe pour un bout de temps, et le fait de sentir ça nuque bouger toute seule ou ses doigts tapoter automatiquement le volant fait le plus grand bien. Simple, efficace, ravageur et ô combien addictif !