Le groupe
Biographie :

Doctor Livingstone voit le jour en 1997 dans le Sud de la France. Résolument punk à ses débuts, le groupe durcit sa musique au fil des années. D’abord autoproduit, les quelques exemplaires façonnés par le groupe sont rapidement écoulés. En 2008, Doctor Livingstone enregistre l'album "Notes Du Paradis", produit par le label Overstage Imperator Productions (Mutiilation, Zoldier Noiz…). L’album reçoit d’excellentes critiques par la presse spécialisée. Doctor Livingstone trouve son équilibre en 2012, avec l’arrivée de Reverend Prick (clavier, chant / Sektemtum, Zoldier Noiz), Six (batterie, chant / Arkhon Infaustus, Crystalium, Sektemtum) et de Meyhna’ch (chant / Mutiilation, Sektemtum, Hell Militia). Osmose Productions signe alors le groupe et prépare la sortie de l'album "Contemptus Saeculi". Sale, noir et tragique, les douze titres figurant sur "Contemptus Saeculi" rassemblent naturellement toutes les influences des formations dans lesquelles les différents membres ont officié, allant du black metal au rock’n’roll, en passant du death au punk. Parmi leurs influences, on retrouve aussi bien Mayhem que W.A Mozart, Pixies que Bathory, Discharge ou Death puis Satyricon et Johann Pachelbel. 2015 marque les arrivées de Jaythro (basse / Verdun, ex-Chrysalis) et Chris Levil (guitare / ex-Verdun). L'album suivant, "Triumphus Haeretici", sort en Février 2017.

Discographie :

2005 : "Beneath It Devores" (EP)
2007 : "Notre niveau est trop élevé pour que vous, misérables créatures bipèdes pour lesquelles nous n'éprouvons que du mépris, puissiez porter un jugement à l'encontre de nos délicieuses créations"
2008 : "Notes Du Paradis - Whoop Whoop Whee Whee"
2014 : "Contemptus Saeculi"
2017 : "Triumphus Haeretici"


Les chroniques


"Triumphus Haeretici"
Note : 15/20

Les furieux de Doctor Livingstone sont de retour après un "Contemptus Saeculi" qui était un sacré foutoir. Cette fois, ils reviennent avec "Triumphus Haeretici" et surprise, c'est une encore une fois un sacré merdier !

Sachant que les membres de ce groupe ont visiblement une fâcheuse tendance à se comporter comme des sales gosses et à troller allègrement comme le disent les jeunes, je ne suis pas étonné d'entendre un instrumental ambiant / indus de seize minutes en guise d'ouverture. Mon petit doigt me dit que le but était de faire chier le monde et c'est réussi, parce que honnêtement on se fait chier sur ce morceau. Je ne pense pas me tromper en disant que les plus téméraires l'écouteront une fois en entier pour ensuite systématiquement commencer l'album à la deuxième piste qui est "Lux Delenda Est" et qui renoue avec le bordel dégueulasse présenté sur le précédent album. Pour ceux qui n'auraient pas suivi, c'est donc un black metal assez brutal, sale et qui ne se prive pas de copuler joyeusement avec du hardcore ou du punk par exemple. Du coup, c'est tout de suite plus intéressant et même si encore une fois ça mélange des influences et des sonorités de tous bords, les morceaux tiennent debout et arrivent à installer une ambiance complètement dingue et sacrément brutale. Une fois de plus, les puristes vont vomir par les oreilles et il va falloir un minimum d'ouverture d'esprit pour apprécier tout ce joyeux bordel. Ceux qui avaient apprécié "Contemptus Saeculis" devraient plus ou moins s'y retrouver et se rouler sans retenue dans la crasse qui habite ce nouvel album.

Une fois de plus, il est bien difficile de coller une étiquette là-dessus, c'est d'ailleurs le but recherché et c'est tant mieux. Le docteur se fout de tout et surtout des barrières que certains voudraient lui imposer, il les enjambe et les fout en l'air sans réfléchir et s'amuse à mélanger tout ce qui lui passe par la tête, à vous de voir si vous pouvez suivre le rythme. Autant j'aime les groupes qui explosent les barrières, autant pour décrire ça correctement dans une chronique, il faut sortir les rames. Si vous aimez les groupes qui sortent des sentiers battus, je vous conseille vivement d'y jeter une oreille attentive, ça vaudra mieux que tous les discours. Il est évident qu'un pavé pareil ne se digère pas à la première écoute, il va falloir se l'enfiler une paire de fois avant de commencer à cerner ce qui se passe là-dedans. On retrouve toujours cet humour complètement décalé via les titres de certains morceaux, du style "I'll Have Some More Apple Pie Please". Comme pour "Contemptus Saeculi", ceux qui se sont laissés tromper par le line-up et qui s'attendent à du black traditionnel vont vite déchanter.

Nouvel album limite plus taré que "Contemptus Saeculi", donc si ce dernier vous a laissé sur le carreau, ce n'est même pas la peine de tenter votre chance. Les autres devraient apprécier cette nouvelle livraison de crasse.


Murderworks
Juin 2017




"Contemptus Saeculi"
Note : 16/20

Doctor Livingstone, voilà un groupe qui aime brouiller les pistes. Entre le fait que les membres du groupes viennent principalement du black metal, que les titres des précédents albums étaient en total décalage avec l'univers habituel dudit black et surtout volontairement caricaturaux, et le melting pot musical que constitue ce "Contemptus Saeculi", on a de quoi se demander où l'on vient de mettre les pieds !

Parce que l'album nous prend à contre-pied dès le départ, avec "Allegro Laestoso (Présentation A La Plèbe )" qui commence comme une intro d'album de black orthodoxe classique pour virer sur une espèce de hardcore chaotique à la Converge avec le chant qui va avec, et qui enchaîne directement sur "Starting The Fire" qui reprend tout ça en y rajoutant les sonorités black et de gros blasts ! Et ça ne s'arrange pas par la suite, le début de "By Serpents (Illumination Mea)" n'est rien d'autre que du punk, qui finit par cohabiter une fois de plus avec ce black écrasant et dégueulasse façon Arkhon infaustus. On note même un passage quasiment screamo en plein milieu du titre éponyme ! On ne va pas lister tous les morceaux et les sonorités présentes sur ce joyeux bordel, contentons nous de dire que "Contemptus Saeculi" trouve toujours un moyen de nous déstabiliser et de nous prendre à revers. Tout l'album baigne dans la crasse, la folie et on pourrait presque par moments tenter de faire un lien avec la décadence et le côté dépravé d'un Diapsiquir par exemple (assez flagrant sur "Onze" d'ailleurs). Doctor Livingstone est un bon reflet du monde dans lequel on vit finalement, ça part en sucette de tous les côtés, quand on croit trouver un appui sur lequel se reposer on se rend vite compte que le tout est chancelant et on nous fait constamment tourner en bourrique.

On sent d'ailleurs sur tout l'album une chape de plomb toute urbaine, où la folie, la dépression, la drogue et la crasse se mêlent dans une joyeuse partouze aux relents buboniques. Comme si Arkhon infaustus, Diapsiquir, Converge et Kickback avaient eu un enfant, un rejeton teigneux et indiscipliné qui prendrait un malin plaisir à foutre le bordel partout où il passe. Et du bordel, ça va en faire chez ceux qui s'attendaient à du black dans les règles de l'art, même si ce n'était pas le registre de Doctor Livingstone dans le passé, l'iconographie utilisée, le nom de l'album et la signature chez Osmose ont pu le laisser penser à certains. Ceux-là vont prendre une déculottée sévère, "Contemptus Saeculi" va là où il veut quand il le veut et se fout de tout, on passe d'un extrême à l'autre sans aucune transition et quand on croit avoir saisi le truc, on se prend une claque derrière les oreilles qu'on n'avait pas vu arriver. Techniquement rien à dire, ça joue carré et on a du gros son, avec la dose de crasse qu'il faut sur les guitares. Pour vraiment caricaturer, on pourrait dire que ça fait n'importe quoi mais pas n'importe comment. En tout cas ça ne devrait laisser personne indifférent, et pour ma part ce bordel plus ou moins organisé est une très bonne surprise.

Au final, voilà bien un album sur lequel il est quasiment impossible d'apposer une étiquette, et ce n'est pas plus mal. Doctor Livingstone se fout totalement des barrières, des règles, et fait son petit bonhomme de chemin en envoyant chier à peu près tout et tout le monde. C'est cet état d'esprit, non dénué d'humour d'ailleurs, qui lui permet de balancer un "Contemptus Saeculi" qui ne ressemble à rien d'autre, et qui devrait taper dans les esgourdes de tous les amateurs de metal extrême au sens large.


Murderworks
Juin 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/doctorlivingstone218