Le groupe
Biographie :

L’aventure commence en Mars 2003. Bougnat, bassiste contemplatif, Gougoutte, batteur approximatif et Ch’tchien, guitariste aux longs tifs, cherchent à monter un orchestre de mambo-death à cornemuse. Personne ne sait encore pourquoi mais les cinq loustics décident de s’associer et de mettre le canton d’Albert (80) à feu et à sang avec un style de musique bien à eux : le fitness core, subtil mélange de tous les styles de metal avec… tout le reste ! Comme il fallait bien un nom, ils baptisent leur troupe Djeuled'vak, expression affectueuse picardisante signifiant "gueule de vache" ou "tête de con" selon le contexte. Après 3 albums passés totalement inaperçus et des changements de line-up bénéfiques, ils enregistrent en fin d'année 2011 "Last Party Before The End".

Discographie :

2004 : "Nan, Mais J'croyais Que ?!?" (Démo)
2004 : "Reste A Ta Place !!!"
2007 : "Rock 'N' Roll Turbo"
2010 : "Boulevard Pol Pot"
2012 : "Last Party Before The End"


Les chroniques


"Last Party Before The End"
Note : 14,5/20

Voici le CD de Djeuled'vak... les mecs mettent au parfum "une musique de merde pour un public de connards". Bon ça fleure bon la punk attitude ça, à grand renfort de majeurs bien placés, et de production old school en pagaille ! Finalement demi-surprise ! La production, bien qu'un peu old school sur les bords, tient totalement la route. On se trouve face à groupe qui passe du franchement audible au franchement brouillon… Ah l'étiquette punk on ne la perd pas comme cela ! L'ensemble des titres est cohérent, bien foutu, entre une sauce hardcoreuse à l'ancienne et une veine beaucoup plus violente avec certaines fois des éléments troublants : saxophone, voix totalement délurée. Une conception particulière de la musique, qui rime avec dérision, rentre-dedans et arrachage de cordes vocales (pour le frontman). Côté musical, ça se bouscule, et des fois ça marche sur la corde raide, entre des compos qui tiennent la route et certains passages moyens, le groupe frise parfois la correctionnelle ! Les guitares se perdent et s'envolent jusqu'à ne plus se retrouver, heureusement le couple basse / batterie fait un travail de titan pour maintenir une ligne directrice porteuse tout le long du CD. Quand le groupe affirmait "une musique de merde pour un public de connards", oui nous sommes des connards, pour la musique de merde on repassera. Alors certes, quelques incohérences, des passages franchement brouillons, où, malgré le niveau technique assez impressionant du couple basse / batterie, on se perd vite dans un vacarme sonore inaudible, mais derrière on trouve des passages très intéressants, autant punk, que hardcore que quelques passages alternatifs un peu expérimentaux. Un chant guttural toujours en rupture mais jamais cassé, et des guitares qui cherchent à divaguer vers des chemins toujours plus tortueux. L'apport de quelques éléments comme le saxophone ou des expérimentations vocales (caricaturales ?) apportent une petite touche supplémentaire et unique à ce groupe. Ils sont sur une voie, indéfinissable, unique, et bien à eux... A écouter !


Sam
Juin 2012




"Boulevard Pol Pot"
Note : 18/20

S'il y a des groupes qui prouvent évolution et que vous voulez en avoir une preuve, voici venus les Picards de Djeuled'vak et leurs grosses tête de cons ! Alors voilà. Au jour et à la nuit, nous pourrions comparer les deux derniers albums. Il en sera clairement de même pour la chronique et la note. Ici, pas de plage à plage, pas de sale note, peu de négatif, tout simplement car cet album est une véritable tuerie !! Humour, zic déglingos, moultes styles, trompettes, soli de gratte, belle pochette, bouquetin, clown, humour, chant d'outre tombe, rythme entrainant, pizza (??!!??!!?), dégueuli, fête, H1N1, black metal, rock 'n' roll. La chronique est autant fouillis que leur précédent opus "Rock 'N' Roll Turbo"... Mais tous ces petits mots mis les uns à la suite des autres sont quelques uns des ingrédients indispensables à la fabrication d'un album tel que "Boulevard Pol Pot" que nous présentent aujourd'hui les D'V ! Oppositions de style : pochette hyper bien travaillée avec présence de textes explicatifs autant débiles que poussant à la reflexion. Les "belles putes de printemps" qui regardent mon derrière peuvent lire les textes accompagnant le titre "V.M. (vaginalement Motoculturable)", belle poilade. Voilà, on est toujours dans un registre metal bouffon à l'humour "pipi caca" mais bien plus travaillé que les sketchs à deux balles que représentaient les chansons du précédent opus. Que dire de plus, je suis incapable de vous conseiller une chanson tant cet album fait preuve d'unicité malgré un probable fouilli annoncé qui n'est pas. Une tuerie, une tuerie, une tuerie. Celui-là, il va tourner dans mes platines. Djeuled'vak, ou comment passer d'un 10/20 à un 18/20 par le même chroniqueur ! Putain la claque. Du coup, les espérances ont donné vie à du très bon... Si les gars aux gueules de vaches tiennent encore la route pour un prochain opus, ils auront une sacrée mission : celle de faire au moins aussi bien ! Jetez une oreille (mais faites attention, ils sont sûrement cannibales...).


El Caco
Février 2010




"Rock 'N' Roll Turbo"
Note : 10/20

C’est avec une pochette ringarde de mauvaise facture que se passe la rencontre avec Djeuled’vak. Insérons la galette on verra. Ca commence bien dites-moi, le son est agréable, même si la batterie manque de relief sur ce "Pooh, What's Up Crew Part ?" qui accueille même des cuivres. La voix se met en route, on a affaire à un style très particulier, punk-metal-festif-psychédélique avec une voix très post HxC. Mais ça se gâte, l’intention était pourtant bonne, changement de style en plein milieu de la song pour du grand black HxC n’importe quoi qui vient s’alterner franchement difficilement avec le festif et du roots (très bien senti en revanche). Oulala je me perds, y a de tout, un gros foutoire, mais gros foutoire ! C’est con, les intentions sont bonnes et le niveau des compos le sont également, mais pourquoi présenter une telle cacophonie ? Le deuxième morceau ("Maman N’a Pas Crié") se met en route, encore du riff sympa, un cri genre Gogol 1er qui se mettrait à faire du punk-metal jumpy et hop, ça repart dans un hard rock sudiste très bon, mais revoilà que se pointe un metal festif loin d’égaler celui d’Andrew W.K.

Et le son se dégrade… On attend le troisième titre ? Ah… coup de téléphone avec humour très gras, mais bon, moi, à ce moment ça me fait respirer. Et le quatrième titre se met en route, suite de l’interlude précédente. "Suicide, Guérir La Mort", nous propose une alternance black et post HxC avec un zest de cuivre, la chanson a un bon esprit, elle surprend agréablement, le son est meilleur, la compo par en vrille mais dans le bon sens du terme quand elle arrive à un passage jazzy joué sur fond sonore de bistrot. Cinquième plage… guitare claire, très espagnole, trompette, on dirait du Marcel Et Son Orchestre mélangé à du Ludwig Von 88, de l’humour très lourd donc, mais sympa… J’ai vraiment l’impression de faire un marathon, ce disque me fatigue. La sixième plage "Wall Of Split" présente une voix hardcore, des jolis samples, une bonne compo punk-metal avec éternels changements de rythmes…Mais on s’y habitue !

Track 7 'Rock 'N' Roll Turbo" (également titre du méfait), part encore de partout mais le fait assez bien, avec des voix punky criardes et des riffs très keupon époque Zabriskie Point. Le meilleur titre du CD sur lequel il y a moyen de se pencher et de prendre du plaisir (enfin ?!!? mauvaises langues !), il y a des voix féminines qui apparaissent à la fin ! Non sérieux, ce morceau est bien foutu et original. Dommage s’enchaîne encore un interlude à l’humour salace. Mais le neuvième morceau, Sauce Hezbollah", dont j’adore le titre soit dit en passant, est introduit par une sirène retentissante et de beaux arpèges acoustiques. Ca part en festif punk, ça booste, c’est entraînant, ce titre contient encore des changements de rythmes, c’est bien foutu, dommage que la voix blackeuse gâche légèrement car la voix HxC déchire sa putain de mère de la chatte (aïe, je suis contaminé). Un très bon titre quand même il faut l’avouer. Le skeud s’achève sur un "1.2.3 Pogo" digne des Ludwig (mais là l’influence est claire, ce n’est pas très original, passons) presque Didier Super qui ferait du metal.

Pour résumer : un skeud bien dommage, car l’idée est intéressante ? Un groupe qui a énormément de potentiel et qui le prouve sur certains morceaux. Un groupe qui doit être super sympa de voir en live, mais pas sur CD, enfin pas comme ça, mais qui a eu le luxe de me faire écrire ma plus longue chronique ! Si les gars partaient moins dans des délires incompréhensibles, il y aurait moyen de prendre un gros plaisir à les écouter. Mais peut-être n’ai-je pas d’humour. Leur précédent méfait était meilleur… Nous dirons qu’au moment de la compo de ce skeud, ils n’étaient pas dans un superbe état de santé psychique (psychotropes aidant) et que la prochaine fois ce sera du très bon. J’ai confiance.


El Caco
Décembre 2007


Conclusion
Le site officiel : www.myspace.com/djeuledvak