Le groupe
Biographie :

Les prémices de Dirt Angel, alors dans un style rock / metal, sont apparus au début de l’année 2008 dans la région de Caen, en Basse-Normandie, avec à sa tête l’unique présence Childé, qui se lança immédiatement dans la composition d’une démo. Bastian décide quelques temps plus tard de le rejoindre en qualité de batteur / pianiste. C’est alors que Childé devient chanteur et guitariste, mais c’est à la suite de plusieurs auditions passées dans la région à la recherche de leur bassiste que Bastian quitte le groupe en temps que membre régulier. Mais il reste toujours un membre temporaire exceptionnel, pouvant donner un coup de main sur les musiques, voire participer à quelques lives. A partir de ce moment, Dirt Angel devient un "one man band" et Childé enregistre sa première démo autoproduite, "Le Ciel Pleure". Celle-ci contient 8 titres, dont un instrumental, que Childé a entièrement produit pour finalement le sortir en Juillet 2008, en téléchargement libre sur MySpace ainsi qu’en version physique. La musique de Childé, très inspirée par le visual kei et diverses influences allant du rock au metal progressif, se démarque. Ses compositions, alliant ballades et hard, offrent un aspect plutôt sombre à l’univers, non moins mystérieux, de Dirt Angel. Ce sentiment est renforcé par les textes ténébreux et pessimistes. Parallèlement, Childé se produit en concert, accompagné de samples, musiques et vidéos pour donner vie à ses prestations, dans lesquelles tout est mis en œuvre pour faire ressortir chaque émotion que peut dégager la musique de Dirt Angel. C’est le 30 Avril 2011 que sort le premier album, "Ephémère". Une tournée plus imposante que les précédentes est mise en place pour l’occasion, afin que Childé puisse aller une nouvelle fois à la rencontre de son public, tandis que d’autres auront l’occasion d’enfin découvrir l’univers de Dirt Angel.

Discographie :

2008 : "Le Ciel Pleure" (EP)
2011 : "Ephémère"


La chronique


Aujourd’hui, ou plutôt il y a quelques jours, j’ai reçu le courriel d’un homme désireux d’une chronique de son dernier album dans les pages de notre beau et cher webzine French Metal.
Les influences ? Je cite : "Des groupes comme Dir En Grey ou encore AqME", "Inspiré du mouvement visual kei". VDM ? Voyons voir…

Petite leçon de culture générale pour commencer, puisqu’une petite mise au point semble s’imposer. Officiellement, le visual kei est une sous-branche dite underground du J-rock, autrement dit le rock quant il est joué par des Japonais, tout simplement. Ce style serait né dans les années 80, et une de ses principales caractéristiques serait le visuel exubérant des groupes évoluant dans ce style. Officieusement, il s’agirait tout aussi bien d’un immense fourre-tout pour la plupart des groupes Japonais, sans distinction particulière. Imaginez un peu les échanges suivants : "Qu’est-ce que D’espairsRay ? C’est du visual kei !", "Qu’est-ce que Girugämesh ? Du visual kei !", "Qu’est-ce qu’Ayabie ? Du visual kei !". Et quel est le rapport entre les différentes formations citées ci-dessus ? Elles sont toutes Japonaises ! Quant à la musicalité, à part le découlement évident du rock, je ne vois pas. Cela reviendrait au fait de comparer Watain à Nightwish. Ben oui, c’est du metal, non ? Quant à se poser la question de savoir si le visual kei underground… Laissez-moi rire ! Je n’en dirai pas davantage : il suffit de prendre en compte les succès internationaux de X Japan (qui aujourd’hui n’a jamais entendu parler d’eux ?), Dir En Grey, Moi Dix Mois, The Gazette et bien d’autres encore pour comprendre que ce terme n’a aucune raison d’être associé à ce genre musical.

Donc ce doux jour de réception de Childé, la tête pensante de Dirt Angel, je n’ai pu m’empêcher d’être d’une curiosité mêlée de crainte quant à la véritable influence du "visual kei" sur ses compositions. Autre crainte à la réception du CD : les textes presque intégralement rédigés en Français, à l’exception de "Lassitude/Hirou" en… Japonais ! Normal. Une tentative audacieuse, certes. Malheureusement trop peu naturelle et contrôlée pour persuader de sa légitimité. Oh, jolie pochette, au fait ! Simple, épurée, très proche de celle de "Shinjuka", le best-of de feu Kagerou, la voiture en moins et l’arbre en plus. Le disque dans la platine, il ne faut pas longtemps pour découvrir le problème ultime de Dirt Angel : le chant ! Childé tient apparemment à son "one man band", mais nous, humbles auditeurs, aurions pourtant préféré que l’homme choisissent de confier la responsabilité de l’interprétation des textes à quelqu’un d’autre de plus convaincant. Les lignes vocales linéaires et le chant d’une triste pauvreté, voilà où le bât blesse. Ce n’est pas que Childé a un timbre un peu spécial auquel certains auraient peine d’adhérer, c’est simplement que c’est un point qu’il ne maîtrise pas, comme le prouve le début laborieux et pas convainquant pour un sou de "Le Dernier Essai". Dommage. Même doublement dommage. Car le souci en question ne met d’abord pas les textes (parfois intéressants, parfois un peu trop évidents) en valeur, mais le pire est qu’il noie sans honte le travail sur l’instrumental, véritable intérêt de Dirt Angel. Les claviers surtout apportent la touche d’émotions tant promise, tant attendue, et finalement que trop peu rencontrée. De jolies lignes de guitare, une batterie qui accompagne comme il le faut… Il y a de beaux moments, dans cet "Ephémère", je n’oserais le contester !

Quel malheur que les défauts soient parasites au point de ne plus retenir qu’eux ! Les idées sont bonnes, la catastrophe annoncée (du visual kei Français… Gosh !) n’a finalement pas eu lieu, mais impossible d’apprécier ce groupe / one man band tant que la question du chant n’est pas résolue. Voyons les choses positivement : au moins, monsieur Childé, vous saurez sur quoi il vous faudra travailler impérativement avant de sortir quoi que ce soit de nouveau ! En attendant, écouter cet album m’a au moins donné envie de sortir tous les disques Japonais de ma discographie afin de la réécouter. C’est tellement bon ! Alors : "Dômo arigatou gozaimasu !"


Gloomy
Août 2011


Conclusion
Note : 11,5/20

Le site officiel : www.myspace.com/childericgrp