Le groupe
Biographie :

Die Apokalyptischen Reiter (en français Les Cavaliers de l'Apocalypse) est un groupe de folk death metal allemand originaire de Weimar. Leur style original est un mélange de death metal et de sonorité folk (tel Eluveitie) par l'utilisation d'un clavier. Dans les albums les plus récents, les influences du death metal se font moins présentes, cela menant à des compositions moins chaotiques (généralement centrées autour d'un couplet et un refrain avec un pont et solo), des tempos plus stables, des chansons plus longues et des voix claires (mais pas seulement) offrant un son plus doux et accessible. Les Cavaliers chantent autant en anglais qu'en allemand avec cependant un nombre plus important de morceaux chantés en allemand sur les albums les plus récents.

Discographie :

1997 : "Soft And Stronger"
1998 : "Dschinghis Khan" (EP)
2000 : "All You Need Is Love"
2003 : "Have A Nice Trip"
2004 : "Samurai"
2006 : "Friede Sei Mit Dir" (DVD)
2006 : "Riders On The Storm"
2008 : "Tobsucht - Reitermania Over Wacken & Party.San" (DVD)
2008 : "Licht"
2011 : "Moral & Wahnsinn"
2014 : "Tief.Tiefer."
2017 : "Der Rote Reiter"
2021 : "The Divine Horsemen"
2022 : "Wilde Kinder"


Les chroniques


"The Divine Horsemen"
Note : 16/20

Je connais ce groupe seulement de nom, me rappelant avoir entendu seulement l’album "All You Need Is Love" et je fus fort surpris à l’écoute de "Wilde Kinder". En effet, de mémoire, "All You Need Is Love" était beaucoup plus proche du death metal que ce que fait le groupe maintenant. La musique du groupe demeure assez 'bizarre' si l’on peut se permettre ce mot, mais plus dans un contexte proche du power metal que le death d’antan.

Honnêtement, je couvre la scène metal depuis plus de vingt-cinq ans, et j’ai vraiment de la difficulté à cataloguer la musique du groupe. Elle me rappelle un paquet d’influences à la fois sans que je n'arrive pour autant à les nommer correctement. L’album se lance dans tous les sens, autant le power metal, le folk, le gothic avec un minimum de moments plus "death" sans vraiment en être. D’ailleurs, il n’y a pratiquement plus aucun growl sur cet album, Fuchs, le chanteur, évoluant surtout dans un registre plutôt bas, puissant, proche de celui de Peavy Wagner de Rage.

Moi qui prêche toujours pour la sacro-sainte originalité, me voilà quand même un peu servi avec "Wilde Kinder". L’album ne transcende rien, cependant, il propose une diversité plutôt complète. Quand le groupe retourne à ses origines comme sur l’éclectique "Euer Gott Ist Der Tod" et ses blast beat assumés, on en redemande. Un autre fait intéressant est que l’entièreté des paroles est en allemand, ce qui rajoute une facette des plus intéressantes au produit final.

Les Cavaliers de l'Apocalypse se sont adoucis avec le temps, mais cela ne veut pas dire pour autant que leur musique ne sort plus des sentiers battus. Il reste encore assez de folie pour sortir le groupe du lot. Ces enfants sauvages sont sans doute une excellente porte d’entrée pour quiconque voudrait ouvrir ses propres horizons.


Mathieu
Août 2022




"The Divine Horsemen"
Note : 17/20

Die Apokalyptischen Reiter n’abandonne jamais. Depuis 1995, Fuchs (chant / guitare), Dr. Pest (claviers) et Volk-Man (basse) ont développé un style unique, qui s’est concrétisé avec l’arrivée de Sir G. (batterie) et Ady (guitare). Le groupe sort "The Divine Horsemen", leur onzième album, en 2021.

A mes yeux, Die Apokalyptischen Reiter a toujours été un groupe à part. Si les premiers albums proposaient un death metal gras et old school pur jus, le style du groupe a rapidement évolué, proposant des sonorités folk et toujours ce chant en allemand avec un timbre exceptionnel. Et ça n’a pas changé. "Tiki" nous violente avec des sonorités groovy folkloriques et entraînantes, mais le morceau nous lâche rapidement sur "Salus", un morceau plus brut qui propose des mélodies folles accompagnées des claviers. "Amma Guru" développe à nouveau ce contraste entre rythmique brute et parties plus orientales, puis "Inka" nous présente des influences très aériennes. Le morceau est long mais planant, créant une sorte de cassure intrigante avant la reprise de ces tonalités intenses à la fin, mais également avec "Nachtblume", un titre très rapide qui s’axe uniquement sur la violence. "Altheia" nous accueille avec des didgeridoos, puis le groupe reprend le dessus avec des influences enjouées et tribales, qui débouchent sur "Duir". Le morceau joue entre prog / folk et mélancolie pour accueillir une rythmique plus metal assez simple, qui se teinte progressivement d’éléments folk pour atteindre un paroxysme d’intensité entre instruments et voix.

Le groupe renoue avec la mélancolie pour "Children Of Mother Night", une composition aérienne entre noirceur et intensité, que ce soit au niveau de la voix ou du solo, alors qu’"Uelewa" nous présente une fois encore la mélancolie la plus pure. Le son clair est privilégié sur ce titre, qui nous laisse communier avec plusieurs influences, puis la saturation revient avant de laisser notre esprit divaguer jusqu’à "Haka", un titre assez énergique. Le morceau est court, mais il laisse place à "Simbi Makya", un titre très progressif et surtout très ambiant qui proposera deux explosions. "Wa He Gu Ru" nous offre un contraste intéressant et entraînant entre les deux styles, puis "Akhi" dévoile des sonorités orientales qui se mêlent avec un death metal de plus en plus brut et intense pour asséner sa rage avant "Ymir". Le morceau mélange à nouveau death mélodique intense, metal progressif saisissant et des influences lourdes mais sombres. Le titre est profond, mais il donne l’impression de n’attendre qu’une explosion, qui se traduira par un lead hypnotique, puis la rythmique revient sur cette mélancolie avant "Eg On Kar", le dernier morceau. Le titre est un mélange parfait entre le calme, l’intensité, la rage et les parties folk, qui mettent en avant percussions et leads.

Die Apokalyptischen Reiter a toujours eu une personnalité musicale incroyable. Alors que l’on pense les connaître, le groupe nous surprend toujours. "The Divine Horsemen" est un album riche, un peu fou et très contrasté qui plaira aux fans mais également aux amateurs de nouvelles sonorités.


Matthieu
Juillet 2021




"Der Rote Reiter"
Note : 16/20

Aaaah Die Apokalyptischen Reiter... ce groupe qui arrive toujours à me surprendre par le côté totalement barré de ses compositions. Ce qui est surprenant dans mon histoire avec ce groupe, c’est que j’ai toujours l’impression de les écouter par hasard. Je les vois en live par hasard en me faisant traîner à leurs concerts par d’autres personnes, j’écoute leurs nouveaux albums parce qu’on me les envoie... et à chaque fois, l’expérience musicale est intéressante, passablement déconcertante par moments, MAIS je ne retourne jamais vers le groupe de mon propre chef. C’est donc une situation assez inédite pour moi, et que je ne retrouve qu’avec quelques rares autres groupes. DAR revient donc avec son nouvel album, avec une pause d’environ trois ans, qui me fait prendre conscience de la vitesse à laquelle le temps passe. Moment d’horreur.

Première observation concernant ce nouvel album : il est long. Je ne pense pas me tromper en pensant qu’il s’agit du plus long album produit par le groupe. Et il faut avouer que les Allemands semblent extrêmement motivés à revenir sur le devant de la scène après leurs années d’absence. Le premier titre, "Wir Sind Zurück", est un cocktail survitaminé célébrant le retour du groupe. Le genre de morceau qui fait mouche en live, et qui fera plaisir aux fans, je n’en doute pas. C’est donc une première impression très positive qui se dégage de ce début d’album. Le rythme change totalement dès le second morceau, "Der Rote Reiter". Les vocaux se rapprochent largement des standards death, et le tout se fait plus martial. C’est étrange mais c’est un son qui se retrouve souvent chez les groupes allemands, ce rythme assez saccadé, très militaire... et certains passages font clairement penser à du Rammstein. Je vous assure que j’ai eu l’impression d’entendre Till par moments, c’était assez perturbant. Et pourtant, DAR change une nouvelle fois radicalement de registre avec "Auf Und Nieder" qui m’a juste donné envie de chanter en choeur et de sautiller sur place. Un nouveau morceau qui fera fureur en concert, et un titre foutrement entraînant qui fait plaisir sur un album. Et puis, je ne le répéterai jamais assez mais je trouve que l’allemand est une langue magnifique et voilà... On l’aura donc compris, s’il fallait résumer cet album, ça serait foutrement compliqué. Aucun titre ne se ressemble, et on voyage à travers tous les sous-genres du metal sans trop comprendre ce qui nous arrive. Et ce voyage est largement rendu possible grâce aux possibilités presque incensées qu’offre la voix de Fuchs. J’ai l’impression que ce gars est capable de tout faire, et c’est fascinant à écouter. On pourrait presque penser qu’il y a plusieurs vocalistes qui alternent au fur et à mesure des morceaux, mais il n’en est rien. Il y a du génie chez cet homme, je le dis.

Ce qu’il y a de génial avec Die Apokalyptischen Reiter, c’est qu’on ne s’ennuie jamais. Et cet album est un véritable retour triomphal. Le groupe est passionné, et est heureux de nous présenter ses nouvelles compositions et cela se ressent dans chaque morceau de ce nouvel album. On ne peut pas leur reprocher de ne pas chercher à innover, c’est un véritable foutoir artistique. Le tout peut peut-être sembler un peu brouillon, mais qualité allemande oblige, ce n’est qu’une impression, et l’ensemble est en réalité très soigneusement pensé. Je pense que c’est un album qui plaira aux fans, même si j’ai l’impression que le côté très folie furieuse des Allemands s’est un peu calmé... mais le résultat reste cependant très appréciable.


Velgbortlivet
Décembre 2017




"Tief.Tiefer."
Note : 15/20

Comment résumer DAR... En gros, un groupe allemand inclassable qui surprend à chaque fois par ses expérimentations. Ils ont à leur actif pas de mal de compositions improbables. Ils sont donc totalement déjantés, et on ne pourra pas leur reprocher de ne pas faire preuve d’originalité. Intéressons nous donc à ce "Tief.Tiefer.", et voyons s’il va encore une fois surprendre les fans.

Ouverture sur "Freiheit, Gleichheit, Brüderlichkeit" qui nous fait sans doute un petit clin d’oeil à nous autres français, avec notre devise nationale. Un titre résolumment catchy, avec un refrain accrocheur. J’aurais même tendance à dire qu’ici le refrain fait TOUT, et porte toute la chanson. Expérimentation totale avec "Wir" qui n’a franchement rien de metal à part quelques passages vocaux qui font assez death, mais qui part dans un espèce de délire indus qui est... tellement germanique, quand on y pense. C’est surprenant à la première écoute, mais on se prend au jeu rapidement. Une totale réussite. Je m’attends donc à ce que les festivités se poursuivent avec "Wo Es Dich Gibt" mais... là encore une fois, on me prend à contre-courant. J’avoue avoir haussé les sourcils. Il s’agit d’une ballade à relants mélancoliques à laquelle on ne s’attendait pas DU TOUT. J’insiste sur le du tout, parce que la totalité de cet album est une grosse surprise. Et encore une fois, un refrain qui nous emporte.

"Was Bleibt Bin Ich" retourne à un côté plus industrial. Le schéma reste cependant le même, avec un morceau plutôt court et entraînant, qui reste toutefois d’une simplicité déconcertante. "Ein Leichtes Mädchen" a été un morceau déstabilisant pour moi. Pour la simple raison que je n’ai pas compris où le groupe voulait en venir. J’ai eu l’impression d’écouter une ballade dramatique à la radio... je n’ai pour le coup pas accroché. Et le côté dramatique et mélancolique continue avec "Ein Vöglein" qui remet à l’honneur le piano. Bizarrement, ça passe mieux, l’émotion est plus facilement dispensée mais je lève encore et toujours mon sourcil parce que... merde je ne m’attendais pas à ça. Je regretterai quand même l’arrêt trop brutal qui sort de nulle part, et qui fait dire : ah déjà ?!

"Es Wird Nacht" est aussi terriblement déstabilisant. Cette fois, plus de doutes possibles. DAR a vraiment décidé de pousser l’expérimentation à son maximum, et d’entamer une véritable métamorphose. Surprenant, c’est bien le mot. Le rendu n’est pas mauvais, loin de là. Il y a toujours ce petit côté "dark" qui demeure dans le titre, et qui lui donne une ambiance terrible pendant... les refrains. A croire que les refrains sont les parties les plus bossées sur cette production, pour accentuer le côté catchy que veut se donner DAR. "Die Wahrheit" et "2 Teufel" ont continué de profondément me surprendre, parce que je ne le répéterai jamais assez : je ne m’attendais pas à un truc pareil. Un tel changement de cap, ça reste tout de même incroyable, et si moi je réagis comme cela, je n’ose pas imaginer l’incompréhension de certains fans. "Die Welt Ist Tief" et "So Fern" ont achevé leur entreprise sur mon cerveau, mais j’accorde un très bon point à la première qui doit être l’une de mes favorites malgré... on l’aura compris, des moments très surprenants. Quasi latinos en fait...

La chronique aurait pû s’arrêter ici. Mais nous avons à faire à un double album, et il ne s’agissait que de la première partie. Me revoilà donc repartie pour un tour. Je ne détaillerai pas chacun des titres en détail, car il s’agit de reprises accoustiques bonus. Pas forcément nécessaires, mais qui restent très agréables à écouter. Un très joli cadeau pour les fans, et une savoureuse façon de terminer un album tellement déconcertant. Et la cohérence est largement présente dans cette deuxième partie, je ne peux donc qu’approuver.

DAR a amorcé une métamorphose aussi surprenante que brutale. Des morceaux inattendus, aux refrains catchy avec des accents électroniques plus prononcés accompagnés de ballades mélancoliques... ce n’était pas ce que j’attendais de DAR. Pourtant force est de constater qu’ils excellent dans ce nouveau genre. Le problème n’est donc pas la musique en elle-même, mais la réaction des auditeurs qui s’attend à autre chose. Le fan en aura pour son argent, avec ces 20 titres, dont la partie accoustique qui vaut à elle seule le détour. Il n’en restera pas moins que je termine cette chronique toujours avec le sourcil levé, et un gros "What the fuck ?" en tête. Je suis curieuse de voir où cette évolution va les mener.


Velgbortlivet
Septembre 2014




"Moral & Wahnsinn"
Note : 17/20

Die Apokalyptischen Reiter, voilà un groupe assez difficile d’accès notamment dû aux différentes facettes que le groupe a pris durant sa carrière. J’ai découvert ce groupe assez tard et en live au Wacken. Suite à cela, j’ai acheté l’excellent DVD "Tobsucht" qui m’as permis de découvrir davantage ce groupe. J’avoue ne pas trop aimer tout ce qu’ils font malgré tout, il n’empêche que ce groupe sait nous concocter des excellents titres tels que "Sehnsucht""seeman", "Revolution", sans parler de "Reitermania". Il est important de noter que ce groupe ne se prend pas au sérieux, c’est du fun avant tout. Alors qu’en est-il de ce nouvel album ? Eh bien, le groupe possède toujours son style très particulier chanté principalement en allemand. On aime ou on déteste, pour ma part, j’adore.

Cet album est riche. Riche dans le sens où l’on retrouve des morceaux très variés (comme en live d’ailleurs) et des influences allant du blues au folk sur fond de death. L’album commence sur un gros riff qui arrache, avant de passer un des mélodies folk ("Die Boten"). Chaque titre propose quelque chose de différent et de nombreuses expérimentations de style, comme sur "Gib Dich Hin" qui mélange habilement un côté oriental sur fond de death mélodique ou "Hammer Oder Amboß" sur fond de blues, "Dr. Pest", une ballade folk dérangeante et symphonique avec son gimmick typiquement Rammsteinnien en fin de chanson, portant curieusement le nom du clavériste, encore un délire du groupe je suppose. Le titre éponyme va même jusqu’à mélanger le death avec des plans typiquement funk, avant de tomber sur l’interlude typiquement belle et atmosphérique "Heimkehr" qui ouvre sur la ballade très schandmaulienne "Wir Reiten".

Se recentrant sur un style très folk / medieval rock, style très présent et très apprécié en Allemagne, le groupe suit les traces d’In Extremo, Saltatio Mortis, Schandmaul et Tanzwut et j’en passe. Toutefois à l’instar des tous ces excellents groupes, les Reiter mélangent beaucoup d’autres influences, gardant tout de même son côté death (côté absent des groupes précités) et sonne beaucoup plus folk et que médieval. Un pari risqué pour un groupe qui n’a jamais cessé de tester et qui au final parvient à fournir un album riche, bien ficelé. Il faut saluer la performance, l’ouverture d’esprit et la recherche de ce groupe qui suit sa propre voie sans jamais se restreindre à un style déjà vu et revu. Félicitations messieurs, j’espère vous revoir un jour sur scène tellement ces nouveaux morceaux devraient sonner en live…


Humphrey
Janvier 2011


Conclusion
Le site officiel : www.reitermania.de