"Phobos"
Note : 17/20
Amateurs de violence pure et dure, préparez-vous ! Dictated nous révèle "Phobos", son
troisième album. Créé en 2006 sous le nom de Stone Squad par Sonja Schuringa
(guitare), elle recrute Jessica Otten (guitare, Bleeding Gods) ainsi que d’autres musiciens.
Mais les changements de line-up interviennent souvent, et les deux guitaristes peuvent à
présent compter sur Yorick Keijzer (chant) et Koen Verstralen (basse, Erebus), ainsi que
Frank Schilperoort (batterie, Shining, Grand Supreme Blood Court, The Monolith
Deathcult) pour les lives. C’est d’ailleurs lui qui enregistre "Phobos" avec eux, et l’album
compte également les participations de Mendel bij de Leij (guitare, Mendel, Oracles,
ex-Aborted, ex-Bloodline) et Julien Truchan (chant, Benighted). Et ça s’écoute
maintenant !
On démarre en trombe avec "Hypso", un morceau rapide, massif et incisif. Du death metal pur
jus, avec quelques hurlements de Julien Truchan en compagnie du groupe, et le résultat
est impressionnant. Les riffs ne laissent aucun temps mort, et les quelques dissonances
contrastent avec la puissance brute, tout comme sur "Thalasso". Bien que plus atmosphérique
par moments, ce titre est tout aussi oppressant et enchaîne avec des phases brutales
groovy. Passons à "Lysso" et ses harmoniques hypnotiques qui chevauchent un blast massif
et impétueux dans la plus pure tradition du death. "Taphe" débute par un sample intriguant, et
ce sont des riffs sombres aux influences black qui prennent le relais. Le groupe diversifie
ses influences, mais c’est bel et bien la violence qui prime.
"Chira", le titre suivant, nous arrive comme un mur en plein visage, et la rythmique qui suit est
toute aussi massive. "Apeiro" crée la surprise avec cette introduction originale qui amène
finalement une batterie martiale qui va faire exploser la rythmique dans les règles de l’art. Le
titre est un peu plus lent, mais cette double pédale nous roule dessus en permanence. On
reprend de la vitesse avec "Eisoptro", un morceau vif et incisif, avec une certaine dose de
technicité, et des harmoniques perçantes qui donnent du piquant à l’ambiance du morceau.
Le groupe enchaîne avec "Glosso", une composition instrumentale qui progresse lentement,
explose, se radoucit puis nous rendre dedans de plein fouet à nouveau. Après cet interlude
vient "Trypo", un titre dissonant qui sait frapper fort quand il le faut, mais qui démontre
également un certain effet de surprise de la part des Néerlandais. "Athaza Gora", le titre sur
lequel participe Mendel bij de Leij, est sans surprise centré sur la maîtrise des guitares et
des différentes tonalités qu’elles peuvent produire. Une rythmique très efficace qui donne
envie de distribuer des claques dans un pit en pleine ébullition. Dernier titre, "Atychi" reprend les
éléments massifs que le groupe est capable de produire et les aligne avec une simplicité
déconcertante pour clore l’album.
Si Dictated semble assez discret, leur puissance de frappe est impressionnante ! "Phobos"
est un excellent album qui plaira sans aucun doute à tous les fans de death metal, peu
importe leurs préférences. Sans jamais renier ses origines, le groupe sème quelques
influences diverses un peu partout, et cette richesse est appréciable !
"The Deceived"
Note : 16/20
L’autre pays du fromage nous offre sur son plateau garni du strong cheese, soutenu par deux guitaristes féminines.
Ce duo rythmique sortant du commun tient la barre haut dans le monde du death metal.
La Hollande, ses saveurs extrêmes, ses putes en vitrine, ses herbes folles qui feraient tomber un baba cool par terre. Il n’y a pas à dire, c’est une autre mentalité dans ce pays bien proche du nôtre et tellement différent.
Depuis que je fume pu d'shit (tiens, ça me rappelle une chanson), je capte mieux la musique, je réussis à me concentrer dessus sans partir dans un délire psychologique que moi seul peux comprendre.
Bref, le death metal de Dictated ne fait pas dans l’extrême gratuitement, la plupart des compos sont dans un tempo raisonnable, et ne plongent que parfois dans le gros brutal.
Un titre comme "The Basher" balance un des passages les plus lourds que j’ai pu entendre dans le death metal. La lenteur et la puissance rythmique soutenue par un chant d’outre-tombe font de cette compo une bombe atomique pour headbanguer.
Comme je le disais plus haut, le chant qui oscille entre voix grave et méga growls donne la profondeur nécessaire aux titres, c'est ni trop ni trop peu.
Apres 3 titres, mon plaisir est inchangé, c’est une bonne chose car sur un skeud moyen, c’est en général à ce moment-là que je décroche pour me faire chier comme une méduse échouée qui attend une flotte hypothétique pour la renflouer.
"No Mercy For Cowards" est lui aussi un putain de bon titre ! Bah merde alors, j’enchaîne les bons albums en ce moment, la période est faste. Je suis dans la "fastitude " auditive, bon Dieu de bois !
Dictated, avec ce second album, tape du pied en Hollande et fait trembler la terre jusqu’à chez moi. Ce death metal puissant est fait pour les concerts, c’est une certitude ! La section basse / batterie ainsi que la section rythmique des grattes balancent vraiment le bout de barbaque de fort belle façon.
Le groupe poursuit sa montée en puissance car au niveau de la production, on est à des années-lumière de "Summary Of Retribution". Cette merveilleuse prod' magistralement death metal apporte à Dictated ce qu’il faut pour plonger dans le grand bain des death métalleux.
Je ne soulignerai jamais assez l’importance du mixage final d’un album car tout se joue ici. Suffocation a fait un album incroyable avec "Breeding The Spawn", malheureusement la production merdique l’a complétement plombé.
J’ai survolé leur vidéo officielle "They Live, They Suffer, They Die" qui est superbe, et que je recommande à tout le monde, car elle résume bien l’atmosphère de l’album. Autre choix important quand on fait un clip, il faut choisir le bon morceau.
Pour terminer sur la qualité indiscutable de cet album, la pochette du skeud est impressionnante, "The Deceived" (le trompé, l’arnaqué) est en proie aux infernaux supplices qu’il doit y avoir après la mort.
Afin de conclure sur cette excellente galette de Dictated, les 10 morceaux qui la composent sont un bon mélange de gros riffs parfois slam, et de bonnes parties de death metal violent. L’alternance de ces plans lents et rapides donnent le petit plus qui fait que je viens de me régaler durant 35 minutes.
Un groupe à découvrir plutôt rapidement vu l’évolution notable dont il fait preuve. Très bon !
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