Diablery revient après quatre années de silence. Créé en Grèce en 2008, le groupe actuellement composé de Nimerius (guitare, Channeler), Setesh (chant / guitare, ex-Dødsferd, ex-Lloth), XII (basse, Diatrekhon Aster, Tractatus) et Merenhor (batterie, Gentihaa, Moral Corruption) nous dévoile "Candles", son deuxième album, fin 2021 chez Saturnal Records.

L’album débute avec la rythmique sombre et brute de "Three Torches Lit", un titre qui débute par une rythmique très directe. Le son est axé sur les tonalités les plus old school, mais on sent également une certaine dimension majestueuse et pesante, que ce soit dans les mélodies ou l’ambiance générale qui profite de quelques pauses, puis "Sanguine Emissions Of Aeonic Ecstasy" vient nous offrir une dissonance déchirante. Le son devient plus oppressant mais absolument pas moins agressif, créant un contraste avec les quelques choeurs mystiques, alors que la lourde "Spiral Ascension Of Becoming" propose des leads hypnotiques pour aller avec sa rythmique violente. Le groupe compte sur des mélodies abrasives et des patterns accrocheurs en arrière-plan pour capturer notre esprit avant de nous faire participer à son rituel impie, qui prend la forme de l’introduction mélodieuse de "The Star-Veiled Face". Une fois de plus, la quiétude enivrante sera rattrapée par des riffs plus énergiques et bruts, qui seront également trempés dans les tonalités plus aériennes et mystiques des harmoniques.

"The Coming Fog" prend la suite avec une rythmique aussi impénétrable que ses arrangements sont majestueux, créant un lieu de rencontre parfait entre le black metal et les harmoniques aériennes. Le tempo sera amené à ralentir, proposant des sonorités aussi imposantes que pesantes, qui seront écrasées par cette rage ancestrale, avant que "The Piercing Ice" ne vienne nous agresser avec des éléments froids et dissonants. Les hurlements sont toujours aussi fantomatiques, mais ils seront accompagnés par des choeurs aussi effrayants qu’ambiants, créant une atmosphère favorable au retour de la violence. Le groupe enchaîne avec "Moonlit Dome Revealed" et son introduction pestilentielle avant de lâcher la rage pure et ses tonalités impies. Mais outre cette puissance glaciale, le morceau sera également capable de proposer des riffs lents aux harmoniques dissonantes mais entêtantes, puis la rapidité et la férocité du black metal referont surface, en attendant de laisser "The Earth Covered My Face", le plus long des titres de cet album, naître entre les flammes de la haine. Les leads seront parfois sujets à la folie, mais on notera toujours cette cohérence impressionnante entre les éléments agressifs, les mélodies sombres, les harmoniques dissonantes, les choeurs mystiques et les hurlements torturés, qui prennent fin avant que "The Core That Burns Forever" ne vienne refermer l’album avec des tonalités modernes et mélancoliques.

Diablery navigue entre tous les spectres du black metal. Entre sonorités old school, éléments symphoniques majestueux et harmoniques mélodieuses, "Candles" nous envoûte et nous frappe sans relâche avec la même intensité pendant plus d’une heure.

La Grèce, ses maisons immaculées, ses côtes splendides... et ses groupes de metal !! Eh oui, ce pays nous propose d'excellents groupes, pour citer les plus connus : Septicflesh, Rotting Christ, Firewind... Maintenant, la Grèce peut compter sur un nouveau groupe, Diablery, pour faire parler d'elle ! En effet, ce groupe est encore peu connu étant donné qu'il sort son premier album "Architect" après deux EPs, mais cela va vite changer car il a sa propre personnalité musicale et du talent à revendre ! D'autant plus que ce nouvel opus a été mixé et masterisé par Borge Finstad au Toproom Studio (Mayhem, Arcturus, Enslaved...). Enfin vous l'aurez compris, c'est du lourd !

"Architect" se compose de 10 titres plutôt longs. Cela aurait pu être vite ennuyant si la musique n'était pas à la hauteur, mais ici tout n'est que surprise et richesse et cela passe donc à merveille ! Cet album est en effet très varié ! L'introduction et l'outro montrent un côté mystique et très atmosphérique alors que le reste est bien différent. Diablery pratique un black symphonique avec un clavier et un violoncelle jouant continuellement sur tous les morceaux. Ils sont bien mis en valeur sans être trop en avant, ainsi l'agressivité et l'énergie restent intacts. "Vanity Of Darkness" est un des meilleurs titres de l'album mais aussi le plus symphonique. Il varie entre des passages purement mélodiques, d'autres plus dramatiques, et même un plus épiques avec des chorus. Dans un style tout aussi épique, "Magnitris Inferiores" est vraiment excellent !

Le violoncelle est loin d’être inutile dans les compositions, il est un instrument à part entière qui ajoute de la profondeur aux guitares particulièrement dans "Seal Thy Months With Pillars Of Azurite" d'où ressort un côté "classique" comme dans "Thus Made Perfect" avec son solo arabisant tranchant avec une sombre ambiance baroque et des riffs rapides et poignants. Cet album montre aussi un petit côté perché et on adore ça ! "Embraced By The Theurgist" est un bon exemple avec ses riffs originaux et ses airs spectraux. C'est un morceau très spatial et mélodique un peu dans l'esprit d'Arcturus. Assez planant, "Architect Of Manifestations" est un vrai régal, alors que "Ichor Shrine Synagogue" est clairement plus hargneux, laissant beaucoup moins de place aux orchestrations qui sont plus discrètes. En enfin, "Blackness Enshrouds This Congregation" finit en beauté avec des orchestrations pour le coup vraiment gargantuesques avec beaucoup de pêche nous rappelant un peu les derniers albums de Dimmu Borgir.

C'est un grand album pour un groupe qui ne peut que le devenir ! L'inspiration et la créativité sont au rendez-vous, ce qui donne une fraîcheur très agréable. C'est un vrai spectacle pour les oreilles et cela fait du bien !