Pas évident de trouver des infos sur un jeune groupe portant le même nom que de nombreux autres quand, de surcroît, ils sortent tout juste leur premier EP, qu’il est bien difficile de trouver leur page Facebook et que la toile est pauvre d’informations. Qu’à cela ne tienne, ça sera à l’aveugle que mes oreilles vont se plonger dans leur premier effort. L’artwork ne m’inspire guère, certes, mais il est bien agréable à l’oeil. Espérons que la musique sera un peu plus communicative.

Quatre titres pour une première sortie, c’est réglo, d’autant plus que le son enregistré et mixé par Vincent Sudan (Ebullition) et masterisé par Gréagoire Pasquier (Alt Mix Studio) est propre même s’il faut admettre qu’il manque légèrement de profondeur pour l’ambiance qu’il distille. Au travers de vingt minutes de musique, Devon livre un post-rock saupoudré de metal (et j’ai bien dis "saupoudré"). Pas de grandes manières, pas d’artifices, le groupe est brut et ça fait du bien. Il existe un certain déséquilibre entre les deux styles revendiqués par la formation mais ce n’est pas pour déplaire puisque c’est sur les parties plus rock que le groupe s’affiche le mieux. Les mecs savent effleurer les cordes comme les torturer pour créer un univers subtil loin de tout excès. Pas besoin de s’emmerder à choisir le bon moment pour savourer l’écoute, en voiture, dans son canap’ les yeux dans le vide ou pendant une soirée Jack avec des copains, l’écoute facile de Devon joue aussi bien le rôle de fond sonore que de musique pour planer. Dans les deux cas c’est trop court, soit on doit changer le disque trop rapidement, soit on a à peine le temps de s’élever qu’on doit redescendre. Vocalement on est sur quelque chose d’abouti, surtout dans les temps calmes, les plus énervés méritant un peu plus de personnalité.

Je parle, je parle et ça fait combien de fois déjà que j’ai appuyé sur "play" pour écouter et réécouter cet opus pendant que j’écris. Il s’écoute vraiment bien cet EP et j’ai envie de dire, comme assez souvent de ces groupes qui livrent un premier effort concluant, qu’on attend le prochain parce qu’on sent qu’ils tiennent un truc, mais qu’ils peuvent l’exprimer mieux encore, que ça passe par le son ou la composition. A vos instrus les mecs.