Le groupe
Biographie :

Devil Sold His Soul (connu aussi sous le nom de DSHS) s’est formé en 2004 en Angleterre. Le groupe joue un croisement entre du postcore et un metalcore très lent. Après un EP "Darkness Prevails" en 2005, le groupe se fait rapidement connaitre grâce à l’album "A Fragile Hope", sorti en 2007. Le deuxième album, "Blessed & Cursed", sort en Juin 2010, suivi deux ans plus tard de "Empire Of Light" en Septembre 2012. Il faut attendre 2021 pour voir le quatrième album, "Loss", en Avril 2021.

Discographie :

2005 : "Darkness Prevails" (EP)
2007 : "A Fragile Hope"
2010 : "Blessed & Cursed"
2012 : "Empire Of Light"
2014 : "Belong ╪ Betray"
2021 : "Loss"


Les chroniques


"Loss"
Note : 12/20

2012, c'est l'année du dernier album studio du groupe. 2014, c'est l'année du dernier EP avec un nouveau frontman, Paul Green. 2021, c'est l'année du retour de Devil Sold His Soul et de Ed Gibbs (chant / 2004-2013), en duo avec Paul Green. "Loss" comporte 10 titres pour un peu plus d’une heure. Forcément, le son a évolué, les années, le temps et l’apport de deux chanteurs changent également la couleur d’un disque.

L’intro se fait par un piano qui rentre lentement, puis viennent les machines et le chant écorché, puissant et énervé et enfin les envolées en chant clair du second chanteur qui prend énormément de place dans la composition. A l’heure de morceaux toujours plus énervés, on a quelque chose de plus typé "emo" que "core ", même si le chant écorché fait la différence. Ce qui frappe d’emblée, c’est la batterie avec les effets, on a des sonorités étouffées, peu franches, avec une certaine révèrbe derrière. Perso, je ne suis pas fan mais c’est un choix artistique qui se tient. Les machines sont très présentes, les nappes et autres effets prennent ainsi une grosse place. La batterie (toujours elle), mixée en arrière-plan, laisse la place aux guitares et à des parties instrumentales assez plaisantes, loin des riffs qui tabassent. C’est développé, enveloppant et ça monte en pression. Dans l’ensemble, les morceaux sont basés sur du mid-tempo avec peu de double pédale ou alors par intermittence. Là où le groupe, par le passé était, dans quelque chose de plus brutal et de constant dans cette brutalité, il explore de nouveaux horizons, s'approchant ici et là du rock ou du metal progressif, plus mélodique, le double chant apportant cette esprit plus aérien. Les constructions, élaborées avec soin, apportent une profondeur et n'hésitent pas à s'étirer en longueur. Aucun des morceaux ne fait moins de quatre minutes et il n’est pas rare que les morceaux fassent cinq, voire sept minutes. Le double chant apporte quelque de supplémentaire au groupe, renforçant l’idée de morceaux aboutis, cependant il y a comme un mauvais équilibre entre les deux chants : le clair est présent 80% du temps contre 20% pour le chant guttural, ce qui diminue l’impact plus violent des morceaux et donne un côté, je le disais, très marqué emo, ce qui peut en rebuter certains et en rebutera d’autres après plusieurs écoutes.

Cet album est mélodique, il comporte des morceaux d’une durée plus importante que pour d’autres groupes, dans une veine qui s’éloigne un peu du metalcore et se rapproche d’un emocore ou encore d'un metal progressif. Cela ravira certains mais en éloignera d’autres parmi un public qui attendait peut-être autre chose d’un groupe absent depuis quelques années. On regrettera donc un chant clair beaucoup trop omniprésent et une batterie un peu hasardeuse avec des sonorités et des effets sur les toms couplés au mix habituel et particulier de Devil Sold His Soul qui laissent un avis et un ressenti mitigés.

L’album, attendu après autant d’années, risque de laisser certains fans de la première heure sur leur faim tandis que de nouveaux seront peut-être ravis. Le style, cependant, est un peu passé de mode.


Sam
Juin 2021




"Empire Of Light"
Note : 17,5/20

Devil Sold His Soul est de retour. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’évolution musicale est palpable. Là où auparavant le groupe se contentait d’un hardcore violent et direct, maintenant c’est toute une ambiance, une créativité, des variations, un univers qui se met en place. Le chant est toujours autant possédé, toujours dérangeant, à fleur de peau, écorché vif, avec quelques passages plus enlevés dans un sens chanté.

DSHS possède toujours ce côté violent, écorché, hardcore propre au groupe, celui qui a forgé son identité, mais il a rajouté des variations, des sonorités qui donnent plus de profondeur à un son, plus de puissance, de crédibilité, et qui créent un univers autour de l’existant. Là où auparavant la violence brute de décoffrage faisait effet, le groupe rajoute désormais de la profondeur, des changements et quelque chose de plus aérien, réussisant à coupler des sonorités moins metal avec un chant toujours aussi violent. Le groupe évolue, mêlant les deux univers que sotn l’ombre et la lumière, la noirceur et les éclaircies, à la croisée des chemins. Explorant également de nouveaux univers musicaux, délaissant le hardcore pur pour rejoindre des chemins plus compliqués tels que le thrashcore ou encore le post-hardcore. Le son a peu évolué au niveau des accordages, avec une véritable signature pour DSHS : un son rond, puissant, tranchant, renforcé par une basse ronronnante, une batterie ultra présente pour marteler non pas tout le temps mais pour indiquer les moments forts. "The Verge" ou encore "Time And Pressure" sont des titres phares de l’album, mêlant violence, ambiances et constructions artistiques tout à fait plaisantes. On a véritablement l’impression de se retrouver en plein milieu d’un voyage sur un océan, avec les remous des différentes émotions, les vagues et les calmes d'avant tempêtes. Le groupe arrive à une restitution complète d’une foule d’émotions, arrive avec cette évolution très intéressante à nous transporter dans son univers qui se rapproche de plus en plus d’un post-rock ou post-metal qui n’est pas sans rappeler Cult Of Luna ou encore Year Of No Light.

DSHS a clairement passé une étape dans la composition, la puissance la noirceur, mais également dans la production toute au service des morceaux. Mention spéciale au frontman qui avait déjà un haut niveau sur les CDs précédents et a encore franchi une étape, adaptant un chant parfait à de nouvelles compositions renforcées superbement par des ambiances intéréssantes. Le groupe fait un grand pas en avant, on a hâte de voir tout cela en live, et c’est véritablement une évolution puissante, productive et stupéfiante que les DSHS nous proposent : on en redemande ! Superbe !


Sam
Décembre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.devilsoldhissoul.com