Le groupe
Biographie :

Formé à l’origine par Daniel Finch (guitare) fin 2011 autour de quelques délires religieux, Devilment a fait face à une myriade de problèmes, cherchant un vocaliste stable. Arrive alors un ami de Daniel, nul autre que Dani Filth (Cradle Of Filth), qui, bien que mentalement instable. Nick Johnson (basse), Colin Parks (guitare), Lauren Francis (chant / clavier) et Aaron Boast (percussions ; remplacé en 2016 par Matt Alston) rejoignent ensuite la formation. En Septembre 2013, le groupe entre aux Grindstone Studios de Suffolk avec le producteur Scott Atkins, ayant déjà travaillé avec Cradle Of Filth, Behemoth, Amon Amarth.. Le groupe accouche de 13 titres, dont une reprise de "Beds Are Burning" (Midnight Oil). L'album "The Great And Secret Show" sort fin Octobre 2014 chez Nuclear Blast. Daniel Finch quitte le groupe fin 2014. Le deuxième album, "II - The Mephisto Waltzes", sort en Novembre 2016.

Discographie :

2014 : "The Great And Secret Show"
2016 : "II - The Mephisto Waltzes"


Les chroniques


"II - The Mephisto Waltzes"
Note : 17/20

Si tout le monde est au courant de l’aisance vocale retrouvée de Daniel Lloyd “Dani FIlth” Davey avec Cradle Of Filth, laissez-moi vous annoncer que cette aisance est confirmée ! Accompagné de l’enchanteresse Lauren Francis au clavier et au chant à ses côtés, Colin Parks aux six-cordes démoniaques, Nick Johnson pour faire trembler le sol grâce aux vrombissements de sa basse et les frappes de Matt Alston (officiant aussi dans Eastern Front et Sanctorum), les Anglais ont remis le couvert. Si l’album de 2014, "The Great And Secret Show" avait été unanimement adoré par les fans du genre car il restait dans un univers quasiment préconstruit, on peut dire que "II - The Mephisto Waltzes" prend des risques : les riffs sont toujours aussi sombres, mais quelques rythmiques lorgnant vers le metalcore / groove metal rejoignent les symphonies de Lauren Francis et les cris perçants de Dani Filth. Si on ne peut connaître une oeuvre qu’après l’avoir observée, alors il est temps de lancer l’album !

Assez peu surprenant mais efficace, "JudasStein" est l’occasion d’entrevoir du sang neuf. Des riffs puissants et sublimés par les ambiances épiques du clavier, sous une voix qui tirerait les morts de la tombe, voilà ce qu’on attendait de Devilment. Et c’est ce qu’ils nous ont donné. L’un des singles que l’on connaissait déjà via le clip vidéo, "Hitchcock Blonde", nous replonge dans un titre entraînant et original. L’ambiance me fait penser à une maison de poupées, mais dont le design serait réalisé par George A. Romero ou Rob Zombie. Si vous êtes friands de riffs saccadés et torturés, c’est inévitablement vers "Under The Thunder" que vous allez vous tourner. Mêlant avec une sensibilité rare les deux voix des chanteurs, le titre prend une allure particulière, et le rythme se casse au milieu pour s’accélérer… Un vrai délice, alors que "Full Star, No Dark commencera" sur une mélodie au clavier entêtante pour laisser s’exprimer Lauren. Ses vocalises sur une rythmique sombre seront du plus bel effet.

"Shine On Sophie Moon" viendra accélérer une fois encore le tempo sous les hurlements de Dani et une ambiance des plus épiques, tandis que "Life Is What You Keep From The Reaper" sera plus calme et teintée des interventions vocales de Dani et Lauren se répondant sur le refrain. C’est "Dea Della Morte" qui retiendra cependant mon attention : une petite boîte à musique sur le début, mais qui donnera un univers quasi-cémétérial à la totalité de la composition, tant par sa lenteur que par l’omniprésence de la basse. "Entangled In Our Pride" est un parfait exemple de metal gothique, avec la superposition des voix jusqu’à la cassure plus orientée black metal sur la fin. L’introduction de "Hell At My Back" est parfaite pour reprendre un show après un rappel, puisque les instruments arrivent progressivement, jusqu’à une des rythmiques les plus rapides de l’album, qui se révèle également être l’une des plus entraînantes… Préparez-vous à perdre votre nuque si le groupe passe par chez nous !

Place aux titres bonus ! "The Seductive Poison" confirme l’instauration de claviers au son inhabituel et rappelant les musiques de vieux films d’horreur, puis la rythmique fera honneur aux classiques de la musique gothique : un son lourd mais aérien. "Father Dali", le dernier des deux bonus, laissera Dani parler quelques mots de français, pour nous évoquer les Folies Bergère, en rendant hommage au peintre. Un portrait encore une fois bien sombre, mais révélateur. Quelque chose me dit que vous en attendiez plus, n’est-ce pas ? C’est aussi mon impression : même si l’album dure une heure, on pourrait l’écouter en boucle tellement il est varié !


Matthieu
Janvier 2017




"The Great And Secret Show"
Note : 09/20

Il y a peu de disques qui inspirent un si petit nombre de lignes... Devilment est le nouveau projet du leader et "vocaliste" de Cradle Of Filth, Dani Filth... On peut lui reconnaître au moins ça : pour un side-project, Devilment dénote un peu de ce qui est fait avec Cradle. Ici nous n'avons pas affaire à ce black symphonique sombre et mièvre à souhait dont Filth nous a habitués mais plus à une sorte d'indus à l'ambiance glauque, sombre et variée.

Devilment arrive donc avec un premier album, "The Great And Secret Show" , paru fin Octobre 2014. Une chose est sûre, ce n'est pas la voix de Filth qui va rendre ce disque plus intéressant. Autant le dire d'emblée, sa voix, si trafiquée que ça, en devient horripilante, et toujours aussi plate. Quand il n'y a pas (trop) d'effets, Dani Filth nous propose un chant avec peu de variations dans les hauteurs, entre le parlé et le guttural sans grand intérêt. Côté musique, c'est assez bien fait. Nous avons affaire à un metal indus énergique et plutôt bien mené. Les ambiances sont assez travaillées mais de ce côté-là, le disque est sauvé par le duo basse / batterie et le claviériste. Les deux premiers donnent un aspect très dynamique aux riffs de guitares qui ne sont pas des plus recherchés mais qui peuvent être assez efficaces. Le second, le claviériste, apporte toutes les atmosphères à l'album. C'est tantôt inquiétant, tantôt clownesque et teinté de grosses influences industrielles. Le tout est cohérent, accrocheur même. Il y a des très bon moments comme le morceau "Mother Kali", le riff au milieu de "The Stake In My Heart" ou bien les interventions de violon à la fin de "Girl From Mistery Island" ou encore le thème Floydien dans "Living With The Fungus". Même le premier morceau, avec son clavier très electro, contient de bonnes choses. "The Great And Secret Show" aurait pu être un album très acceptable si la voix de Dani Filth n'était pas posée dessus...

Il est peu utile de s'étendre davantage. Si vous êtes fans de la voix de Filth, cet album aux riches atmosphères et influences saura vous séduire. Sinon, hormis pour toutes ses ambiances et le fait que pas un seul morceau ne soit comparable au précédent, ce disque n'est pas indispensable. Il vaut le coup d'oreille à la limite, mais la voix gâche tout. Les sur-aigus trafiqués et les gutturaux des plus fades rendent l'album à la limite de l'énervant...


Thomas
Mars 2015


Conclusion
Le site officiel : www.devilment-corps.com