Cette pochette d'album, notamment la tête avec cette espèce de tricorne, ne vous rappelle rien ?
In Flames "Reroute To Remain", c'est exactement ce qui m'a frappé en regardant le travail de Seb Faucher / Metalchimie Creation pour ce nouvel album de Detorn.
Un groupe plus ou moins du centre de la France qui revient cette année avec son second album.
Il aura fallu trois bonnes années pour donner un successeur à "The Dark Passenger" et Detorn a pris son temps pour offrir à son public une heure de musique metalcore mélodique qui, armé d'un gros son propose autant de puissance que de mélodie avec des vocaux alternés.
D'une manière générale, Detorn a sorti un bien bel objet, avec un artwork sobre et percutant signé Metalchimie Creation puisqu'on vient d'en parler, avec une production puissante signée Julien Nore au mixage et Brett Caldas-Lima au mastering.
Et entre le travail visuel et le travail auditif des deux membres du groupe, cela devient plus facile pour conserver l'idée maîtresse sans avoir à ré-expliquer où l'on veut aller.
Les compos sont variées, parce qu'on entre dans le monde hybride du metalcore, avec des riffs percutants mais somme toute relativement répétitifs un bon nombre de fois ce qui empêche l'album de véritablement avancer.
Les treize titres présents sur ce "Of Scars And Existence" sont de bonne facture, il serait malhonnête de ne pas le faire remarquer, mais après certains morceaux plutôt bulldozer comme "The Unloved", "The Past", "The Beloved" et tous les titres jusqu'à "From Miles Away", on a l'impression d'avoir fait le tour et que l'album va commencer à tourner en rond pour la suite...
La première demi-heure donne à l'auditeur tout ce que peut proposer Detorn, des passages violents, mais toujours raccourcis par le chant clair qui vient se poser sur certains breaks ou refrains en gardien de la mélodie pour radoucir la chanson. Aussi de la mélodie et de l'agressivité le tout cousu de fil doré.
Mais au final ce schéma se répète beaucoup sur l'intégralité de l'album, et quelques titres traînent en longueur car on n'arrive pas à se faire une réelle idée des chansons.
Elles sont assez similaires, on se rend compte que Detorn est limité à ce niveau-là, c'est un peu dommage.
En revanche, l'attaque "Mastodontale" de morceaux comme "The Penitent" aurait mérité d'être plus approfondie et plus exploitée sur tout l'album, car c'est le genre de titres qui met à mal l'auditeur et qui montre un talent d'écriture plus prononcé où le solo se fait déjà mieux sentir et le feeling aussi.
"Of Scars And Existence" possède les atouts de sa présentation visuelle et de sa puissance de production, bien argumentée par quelques riffs très défonceurs comme ceux de "The Unloved" ou "The Penitent", mais Detorn tombe un peu dans le piège du trop facile avec l'alternance chant hurlé et chant clair sur breaks ou refrains, puis également à cause de rythmiques trop proches les unes des autres, ce qui complique la tâche de l'auditeur qui ne sait pas vraiment quelle est telle ou telle chanson... D'où un sentiment mitigé qui ressort à l'arrivée, peut-être que plus de folie aurait été palpitante.
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