S'il y a encore un label qui signe toujours des groupes que j'aime, des groupes qui jouent toujours dans la tradition death metal classique, c'est bel et bien Xtreem Music. Le label de Dave Rotten d'Avulsed est un de ceux que j'apprécie le plus pour ses sorties qui pour la plupart sont vraiment bonnes. En plus ils ont l'air de rester fidèles à leur groupes. Deteriorot, ce groupe de death Américain de seconde zone, qui n'a jamais été trop remarqué par l'ensemble du personnel naviguant, et même après un nouvel envol, ce "The Faithless" étant leur second album , on a du mal à avoir la tête au dessus des nuages et à atteindre le septième ciel virtuel.

On voit quand même que Xtreem les suit de près, puisqu'à l'époque c'était déjà Repulse records qui avait produit "In Ancient Beliefs". Une époque qui n'est pas si loin finalement puisque le premier jet a vu le jour en 2001. Et voilà qu'après neuf ans d'un silence radio interminable, après sans doute un crash de l'avion qui devait les mener si ce n'est à la gloire, au moins sur une piste d'atterrissage plus fréquentée par la population metalleuse, Deteriorot a retrouvé sa boite noire où étaient contenues les idées de composition pour réaliser un second album. On ne découvre rien de nouveau, toujours un death metal relativement lourd, où est posée une voix sans aucun effet, une voix death plus que nature, même pas doublée. Le genre de voix que Rotten adore lui-même, quelque chose de sincère et de non trafiqué quitte à y perdre en puissance et en efficacité. Malgré cela, Deteriorot, joue sa vieille recette du death metal classique, old school, avec pas de blasts comme on peut l'entendre très souvent maintenant. Non, sur "The Faithless" c'est du bon death mid-tempo où les ambiances morbides sont légion, à laisser les guitares trainer longtemps sur une note pour balancer l'atmosphère lugubre, il n'y a qu'à écouter le titre "The Faithless" lui-même pour s'en rendre compte.

Personnellement ça ne me pose pas de problème, je suis très friand de ce genre de death metal des anciens. C'est assez crasseux comme album, c'est pour cela qu'on s'y prendra à comparer avec Autopsy, Obituary, ou d'autres choses assez cultes comme Nihilist. Il y a même un côté une peu doom des premiers Paradise Lost, le genre death / doom qu'on pouvait écouter chez un peu tout le monde dans les débuts des années 90's, notamment avec le morceau "Beyond This Emptiness". Bon, en fait il faut quand même savoir que Deteriorot avait commencé l'enregistrement de cet album déjà depuis 2003, on n'est pas chez Thergothon, mais on a connu plus rapide en terme de conception d'album.

Les accélérations sont dans l'optique de montrer le paysage death metal aux passagers, en regardant par le hublot de la faucheuse, sur la compagnie Deteriorot Air Lines. Pas d'hotesse de l'air aguichante, ici il n'y a que de la musique de mort vivants, avec des rythmiques simplistes mais sombres. Et vous allez plus visiter les catacombes que les guet-apens à touristes amateurs... La pochette bien plus travaillée que celle du premier album, met en évidence le trajet que vous allez effectuer au départ de "Message From An Entity" pour la destination "Alone And Cold", soit un voyage dans le monde des morts d'une durée de onze morceaux qui totalisent environ 43 minutes... Cette pochette donc est le travail d'un graphiste espagnol du nom de Phlegeton, et je vous laisse découvrir son site de toute beauté. Le travail est très inspiré : www.phlegeton.com

Sur ce deuxième album, on pourra découvrir également en bonus track un réenregistrement du titre "In Ancient Beliefs" remanié à la sauce d'aujourd'hui. Et en petite douceur une reprise de Sodom, et pour tout amateur Sodomite, ce n'est que du plaisir épicurien. Le titre repris c'est "Outbreak Of Evil" ; Rien d'extraordinaire, une reprise très proche de l'original avec la voix de Paul Zavaleta tout simplement. L'album se termine sur "Alone And Cold", un titre death doom avec des débuts presque doom uniquement. Ça fait du bien aux vieux briscards qui ont des heures de vol, mais je doute que la jeunesse impétueuse s'arrête vraiment sur ce genre d'album. Elle ria voir plutôt ça au musée de l'aviation pour se rappeler comment à l'époque on avait débuté dans le death old school... Enfin bref, c'est un album moyen qui possède les atouts des groupes old school, quelque chose de plaisant sans pour autant casser la baraque...