Le groupe
Biographie :

Despised Icon est un groupe de deathcore originaire de Montréal, Québec, au Canada. Formé en 2002, le groupe se composait des deux chanteurs Alexandre Erian et Steve Marois. Despised Icon est un groupe connu dans la scène musicale underground et considéré être l'un des fondateurs du genre deathcore. Durant l'année de la formation du groupe, Despised Icon enregistre un premier album studio intitulé "Consumed By Your Poison" (sous le label Galy Records), qui fera plus tard l'objet d'une réédition. Plus tard, le groupe signe avec le label Century Media Records et sort un album en 2005, "The Healing Process". En 2007 sort l'album "The Ills Of Modern Man". Suite à cet album, le groupe connaît des changements de style en accentuant les éléments hardcore de sa musique et en mettant un peu en retrait les éléments death metal et grindcore de ses origines. Après cette sortie, le groupe gagne en popularité et quitte de la scène underground québécoise par ses tournées dans le monde entier. Le groupe enregistre un quatrième album studio en 2009, "Day Of Mourning". En 2010, après 10 ans d'activité, le groupe annonce officiellement sa séparation mais en 2014, il s’est reformé avec la seule intention de rejouer des titres en live et ceci pendant une courte durée. Après avoir tourné et joué dans de nombreuses salles de concerts et autres festivals, le groupe a finalement décidé de retourner définitivement sur le devant de la scène en Juillet 2016 avec la sortie d’un tout nouvel album "Beast" sorti chez Nuclear Blast. En Novembre 2019, Despised Icon sort "Purgatory".

Discographie :

2002 : "Consumed By Your Poison"
2005 : "The Healing Process"
2007 : "The Ills Of Modern Man"
2009 : "Day Of Mourning"
2016 : "Beast"
2019 : "Purgatory"


Les chroniques


"Purgatory"
Note : 14/20

Un peu plus de trois ans après leur dernier album, "Beast", les Québécois de Despised Icon, piliers fondateurs du deathcore moderne, reviennent avec un tout nouvel album intitulé "Purgatory". Une œuvre de trente six-minutes durant lesquelles on trouve peu de temps pour souffler entre mosh parts ultra violentes, breakdowns écrasants et slam parts suffocantes.

Après une introduction très contemplative qui aurait tout aussi bien pu trouver sa place dans un album de post-rock, l’agressivité ne quittera plus l’ambiance musicale pendant tout le reste de l’album, et le rythme ne descendra que lors des breakdowns toujours aussi efficaces. On retrouve le duo de vocalistes composé de Steve Marois et Alex Erian, tous deux en grande forme, avec un chant guttural plus caverneux que dans les précédents albums qui donne une dimension plus étouffante et oppressante au son, supprimant définitivement toute possible notion de légèreté au sein de l’album. Comme dans les précédentes sorties, les slam parts font partie intégrante de plusieurs chansons comme "Snake In The Grass" ou "Vies d’Anges", dans ce dernier elle est d’ailleurs plutôt inattendue et vient couper la dualité entre le chant hardcore et un chant déchiré qui monte plus dans les aigus que ce à quoi nous avons pu être habitué auparavant, démonstrateur de la constante évolution de la technique vocale du chanteur. Si Despised Icon représente si bien la scène deathcore, c’est également car le death metal y est encore omniprésent, ainsi on a des titres qui, malgré l’alternance de chants similaires aux autres, ont une ambiance instrumentale death bien plus travaillée qui comble l’absence de slam parts ou breakdowns par une ambiance tout aussi correctement amenée que ces derniers éléments, on retrouve cela dans le riff principal de "Moving On" ou le dernier tiers de "Dead Weight" et la technicité de son solo qui suintent tout deux le death old school.

L’aspect hardcore, lui non plus, n’est pas en reste et si le groupe ne réinvente rien, il s’efforce tout de même de ne pas se laisser aller à la facilité et essaie de proposer des breakdowns diversifiés, tantôt poussant les guitares à l’agonie à grands coups de bends comme dans "Purgatory", tantôt en repoussant les limites de la brutalité en laissant des silences d’au moins une seconde avant d’asséner un accord et un coup de grosse caisse assassin appuyé par un chant guttural continu dans ce désordre de violence parfaitement maîtrisé que l’on retrouve dans "Light Speed". Comme dans les derniers albums, on trouve quelques titres en français ("Vie d’Anges" et "Dernier Souffle") qui semblent plus contemplatifs et moins agressifs, le premier dans son propos et le thème abordé dans les paroles, le deuxième par son caractère ambiant et l’absence total de chant, remplacé par des éléments acoustiques. Ces deux titres semblent plus attachés à la notion de vie contrairement au reste de l’album qui se rattache plus à l’après-vie et au fameux purgatoire évoqué dans le titre de l’album et second son de ce dernier. Cependant, on regrettera l’absence de hits qui se démarquent du reste comme "MVP" ou "Furtive Monologue" dans les albums précédents, ici parmi tous les titres aucun ne se distingue particulièrement des autres pour plus retenir l’attention.

Le groupe canadien nous fournit avec "Purgatory" un nouveau condensé de brutalité, qui induit parfaitement la dualité death / hardcore qui lui est propre, fidèle aux anciens albums, il a malheureusement le défaut d’être déjà dans l’ombre de ces derniers et de ne pas proposer de titres plus efficaces, bien qu’il soit directement dans la lignée de ces derniers et toujours d’excellente facture.


Praseodymium
Décembre 2019




"Beast"
Note : 17/20

Ils avaient dit qu'ils ne reviendraient plus et pourtant, 2016 annonce le retour du Parrain du deathcore, Despised Icon revient sur le devant de la scène avec "Beast" sorti chez Nuclear Blast. Sur cet album, on ne change quasiment pas la formation présente sur "Day Of Mourning" à l'exception de leur dernier bassiste Max Lavelle qui joue désormais chez TBDM, marquant ainsi le retour de Sébastien Piché à la basse et aussi l'incoporation de leur septième membre Yannick St. Armand, ancien guitariste de Despised qui officie à la programmation.

Alors, étant donné que ce "Beast" est un véritable retour et une réunion des anciens du groupe, est-ce que ce nouvel opus affiche toujours la personnalité originale et singulière des Québécois ? Nuclear Blast n'a visiblement pas trop interféré sur les compositions du groupe car on reconnaît bien le cachet particulier de la formation québécoise : des parties death metal et slam, les enchaînements du duo Alex Erian - Steve Marois, le jeu de batterie si particulier d'Alex Grind et enfin les classiques gros breaks de bûcheron.

Si cet album semble plutôt classique, voire prévisible dans certains cas (les breaks de "Inner Demons" et "One Last Martini"), il est largement plus orienté hardcore moderne avec des petites moshparts (roulements de tambours, ralentissement du rythme, gang shouts). Le titre "Bad Vibes", qui est pour moi le plus original et aussi le plus intéressant, est celui qu'on peut vraiment qualifier de deathcore pur et dur - death metal et hardcore combinés. Enfin, on ne change pas les habitudes, un titre en français est présent ("Drapeau Noir"), les pig squeals de Steve Marois sont toujours aussi perçants et incisifs qu'auparavant, et ceci sur la moitié des titres de l'album.

En bref, ce "Beast" est un véritable comeback bien énervé et très bien foutu, à la fois innovant et pourtant très familier à nos oreilles, il n'y a pas à chercher midi à quatorze heures, the Icon is back !


Herizo
Août 2016




"Day Of Mourning"
Note : 14/20

Despised Icon est souvent considéré comme un des précurseurs du deathcore actuel (celui classique, vu et revu des dizaines de fois ces dernières années), réputation ma foi bien fausse, surtout à l'écoute de son dernier opus "Day Of Mourning". Despised Icon aurait tendance à être catalogué dans la même caisse que tous les groupes de la scène deathcore actuelle, mais pourtant grâce à deux vocalistes, et une inluence hardcore de plus en plus présente au fil des albums, il se démarque pour notre plus grand plaisir !

Les premiers instants mettent bien en place l'ambiance dominante de l'album, ça headbangue, ça moshe, du blast et pour continuer dans les réjouissance une partie exclusivement hardcore. On retrouve ça dès le début avec "Les Temps Changent", bonne intro pour ensuite passer aux choses sérieuses avec le chanson éponyme "Day Of Mourning", encore un bon mélange (trop répétitif pour certains peut-être...) de riff metal et breakdown hardcore. Ensuite s'enchaînent huit chansons dans la même lignée que les deux premières. Lassant ? Plus ou moins, les rythmes ne sont jamais les mêmes et la structure des chansons sont très différentes. Bon, mais à part ça tout va bien ? Encore un petite chose à reprocher comme par exemple l'utilisation (abusive à mon goût) d'une boîte à rythmes (et pourtant, Alexandre Pelletier n'a pas besoin de ces artifices pour qu'on sache qu'il est bon), "MVP" en est la preuve flagrante. Ce manque total de naturel rend "Day Of Mourning" décevant...

Bon, cette chronique est plutôt négative, mais "Day Of Mourning" reste un album correct qui ravira autant les fans de deathcore que les fans de bon gros hardcore bouré de moshparts. Quant à lui, Despised Icon reste bien au-dessus du lot des groupes deathcore, aux côtés d'All Shall Perish. Petite mention spéciale pour "Les Temps Changent" et "Entre Le Bien Et Le Mal", deux titres en français.


Marss
Avril 2010


Conclusion
Le site officiel : www.despisedicon.com