DespairHate est un groupe de metal symphonique qui nous arrive tout droit de Nancy. Avec "Requiem For The Innocent", son premier album, il délivre pour la première fois son art au grand public. Après avoir jeté un œil sur la pochette, assez réussie, une impression de départ se forge : nous allons ici découvrir un groupe de metal symphonique. Et cette définition se complète et devient rapidement : "metal-symphonique-à-chanteuse", après avoir constaté que c’est une demoiselle nommée Nyx qui tient principalement le micro.
Parfois, les pressentiments sont bouleversés par le contenu d’un disque ; dans d’autres cas, ils étaient tout simplement légitimes, et l’écoute ne trompe pas. Le cas de DespairHate se trouve dans la seconde catégorie, celle des énièmes groupes à reproduire un schéma type x ou y. Les structures classiques couplet / pont / refrains ? Présentes. Les orchestrations fortement mises en valeur ? Présentes. La dualité chant masculin / chant féminin ? Présente. Et j’en passe.
Détail d’une importance pourtant considérable : disque banal ou pas, les musiciens se font plaisir. Eric Palumbro tient à ce que sa batterie soit percutante (et, mis à part quelques inégalités, ses performances sont appréciables) ; les guitaristes Alex Harlé et JM Fauche se plaisent à disséminer leurs soli au fil de l’album ("Ophelia’s Garden", "Taste Of Life"…). Les orchestrations, quant à elles, sont tellement mises en avant que j’ai été surprise de ne pas retrouver de claviériste au sein du line-up. Je mettrais une petite mention spéciale aux orchestrations du titre "Martyr", qui apportent de la douceur à un ensemble résolument agressif pour un résultat satisfaisant. En fait, le véritable problème provient du chant, ou plutôt des chants. Le chant masculin est tour à tour clair et éraillé. Si ce côté rauque est sans doute supposé apporter une touche heavy aux compositions de "Requiem For The Innocent", son exécution n’est malheureusement pas suffisamment convaincante pour que l’objectif soit atteint. Quant au chant féminin, il est tout simplement d’une platitude, et surtout d’une approximation étonnantes. Et les lignes de chant banales au possible n’aident définitivement pas à corriger les défauts de performance.
"Requiem For The Innocent" vogue entre l’entendu, réentendu, etc. et le tout simplement inécoutable (le chant est tellement imparfait qu’il rend certaines parties, comme le refrain de "Retribution Day" ou le final de "Winterheart" à la limite du supportable). A peut-être mettre entre les mains des fanatiques de ce style musical, par curiosité. Pour le reste, la route vers la reconnaissance semble encore bien longue et semée d’embûches pour les Nancéens. On leur souhaite bonne chance !
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