Le groupe
Biographie :

Desdinova est un groupe originaire de Strasbourg (et des alentours) fondé véritablement en 2010. Evoluant dans un heavy / thrash tournant autour du thème de l'espace au sens large que ce soit de la science-fiction ou l'astronomie, le groupe enregistre en 2011 la démo "Dead Space". Le premier album, "Defying Gravity", sort en autoproduction en Janvier 2014.

Discographie :

2011 : "Dead Space" (Démo)
2014 : "Defying Gravity"


Les chroniques


"Defying Gravity"
Note moyenne : 13,5/20

Déjà auteur de "Dead Space", EP sorti en 2011, le groupe strasbourgeois Desdinova passe cette fois aux choses sérieuses avec l'arrivée de son premier véritable album "Defying Gravity". Le nom de l'album et la pochette annoncent des thèmes assez éloignés pour le genre annoncé, on va voir si c'est le cas aussi musicalement.

Si la base est thrash, Desdinova ne se contente pas de donner dans une énième resucée des groupes old school, le groupe est à des années-lumière (il fallait bien que je la place celle-là) de toute la vague revival en vogue ces derniers temps. Si vous cherchez un groupe qui rentre dans le lard du début à la fin, vous avez frappé à la mauvaise porte, Desdinova a choisi de jongler avec de multiples influences. Une nette place est laissée à la mélodie, ne serait-ce que par la présence régulière de chant clair mais pas seulement, le groupe nous prend à contre-pied plus d'une fois comme sur la fin de "Seven" très aérienne et toute en ambiances ! Si le mélange prend bien, il faut préciser que c'est aussi dû en grande partie au chant clair qui est plutôt maîtrisé ici, sur une musique pareille un chant clair approximatif n'aurait pas pardonné et le groupe a pris le soin de faire attention à ce niveau-là. Un chant clair qui permet d'ailleurs d'entendre les influences plus heavy metal, tout comme les quelques soli de gratte qui eux aussi font bien plaisir à entendre. On sent par contre sur les parties les plus agressives que ces gars-là connaissent leurs classiques, l'occasion d'entendre le bon vieux thrash à Papa s'exprimer dans quelques passages plus virulents ("Faster Than Light" par exemple qui pourrait à la fois rappeler les vieux Metallica et les vieux Testament, le solo de "Bloodstone"" me rappelle les ambiances du "Good Mourning / Black Friday" de Megadeth). Un point d'ancrage avec les anciens qui aidera peut-être les plus frileux à s'y retrouver, parce que pour le reste vous pouvez vous accrocher parce que ça risque de secouer un peu vos habitudes.

On peut dire que le groupe a une approche progressive du thrash, même sans partir dans quelque chose de barré, Desdinova se permet d'expérimenter un minimum en mélangeant des styles a priori contre nature et ça fonctionne plutôt bien ! Le petit détail qui fait plaisir, c'est qu'il est finalement bien difficile de rapprocher la musique du groupe d'autre chose, la preuve d'une personnalité déjà bien affirmée. Techniquement c'est carré, le son est très bon pour une autoproduction faite avec les moyens du bord. Certes ça ne rivalise pas avec les gros studios, mais la puissance est là et le mix est assez clair pour qu'on puisse entendre tout le monde sans difficulté. C'est essentiel pour une musique aussi riche, j'insiste là-dessus mais on est vraiment loin du thrash basique. Que ce soit au niveau des ambiances ou des structures, la musique de Desdinova est constamment en mouvement, elle nécessite par conséquent quelques écoutes avant d'être pleinement cernée, même si plusieurs passages plus accrocheurs se font entendre. Et mine de rien pour un groupe aussi jeune, c'est assez surprenant d'entendre une musique si personnelle, on sent que ces gars-là savent où ils vont. Ce sera par contre peut-être moins évident de trouver un public, parce que pour tous les groupes qui sortent des sentiers battus le revers de la médaille se présente à ce niveau-là. Mais bon ce n'est pas moi qui vais reprocher à un groupe de sacrifier une éventuelle reconnaissance pour privilégier la qualité et la personnalité, c'est la marque des vrais passionnés et j'espère que les curieux se pencheront sur ce "Defying Gravity".

Premier essai longue durée très convaincant donc de la part de Desdinova, de l'efficacité, de la mélodie et une volonté de s'affranchir des barrières imposées par les puristes. Une très bonne surprise pour ma part, je ne peux qu'encourager le groupe à continuer dans cette voie en me disant qu'on n'est pas à l'abri d'entendre des choses surprenantes de leur part à l'avenir. Je signale d'ailleurs aux curieux que l'album et la démo / EP "Dead space" sont en écoute sur leur Bandcamp, ça vaut le coup d'aller y jeter une oreille, non ?


Murderworks
Avril 2014
Note : 15/20

Après une demo 6 titres en 2011, "Dead Space" de bonne facture, si j'en crois mon collègue ci-dessous, les Strasbourgeois ont dû faire face à des changements de line-up pour trouver une stabilité en 2013. Desdinova serait-il le genre de groupe à se révèler dans l'épreuve ? L'assaut d'un premier album n'est pas une mince affaire, surtout que le contexte au jour d'aujourd'hui n'est pas favorable au groupe (le chanteur et co-fondateur Baston ayant quitté le navire dernièrement, les dates approchant...). Du coup, ce "Defying Gravity" prend à ce jour, des allures de B.O des 12 travaux d'Hercule.

Si je m'en réfère au clip de "Solanum" premier véritable titre de l'album), je restais un peu dubitatif quant aux ambitions du groupe... un truc qui cloche, entre "délire entre potes" (bières, jeux vidéo, zombies) et une musicalité plutôt intéressante et l'intro de "Defaying Gravity" ("Whisperer") à la fois épique et pleine d'entrain, confirmait cet embarras. Desdinova ouvre véritablement les hostilités avec ce fameux "Solanum", titre thrash très imprégné de l'influence Metallica, notamment dans le chant très Hetfieldien, les riffs sont bien acérés pour un ensemble très dynamique. Ça tient véritablement la route !! L'influence de Metallica est effectivement très présente tout au long de l'album, mais le groupe a d'autres cordes à son arc. Les Strasbourgeois se donnent, en effet, les moyens de leurs ambitions en invitant l'auditeur à un voyage très singulier entre passages plutôt planants ("Sunbreaker") rock bien burné ("The Valley" et son énergie à la Volbeat) et progressif ("The Plan").

Enregistré entre le studio Green Valley et le Pangos Studio, le groupe ne bénéficie pas vraiment d'un son et d'un mix qui servent véritablement son propos. Voix étouffée parfois ("Across The Age" incongru et maladroit), texture plutôt rugeuse dans l'ensemble, c'est réussi lorsque le goupe s'aventure dans le thrash pur et dur ("Rules Of Engagment"), mais vu le choix plutôt progressif de l'ensemble, "Defying Gravity" aurait mérité plus de chaleur.

Les 10 titres de ce premier album confirment un groupe engagé, composé de musiciens vraiment talentueux avec beaucoup de choses à transmettre. Mention au chanteur Baston qui navigue aisément, en toute assurance, entre un chant à la Hetfield, Michael Poutsen (Volbeat) et aussi, à mon grand étonnement, au regrétté Juhani Palomäki (Yearning). Rythmiquement impeccable, tout comme les soli mélodiques, le bât blesse sur l'homogénéité de l'oeuvre et l'identité même du groupe (le côté "Sci-Fi" revendiqué par le groupe est assez flou...). Bref, il est clair que, pour le moment, on a affaire à de très bons artisans qui manquent peut-être d'introspection et les épreuves que traversent le groupe ne peuvent être que salutaires à sa progression, sa cohésion. Affaire à suivre donc...


Boris
Avril 2014
Note : 12/20




"Dead Space"
Note : 11/20

Avec ce "Dead Space", les p'tits gars de Desdinova nous propose une fort sympathique première démo. Je m'explique.

Avec des riffs bien chiadés à mi-chemin entre le heavy, le thrash et un bon p'tit air de stoner qui envoit du bois, le groupe sait s'attirer d'entrée de jeu l’intérêt de l'auditeur. XXX, le vocaliste, s'il ne semble pas à sa place en premier lieu se révèle très efficace, ses lignes de chant possédant systématiquement une mélodie entêtante.

Les riffs, je le disais, sont tous de très bonne facture. Entraînants (comme ces passages énormes sur "Enemy's Mind" ou juste efficaces ce qu'il faut, le groupe utilise au mieux ses mélodies pour mieux servir ses compos efficaces aux bridges nombreux et influents.

Couplés à une batterie implacapable et une prod' correcte, la démo des petits Strabourgeois aura tôt fait de vous envoyer dans la fosse avec une efficacité prouvée... mais attendue. En effet, même si l'identité du groupe est en pleine construction, on sent que le groupe, à bien vouloir rester sur ses rails, n'ose pas aller trop loin... Alors évidemment, quand le groupe respire un bon coup et sort des sentiers battus pour faire valoir son identité, comme c'est le cas sur l'énorme compo nommée "Seven", on ne peut que les féliciter ! Le morceau à lui tout seul présage d'un avenir très intéressant pour la formation qui explore sans rester sur le carreau une voie plus progressive du metal tout en restant heavy et efficace à la fois.

Une démo correcte donc, on attend la suite avec une impatience non dissimulée.


Groumphillator
Octobre 2011


Conclusion
L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.desdinova.fr