Le groupe
Biographie :

Formé en 1992, splitté en 2004, le groupe lorrain Depraved se reforme après 2 démos, 1 MCD et 2 CDs (+ 1 CD promo live), plus de 130 concerts en France, Allemagne, Suisse, Hollande, Belgique et Luxembourg, en compagnie d'Inhumate, Blockheads, Mortuary, Sinister, Aborted... A l'exception d'Etienne (basse) qui a quitté la région lorraine pour raisons professionnelles et personnelles, le line-up est le même qu'à l'époque "préhistorique" : Kristoff (chant), Gilles et Cédric (guitares) et Franck (batterie), accompagnés de Julien "Mush" (basse), remplacé depuis par Tof puis par Jean-Noël et maintenant Emeric.

Discographie :

1994 : "(Welcome) In Our World Of Depravity" (Démo)
1995 : "Sexual Killer" (Démo)
1997 : "Depraved" (EP)
1998 : "Sexual Depravity... And Pleasure To Suffer"
2002 : "Decadence And Lust"
2004 : "Unsuitable Bondage Scheme" (Live)
2014 : "Dive Into Psycho Terror"
2020 : "Raped Innocence"


Les chroniques


"No Halos In Hell"
Note : 18/20

Pour tous ceux qui ne jurent que par Benighted, il y a un groupe, en France, qui bastonne bien sévère et qui foulait déjà les planches bien avant la bande à Truchan, c’est Depraved ! Actifs depuis 1992, ces musiciens avaient, à l’époque, un goût prononcé pour le sadomasochisme pornographique et je me souviens de l’immonde pochette de "Decadence And Lust", leur album de 2001 sorti chez Warpath Records, excellent label qui a mis la clé sous la porte depuis belle lurette (j’allais souvent à leur shop sur Toulouse remplir mon sac à dos de CDs, tee shirts et goodies, quelle époque !).

Depuis 2014, le groupe a changé de logo et a surtout aseptisé la thématique des pochettes, mais en ce qui concerne la musique, l’énergie et la violence sont toujours au rendez-vous. Dès le départ, on sent que le groupe sait s’y prendre pour jouer du metal de la mort bien méchant et sale. Musicalement, ça le fait, tout est précis, millimétré, et l’interprétation est sans faille. Il y a, à chaque instant, comme une aura de pourriture et une poisse palpable qui se déploient dans l’atmosphère. "Raped Innocence" est un pur défouloir avec ses riffs thrashy à souhait, le son est légèrement boueux mais permet quand même de bien distinguer tout ce qui se passe, et il se dégage une puissance terrible durant les 35 minutes de l’album. Le chant tape dans un registre assez large, guttural à souhait, il arrive néanmoins à évoluer pour proposer d’autres timbres, comme des hurlements black ou des cris typés grindcore. Malgré une interprétation extrême et virulente, de nombreux climats sont développés tout au long de l’album et cette capacité de faire rentrer en symbiose l’énergie et la mélodie permet à "Raped Innocence" de rester attractif de A à Z. Chaque morceau est une véritable pépite extirpée hors de la terre humide d’un vieux tombeau putride et, systématiquement, le moindre élément musical reste entraînant et bonnard. Même si ce disque est avant tout destiné aux fans de death metal typé début 2000, Depraved possède cette capacité à concocter une musique sincère et produite avec goût qui peut plaire à des métalleux de tous bords. Les 11 tracks du CD possèdent tous un petit charme particulier et piochent dans des influences américaines, mais aussi du nord de l’Europe, notamment par le biais de développements mélodiques qui font honneur à la scène suédoise, passée maître dans l’art d’insérer du macabre dans ses lignes de guitares. En complément, on côtoie également au fil de l’écoute un peu le black, un peu le punk, le tout situé entre Slayer, Six Feet Under, Yattering, et j’en passe. Depraved ne lâche pas le bout de gras du début à la fin, et pause fièrement ses bollocks sur la table. La lourdeur (la basse est immense, au casque, c’est un bonheur), le feeling malsain, ce disque est un véritable bijou pour tous les fans de death metal !

Depraved propose un album riche, avec une sacrée patate ! Constamment entraînant, le groupe distille une musique qui va bien au-delà du death, c’est une véritable leçon de metal qu’on se prend dans la tronche. Les Nancéens sont des géants de la scène française, après, ils sont effectivement plus discrets que les autres. Les mecs décrivent leur style comme du "brutal deathgrind thrash", c’est exactement ça, la messe est dite !


Trrha’l
Avril 2020




"Letters To Myself"
Note : 18/20

M&O Music revient vers nous en ces jours bien pluvieux avec le nouvel album des Nancéiens de Depraved. Et que dire ? Ce n'est pas tous les jours que l'on a à présenter une légende du metal extrême français ! Depraved nous présente aujourd'hui "Dive Into Psycho Terror", leur petit dernier quelque 13 ans après "Decadence And Lust", je dirais que 13 ans sans un album des légendes du brutal death / grindcore français c'est trop long mais l'attente n'a pas été vaine. Le groupe a certes pris son temps mais Depraved nous envoie à travers les oreilles un nouvel album 13 titres (dont une intro) pour près de 47 minutes de frénésie musicale. Le groupe, après quelques années de stand by, a décidé de remettre le couvert en 2010 pour notre plus grand plaisir, toutefois sans Étienne. Aujourd'hui c'est un nouveau line-up qui se présente à nous, certes, mais la puissance et la technique sont toujours là.

Pour les présenter aux plus jeunes d'entre vous (et pour ceux qui ne connaissent pas le groupe), Depraved c'est Kristoff au chant, Gilles et Cédric aux guitares, Franck à la batterie et donc Jean Nöel à la basse. Comme je le disais un peu plus haut, le groupe n'avait rien enregistré de nouveau depuis 2004 et la démo live "Unsuitable Bondage Scheme" mais depuis la reformation de 2010 le groupe est revenu plus motivé que jamais et "Dive Into Psycho Terror" est le résultat de près de quatre ans d'écriture acharnée.

Que dire de ce nouvel album ? C'est tout simplement la guerre, une tuerie en barre. On en prend plein la courge, Depraved maîtrise à merveille son brutal death teinté de grind et de thrash, c'est une certitude. A l'écoute de nouvel album, on a (pour citer le groupe) les tympans bien bousillés... Je n'aime pas trop faire de comparaison mais ce n'est absolument pas leur manquer de respect en avançant le fait que Depraved c'est un peu les Napalm Death français. Rarement ces dernières semaines j'ai été balancé, jeté, bastonné, frappé de la sorte avec un album, je dis très souvent dans mes chroniques que la scène française est riche, Depraved me prouve encore ce fait établi. Il est inutile de vous dire que vous ne sortirez point indemnes à l'écoute de cet album, c'est bouillant, sans fioriture, et c'est ça qui est bon. SI vous aimez le genre, je crois qu'il est inutile de vous conseiller de vous rapprocher de M&O Music ou du groupe pour vous procurer ce petit abattoir musical. Jetez une petite oreille aux titres "Humans Meat Scraps", "Anger", "I'm War" ou encore "Violence Breeds Violence", vous verrez de quoi je veux parler...

Quand on écoute ce nouvel album, il n'est pas étonnant que Depraved ait partagé la scène avec Blockheads, Inhumate ou encore Aborted, il est à espérer que les Nancéiens retrouvent vite fait la route avec de bonne grosses formations extrêmes. Que serait une chronique de votre humble serviteur sans détour par le visuel qui retranscrit à merveille l'ambiance et le ressenti lorsque l'on appuie sur "Stop" en fin de lecture de "Dive Into Psycho Terror"... En résumé : Badabim, bababam, badaboum...


Vince
Décembre 2014


Conclusion
L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.facebook.com/depravedfrance