Le groupe
Biographie :

Deen Saakaldte est un groupe de black metal dépressif norvégien formé en 2006 et actuellement composé de : Sykelig (guitare / Disharmony, ex-Naer Mataron, ex-Nar Mataron, ex-Nuctemeron, ex-Paradigma), Seidemann (basse / 1349, Pantheon I, ex-Tyrann, ex-Dead Trooper, ex-Nidingr, ex-Vidsyn, ex-Koldbrann, ex-Slavia, ex-Alvheim, ex-Hofdingi Myrkra), Honey Lucius (clavier / Midnattsvrede, ex-Morbid Symphony, Loveplanet, ex-Dødheimsgard, ex-Alsvartr, ex-Grand Alchemist, ex-Framferd, ex-Vondthorn), Tybalt (batterie / Curse, Ethereal Forest, Fortíð, Heathen Deity, Twisted Autumn Darkness, ex-13 Candles, ex-Pantheon I, ex-Sarkom, ex-Dämmerfarben), Tjalve (guitare / Horizon Ablaze, Pantheon I, From the Vastland, Alvheim, Midnattsvrede, ex-1349, ex-Nidingr, ex-Sarkom) et Eldur (chant / Curse, Fortíð, Midnattsvrede, Potentiam, ex-Thule). Deen Saakaldte sort son premier album, "Øl, Mørke Og Depresjon", en Avril 2008 chez Eerie Art Records. "All Hail Pessimism" suit en Janvier 2009 chez Avantgarde Music, et le troisième album, "Kapittel II: Faen I Helvete", sort en Mai 2014 chez Agonia Records.

Discographie :

2008 : "Øl, Mørke Og Depresjon"
2009 : "All Hail Pessimism"
2014 : "Kapittel II: Faen I Helvete"


La chronique


Den Saakaldte est un groupe norvégien, qui comme son nom l’indique, ne prône pas franchement la joie de vivre. Composé à la base de membres venant d’autres groupes plutôt reconnus (comme 1349 ou Dødheimsgard), je l’avais surtout découvert pour l’implication de Niklas Kvarforth, qu’on ne présente plus, aux vocaux. Mais depuis, le line-up a changé et le vocaliste également. Les revoilà donc, avec un album au titre frais qui sent le printemps, car nommé après une célèbre insulte norvégienne (oui, je vous assure que le "hva faen i helvete ?!" c’est quelquechose de courant). Et l’une des premières choses à remarquer sera un changement de thème assez important. Au revoir dépression, bonjour pur black metal. Intriguant.

"Din Siste Dag" ouvre l’album sur un hurlement haineux. Il s’agit d’un titre plutôt efficace, avec un riff qui fait le travail demandé. Mais globalement pas d’innovations, c’est un morceau de black metal norvégien classique. Je suis donc un peu réservée sur le titre suivant "Forbanna Idioter". L’évolution du groupe est vraiment remarquable, on est passé d’accents désespérés à du black metal vraiment... carré et classique. Je ressens énormément l’influence de Gorgoroth dans l’album. En fait, c’est sans doute l’absence de Kvarforth qui joue énormément sur le rendu. Il avait réussi à apporter une dimension vraiment dégueulasse à Den Saakaldte, et là le chapiteau est un peu retombé au profit de quelquechose de plus lisse et de plus maîtrisé. Après c’est peut-être moi qui m’accroche davantage aux choses bizarres. Continuons avec "Du Selvproklamerte Misjonaer". Et là encore, je trouve que le tout fait un peu trop convenu. Oui, c’est du bon black qui tape bien fort, mais oui, il manque quelque chose. Une puissance et une ambiance que le premier opus du groupe avait réussi à apporter. Une véritable saveur qui donnait envie de se remettre l’album pour replonger dans un océan de noirceurs. Entendez-moi bien, le rendu n’est pas mauvais, ce n’est pas un album bâclé ou composé avec les pieds, mais la barre avait été placée suffisamment haute pour qu’on s’attende à ce que ce nouvel opus envoie davantage la pâtée. Le titre suivant est "Endeløst Øde". Ah, petite apparition de voix plus claire. Mais ça m’emmerde profondément de le dire, étant donné que mon pêché mignon repose justement dans l’utilisation de voix claire... mais ça n’apporte pas grand chose. Reste le bonheur d’écouter du norvégien de façon compréhensible ! "Djevelens Sverk" est peut-être le titre le plus abouti de l’album. Il s’ouvre sur un ton assez glauque et angoissant et poursuit tout en puissance intelligemment dosée. Pourtant, on n'a pas affaire à une composition des plus marquantes qui nous donnera à elle seule l’envie de réécouter l’album. Les deux derniers titres "Som Et Aarr På Sjelen" et "Ondskapens Nødvendighet" ne décollent pas non plus, restant des morceaux bien construits mais qui manquent de ce petit quelquechose qui les rendrait mémorables.

J’ai donc des choses à en dire sur ce nouveau Den Saakaldte. Leur changement de style ne leur a pas forcément été profitable. Ils en sont désormais rendus à composer du black metal qui, certes passe très bien quand on ne cherche pas à être impressionné par les compositions, mais qui entre dans la catégorie que je déteste le plus quand je chronique un album : le bon techniquement mais qui manque un peu d’âme. Il manque de l’émotion derrière tout ça, un véritable but directeur, une véritable envie peut-être. Et c’est franchement regrettable car en rajoutant, ne serait-ce, qu’une pincée de tout ça, ça rendrait cet album bien meilleur qu’il ne l’est actuellement. Pour moi, Den Saakaldte se cherche encore et je leur souhaite de se trouver.


Velgbortlivet
Août 2014


Conclusion
Note : 13/20

Le site officiel : www.densaakaldte.org