Le groupe
Biographie :

Demonic Resurrection a été formé en 2000 par Sahil "The Demonstealer" Makhija alors âgé de 17 ans et qui cherchait à donner à l'Inde un goût de metal extrême. Après seulement 9 mois d'existence sortait le premier album du groupe, une première tentative amateur mais un pas audacieux dans une scène dominée par les tribute albums et les cover bands. C'est en 2009 que le groupe entre en studio pour enregistrer son troisième album, "The Return To Darkness". Le groupe a même fait appel à l'artiste reconnu Michael Xaay Lorac (Nile, Karl Sanders, Behemoth, Vader) pour réaliser l'artwork de l'album. Le groupe a aussi publié sa première vidéo pour le titre "The Unrelenting Surge Of Vengeance" qui a reçu (et continue de recevoir) une diffusion grand public sur des chaines TV comme VH1. Demonic Resurrection a fêté ses 10 ans de metal lors de son premier concert international au prestigieux Inferno Festival en Norvège en Avril 2010. Mais tout ceci n'est que le début du voyage. Une décennie vient de passer pour le groupe et quel meilleur moyen de célébrer cet anniversaire que d'annoncer la signature de Demonic Resurrection avec Candlelight Records pour la sortie mondiale de son troisième album "The Return To Darkness" en Janvier 2010. Demonic Resurrection sort son quatrième album, "The Demon King", en Juillet 2014.

Discographie :

2000 : "Demonstealer"
2005 : "A Darkness Descends"
2010 : "The Return To Darkness"
2014 : "The Demon King"


Les chroniques


"The Demon King"
Note : 15/20

Namaste, Mumbai ! Quel plaisir de recevoir -pour la première fois de ma carrière de chroniqueuse, si je ne m’abuse- un disque venu d’Inde, ce pays que j’affectionne tant ! Mais cette fois-ci, je dois me faire une raison et abandonner sitar, dilruba et autres instruments fort malheureusement méconnus dans nos contrées au profit de… bon, pas de mystères : vous et moi écoutons la même musique, n’est-ce pas ? Mais si nous voulons être plus précis, allons-y, et mentionnons que Demonic Resurrection regroupe en son sein un chanteur, deux guitaristes (dont Sahil Makhija, qui officie également derrière le micro), un bassiste, un batteur et un claviériste. Le compte est bon.

Bien que Demonic Resurrection, sous un line-up presque intégralement différent, ait sorti son premier album il y a déjà presque une quinzaine d’années, ce nouvel opus est mon occasion de découvrir son travail. Je ne mentirai pas : le nom de l’album, ainsi que celui des titres, pas plus pertinents que ceux d’Iggy Azalea, et, allons-y gaiement, celui du groupe lui-même m’ont –malgré moi, je le jure !– un peu forcée à surélever un sourcil dubitatif. Mais nous ne jugeons jamais un livre à sa couverture, grand bien nous en fasse ! Et heureusement, parce que sans apparaître telle une petite bombe dans l’univers musical auquel il appartient, Demonic Resurrection propose un travail d’une qualité très appréciable.

Dès "The Assassination", nous sommes assaillis, sans cérémonie, par un déluge de claviers sur lesquels ne cracherait pas Dimmu Borgir et de double pédale frénétique, avant qu’un refrain en chant clair, agréablement réussi, ne vienne encore rehausser un côté épique très présent. Un bon début, c’est le moins qu’on puisse dire. Loin de ruiner cette bonne première impression, la suite, au contraire, provoque une détonation ravie d’intérêt non feint pour cette formation indienne. Aux confins du black symphonique et du death, Demonic Resurrection tient également à faire plaisir à ses influences thrash et à ses envies de mélodies apparaissant dans des nappes de claviers, ou encore au détour d’un solo de guitare. Cet apport mélodique même confère une accroche sympathique à la musique directe et brutale. Le mélange des genres opère avec efficacité ! Loin de paraître forcé, le tout se mêle plus ou moins naturellement ; quelques maladresses sont bien à noter, mais rien de dramatique, ni de nuisible à l’ensemble.

Ah oui, une dernière chose tout de même. Bien que Demonic Resurrection dise s’être inspiré de la mythologie hindoue afin de construire la trame de "The Demon King", le "pillage" culturel n’a pas creusé plus loin. Certains auditeurs seront sans doute soulagés d’apprendre qu’aucune influence musicale typiquement indienne n’est à signaler. D’autres, moi y compris, seront un peu déçus par la constatation, parce que, que diable, le mariage entre l’univers du groupe et cette musique nationale pourrait être fantastique, en plus de leur conférer une dose d’originalité ô combien bienvenue !

Le bilan est néanmoins positif. Demonic Resurrection demeure classique, mais néanmoins compétent. Il semble que les musiciens se trouvent sur une voie qui leur sied proprement. L’exploitation de leurs ressources pourrait encore progresser, mais, à l’heure d’aujourd’hui, "The Demon King" est, pour ma part, une agréable surprise.


Gloomy
Septembre 2014




"The Return To Darkness"
Note : 15/20

Après deux albums passés relativement inaperçus à cause d'une distribution très discrète en Europe, Demonic Resurrection revient avec son troisième album "The Return To Darkness" sous la bannière du label culte Candlelight Records... Voilà qui semble assez prometteur et dépaysant, car rappelons-le, ce groupe à l'artwork bien formaté n'est ni européen ni américain mais bien indien !!! Eh oui, la chose est assez rare pour être signalée car même s'il existe comme partout une scène metal, rare sont les groupes Indiens de metal extrême à faire parler d'eux chez nous... Respect !!!

On attaque donc ce long album (plus d'une heure !) par une intro classique jouée au clavier et qui pourrait rappeler Dimmu Borgir, mais on enchaîne rapidement sur le premier morceau de Demonic Resurrection qui sait d'entrée de jeu se mettre au niveau des standards internationaux. Même si le son manque un peu de profondeur et n'arrive à la cheville des références comme le Fredman ou le Abyss, il reste très bon, puissant, précis et clair comme on peut l'aimer dans ce style qui s'apparente au black / death-metal symphonique, quelque part entre Crionics, Sirius et Tidfall.

Mais ce serait tricher de limiter le groupe à cette étiquette tant les influences développées dans cet album sont nombreuses. Le black-sympho à la Emperor dans les rythmiques guitares et les parties de clavier, le pur heavy à la Maiden dans les leads mélodiques et les les solos, des passages très prog' rappelant des groupes Finlandais comme Children Of Bodom, mais avec l'appui de blast-beats et de grognements death, c'est à la scène death polonaise qu'on peut penser. Bizarrement, tout ces styles se marient à merveille sans jamais faire cliché : c'est ce qu'on appelle du beau travail !!!

Si on rajoute à tout cela quelques cris black et surtout des passages en chant clair classiques mais fonctionnant à la perfection, on se retrouve avec un album d'un incroyable maturité. De part ses origines, Demonic Resurrection pose un regard extérieur plein de fraîcheur sur le metal européen tout en nous montrant l'étendu de sa culture et de son talent. Mais heureusement, le groupe sait être efficace sans jamais être démonstratif et parvient donc à nous proposer un album fait de classe et d'humilité.

Et pourtant, même s'ils n'ont pas le statut de rock stars, ces musiciens jouent du lourd, et chacun à son poste est un tireur d'élite en puissance. Chaque riff fait mouche et c'est un vrai plaisir que de découvrir le paysage musical créé par Demonic Resurrection au long de ces dix longs morceaux. Et l'étendu du talent des Indiens est tel "The Return To Darkness" apparaît comme un album d'une grande variété qui n'est pas prêt de lasser son auditeur. Il y a toujours quelque chose à découvrir même après plusieurs écoute ce qui est une grande réussite, surtout dans ce style à la base relativement fermé.

Bref, voilà comment un petit groupe Indien arrive dès son troisième album à donner une leçon de metal aux Européens en mixant avec justesse et maîtrise le meilleur de chaque style et en se l'appropriant pour obtenir au final la recette d'un album mélodique, puissant, technique autant que personnel. Et même si sur ce "The Return To Darkness" la recette semble parfois un peu facile, le plaisir ressenti fait oublier bien des défauts. Si Demonic Resurrection arrive grâce à Candlelight à enregistrer son prochain album en Europe, je gage que le groupe aura toutes les armes en main pour devenir un grand de la scène metal internationale.


Carcharoth
Août 2010


Conclusion
Le site officiel : www.demonicresurrection.in