Demoniciduth est un groupe de black metal suisse fondé en 1998. Probablement, le premier groupe suisse qui se retrouve dans mes chroniques d’ailleurs. Le groupe nous présente ici son second album, et j’avoue n’avoir jamais entendu le premier, ni l’EP qui l’a précédé. Je fonce donc tête baissée, les yeux fermés. Et déjà première surprise : le titre de l’album. On ne va pas se mentir, dans le black c’est plus courant de voir des alliés (plus ou moins authentiques d’ailleurs mais ça c’est une autre histoire) de Satan plutôt que des gens qui se déclarent officiellement son ennemi.
C’est donc en fronçant les sourcils (ce qui me donnera probablement des rides très marquées dans le futur) que j’attaque cet album. Le premier titre, "March Of The Dead", est un instrumental aux sonorités très old school, rien d’étonnant jusque là. C’est sympathique. Et soudain, enchaînement presque immédiat avec "Christian Metal Worldwide". Nouveau titre qui me fait sourciller et la réalisation soudaine : aaaaaah mais c’est du black chrétien ? D’accooord. Et je suis honnêtement désolée, mais j’ai décroché à ce titre. Non pas parce que le concept en lui-même me gênait, mais j’étais vraiment surprise d’entendre ce slogan scandé avec une voix black. C’était tellement inattendu, je n’étais pas préparée. Musicalement, on sent des influences qui s’étirent vers le death.
On sent clairement que le groupe est convaincu par ce qu’il prèche. Avec "Destiny", il assène avec violence sa manière de voir les choses. Les riffs sont incisifs et le mix opère avec brio. En règle générale, les compositions sur cet album sont solides. D’un point de vue technique, le tout se tient. A noter d’ailleurs, le meilleur titre de l’album est, à mon sens, "The Holocaust Of Our Generation". La tracklist est intelligente, et l’auditeur ne trouve jamais véritablement de moment de répit. Et j’ajouterai également que la longueur de l’album est parfaite. Ni trop court, ni trop long, il permet à Demoniciduth d’exprimer sa violence à coup de versets brutalement beuglés mais de ne pas nous lasser.
Un bon album donc, mais qui me laisse néanmoins sur ma faim pour des raisons personnelles. J’ai toujours eu un peu de mal à apprécier pleinement les groupes qui flirtent avec les influences death. Et puis... personnellement, les groupes qui jouent vraiment sur le côté religieux, qu’ils soient satanistes ou chrétiens (ou encore autre chose), au point que ça en devienne presque de la propagande musicale, ça commence à me lasser. En conclusion, Demoniciduth est une bonne surprise musicale, mais qui ne me reverra pas traîner sur son territoire tout simplement parce que je n’y ai pas trouvé l’ambiance que j’aime.
|
|