Le groupe
Biographie :

Influencé par des groupes tels que Machine Head, Metallica, Trivium, Soilwork ou Megadeth, Deficiency est un groupe de thrash metal mélodique fondé en Avril 2008 en Moselle. Rapidement, le groupe prend ses marques et gagne un concours régional en août 2008 organisé par le M.A.I. (Music Academy International) de Nancy. Le quatuor investit alors le studio de la même école pour l’enregistrement de deux titres. Deficiency prépare alors de nouvelles compositions plus agressives et plus mélodiques, et sent que le moment est venu d’enregistrer son premier album, dans le but d’être reconnu sur la scène metal régionale. Les sessions d’enregistrement débutent alors en Mars 2010 au Home Studio de Benjamin Marchal (guitariste / chanteur de My Dark Project). Le 19 Mars 2011 sort le premier album de Deficiency, intitulé "State Of Disillusion", un an après leur entrée en studio. 11 titres et 65 minutes d’un thrash mélodique furieux, précis, lourd et agressif. "State Of Disillusion" a permis au groupe de se faire repérer par le label Fantai’Zic Productions sur lequel il signe en Novembre 2011. En début d’année 2012, le groupe connaît des modifications de line-up suite au départ du guitariste Mathieu Michels. C'est Jérôme Meichelbeck qui s'empare de la six-cordes dès le printemps 2012. Deficiency sort en Octobre 2013 son nouvel album "The Prodigal Child" chez Fantai'Zic Productions, distribué par Socadisc. En 2017, Deficiency revient avec "The Dawn Of Consciousness" sur Apathia Records. Cinq ans plus tard, "Warenta" sort en Mars 2022 chez Metal East Productions.

Discographie :

2011 : "State Of Disillusion"
2013 : "The Prodigal Child"
2017 : "The Dawn Of Consciousness"
2022 : "Warenta"


Les chroniques


"Warenta"
Note : 16/20

Les thrasheurs de Deficiency sont de retour avec un album concept nommé "Warenta" qui se réfère à de vrais événements s'étant déroulés dans les années 40 dans le bassin houllier lorrain, événements qui montrent où peuvent mener les superstitions et autres croyances déraisonnées. L'occasion pour le groupe de faire un parallèle avec l'hystérie de notre époque où les gens préfèrent avoir raison que de débattre. L'échange de points de vue devient de plus en plus difficile et l'impression de se retrouver en face de personnes endoctrinées incapables d'envisager le monde à travers un autre prisme que le leur devient de plus en plus forte.

Mais revenons-en à la musique et à ce quatrième de Deficiency ! Le groupe reste fidèle à son credo qui le voit mélanger du thrash pur et dur à des influences plus mélodiques et moderne pour un mélange qui a jusqu'à maintenant donné des albums puissants, accrocheurs et assez efficaces dans leur genre. Un constat que l'on va pouvoir aisément reconduire avec "Warenta" tant ces furieux ont gardé une ligne directrice reconnaissable. On va donc de suite préciser que si les influences modernes vous hérissent le poil et que pour vous le thrash doit rester ce qu'il était dans les années 80, ça risque d'être compliqué. Le morceau-titre nous accueille sans fioritures, sans introduction et nous fait déjà entendre du gros metal qui tache avec du thrash moderne mélodique, quelques passages en chant clair, de petits blasts qui s'incrustent l'air de rien et des influences modernes assez marquées. Ce que les détracteurs du thrash moderne lui reprochent souvent c'est son approche trop mélodique et accrocheuse, trop soft pour faire court. Sauf que Deficiency n'a pas laissé l'agressivité et la puissance au placard et que ce premier morceau se sert des mélodies pour créer une ambiance suffisamment forte pour soutenir le concept développé ici. Quelques orchestrations sont mises à l'honneur sur plusieurs morceaux et amplifient encore cette ambiance généralement assez sombre qui habite "Warenta". Comme pour mieux souligner les influences modernes évoquées, le groupe accueille un certain Björn Strid sur "I Am The Misfortune Herald", un morceau une fois de plus aussi nerveux que mélodique. "Lumpendoctor" se voit lui aussi gratifier d'un guest de luxe en la personne de Davish G Alvarez d'Angelus Apatrida dont la musique de Deficiency se rapproche parfois dans cette volonté de mélanger old school et sonorités modernes.

Un rapprochement de principe parce que Deficiency garde sa patte et se montre plus aventureux que pas mal de ses confrères de scène avec des passages acoustiques, des orchestrations ou plusieurs passages en chant clair. On peut éventuellement sentir un peu de Trivium dans les passages en chant clair de "The Black Book" par exemple, un morceau qui n'hésite pas à noircir l'ambiance plus d'une fois. Une ambiance que "The Feathers" qui le suit rend bien plus teigneuse avec ses gros blasts en début de morceau et ses riffs de bûcheron et son rythme bien plus énervé que le reste de l'album. On y sent le groupe se lâcher un peu techniquement avec quelques structures un peu plus intriquées. Finalement, même si les racines de Deficiency se trouvent dans le thrash au sens large, le groupe ne se fixe aucune barrière et n'hésite pas à balancer des passages plus heavy, plus brutaux ou plus orchestraux. Tout est bon pour créer des ambiances qui reflèteront les événements dépeints sur "Warenta" et ce fil rouge fournit la cohérence nécessaire pour que toutes ces influences ne virent pas au pot pourri musical. Non seulement le groupe ne se prend pas les pieds dans le tapis mais reste en plus assez agressif malgré la place que prend la mélodie dans sa musique. "Real Is Revealed" clôt d'ailleurs l'album sur du bon gros thrash moderne certes, mais bien nerveux et rageur comme on l'aime avec up-tempo et même quelques blasts une fois de plus ! Pour ceux qui pensaient que les ambiances et les mélodies qu'affectionne Deficiency allaient ramollir sa musique, voilà le parfait démenti ! Et cerise sur le gâteau, la production de l'album est énorme et donne à "Warenta" un son très puissant, propre, clair et bien plus organique que ce que l'on entend habituellement dans cette scène.

Deficiency reste donc fidèle à sa ligne de conduite avec ce quatrième album et n'a toujours pas décidé de se poser la moindre limite. On navigue donc entre thrash old school, sonorités plus modernes, chant clair, passages accrocheurs, heavy ou épiques et un équilibre très bien dosé entre agressivité et mélodie.


Murderworks
Mai 2022




"The Dawn Of Consciousness"
Note : 18,5/20

La déficience est sans doute l’un des problèmes les plus préoccupants du XXIème siècle. Pas la déficience inhérente à un seul être humain mais plutôt la déficience devenue désormais indissociable de nos sociétés. La déficience de nos mentalités et avec elle, les déviances entrainées, notamment, par des idées parfois dignes des plus gros abrutis que l’on puisse créer ou incarner. Comme Luther King ou les Barbapapas, rêvons donc d’un monde d’amour, de paix, d’amitié et tout le tintouin. Sur ces interrogations philosophico-dramatiques qui resteront sans doute un peu plus longtemps sans réponse dans l’esprit de l’Homme, tentons ici de régler, à notre niveau, l’une des préoccupations qui nous unis tous : la musique. Et plus précisément tentons de répondre à la déficience de nos discographies. Ce qui tombe bien, puisque pour cela, avec "The Dawn Of Consciousness", Deficiency semble avoir trouvé la réponse, la case manquante entre le death mélodique et le thrash, et par la même occasion le bon remède à l’aspect fade et terni de certains disques un peu trop ressemblant pour un style et genre pourtant incontournables. En plus d’être follement efficace lorsqu’il s’agit de redonner un coup électrique à ta collection d’albums, Deficiency et son "The Dawn Of Consciousness" ont bien d’autres avantages, notamment celui d’avoir un son implacable et un message louable. Mais surtout, ils présentent l’avantage d’être facile à retenir et du coup de s’inscrire loin des noms incompréhensibles, barbarismes ou autres appellations imprononçables des placebos ou traitements miraculeux habituels prescrits par les toubibs. Alors en cas d’envie incommensurable de foutre le bordel, de folie contagieuse ou de rage incompréhensible et inassouvissable, prends ton Deficiency dans la gueule avant d’aller chez le guérisseur, le druide ou le magnétiseur…

Chez Deficiency, la technicité comme le talent sont bien sûr au rendez vous, ce n’est pas nouveau. En revanche, ce qui est plus agréablement surprenant et qui fera jubiler ou s’exciter plus d’un pit, est que, par "The Dawn Of Consciousness", Deficiency passe clairement au niveau supérieur. Alors n’attendons pas plus avant de chavirer vers le côté obscur tel un déséquilibré sombrant dans la déficience la plus malsaine, brutale et violente. Avant même l’écoute, ce troisième opus du quatuor lorrain se révèle être un album au visuel très élaboré et extrêmement séduisant. L’artwork assez énigmatiquement clair interpelle l’œil curieux et laisse planer toutes les interprétations possibles sur la tournure que prendra la suite de la découverte réservée à l’oreille. Sans perdre de temps, l’écoute se dévoile et il convient alors d’affirmer qu’au niveau audio, dès le premier titre ("Newborn’s Awakening"), le ton est donné. Le son séduit, la technicité rentre-dedans également, ça cogne et surtout le reste s’annonce grandiose ! Mieux vaut donc préparer l’oreille et avertir les tympans puisque ce sera comme ça (presque) sans interruption pendant près d’une heure, seules les sublimes intros d’ambiance assez reposantes de certaines pistes permettront de laisser souffler quelque peu l’oreille devant cet amas de riffs ou rythmes frénétiques, de chant hurlé et de rage ("The Post Knowledge Day", "Nausera"). Violent certes, brutal certes, mais "The Dawn Of Consciousness" ose se réinventer à chaque morceau en changeant son contenu, sa vitesse ou son agressivité à chaque nouvelle composition.

Poursuivant pourtant la même recette et la même visée que ses deux frères aînés, "The Dawn Of Consciousness" s’annonce pourtant loin, bien loin des deux premiers jets tant Deficiency a su relever la barre et crever le plafond de son talent (pour rappel, "State Of Disillusion" sortait en 2011 et "The Prodigal Child" deux ans plus tard). Alliant toujours la vitesse agressive du thrash (notamment du thrash teutonique) à la mélodie bien léchée du metal dit "moderne" pour pondre un thrash metal mélodique de qualité, Deficiency n’est pas sans rappeler les tendances mélodiques du death suédois (notamment Soilwork) ou les allures cognardes des grosses machines groovy ricaines à la Chimaira ou à la Throwdown. Quoi qu’il en soit, les quatre Mosellans élèvent une nouvelle fois leur niveau de jeu, leur technicité et la maitrise de leur univers à travers ce nouvel album, donc forcément le contenu ne peut en être que meilleur ! Surplombé par une composition et une production extrêmement bien léchées et travaillées, cet album enchaîne parfaitement et de façon très fluide les variations de rythme, de tempo ou de puissance. L’alternance entre passages mélodieusement planants et apartés de boucheries tortionnaires est plus taillée et précise que jamais, mais surtout cette variation est sublimée par l’intervention dévastatrice de chants clairs séduisants, enragés et rageurs qui est vraiment à saluer. Les parties claires de cet album sont d’énormes plus pour ce son, c’est d’ailleurs lorsque ces cleans surgissent du chaos environnant que "The Dawn Of Consciousness" libère intégralement ce flux inexplicablement puissant d’émotions à t’en compresser le cortex ("From A Less To A Greater Perfection""Face The World We Experience"). Mais surtout, l’ultime plaisir de "The Dawn Of Consciousness" est la propreté de la composition instrumentale avec pour preuve le magnifique instrumental "And Now Where Else To Go" ou cette basse vrombissante et bien présente ("Newborn’s Awakening") qui ravira plus d’un archer à quatre cordes (ou cinq voire six selon les goûts).

L’écoute intégrale de "The Dawn Of Consciousness" passe comme une lettre à la poste, l’écoute est fluide, les fondues ou enchaînements sont remarquables et les titres se suivent naturellement comme le seul et unique ensemble que forme ce nouvel album. Pour résumer intégralement la jouissance auditive procurée par ce disque, "The Dawn Of Consciousness" s’appréhende comme un ensemble à l’homogénéité et à l’aboutissement spectaculairement mature et propre pour un moment indubitablement plaisant et agréable ("Fearless Hope", "Uncharted Waters"). En fait, après presque une décennie d’existence derrière ses décibels, Deficiency nous envoie le signal le plus clair et important de sa discographie pour se confirmer dans son rôle de valeur sure de la scène hexagonale mais surtout pour s’affirmer comme un futur grand fleuron musical qui suscitera toute la fierté sonore française. Pas une note, un riff, une crash, un lyric n’est laissé au hasard, pas un refrain ne rentre pas en tête et surtout pas un titre de "The Dawn Of Consciousness" n'est à jeter. Une sacrée performance envoyée par un groupe au sommet de son art qui maîtrise tous les coins et les recoins de sa création pour proposer son album le plus abouti mais surtout le plus jouissif à ce jour !

Avec ce nouvel album, le troisième d’une lignée bien appelée à s’étendre davantage, Deficiency livre une démonstration en dix pistes à l’allure de grosses claques dans la poire et de coups de savates dans la fraise. Oui, Deficiency est une nouvelle preuve que la scène hexagonale est riche de groupes brillamment talentueux et promis à un avenir radieux, alors comme le compère Vince le dirait "J’aime la musique, je la soutiens". Postulat une nouvelle fois à appliquer ici, et ce, quitte à tomber dans une folie psychopathique démentielle en frappant un peu sur tout ce qui bouge à l’écoute de cet album. Quoi qu’il en soit, ce qui reste sûr est que l’écoute de "The Dawn Of Consciousness" est une des choses à faire au moins dix fois dans sa vie. Et surtout, ce qui est d’autant plus sûr et qu’avec "The Dawn Of Consciousness", Deficiency ne tombera pas dans la déficience de talent ou d’inspiration mais viendra t’enfoncer un bon gros disque comaque dans la tronche jusqu’à te provoquer des déficiences auditives et autres troubles irrévocables aux cervicales. Un très bon cru brut à la perfection enivrante !


Rm.RCZ
Mars 2017




"Augur Nox"
Note : 14,49/20

C'est assez intéressant comme la scène française est bourrée de groupes, saturée de formations avec toutes un talent plus ou moins prononcé... Arf... si au moins certains membres de groupes connaissaient l'immensité de cette scène hexagonale et à l'échelle mondiale on n'en parle même pas, certains se feraient peur et réaliseraient combien il y a de congénères similaires... Enfin tout ça pour dire que Deficiency, jeune groupe formé en 2008, avait sorti un premier album en 2011, nommé "State Of Disillusion", et que bien que je suive la scène au microscope, celui-ci avait échappé à ma surveillance... Alors on arrive deux ans plus tard avec un second album dont il faut parler sans faire de comparaison utile ou inutile avec son prédécesseur.

Voici un produit fini très agréable à regarder et à dévorer de l'intérieur pour en connaître les ingrédients. Alors il faut savoir qu'à la vue de l'objet, attendu que c'était français et plus particulièrement lorrano-alsacien, je pensais que c'était un groupe stylé musique core. En fait pas vraiment... Cette pochette et ce lay out réalisés par Ludovic Cordelières sur une idée de Laurent Gisonna et Laurie Balthazar induisent un peu en erreur sur la teneur de l'album pour ceux qui ne connaissaient pas le groupe auparavant. Mais c'est avec plaisir que l'on découvre à l'intérieur quelque chose de très professionnel graphiquement parlant, avec une qualité vraiment labellisée rouge...

Produit au Dome studio par David Potvin, Deficiency se targue de jouer un "melodic thrash metal". Il serait rapide de ne cataloguer le groupe que dans cette catégorie, mais il est vrai que leur thrash est de celui qui fait couler de l'encre, que leur thrash est de celui qui donne de l'énergie un peu comme le fait Heart Attack. Une musique moderne qui remonte le temps du thrash tout en conservant une volonté de mettre en avant cet esprit mélodique actuel. Le paradoxe se fait surtout au niveau de la voix. Car si Deficiency fait montre d'une dextérité experte sur les guitares pour lesquelles nous reviendrons plus tard, il est clair que les doubles tonalités de vocaux entre timbre presque clairs et hurlements agressifs, font la différence avec le thrash traditionnel. En ce sens Deficiency se rapproche plus facilement de la signature française comme T.A.N.K, ou Mehtnakriss, ou encore Detoxed que d'une scène américaine typiquement old school. Mais ceci n'est explicable que par le chant, parce que musicalement ils arrivent à proposer une musique qui prend sa dimension entre un thrash mélodique parfois un peu heavy et le metal mélodique moderne sans étiquette. C'est ce qu'il se passe pour chaque titre de l'album. Dès "The Prodigal Child" qui se place en titre éponyme avec fierté représentant ardemment tout l'album finalement, on peut s'apercevoir immédiatement que Deficiency est polymorphe. On y retrouvera tout de suite des rythmiques et des soli qui ne déméritent en rien, mais qui viennent du fin fond des années 90 en matière d'ambiance. A cela s'ajoutera cette once de modernité qui se caractérise par ce chant reconnaissable, mais aussi par ces syncopes des dernières années. De chanson en chanson, on prend petit à petit plaisir à écouter l'album, "A Prospect Of Traveling Beyond" ou encore "The Flaw" cultivent parfaitement cet antagonisme.

Il s'agit ici d'un album qui emmène dans son ensemble l'auditeur dans ces allers et retours très violents d'affrontement de génération, c'est pour cela que l'on peut se retrouver coincé dans des segments très proches d'un Slayer ou d'un Annihilator pour quelques secondes et juste après se faire soulever par une envolée très mélodiquement d'aujourd'hui ; et Deficiency adore jouer dans son thrash, sur ce conflit de génération. Les titres faisant tous au minimum plus de cinq minutes pour aller avec "The Curse Of Hu's Hands", jusqu'à plus de huit minutes, permettent largement au groupe de poser des plans presque progressifs pour laisser à l'auditeur le temps de prendre ses marques, mais aussi de savourer la plupart des soli (sur "Unfinished" par exemple) qui ont été longuement pensés et qui ont dû être joués et rejoués encore pour arriver à une musicalité aussi présente. A contrario cette longueur de titres amène l'album au-delà des 62 minutes, et sans doute que cela nuit quelque part à la bonne appréciation de l'album, car malgré un talent d'écriture toujours en éveil sur la plupart des morceaux, et même si le tout reste aéré dans son homogénéité, plus d'une heure ça reste par moments difficilement assimilable en tant qu'auditeur, en une seule traite j'entends.

A côté de ça, puisque l'on parle d'aération, ce qui est à souligner encore sur l'album c'est que le style arrive à s'ouvrir à certaines autres vagues, c'est pour cela qu'on pourra écouter des choses moins thrash comme la longue introduction au piano suivie de cette nappe de clavier atmosphérique sur "The Introspection Of The Omnipotent", un titre qui présente beaucoup de symptômes de la musique core actuelle, avec des premiers riffs très redondants et parfois trop simplistes alors que les explosions mélodiques sont nettement plus intéressantes. Il s'agit d'un titre qui se voulait dès le départ purificateur par rapport à son introduction mais qui finalement ne se laisse pas apprécier comme les autres morceaux... constat similaire avec "Stronger Than You" alors que indépendamment des riffs mélodico-core, les passages vraiment harmoniques qui succèdent à la partie piano sont totalement bluffants à se prosterner devant tant de talent. Un talent intelligent qui vient prendre un peu de la musique classique pour amener de l'eau à son moulin thrash, avec une production en or qui laisse découvrir une basse indispensable et vraiment audible.

Exercice de style devenu extrêmement courant ces deux dernières années, "A Way Out Of Nowhere" se présente comme un titre instrumental composé comme un morceau normal, mais simplement sans chant. Ceci permettant de vraiment mettre en valeur cette force musicale que Deficiency possède, en plaçant des harmonies de maître, un solo heavy très rock'n'roll sur un titre qui colle parfaitement à l'image de l'album . Au final, "The Prodigal Child" est un album surprenant, magnifiquement bien écrit grâce à cette bi-polarité de styles qui laissent percevoir du thrash, de la mélodie et un metal moderne, avec quelque incursions vers le mélocore ("The Experiment").... Les titres sont peut-être un petit peu trop longs (hormis l'instrumental), ce qui perturbe un peu l'écoute sur le moment, mais dans l'ensemble Deficiency peut être plus que fier de ce second album pour lequel d'ailleurs un vidéo clip d'"Unfinished" a été réalisé si vous voulez joindre l'image à la musique...


Arch Gros Barbare
Décembre 2013




"State Of Disillusion"
Note : 14/20

Deficiency, retenez ce nom… un nouveau groupe de metal français ! Ces jeunes évoluent dans un thrash / death très puissant et mélodique alliant le côté moderne. Ils ont de l’envie et du talent, car dès son premier album le groupe nous propose une galette d'une heure, autant vous dire que c’est un étouffe-chrétien, bourratif à souhait (à noter que ce n’est point péjoratif).

"Brain Autopsy""The Guide", "The One Who Possesses Me""Neverending Fall", dès ces premières compositions on cerne un peu plus l’esprit du groupe. Autant vous dire que vous allez vous prendre un pavé dans la gueule, le groupe alterne les tempos. On remarque éventuellement que le groupe est tout de même très moderne dans ses compositions, on pourrait le rapprocher entre autres de Dagoba, Gojira, etc… Même si tout n’est pas exactement pareil, l’esprit est dans la même veine. "Volition", "Weakness Of Mind", "Blurred Inception", "Path To Nowhere" seront dans la meme veine, mais on a deux compositions avoisinant les 8 minutes, ce qui rend l’écoute tout de même difficile la première fois car on assiste souvent à des "passages" très intéressants mais la longueur fait qu’on décroche, plusieurs écoutes seront donc nécessaires pour bien évaluer cet album. Mais sur ces morceaux, on a vraiment l’impression que le côté "heavy / power" ressort, notamment sur l’excellent "Path To Nowhere". Pour ce qui est du mixage, c’est du lourd, le son des guitares est très bien sorti du mix, mais le son manque cruellement de basse, ce qui donne un effet plus "creux" mais qui donne aussi du charme.

On finit avec "Sight Of Despair", "Reconquered""Too Weak To Fight" qui sont tout simplement mes préferées de l’album, sans aucun doute ! Ca groove, bordel, ça décolle le papier peint, et c’est tout simplement putain d’efficace, il n’y a pas d’autres mots pour décrire ces compositions. Le groupe change d’humeur toutes les minutes et arrive à passer ce genre d’émotion, c’est tout simplement du génie. On a donc un album très prometteur, il faut voir ce que ça donne en live maintenant !


Motörbunny
Avril 2011


Conclusion
L'interview : Laurent

Le site officiel : www.deficiency.fr