Le pays nantais est connu pour abriter le Hellfest, mais également pas mal de groupes de
metal. Quoi de plus normal en terre impie, n’est-ce pas ? Eh bien l’un d’entre eux se nomme
Defenestration, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils ne font pas dans la dentelle. Si le
groupe commence par s’appeler Macrogol en 2012, Basstard (basse, actuel SNCF),
Cancrelat (chant, actuel SNCF), Apocalyptic Lawnmower (guitare) et Petite Frappe
(batterie) le changent en 2014 pour Defenestration et commencent à composer du death
metal sans concession leur première démo. Elle sort en 2015, puis le groupe se fait discret
jusqu’à l’enregistrement de "Gutter Perdition", son premier EP qui vient de sortir. Si Petite
Frappe a enregistré l’intégralité des pistes de l’EP, il a depuis quitté le groupe, et a été
remplacé par Gaetan (ex- Natremia, ex- Angoisse). Que la violence soit avec vous !
On commence avec "Blinding Sublimation", et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est
gras ! Les riffs sont mixés à l’ancienne, et dès que le rapide sample finit, la violence
s’empare des quatre gaillards. Des rythmiques puissantes soutenues par des blasts et une
basse vrombissante, il n’en fallait pas plus pour séduire l’amateur de death old school qui
sommeille en moi. Le chant de Cancrelat n’a pas grand-chose à envier aux pointures du
death actuel, et son timbre rauque s’accorde à merveille avec la puissance dégagée par les
Nantais. On enchaîne rapidement sur "Vintage Carnage", un titre qui laissera apparaître des
influences que le groupe tient probablement des groupes qui ont plus de vingt ans, alors que
le chant se diversifie, avec notamment quelques cris moins graves et des choeurs
screamés.
On reste dans la subtilité avec "Jizzus", un hymne qui flirterait presque avec le grindcore tant
certains passages sentent le gras et la rapidité. Si les riffs s’emboîtent tous à la perfection,
ils changent d’ambiance au fur et à mesure, passage d’un death organisé à des influences
thrash malsaines. L’accélération finale nous balance sur "Sorry To Apologize", une
composition qui mettra à peine plus de deux minutes pour envoyer une purée épaisse et
remplie de blasts ainsi que de riffs plus techniques. Si elle s’arrête brusquement, "Akkarian
Oracle" est là pour prendre la relève avec des riffs plus modernes, mais avec des hurlements
toujours aussi old school. Il est aisé de sentir que le groupe s’est décarcassé pour faire de
cette composition l’une des plus abouties, et pas seulement en termes de durée.
Il est dommage que cet EP soit si rapide, car les riffs sont de qualité. Le groupe, bien que
jeune et assez discret, a un bel avenir devant lui, et ses prochains lives semblent
prometteurs. Les plus aguerris du style remarqueront des influences directes de
Suffocation ou Obituary que le groupe parvient à s’approprier avec brio.
|
|