Le groupe
Biographie :

Daniel "Dee" Snider est un auteur-compositeur-interprète, scénariste, animateur radio et acteur américain. Snider est surtout connu comme le leader du groupe de heavy metal Twisted Sister. En 1976, il se joint au groupe Twisted Sister, formé peu avant, et devient le seul compositeur du groupe. Le groupe connaîtra quelques succès, notamment les chansons "We're Not Gonna Take It" et "I Wanna Rock", et aujourd'hui considéré comme une référence du heavy metal des années 1980. En 1985, il est auditionné, comme John Denver et Frank Zappa, par une commission du sénat américain dans le cadre de la proposition du Parents Music Resource Center d'étiqueter les albums de musique contenant des paroles jugées offensantes avec un sticker de prévention destiné à alerter les parents. Après la séparation de Twisted Sister, il crée en 1988 le groupe Desperado avec Clive Burr (Iron Maiden) et Bernie Tormé (Ozzy Osbourne). En 1992, il sort le premier album d'un nouveau projet nommé Widowmaker. En 2003, il prend part à la reformation de Twisted Sister. Il compte également à son actif cinq albums solo sortis entre 2000 et 2018.

Discographie :

2000 : "Never Let The Bastards Wear You Down"
2012 : "Dee Does Broadway"
2016 : "We Are The Ones"
2018 : "For The Love Of Metal"
2021 : "Leave A Scar"


Les chroniques


"Leave A Scar"
Note : 17/20

Il paraît qu'avec l'âge on devient plus posé, on est plus serein, plus tranquille. Cette règle ne doit pas viser Dee Snider parce que non seulement le bougre est encore très actif et n'a rien perdu de son coffre ou de sa verve, mais en plus ces albums deviennent de plus en plus teigneux ! "For The Love Of Metal" flirtait carrément avec le thrash et son nouvel album "Leave A Scar" n'est pas plus tendre.

Toujours entouré des frères Nick et Charlie Bellmore respectivement à la batterie et à la guitare, Dee Snider s'est aussi adjoint les services de Nick Petrino à la guitare et Russel Pzutto à la basse. On ne va pas présenter le parcours du bonhomme, si vous écoutez du hard ou du metal depuis plus de six mois vous savez parfaitement qui il est, si ce n'est pas le cas fuyez avant que je vous lance des tomates. En tout cas je suis bien content d'entendre du nouveau de sa part parce que non seulement le personnage est attachant avec sa grande gueule, son franc parler, son attitude et son humour mais en plus c'est un putain de bon chanteur ! Et croyez-moi, ce "Leave A Scar" porte très bien son nom et rien que le morceau "I Gotta Rock (Again)" qui ouvre l'album nous en plein la gueule avec des riffs qui flirtent presque avec du Testament par moments. C'est toujours un plaisir d'entendre la voix éraillée de Dee Snider sur du metal aussi puissant, couillu et instantanément accrocheur. Le refrain défonce tout en plus de se visser dans le crâne en une fraction de seconde et on prend déjà un pied monumental en à peine quatre petites minutes ! "All Of Nothing More" ne fait pas redescendre la pression et on se reprend un metal à cheval entre le gros power qui tache et le thrash bien teigneux avec des guitares bien puissantes et un tempo bien couillu. D'ailleurs la production faite par Jamey Jasta et Nick Bellmore est parfaitement adaptée et donne la patate nécessaire à ces morceaux décidément bien méchants ! Une fois de plus, le refrain est magistral et ultra accrocheur avec des mélodies mémorisables qui ne vous sortent plus de la tête. "Leave A Scar" ne perd pas de temps et fonce droit au but, la messe est dite en trois petits quarts d'heure et je vous garantis que vous allez avoir envie d'en reprendre une dose.

Ce n'est pas compliqué, on prend son pied à l'écoute de ce nouvel album et Dee Snider est plus en forme que jamais. D'ailleurs, pour illustrer le caractère méchant et teigneux de ce nouvel album, signalons qu'outre Howard Jones que l'on avait déjà entendu sur le précédent album on trouve ici en guest un certain Georges "Corpsegrinder" Fisher, oui oui le chanteur de Cannibal Corpse ! Qu'est-ce qu'il vient faire par ici ? Poser ses fameux growls évidemment ! Sur un album de Dee Snider c'est franchement surprenant et je ne l'avais clairement pas vu venir celui-là, mais l'album est tellement couillu que ça passe très bien et que l'effet créé par le fait d'entendre les growls de Corpsegrinder avec la voix de Dee Snider par dessus est irrésistible. Tout n'est évidemment pas aussi teigneux et on trouve quelques morceaux un peu plus posés sur ce nouvel album mais il y a toujours un minimum de puissance là-dedans, même sur les morceaux qui se rapprochent le plus du bon vieux hard comme "Open Season". On croise même quelques passages plus sombres et plus durs comme sur le break de "Crying For Your Life" qui plombe l'ambiance d'un seul coup avant de balancer un solo court mais efficace. Nul besoin de partir dans un track by track, sachez juste que "Leave A Scar" est sacrément efficace et qu'il suffisamment varié pour que son aspect teigneux ne vire pas au monolithisme. Il y a juste ce qu'il faut de puissance, de mélodies et de gros riffs par ici pour qu'on y trouve notre compte.

Dee Snider confirme qu'il n'a rien perdu de sa patate et de sa voix et nous balance un "Leave A Scar" presque plus teigneux encore que son grand frère "For The Love Of Metal" ! Ce nouvel album est diablement efficace et démonte tout sur son passage en plus de balancer sa dose de refrains immédiats. Vous cherchiez un album pour vous mettre un coup de pied au cul, vous booster pendant vos séances de sport ou vous mettre la banane au réveil ? Ne cherchez plus, vous l'avez trouvé !


Murderworks
Octobre 2021




"For The Love Of Metal"
Note : 18/20

Dee Snider est un chanteur de hard rock / heavy metal américain. Son quatrième projet solo, "For The Love Of Metal" est sorti le 27 Juillet 2018 chez Napalm Records. A l’heure où le hard et le metal voient une nouvelle scène de plus en plus florissante se développer et les légendes prendre de l’âge, il est parfois difficile pour ces dernières de garder leur prodigieux nom et préserver leur gloire d’antan. On compte parmi celles-là Dee Snider, qu’on ne présente plus. Après la séparation de Twisted Sister, il a continué sa route et s’est investi dans des projets divers et variés, et a enregistré des albums qui n’ont hélas pas toujours fait l’unanimité. C’est pourquoi "For The Love Of Metal" a suscité des interrogations et un zest de suspicion à sa sortie.

La pochette à l’imagerie conquérante ainsi que l’entourage professionnel de Snider sur ce projet laisse pourtant présager quelque chose de grand et dévastateur. L’ex-leader d’un des plus grands groupes de glam metal officialise-t-il ici son retour en force ? Le premier morceau, "Lies Are A Business", nous donne déjà envie de dire un grand oui. Il constitue une vraie et bonne surprise, que ce soit dans les riffs et la rythmique clairement thrash que dans le timbre et la hargne de Dee Snider qui semble vouloir en découdre. On s’était certes éloigné des standards de Twisted Sister dans ses derniers projets, mais "Lies Are A Business" les met d’emblée sur le carreau. "Tomorrow’s No Concern" est lui aussi basique mais on ne peut plus efficace. Son intro à la basse grinçante est un appel à la guerre où notre gaillard sort une fois de plus grand gagnant. Le registre heavy / thrash lui sied à merveille, Snider tord le cou aux clichés les plus enracinés. Son album sonne comme un règlement de compte, un comeback où le groupe s’attelle à la tâche avec peps et allégresse, en nous offrant des compositions aux influences riches et variées. Ainsi, on ne se limite pas au thrash bas du front et on poursuit sur des compositions qui tendent à s’adoucir (si on peut employer ce terme dans un tel contexte !) pour glisser vers du heavy à la force tranquille, comme "I Am The Hurricane" et "Because The Storm", et pour certaines finir en morceaux à la structure assurément hard / heavy plus populaire et facile d’accès. Les très bons "Roll Over You" et "I’m Ready", avec leurs guitares et leurs refrains entraînants en sont les parfaits exemples. Nous pouvons également citer "Dead Hearts (Love Thy Enemy)" que je me dois de faire remarquer pour la guest appearance stratégique d'Alissa White-Gluz, seul point qui à mon sens fait que ce morceau ne tombe pas définitivement dans l’oubli.

Malgré ces influences et directions artistiques douces et sucrées, il est intéressant de relever qu’il persiste tout au long de l’album une touche tenace de lourdeur et de violence sous-jacentes, que l’on doit sans aucun doute à la production orchestrée par Jamey Jasta, leader de Hatebreed. Voilà qui en dit long ! Et le choix est selon moi surprenant mais finalement très bon et judicieux. Sans dénaturer l’essence de l’artiste, Jamey est parvenu à incorporer sa propre vision de la musique, de manière pas toujours très subtile parfois, comme on peut le constater à l’écoute de "Running Mazes" et "The Hardest Way". L’influence hardcore est plus qu’évidente, cependant cela fonctionne à merveille et c’est le principal ! "For The Love Of Metal" se conclut avec tout autant de justesse, le titre éponyme termine cet opus comme celui-ci a commencé, dans une excellente dynamique heavy / thrash à l’instrumentale du tonnerre, où Dee scande une ultime fois sa rage et son amour éternel envers le metal. Comme c’est beau !

"For The Love Of Metal" est un très bon album, à la fois revigorant et rassurant. Dee Snider, malgré son statut unanimement reconnu, n’a pas hésité à s’éloigner des sentiers battus en s’entourant d’une équipe jeune et dynamique pour expérimenter de nouveaux registres. C’est un succès que même les fans des débuts doivent reconnaître : Dee et ses musiciens ont gagné haut la main !


Candice
Septembre 2018




"We Are The Ones"
Note : 18/20

Alors là, attention les amis : légende ! Les fans de heavy, de metal, de rock de nombreuses générations vont lever le doigt, j’en suis certain. Qui n’a pas un jour jubilé, ri ou  tripé» sur les Twisted Sister ? Moi le premier avec des titres et des albums tous aussi légendaires les uns que les autres. Mais hélas, TS c’est le passé comme on dit, Dee, le très charismatique frontman du groupe, le dit et l’explique très bien : "Le passé c’est merveilleux pour méditer et s’enrichir…/… Je suis du genre à me tourner vers l’avenir…/…". Eh bien l’avenir, le voici, les amis : le troisième album solo de Dee, le bien nommé "We Are The Ones".

Il est vrai que Dee nous a habitués à l’art du contre-pied, à faire l’idiot, à choquer parfois mais là avec son projet solo, on ne rigole pas, le garçon s’échappe quelque peu du bon heavy metal pour une musique plus personnelle, peut-être plus appropriée à ses aspirations d'aujourd’hui à 61 ans. Bon, autant vous le dire tout de suite, le garçon est en forme et ça s’entend à l’écoute de "We Are The Ones",il a toujours une belle voix et s’aventure musicalement vers des univers que Coldplay par exemple ne refuseraient point. Dee et sa carrière solo, c’est du sérieux, mais lorsque l’on écoute sa musique, le mec s’éclate, s’amuse, prend plaisir, un pro en quelque sorte. "We Are The Ones" compte 10 titres pour près de 37 minutes d’un monde où Dee pose de l’electro sur sa musique, des chœurs façon chorale et des envolées lyriques dont lui seul à le secret, à l’image du superbe "Rule The Word" où il démontre toute l’étendue de son potentiel de compositeur, certes, mais aussi de vocaliste. Bien sûr, qui dit Dee dit Twisted Sister, aussi le Monsieur nous gratifie d’une superbe reprise du mega hit "We’re Not Gonna Take It" non pas de façon électrique mais avec seulement lui et un piano. Résultat : beaucoup d’émotion et de frissons, croyez-moi ! Comme il le dit si bien, Dee, avec "We Are The Ones", veut toucher ses vieux fans mais également de nouveaux qui voudront bien le suivre dans cette aventure, eh bien je lui réponds tout simplement : J’en suis ! Il est impressionnant de voir à quel point Dee est arrivé à se détacher de son style de prédilection pour un style plus jeune, plus moderne. Bref, vous l’avez compris, on passe non pas un bon moment avec cet album mais un excellent moment. Au moins, c’est dit.

Bien sûr, les puristes crieront à la trahison, les vieux de la vieille tourneront peut-être le dos à "We Are The Ones" mais je suis certain que les "vrais" ne le feront pas. Monsieur Snider veut montrer autre chose et il y arrive très bien, croyez-moi. En résumé, je dirais que Dee Snider, avec son troisième album solo, arrive dès la première écoute à nous désarçonner, mais au fur et à mesure des écoutes, ce "We Are The Ones" est plaisant et plein d’espoirs, de joie. Allez faire un tour sur son site, vous verrez, c’est tout en couleur ! Dee chante "Superhero", et je crois que nous, nous l’avons trouvé…


Vince
Octobre 2016


Conclusion
Le site officiel : www.deesnider.com