Le groupe
Biographie :

Death Rides A Horse est un groupe de stoner / heavy metal danois formé en 2008 et actuellement composé de : Anders Madsen (batterie / ex-Process), Jens Hollesen (guitare), Kenneth Engelsen (guitare) et Ida (chant / basse). Après avoir sorti une démo et 2 EPs, le groupe signe chez Infernö Records fin 2012 pour la parution d'un MCD "Tree Of Woe" en Mars 2013.

Discographie :

2009 : "Death Rides a Horse" (Démo)
2010 : "Pantokrator" (EP)
2012 : "Tree Of Woe" (EP)
2013 : "Tree Of Woe" (MCD)


La chronique


Avec un nom de groupe tiré sans doute du film de 1967 avec Lee Van Cleef, dont la musique d'Enio Morricone a été utilisée dans Kill Bill pour ceux qui s'en souviennent, Death Rides A Horse, originaire du Danemark reviennent via Infernö Records, un label qui semble avoir des testicules bien poilues en matière de choix musicaux. C'est leur EP de 2012 (attendu que le groupe existe depuis 2008 et n'a sorti que trois demos / EP) "Tree Of Woe" qui fait l'objet d'une réédition avec les trois titres présents à l'origine, sur lesquels viennent s'ajouter cinq morceaux bonus dont une reprise de Scorpions "Fly To The rainbow". Ce qui nous donne un bon huit titres qui dure approximativement une heure, ça reste amplement honorable et intéressant. D'autant plus que qualitativement, Death Rides A Horse vaut son pesant d'or pour un groupe qui reste plus ou moins dans l'ombre. Il faudra tout d'abord faire remarquer que les productions de chez Infernö Records sont toujours d'une grande qualité au niveau du booklet, et de la back cover. Je parle de la matière, c'est toujours sur papier glacé que sortent leurs prod', et rien que ça, c'est énorme.

Bref, on peut immédiatement le dire, Death Rides A Horse c'est du nectar, du pur nectar metallique. Les bases sont là et la prod' est grandissime. Bizarrement depuis le Hellfest et plus particulièrement depuis Candlemass, un engouement vers un retour au heavy / doom, doom / stoner s'est emparé de moi ces derniers temps, où l'attrait pour les vieux Black Sabbath, Solitude Aeternus, Candlemass, Cathedral, Manilla Road sont revenus, comme s'il était temps de se remettre à penser aux indispensables... Et c'est vers ça que tend ce groupe, vers un heavy quasi stoner doom par endroits, avec des idées roots 70's/80's rock et moitié hippie, mais surtout très velu. En un mot : surprenant. Death Rides A Horse n'en est qu'à son second EP et on a l'impression que ce groupe existe depuis des années avec une myriade d'albums derrière lui. Mais non, pas du tout, ça s'appelle juste le talent. Et ça devient tellement rare de nos jours, là où tout le monde se cache derrière une super production pour pallier ce manque d'ingéniosité, Death Rides A Horse montre haut et fort qu'il est capable de gravir les marches de la reconnaissance, simplement grâce à sa musique. Mais n'allons pas non plus croire qu' aucun travail n'a été effectué sur la production.

Donc pour décortiquer cet objet de convoitise, il faut s'avoir :

Que cette production regroupe les trois titres de "Tree Of Woe", suivi des quatres titres du EP "Pantokrator" qui date de 2010, et finit par la reprise de Scorpions dont on a parlé. Morceaux enregistrés au Death Studio, qui doit être un do it yourself maison, pour ensuite avoir été produits par Jacob Sejer Nielsen et masterisés par Torben Lysholm. Le son qui ressort de ces enregistrements est d'une clarté et d'une puissance impressionnante, ce qui montre qu'on peut faire ce qu'on veut, il suffit d'avoir l'envie, parce que Death Rides A Horse présente un produit d'une très haute qualité, les guitares sont cristallines, les cymbales de la batterie sont d'une limpidité pure et la voix de leur chanteuse et bassiste Ida Hollesen a su être captée pour mettre en valeur son timbre si particulier. Un timbre de voix, une signature vocale qui y fait beaucoup dans la splendeur de Death Rides A Horse.

Ensuite, sans parler encore de leur musique, si la production ne vous suffit pas, honnêtement l'artwork signé Jesper Moerch met immédiatement dans l'ambiance. Ce vitrail maléfique et le logo montrent tout de suite dans quel monde on va évoluer, et même si la facette psychédélique n'est pas systématique, ce côté très 70's, se laisse deviner facilement, ça change et c'est tant mieux. Alors musicalement… oui, le tableau étant posé, on sait que Death Rides A Horse joue du vieux Heavy des 70's/80's mitoyen à du stoner / doom à du heavy / rock où prenant des rythmiques fluides et plus récentes, plus proches du milieu des 80's, on sent tout de même cet attrait vers un "Paranoid" de Black Sabbath, un "In Rock" / "Burn" de Deep Purple, avec malgré tout de grosses guitares méchantes, et de bonnes accélérations. Alors qu'on nous dit que Satan a sorti l'album de l'année, oui je dis qu'il était pas mal, mais même s'il s'agit ici d'une réédition contenant les deux EPs de Death Rides A Horse, la découverte est nettement supérieure, subjectivement pour moi.

Les trois titres de "Tree Of Woe" offrent le meilleur du groupe avec des solos tradi, très mélodiques, avec des rythmiques tellement entraînantes qu'on se sent partir et défaillir. Pleines d'émotions, encore une fois grâce à cette voix mirifique, les harmonies sont magiques, on se retrouve coincé entre deux mondes qui puisent le meilleur des 70/80's avec les moyens d'aujourd'hui. Les quatre titres de "Pantokrator" sont déjà plus rudes, même si la même veine est décelable, on sent que le groupe était plus brut sur cet EP et que les mélodies étaient plus sauvages et effrénées, tandis que celles de "Tree Of Woe" sont plus posées. Death Rides A Horse nous met une véritable claque avec cette réédition qui permet d'avoir un aperçu du talent du groupe avant le futur album qui devrait arriver bientôt. La reprise de Scorpions "Fly To The Rainbow", tout comme celle de Therion, il y a un moment maintenant, possède sa propre approche de la chanson, son propre style et sa propre interprétation. Différente de l'originale qui était très exotique, comme Scorpions savait le faire dans les années 70's comme avec "The Sails Of Charon" par exemple sur "Taken By Force", on a en début de chanson cet effet très old school, pour ensuite prendre la couleur et la puissance de Death Rides A Horse.

Oui, nous avons ici une réédition qui regroupe des perles, un MCD qui finalement réunit huit titres sur une heure d'une intensité rare. Death Rides A Horse est époustouflant, fantastique, singulier, attirant, et envoûtant. Ce groupe nous ramène à la musique rock / heavy comme une sirène au confins de l'océan, et on se laisse facilement hypnotiser. Une des meilleures sorties de l'année. Il n'y a qu'à dire merci.


Arch Gros Barbare
Juillet 2013


Conclusion
Note : 17,5/20

Le site officiel : www.myspace.com/deathridesdk