Cher journal,

Te souviens-tu, il y a quelques années, lorsque mes journées, et celles de mes amis étaient bercées par une musique authentique au style post-hardcore / screamo typiquement français ? Ces mélodies touchantes et attachantes qui nous faisaient pleurer, sauter, hurler, qui nous faisaient nous tordre au gré des sensations, fortes comme un ascenseur en chute libre ?

Te souviens tu cher journal de ces voix, véritablement écorchées, sans faux semblant ? Ce chant dont le hurlement était un moyen et non un but. Celui de créer dans ton corps et ta tête, aussi solides soient-ils, de véritables tourments, des émotions vraies, quelques fois inexplicables.

Hypnotisant, direct, attendrissant, sans détour, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Pourquoi faire creux quand un objet aussi plat qu'un CD peut-être si profond ?

Cher journal rappelle toi ces cordes maltraitées, caréssées, tantôt agressives, tantôt faites d'un velours froid. Rappelle toi ces tempos changeant. Des titres rapides, précipités, oppressants. Des titres lancinants, comme la caresse d'une main qui s'attarde sur notre peau.

Souviens-toi ces paroles en français, assumé. Ces paroles qui te parlent, cette voix qui s'adresse à toi, à moi, à nous, directement.

Aujourd'hui j'ai ressenti, ce que je n'avais pas ressenti depuis longtemps et re-découvert des sensations qui pour moi faisaient aujourd'hui parties de ce qu'on appelle nostalgie.

Aujourd'hui, mon journal, j'ai goûté à ma madeleine de Proust. J'ai ressenti les saveurs d'antan. Les sens en éveil je me suis souvenu. Souvenu des raisons, des sensations qui me faisaient vibrer, partir, allongé sur mon lit. Tout simplement.

Souviens-toi le bonheur de découvrir et faire découvrir un petit joyaux musical, brut.

Aujourd'hui, un jour "Sans Eclat".