Le groupe
Biographie :

Depuis 2015, Dead Man Square façonne un death metal teinté de thrash dans un univers teinté d’horreur, visant à retranscrire nos peurs les plus profondes, illustré entre autre par un mystérieux “Dead Man”… Écumant les scènes régionales avec une cinquantaine de dates au compteur, les Strasbourgeois auront l’occasion de faire de belles premières parties, notamment pour Suicide Silence, Megadeth ou plus récemment Hypno5e, leur dernière date avant la pandémie. Confiné, le quatuor en profite pour terminer la préparation d'un nouvel EP, dont la production est confiée à Anthony Chognard (ex-Smash Hit Combo) de CHS Prod.

Discographie :

2014 : "Dead Man Square" (Démo)
2015 : "Troublemaker" (EP)
2022 : "Whispers" (EP)


Les chroniques


"Whispers"
Note : 17,5/20

Dead Man Square est un groupe habitué aux petits formats, une démo en 2014, un EP, Troublemaker sorti en 2015, un single en 2017, DEUX autres en 2019, c’est donc dans cette lancée que la formation strasbourgeoise nous propose en Avril 2022 "Whispers" sous la forme d’un digipack à l’artwork assez sobre et constitué de 5 titres bien accrocheurs. En effet, il faut préciser que, même si le quartet sort du nouveau son de manière sporadique, cela n’empêche pas la qualité d’être au rendez-vous. Le style puissant, impliqué et mature des compositions embarque immédiatement l’auditeur dans un voyage tumultueux et dark. Carrées et précises, chaque track possède son petit truc qui fait que l’on se laisse facilement porter au travers de l’écoute grâce à un metal sans compromis, et malgré tout, bien plus fin et détaillé que ce que la première écoute pourrait laisser penser.

"Whispers", le morceau éponyme qui ouvre l’EP, démarre direct avec un riff aussi sombre que lourd. L’approche du son et de l’agencement des éléments fait pas mal référence au feeling proposé sur le premier album de Gojira, le fameux "Terra Incognita", mais cette sensation s'atténue lorsque Dead Man Square entame le refrain en chant clair. Le travail du drumming permet au titre d’évoluer, là ou les guitares et la basse restent assez statiques. Le son profond et épais que l’on entend sur ce premier morceau se retrouve tout au long de l’EP. Le chant, bien placé dans le mix, possède une chaleur et une présence naturelle qui offre aux compositions encore plus de charisme. L’ambiance, principalement lourde et dramatique de "Whispers" se développe au centre de la composition sur un passage instrumental construit sur un plan basique, manipulé avec suffisamment de savoir-faire pour éviter de sombrer dans la monotonie. Au final, nous avons là un premier titre bien efficace, qui donne le ton à l’atmosphère général qui se dégage de cette galette, à savoir un climat sombre et lourd, assez moderne dans l’approche.

"All By Yourself" adopte des notes plus deathcore, avec des passages en chant clair qui viennent apporter la dose d’oxygène nécessaire. Toujours dans l’épaisseur, la hargne et la colère, Dead Man Square surprend ici avec des cassures ingénieuses qui font adopter au titre de nouvelles sensations rythmiques un poil plus djenty. La structure du morceau est assez surprenante et brise les codes habituels, impossible de savoir à l’avance où le groupe veut nous amener. Entre la solidité du son de basse et la précision des guitares, le drumming persiste dans une approche simple en apparence mais subtile dans le détail. Tout comme le premier morceau, le chant s’efface en milieu de compo pour laisser la place à des imbrications instrumentales qui se jouent des conventions. On prend une base simple et on la triture dans tous les sens sans trop en faire. Comme quoi il n’est pas nécessaire de sombrer dans l’exubérance pour proposer de l’insolite.

Avec son intro en chant clair et ses arpèges de guitare, "The Page", une fois de plus, ne laisse absolument pas présager son développement. Tout en pesanteur, toujours dans un ton critique assez similaire aux autres titres, le riff le plus lourd de l’EP se fait entendre, balayant tout sur son passage. Nous avons là une démonstration thrashy et groovy qui, disposée en pointillés avec des passages en chant clair plus atmosphérique, propose un contraste assez inattendu. Seul bémol, le petit manque de justesse des clean vocals, cela entache un peu l’écoute, il y a comme une dichotomie hasardeuse entre le fond musical et la ligne vocale. Au milieu du titre, une autre démonstration Gojirienne vient confirmer l’influence que les Landais peuvent avoir eu sur les Strasbourgeois. Vers la fin du morceau, un solo dystopique vient pointer le bout de son nez sur une rythmique résolument assassine. Une fois de plus, l’intelligence compositionnelle des musiciens leur permet de donner une dimension grandiose à des éléments pourtant assez prévisibles. "The Page" est le morceau de l’EP le plus lyrique et progressif dans son approche, le petit joyau scintillant au milieu de la couronne à cinq branches.

"There Was Something", djenty lui aussi, articule sa base rythmique sur des cavalcades lourdes alternées à du gros riff bien gras. Là encore, le groupe ne fait pas dans la dentelle et privilégie l’efficacité à tout le reste. Très moderne dans le son, le monsieur au micro ajoute dans ses parties de chant une note plus "heavy tradi" qu’à l’accoutumée mais les death parts n’ont jamais été aussi rageuses. Ainsi, posé sur des patterns puissants et velus, l’ensemble révèle la capacité de Dead Man Square de tout balayer d’un revers de la main si celui-ci le désire. Paradoxalement, par rapport au titre précédent, le chant est très juste et l’ensemble musical et vocal semble imprégné d’une petite inspiration à la Devin Townsend, toute petite inspiration, légère, imperceptible.

The Lesson conclut cet EP en puissance, plus complexe mais aussi structurellement façonné pour ne pas perdre le côté entrainant qui sied parfaitement aux compos, le titre met un terme d’une admirable manière au voyage musical instauré par la formation du Nord Est. Les passages mélodiques, appuyés par un couple basse batterie précis et prenant confèrent un aspect structurel plus accessible, et ajoutent un caractère conclusif à l’ensemble, une excellente manière de finaliser ce périple bien trop court.

Eh bien, moi qui ne connaissais pas Dead Man Square, je suis bien content d’avoir eu l’occasion d’y tomber une oreille dessus. Etant pourtant un boomer métalleux réfractaire à toute initiative de modernisation du son et des compositions, j’aurais pu très bien ne pas adhérer au côté propre et dépouillé de la prod', qui parvient tout de même à retranscrire de belle manière toute la puissance dégagée par cette formation volontaire et impliquée. Il en va de même pour les refrains en chant clair qui sont, dans de nombreux cas, souvent utilisés plus par cliché que par cohérence structurelle. "Le chant clair ça fonctionne, mettons-en partout", non merci les gars, sans façon. Là, sur "Whispers", ça le fait, c’est pas cringe comme dans 90% du temps. Ainsi, nous avons là un EP qui donne beaucoup de plaisir à l’écoute, cela doit être certainement du fait des musiciens, qui ont abordé eux-mêmes l’aventure compositionnelle très au sérieux. C’est comme ça, ça se ressent quand un truc est sincère et fait avec implication et dévouement. Dernière remarque, et pas des moindres, Dead Man Square possède sa patte, sa touche personnelle, et, même si effectivement on peut émettre quelques parallèles avec la musique d’un géant français dont je tairai le nom, cela est largement dissout dans l’approche des compos pour éviter au groupe de souffrir de l’image d’un clone sans âme ou d’être traité de copieur notoire. Le death ambiant mâtiné de deathcore et de djent à la sauce dépressive de Dead Man Square se déguste sans modération.


Trrha'l
Janvier 2023




"Troublemaker"
Note : 18/20

Il y a quelques mois, je vous présentais la première démo éponyme de Dead Man Square, jeune groupe strasbourgeois. Leur death metal saupoudré de groove très énergique avait retenu toute mon attention, à l’époque je terminais ma chronique par le fait qu’il restait désormais à Dead Man Square de transformer l’essai avec des moyens un peu plus élargis pour la prochaine production. Eh bien, les amis, c’est aujourd’hui chose faite ! Dead Man Square nous présente son premier EP 5 titres intitulé "Troublemaker".

5 titres donc pour prés de 26 minutes de gros son, c’est le moins que l’on puisse dire. Personnellement, ce qui me plaît dans ce premier EP, c’est le fait que DMS ne se soit pas contenté de reprendre les titres présents sur la démo et de les réarranger, non non, on a bien droit à cinq nouvelles compos ! Et je puis vous assurer que DMS à mangé du lion ! Il est impressionnant d’observer à quel point le groupe a évolué et a musclé son jeu, on a toujours droit bien sûr à un death groove qui va bien (j’ai même senti quelques petits relents de black) mais le groupe a rajouté des sonorités electro pas dégueu', à l’image par exemple de l’intro du titre "Inside What", ces nappes viennent rajouter indéniablement à la musique des Strasbourgeois une certaine puissance et un petit quelque chose pas déplaisant, croyez-moi les amis. Pour ma part, en tant que défenseur de la scène française, en plus d’être un observateur privilégié de l’évolution du combo, je me réjouis toujours de recevoir une production bien de chez nous. Bon, ok, tout n’est pas parfait mais on sent un potentiel énorme de la part du groupe. Il est indéniable également que les concerts (passés) et à venir (allez faire un petit tour sur leur page Facebook à ce sujet) ont aidé et aident le groupe à se mettre en place et à accroître l’entente, l’osmose, entre Damien, David, Guillaume et Hervé. D’ailleurs, à ce sujet, chez Dead Man Square c’est carré, rien ne dépasse, tout est au cordeau (on sent d’un certain côté la toute proche "German touch").

Encore une fois, je ne peux que vous encourager à vous rendre sur le Bandcamp du groupe où en plus de pouvoir écouter "Troublemaker", vous pourrez bien évidemment les soutenir à partir de trois petits euros et recevoir pour deux de plus un joli petit CD physique, ce dont personnellement je raffole étant de la "vieille école", et n’oubliez pas : "J’aime la musique je la soutiens", d’autant que Dead Man Square le mérite amplement. Je trouve sincèrement que ce groupe a à la fois du potentiel mais mérite surtout du soutien. DMS est en autoproduction totale (le groupe s’est produit et s’est enregistré lui-même) et a confié le mixage et le mastering de l’EP à Jonathan Allard (Kid Studio) qui a réalisé un joli petit travail sur le rendu sonore final il faut le dire.

A l’écoute de "Troublemaker", une chose est certaine, Dead Man Square ne peut pas cacher ses influences que sont Lamb Of God, Gojira, Machine Head ou encore DevilDriver, mais attention, chez les Strasbourgeois on ne copie pas, oh non, on a su créer un monde, un univers, une identité et ça, c’est grand. Bon, vous l’avez très certainement compris, Dead Man Square nous sort un petit EP de derrière les fagots. Toutefois, les amis, vous m’excuserez mais je vais m'envoyer encore une fois (et certainement pas qu’une seule) "Waiting For"et son chant enragé et "Shiver" avec sa rythmique endiablée. Si on compte bien : une démo, un EP... Prochaine étape, un label et un album ? Espérons-le ! Ah, j’allais oublier, pour les fans de dématérialisation, "Troublemaker" est disponible sur les plateformes d’écoute et d’achat telles que iTunes, Deezer, Spotify et bien d’autres. Badaboum !


Vince
Janvier 2016




"Dead Man Square"
Note : 16,5/20

Recevoir une démo fait autant plaisir (si ce n'est plus) que de recevoir un album pro. Pourquoi donc ? Je m'explique. Il y a quelques jours, j'ai eu le plaisir d'ouvrir une enveloppe contenant une démo sur CD-R. Povenance : Starsbourg. Expéditeur : Dead Man Square. Le groupe accompagnait sa démo d'un petit mot, ce qui m'a énormément fait plaisir. Chez French Metal, on adore soutenir les jeunes groupes ; les pros, les gros c'est cool et bien, mais parler parfois des petits (sans être péjoratif attention, j'ai trop de respect pour la musique et celles et ceux qui la font), ça fait rudement du bien ! On retrouve l'ambiance, le cachet d’antan dont je parle (si) souvent dans mes chroniques. C'est donc moi, Vince, votre humble serviteur qui a la lourde tâche de vous présenter la première démo 4 titres de Dead Man Square.

Comme je le disais un peu plus haut, Dead Man Square est originaire de de la capitale alsacienne, Strasbourg. Le groupe s'est formé en 2012 et c'est donc quelques deux ans plus tard que Dead Man Square nous présente son premier effort. Dead Man Square c'est Damien au chant et à la guitare, Hervé à la guitare, David à la basse et Guillaume à la batterie. Cette première démo est un self-made mais malgré tout elle nous fait rentrer de plain-pied dans l'univers de Dead Man Square qui a un style très intéressant. Cette démo est peut être réalisée maison (selon les propres termes de David), mais pour être honnête, le son est très bon et c'est une très bonne carte de visite pour Dead Man Square, gageons que le groupe décroche de nombreuses chroniques car honnêtement, il le mérite. Quatre titres pour 17 minutes de (gros) son ; on a droit à un mix de thrash, de death, ce que l'on nomme plus communément le groove metal. Eh bien franchement, cette petite démo elle tape sec ! On prend énormément de plaisir à l'écoute de celle-ci. Lorsque j'ai lu le petit mot accompagnant le CD, j'ai eu peur : "Faite à la maison", je me suis demandé au fond de moi "Qu'est ce cela va donner ?". Eh bien, pas un poil déçu le Vince pour dire la vérité. Le groupe s'éclate, a la rage, l'envie de bien faire et ça s'entend. Dead Man Square c'est carré, costaud, j'ai cru entendre parfois des relents de System Of A Down, surtout dans la voix, c'est pour dire ! On a le cerveau bien fracassé avec le premier titre "Set The Tone", et Dead Man Square continue à nous martyriser avec "Lost", "Signs Of Weakness" et "Explosion". Une réelle surprise que cette démo.

Pour un début, Dead Man Square marque l'essai, il ne lui reste qu'à le transformer avec une prochaine production bénéficiant de moyens peut-être un peu plus élargis. A bientôt les gars. Donnez-nous de vos nouvelles. Non mais sans déconner, tous les jours je me dis que la scène, les groupes français sont bons. Dead Man Square me le confirme encore une fois.


Vince
Octobre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.deadmansquare.com