Le groupe
Biographie :

Dawn Of Disease est un groupe de death metal allemand formé en 2003 et actuellement composé de : Tomasz Wisniewski (chant), Christian Timmer (batterie), Christian Wösten (basse / Embedded, ex-Bound For Tomb, ex-The Vast, ex-Edenfall), Oliver Kirchner (guitare / Contamination) et Lukas Kerk (guitare). Après un premier album ("Legends Of Brutality") sorti en 2011, Dawn Of Disease revient avec "Crypts Of The Unrotten" en Avril 2012 chez NoiseArt Records. Le troisième album, "Worship The Grave", sort en Juin 2016 chez Napalm Records, suivi de "Ascension Gate" en Août 2017, et de "Procession Of Ghosts" en Novembre 2019.

Discographie :

2004 : "Through Bloodstained Eyes" (EP)
2011 : "Legends Of Brutality"
2012 : "Crypts Of The Unrotten"
2016 : "Worship The Grave"
2017 : "Ascension Gate"
2019 : "Procession Of Ghosts"


Les chroniques


"Procession Of Ghosts"
Note : 19/20

Nous ne sommes que trop peu à connaître les harmoniques de Dawn Of Disease. Pourtant, ce groupe allemand formé en 2003 (et mis en pause de 2007 à 2009) déchaîne les festivals à travers l’Europe. S’il a fallu attendre 2011 pour le premier album, Tomasz Wisniewski (chant), Mathias Blässe (batterie), Lukas Kerk (guitare), Oliver Kirchner (guitare) et Christian Wösten (basse) sont devenus beaucoup plus prolifiques avec le temps. Car en effet, "Procession Of Ghosts" est déjà le cinquième album de la formation, qui a eu l’occasion d’ouvrir l’Altar du Hellfest lors de l’édition 2019. Et leur death mélodique fait plaisir à voir et à entendre.

On commence lentement avec "Lapsarian", une introduction douce et mélodieuse qui nous amène rapidement un son saturé et des hurlements viscéraux. Mais ce n’est que le début, puisque "Procession Of Ghosts" prend rapidement la suite, avec des riffs beaucoup plus conséquents et violents. La déferlante nous arrive rapidement dessus, profitant d’un tempo très rapide pour blaster et nous noyer sous la double pédale, alors que les guitares piochent dans les leads fantômatiques en permanence. Et si vous avez aimé cette entrée en matière, "May The Waves Take Me" va également vous ravir, avec également un lead perçant, mais aussi une rythmique martiale et intransigeante. Impossible de ne pas headbanguer en compagnie des Allemands. Cette guitare lead aérienne, couplée à la violence des riffs… en bon amateur de death mélodique, il m’est impossible de ne pas remuer sur ma chaise. Et le groupe ne va absolument pas calmer le jeu avec "Shrine", et son lead introductif de la tornade qui arrive. Car oui, c’est un véritable ouragan qui nous frappe, amateurs de voix saturée ou non !

L’avalanche continue avec la douce introduction de "Where The Clouds Reach The Ground", qui se transforme finalement en une composition martiale qui ne néglige jamais la guitare lead afin de nous donner un rendu toujours aussi mélodieux que lourd, tout comme sur "As Heaven Shatters" et ses accents dissonants. Si quelques passages nous rappellent du thrash metal, la composition est bel et bien ancrée dans un death mélodique moderne aux influences suédoises, qui nous lacère petit à petit. Plus longue, "Autumn Days" s’offre une introduction lente et douce, mais il sera impossible de rester de marbre devant ces riffs aussi planants que mélodiques et épiques. Les hurlements sont plus bruts, plus violents, et le tout s’apaise brusquement pour un break doux qui revient finalement sur cette tempête.

Très sombre, malgré cette introduction douce et mélodieuse, "Apotropaic" amène des leads tranchants et une rythmique assommante. Le titre nous écrase littéralement sous ses notes vives et martiales, alors que "In Death We Blast" semble être un hommage ultime au death metal mélodique de la part des Allemands. On retrouve la puissance et la viscéralité des pionniers, le mix modernes et les influences actuelles du son planant. Que nous soyons tombés amoureux du death mélodique en 1995, 2005 ou même 2015, nous nous y retrouverons tous, célébrant ce style merveilleux ensemble. Mais le groupe n’a pas dit son dernier mot, et c’est "Hypnosis", le dernier morceau, qui va nous le prouver. Car oui, ce titre a beau être le dernier, il n’en est pas moins un morceau à la fois sale, travaillé et impactant. Les amateurs du style y accrocheront directement, tout comme les fans de thrash qui peuvent également y trouver un son qui leur plaît.

Composant dans divers registres, Dawn Of Disease prouve que malgré son jeune âge, la formation veut en découdre. "Procession Of Ghosts" est un excellent album qui, je l’espère, va enfin donner à un groupe qui le mérite leur place dans cette scène si exigente qu’est le death mélodique. Un retour en France après le Hellfest ? Je ne peux que leur souhaiter !


Matthieu
Mars 2020




"Worship The Grave"
Note : 19/20

Le death metal mélodique est parfois considéré comme un sous-genre moins violent du death metal. Si son but n'est pas seulement la violence pure et dure mais bien les atmosphères que créent les mélodies, je peux vous assurer que Dawn Of Disease l'a bien compris. Créé en 2003 en Allemagne, le groupe a connu une première pause en 2007 après avoir sorti un EP, puis a ressuscité de ses cendres en 2009 et enchaîne depuis les albums. "Ascension Gate", le quatrième, est le résultat du travail de Tomasz Wisniewski (chant), Mathias Blässe (batterie), Christian Wösten (basse) ainsi que des guitaristes Oliver Kirchner et Lukas Kerk. Pouvez-vous fermer les yeux un instant ? Vous allez comprendre ce que voyager signifie.

Le premier titre, "Passage", servira d'introduction à cet excellent album. Un riff qui dévoile petit à petit une rythmique de plus en plus hypnotisante et puissante. Les cris de Tomasz surprendront en fin de course, juste avant de nous lancer au beau milieu d'une tornade avec "Perimortal". Plus le riff avance, plus il prend de l'ampleur alors qu'un blast furieux ne nous fasse intégrer l'aspect brut de la musique de Dawn Of Disease. "Leprous Thoughts" accélérera le tempo mais également la sensation d'être pris dans un ouragan mélodique. Le blast ne fera que confirmer cette tendance avant un refrain planant au possible. Retour sur un morceau plus lent et plus lourd avec "Beneath The Waters" qui s'ancrera profondément dans votre esprit avant de relâcher toute sa puissance, alors que le début d'"Ascension Gate" sera beaucoup plus martial. Les harmoniques seront très présentes sur ce titre. Plutôt entraînant, il fera place à "Akephalos", dont les premiers riffs m'ont tout de suite surpris. Beaucoup plus axé old school, cette chanson pourrait sans problème figurer parmis les titres phares des pionniers du genre. S'il vous faut une pause, alors je vous conseille "Fleshless Journey", mais ce sera de courte durée. En effet, la rythmique accélèrera soudainement avant de revenir à la normale. "The Growing Emptiness" se fera sans problème une place auprès des titres les plus imposants qu'il m'ait été donné d'entendre ces derniers temps, alors que "Lucid" sera une composition qui jouera beaucoup sur l'aspect massif et l'utilisation des power chords. Pour terminer en beauté cet album, le groupe choisira les riffs planants de "Mundus Inversus". Et croyez-moi, des riffs comme ça, on en trouve pas partout... Une fois l'ascension terminée, un deuxième aspect fait son apparition, plus tranchant et plus rapide, mais qui sait toutefois garder cette impression de légèreté. Le riff principal reste le même, seule la rythmique alternera entre passages violents et aériens.

Pourquoi refuser de se repasser l'album une seconde fois ? Dawn Of Disease, bien que totalement inconnu dans mes registres, vient d'y rentrer avec fracas. Si la musique du groupe se compare aisément à celle d'Insomnium, ils disposent d'une identité propre. Sombres et torturés, leurs riffs m'ont permis de m'évader de mon corps l'espace d'une petite heure, et je suis certain que cette expérience se réitèrera de nombreuses fois dans le futur...


Matthieu
Août 2017




"Worship The Grave"
Note : 14/20

Monte donc dans ton Panzer préféré, direction l’Allemagne mon jeune ami ! Troisième album pour Dawn Of Disease, la suite logique du précédent, rien d’étonnant, malgré un petit changement de line-up à la batterie et à la basse, changement aussi visible qu’une aiguille dans une botte de foin (désolé, pas trouvé mieux comme comparaison, vos propositions sont les bienvenues pour l’avenir). "Worship The Grave" est sorti sur l’excellent label Napalm Records, sur lequel figurent de très belles bestioles, comme DevilDriver, Hate, Satyricon, Moonspell ou encore Civil War.

Côté produit à se mettre dans les oreilles, DoD propose un death metal mélodique qui tente au maximum de se rapprocher de ce qui se fait de mieux en Scandinavie. Réussite ou pas réussite ? Je dirai bof. Oui et non. Oui, à l’image du premier morceau par exemple, "Worship The Grave", sans doute le meilleur, qui sait combiner tabassage dans les règles de l’art et riffs de cinglé, avec de belles mélodies dans la seconde moitié, sans pour autant basculer dans le côté chiant de la force. Tu écoutes cette piste, tu es satisfait. Mais plus tu vas écouter la suite, plus tu te dis qu’en fait, ce n’est pas aussi beau que le début. Dès la deuxième chanson, "The Saviour’s Tomb", on dénote quelques instants plus metalcore, et ça, ça va clairement gâcher tout l’album. T’es sur du bon death violent, t’as un joli solo façon Nile qui en remet une couche, et paf, déviance étrange vers du metalcore (j’ai envie de vous citer un groupe mais je n’en ai aucun en tête là comme ça). Dommage.

Malgré tout, les airs restent assez variés (pour du death hein), on ne peut pas non plus dire qu’on se fasse chier, loin de là, même sur le dernier morceau qui frise les six minutes et qui a un peu tendance à s’éterniser. Le groupe réussit tout de même à transmettre ce côté glacial et violent que l’on pourrait par exemple retrouver chez Meshuggah (le résultat reste éloigné mais niveau ambiance, on y est presque). Dernier point faible selon moi : la voix. Qu’elle se contente de growler aurait pu mieux passer si elle avait un peu plus d’énergie, mais là, non, trop rocailleuse, trop enfermée sur elle-même j’ai envie de dire, ça ne respire pas le bourrin. Bref, bilan acceptable, mention passable.


Grouge
Janvier 2017




"Crypts Of The Unrotten"
Note : 14/20

Dans le cochon, tout est bon ! Surtout si ça vient de chez nos voisins teutons hein. Eh bien, c'est ce qui m'a été proposé il y a de ça des lustres comme vous pouvez le constater… Du cochon germain ! Du gros death velu et poilu, bon, c'était facile à deviner qu'il s'agissait de death à la vue de la pochette. L'artwork bien glauque, morbide et sombre est l'oeuvre de Rémi de Headslipt Design. L'album a été mixé et masterisé aux Soundlodge Studios en Allemagne.

A lire le titre, on va avoir affaire à de la grande poésie bien moisie et putride, à une ambiance caverneuse et souterraine bien glauque… Vraiment ? Bon déjà, faut se poser pour écouter ça, il y a tout de même 12 pistes à écouter. Ca commence avec une petite intro instrumentale pour planter un décor que l'on ne retrouvera pas vraiment par la suite mais bon. S'en suit un death mélodique et dark maîtrisé et bien exécuté. Il y a du bon riff de grattes bien lourd et rapide, une batterie qui envoie mais qui "teinte" un peu trop. La production qui sublime vraiment les guitares donne aux drums un côté synthétique que je n'apprécie pas trop pour ma part. Concernant les growls, ça growle mais sans plus. Dans le sens où le chant est engagé / enragé par un très bon gueulard polonais mais pas caverneux, ni d'outre-tombe comme on pourrait si attendre et c'est juste parfait en fait...

C'est bien, c'est sympa, ça se laisse écouter même si bon, on a déjà entendu ça ailleurs. Ca manque un peu d'originalité. Il n'y a pas de réelle révolution dans le genre ni une pâte marquée, juste une bonne prestation avec de l'engagement pour ce jeune groupe qui avait besoin de s'exprimer sur 12 pistes. Oui, c'est long, alors je conseille d'écouter la première moitié de la galette. Cet album ne restera pas dans les annales mais, il est tout de même à découvrir pour cet effort.


Maria & Poots
Avril 2013


Conclusion
Le site officiel : www.dawnofdisease.com