Le groupe
Biographie :

Dawn Of Ashes est un groupe de black metal industriel américain formé en 2001 et actuellement composé de : Kristof Bathory (chant, clavier / ex-Urilia), Bahemoth (clavier / ex-Urilia), Angel Dies (basse / ex-As Summer Dies, ex-Urilia), Krz Souls (batterie électronique / Carved Souls) et Ferny Blasphemous (guitare). Dawn Of Ashes sort son premier album, "In The Acts Of Violence", en Août 2006 chez COP International, suivi de "The Crypt Injection" en Janvier 2007, de "Genocide Chapters" en Septembre 2010 chez Metal Blade Records, de "Anathema" en Avril 2013 chez Metropolis Records, de "Theophany" en Mai 2016, de "Daemonolatry Gnosis" en Juin 2017, de "The Crypt Injection II (Non Serviam)" en Janvier 2019, et de "The Antinomian" en Juillet 2020 chez Artoffact Records.

Discographie :

2006 : "In The Acts Of Violence"
2007 : "The Crypt Injection"
2010 : "Genocide Chapters"
2012 : "Farewell To The Flesh" (EP)
2013 : "Anathema"
2016 : "Theophany"
2017 : "Daemonolatry Gnosis"
2019 : "The Crypt Injection II (Non Serviam)"
2020 : "The Antinomian"
2022 : "Scars Of The Broken"


Les chroniques


"Scars Of The Broken"
Note : 15/20

Les Américains de Dawn Of Ashes ne sont pas du genre à rester les bras croisés puisqu'ils ont sortis pas moins de douze albums en comptant le petit nouveau "Scars Of The Broken", deux EPs et un split depuis leurs débuts en 2000 ! Et musicalement on ne sait jamais ce que ça va donner puisque suivant les sorties on a eu droit à du metal, de l'aggrotech ou de l'industriel.

Après l'intro aux relents noisy "(Descending) Torn Inside" qui installe une ambiance glauque en vrillant les tympans sur un peu moins de deux minutes, c'est "Love Is Asphyxiation" qui ouvre vraiment le bal avec un mélange électronique / guitares plus rampant et insidieux que sur "The Antinomian". Les claviers prennent des airs d'orchestrations et apportent une ambiance plus posée mais toujours aussi sombre, évoquant plutôt un champ de ruines après la bataille là où le précédent album peignait la bataille en question. L'ambiance générale y était plus puissante et plus martiale, même au niveau de la production qui se fait cette fois plus sèche et volontairement moins massive. Pour appuyer cette ambiance plus désespérée et sournoise, les morceaux se font plus longs et s'approchent régulièrement des six ou sept minutes. Comme sur "The Antinomian", on sent parfois une influence Wumpscut qui se manifeste principalement sur les passages les plus lourds, là où la froideur et la mélancolique s'unissent pour créer un climat glauque et morbide. Les guitares se font assez discrètes et sont elles aussi volontairement moins puissantes, plus en retrait et plus synthétiques. "Scars Of The Broken", tout en continuant dans la voie tracée avec "The Antinomian", nous fait entendre un groupe plus froid, plus posé et centré sur des tempi mid ou lents, et plus introspectif que ce soit musicalement ou au niveau des textes. Si c'est la facette la plus dure et la plus agressive de Dawn Of Ashes qui vous intéresse, vous risquez de ne pas trouver votre compte sur ce nouvel album qui explore un chemin plus noir.

Cela dit, le groupe a déjà changé tellement changé de style d'un album à l'autre que ceux qui le suivent doivent être habitués à ne pas avoir d'attente particulière et prendre sa musique comme elle vient. D'autant que cette optique réussit plutôt bien au groupe sur ce nouvel album, les douze morceaux sont plutôt prenants et les ambiances suffisamment marquées pour toucher au but. On pourrait peut-être déplorer certains passages dotés de samples qui s'étalent un peu en plein milieu de certains morceaux et qui cassent un peu le rythme. Mais on sent que c'est voulu et que ça colle au concept de "Scars Of The Broken" qui n'était probablement pas conçu à la base pour nous faciliter l'écoute. C'est parfois bien glauque comme ces bruits de suffocation sur "(Limbo) Numb" qui est d'ailleurs totalement malsain comme morceau. "It Comes In Wave" qui le suit ne l'est pas moins et cette deuxième partie d'album s'enfonce encore plus profondément dans une noirceur que la première moitié n'avait finalement qu'effleuré. "Turn It Shallow" nous met d'ailleurs un gros break noisy en plein milieu d'un morceau rampant, glauque et sale quand il ne nous agresse pas les tympans. Si le précédent album était plus aggrotech et pouvait parfois rappeler des Hocico et autres Flesh Field, ce nouveau méfait se situe dans une veine bien plus rampante, moins dansante et plus noire et si un nom devait vraiment être cité ce serait une fois de plus Wumpscut qui me viendrait à l'esprit, particulièrement sur un morceau froid et glauque comme "The Despondent Hole".

Dawn Of Ashes nous livre donc un album plus pesant et plus noir que son prédécesseur, délaissant les aspects les plus dansants et groovy pour appuyer plus fort sur les ambiances noires et sales. Moins aggrotech et peut-être plus industriel, en tout cas plus froid et plus sombre, c'est certain.


Murderworks
Avril 2022




"The Antinomian"
Note : 17/20

Dawn Of Ashes est l’illustration de ce que le cyber a de plus cauchemardesque, oppressant à souhait, sombre et instable, le metal industriel de Dawn Of Ashes est une institution.

Le groupe va bien au-delà des simples allégations martiales et des machines, son univers est sale. Pas si loin d’un FauxX ou des premiers Skinny Puppy, pour la comparaison, Dawn Of Ashes annonce tout simplement la fin des temps. Pourtant, ils sont américains. Mais ont rapidement choisis de délaisser les superproductions pour mélanger l’aggrotech, la terror EBM ou encore le black indus. Et désormais, c’est depuis presque vingt balais qu’ils s’affirment dans cette face sombre des musiques industrielles. Il ne faudra d’ailleurs guère plus que "Pawns Of The Wretched" à l’oreille pour qu’elle réalise que la joie a définitivement quitté ce monde.

Hypnotique, psychédélique à sa façon, "The Antinomian" est une leçon de noirceur. Une oeuvre que l’oreille peut d’ailleurs directement lier à la précédente, "The Crypt Injection II (Non Serviam)". Autant dire que la dizaine de titres de cet album ne colle ni avec le soleil ni avec les sonorités trop convenues de l’autre pan de la scène indus.


Rm.RCZ
Août 2021




"Daemonolatry Gnosis"
Note : 18/20

S'il y a un groupe dont le changement a été le plus radical, c'est bien entendu Dawn Of Ashes. Fondé en 2001 par Kristof Bathory à Los Angeles, c'est avec un premier jet de titres axés EBM. Quelques albums sortent, puis le groupe s'oriente soudainement vers un black / death mélodique avec quelques influences de metal industriel. De cet étrange mariage naîtront au total sept albums, dont le dernier, "Daemonolatry Gnosis", daté de Juin 2017. Côté line-up, le groupe a souffert d'une pause d'un an en 2014, mais est revenu plus fort que jamais l'année suivante. Kristof avait alors monté Urilia, un autre projet avec Bahemoth et d'anciens membres de Dawn Of Ashes, mais le projet s'arrête peu après l'arrivée d'Angel Dies à la basse pour reprendre le nom de Dawn Of Ashes. Actuellement, Bahemoth s'occupe des claviers depuis 2005, Kristof Bathory chante depuis les premiers balbutiements, tandis que Angel Dies (basse) n'a rejoint le groupe qu'en 2015, et Brandon Rage (batterie) et Raum (guitare) ne jouent avec Dawn Of Ashes que depuis 2016. Le groupe collabore avec Mick Kenney (Anaal Nathrakh) qui mixe et produit l'album, ainsi que Lindsay Schoolcraft (Cradle Of Filth) sur un titre. Vous n'avez pas peur du noir, pas vrai ?

On commence le rituel avec "The Initiation", une introduction faite de samples aussi épiques qu'inquiétants qui mènent à "Gods Of The Antinomian Paths". Un mélange de rythmique puissante et imposante, avec des sons qui rappellent un metal symphonique. Des violons apparaissent alors pour le grand final, qui sera suivi de "Smash Thy Ennemies". Clairement plus brut, ce titre ne néglige cependant pas le côté mélodique avec les claviers de Bahemoth, tandis que les hurlements de Kristof et les riffs d'une violence palpable se chargent de vous décrocher la nuque. La longueur de "Guardians" lui permet d'avoir quelques sons de cloches en guise d'introduction, ainsi que des percussions tribales, mais les riffs suivants vont suffire à vous convaincre de la qualité de ce titre. Sans nécessairement être très techniques, ils collent parfaitement à l'univers du groupe, tout comme "Core Of The Black Sun", qui sera axé sur un aspect mélodique prononcé. Le riff de guitare lead est réellement envoûtant...

Petite pause à base de claviers et chant, "The Ritual" vous laisse le temps de masser un peu votre nuque avant d'enchaîner sur "Augoeides". Une rythmique lancinante qui laisse le temps d'apprécier un refrain qui reste en tête. Nouvelle introduction aux samples pour "Sermon From The Horned God", puis des riffs tranchants et qui démarrent littéralement au quart de tour, sublimés par la voix de Kristof Bathory qui alternera growl sale et caverneux ainsi que scream perçant. J'ai un réel souci avec chaque titre qui contient le mot "nephilim", parce que j'y adhère instantanément sans même m'en rendre compte... Et "I Am Nephilim" ne fait pas exception à cette règle. La rythmique est clairement axée black metal, et la guitare lead s'incruste dans votre esprit pour nous amener à un refrain typé death moderne, alors que les hurlements s'intensifient jusqu'au break. Un véritable bijou. Des sons presque electro s'invitent sur "Rulership Of The Inner World", mais les riffs malsains prennent le dessus et l'ambiance change radicalement. La présence de Lindsay Schoolcraft sur "Magick From The New Aeon" donne à ce titre des sonorités que l'on retrouve dans le metal atmosphérique, voire le metal gothique, mais le mariage des deux voix rend étonnamment bien. Le groupe peut largement se permettre d'adoucir certains titres tout en conservant des sonorités sombres. Le dernier refrain est exceptionnel, mais les puristes préfèreront surement "Freezing Moon"... Cette reprise du mythique Mayhem à la note près leur permet d'inclure quelques nappes de clavier pour rendre cet hymne encore plus glauque. La voix de Kristof colle parfaitement à l'ambiance voulue, et c'est ainsi que se termine l'album.

Comment décrire Dawn Of Ashes à un novice ? Je dirais un mélange assez improbable entre Grave, Septicflesh et Watain. Si les sons obscurs ne vous effraient pas, je vous conseille de vous jeter sur cet album, c'est pour moi le meilleur du groupe à l'heure actuelle, même si "Genocide Chapters" avait placé la barre très haut. Et si vous êtes curieux, on va monter une pétition pour les faire venir en France, parce que les vidéos disponibles sur la toile font vraiment envie...


Matthieu
Juin 2017


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/dawnofashes