Le groupe
Biographie :

Darkwater un groupe de power metal Allemand formé en 2003 et composé de Henrik Båth (chant, guitare / Harmony, Night Watch, Shadrane) Markus Sigfridsson (guitare / Harmony, 7days), Simon Andersson (basse, Tobias Enbert (batterie / Harmony), Magnus Holmberg (claviers / Harmony). L'album "Where Stories End" sort en 2010 chez Ulterium Records.

Discographie :

2007 : "Calling The Earth to Witness"
2010 : "Where Stories End"


La chronique


Formé en 2003 en Suède, Darkwater a vraisemblablement su faire parler d'eux en bien, depuis leur première sortie "Calling The Earth To Witness" datant de 2007. C'est vrai que sur des airs de Symphony X ou encore Evergrey, Darkwater se voudrait attrayant, car il ne manque rien au talent de ses compositeurs pour offrir quelque chose de progressif , heavy et mélodique. Enfin rien ou presque rien, peut-être le principal. Et le principal c'est sans nul doute quelque chose d'épicé pour relever leurs chansons. Explications : Dans un registre très progressif comme on vient de le signaler, Darkwater possède tous les atouts pour développer une musique qui ne demande qu'à s'étendre. Sauf qu'on a un état général, assez fade sur la totalité. La production de l'album n'y est pour rien, vu que c'est au Fredman Studio que le mixage et le mastering ont été effectués, et tout le monde s'accordera pour dire que c'est un des monuments du son là-bas. Le problème avec "Where Stories End" c'est qu'au delà des feelings très stylés par les guitares et une utilisation de claviers consacrée aux atmosphères (constat dès le premier morceau « "Breathe"), certaines rythmiques restent sans grosse saveur.

Henrik Bath, guitariste chanteur, possède quelque chose proche de Kamelot dans la voix, ce qui lui donne un avantage obligatoire, les envolées sont heavy hard mélodiques, mais peut-être trop calculées pour être fraiches. On pourra m'accuser de dire n'importe quoi pour être négatif, mais une chose est certaine c'est qu'indépendamment de l'habileté guitaristique ou même aux claviers, Darkwater semble nous fournir la matière; mais on a la désagréable sensation que ça n'explose pas, que tout l'ensemble se retient dans un filet. Un filet qui est en limite de céder, mais qui jusqu'à la fin de l'album, tient bon. "Why I Bleed" possède un refrain très sympathique, mais on en veut plus. Et si les claviers fournissent des ambiances à coup de nappes imprégnées de domination, ce morceau comme la première chanson, permet de se faire plaisir sur le moment. C'est très agréable à écouter sur l'instant, aucun problème, genre Europe, sur les ondes, à une heure de grosse écoute mais cela suffit-il ? En fait Darkwater écrit des chansons qui peuvent faire un carton à un moment donné, en étant balancé à outrance à la radio, car au bout d'un moment on s'y fait et on y trouve son compte. Le reste des morceaux est de la même teneur, sur le moment on les trouve cool, ce qui empêche un effort de mémoire intellectuel car ça se ressemble un peu, et même si les morceaux sont entrainants, ils procurent juste un plaisir sur l'instant. Ce n'est pas un album qui restera dans les annales et qui n'a pas une espérance de vie relativement longue. Cela n'ôte en rien la qualité d'interprétation des membres, que ce soit au niveau des solos, comme sur "Into The Cold" ou encore des enchaînements comme sur "Queen Of The Night".

On sent que c'est un style qui cherche à toucher par les émotions et donc par conséquent plus la fibre du metalleux ou surtout du rocker, mélodique, voire celui qui n'écoute pas de rock habituellement. Il y a d'ailleurs pour cela, toujours ces nappes de claviers qui posent les atmosphères pour permettre aux guitares de prendre plus d'encrage. La symphonie de Darkwater tient plus dans sa conception de l'efficacité de l'instant, ce qu'on peut leur reprocher c'est d'être trop fade, juste ça. Autant des groupes comme Rhapsody ont tendance à trop en mettre, autant Darkwater n'a pas assez de punch. Même si les morceaux ressentent le côté prog des claviers et des guitares, on regrette des digressions comme Angra sait en donner, Angra qui même sur leur dernier album, ne provoquent pas par la rapidité, arrivent à soulever la poussière quand même. Chez Darkwater,on se retrouve à mi-chemin entre du Evergrey, Kamelot, et du Queensrÿche, avec des claviers, et des rythmiques, mais peut-être surtout le chant (qui sans être linéaire garde ses lignes vocales propres juste pour continuer de rester dans le juste), qui ne décollent pas vraiment en puissance, en énergie pure, en débordement intense. Nous avons les grandes montagnes russes devant nous et en fait on monte dedans, mais le wagon roule tout doucement. Il fait le chemin jusqu'en haut à allure réduite, alors on a beaucoup moins peur. Ce n'est pas un mauvais album, loin de là, le sons est très clair, très bien produit, il y a des morceaux qui méritent d'accéder à la lumière comme "In The Blink Of An Eye" ou "Fileds Of Sorrow", mais peut-être que l'on entre plus dans le monde du rock avec ce genre d'album, plus dans des ouvertures Apocalyptica, Evanescence, réservé à un public plus souple sur les pattes arrière.

Le meilleur titre de l'album parce que sans doute le plus prog, reste "Fields Of Sorrow", un morceau qui fait montre d'une grande musicalité, d'abord parce qu'il offre plusieurs tonalités et c'est cette variation qui permet de se laisser s'évader l'esprit, et ensuite parce qu'il ne recherche pas obligatoirement l'assurance d'être apprécié par tous mais juste par ce qu'il est. Peut-être plus sincère que les autres ce titre... J'ai attendu la ballade, elle n'est pas venue, parce que finalement tous les titres en sont un peu influencés... Alors Darkwater est pro et aiguisé pour l'avenir, mais aiguisé ne veut pas dire forcément coupant comme du rasoir, alors que dire de plus si ce n'est que je reste perplexe quant à ce genre d'album...


Arch Gros Barbare
Décembre 2010


Conclusion
Note : 12,5/20

Le site officiel : www.darkwater.se