"Dark Space -II"
Note : 19/20
Darkspace revient nous hanter. Dix ans après sa dernière production, et de rares concerts
minutieusement sélectionnés, le trio composé à présent de Wroth (guitare / chant, Paysage
d'Hiver), Zhaaral (guitare / chant, Sun Of The Blind) et Yhs (basse) signe avec Season Of
Mist et sort "Dark Space -II", son cinquième album.
Je ne sais pas ce que vous espérez de ce nouvel album de Darkspace. J’ai beau connaître
le groupe depuis des années, et les avoir vus deux fois sur scène (pré-Covid, cependant), je
ne savais pas non plus ce qui m’attendait. Le label avait annoncé “un seul titre de
quarante-sept minutes de pur black metal spatial ambiant”, et le groupe nous a donné
beaucoup plus que ça, en comblant son absence en studio.
Le morceau démarre donc de manière assez étrange, avec une voix enregistrée qui semble
alimenter son journal de bord et quelques grésillements, qui sera finalement troublée par
une mélodie brumeuse, puis par un beat industriel et enfin par de véritables riffs qui
s’intensifient lentement, écrasant presque les paroles, que l’on ne discerne presque plus en
arrière-plan. Des hurlements effacés rejoignent le nuage de noirceur et sa guitare lead
perçante qui appelle les autres instruments à s’intensifier pendant que les parties vocales se
multiplient, puis le son s’apaise, laissant quelques bruits cybernétiques apparaître, puis des
claviers inquiétants.
L’angoisse croît sans mal lorsque le piano entre en jeu, complété par la
voix en arrière-plan, puis ce sont les grognements et la rythmique éthérée qui s’installent à
nouveau, recréant sans mal ce cauchemar étouffant au sein duquel nous progressons
lentement jusqu’à un petit moment de flottement, suivi d’une vague aussi majestueuse
qu’effrayante qui se transforme peu à peu en riff simple et saccadé, presque martial. Des
harmoniques aériennes nous accompagnent jusqu’à une nouvelle partie où les voix
infernales se mêlent, atteignant ce qui semble être le point culminant de l’album, puis le son
ralentit à nouveau, signant la descente vers un silence uniquement troublé par cet
enregistrement vocal mystérieux.
Impossible d’être déçu avec Darkspace. Sa maîtrise du paysage sonore est telle que le
groupe parvient sur "Dark Space -II" à nous envoûter pendant toute la durée de son unique
titre, et à nous faire voyager dans le cosmos glacial avec lui. Une fois de plus, bravo.
"Dark Space III I"
Note : 16/20
Six ans, c’est long, mais parfois l’attente en vaut la peine.
"Dark Space III I", le nouvel album de Darkspace, s'est donc fait attendre mais
le groupe suisse a un univers tellement à lui et assez "spécial" que l’on ne l’oublie pas de si vite.
Zhaaral, Zorgh et Wroth reviennent avec trois titres, comme c'était déjà le cas dans "Dark Space II".
Mais attention, avec une durée de plus d’une heure, on comprend vite que ces trois titres sont longs, voire très longs !
On se rend vite compte que les Suisses sont restés dans leur monde si particulier et cosmique.
Le temps n’a toujours pas d’emprise sur leur musique et les minutes passent alors relativement vite, à l’image de "Dark Space 4.18" et ses vingt-sept minutes au compteur qui passent vraiment crème !
Il y a toujours les mêmes ingrédients comprenant une atmosphère planante voire hypnotique, des riffs rapides et cette boîte à rythmes qui donne ce son si organique.
Les vociférations et les diverses voix sont toujours aussi barrées et sont bien intégrées au reste, toujours au bon moment.
Le titre le plus intense est sans conteste "Dark Space 4.20",
c’est vraiment un coup de cœur avec ses riffs ondulants et tranchants, et ses ambiances entre le film de science-fiction et le film d'horreur.
Le dernier titre, "Dark Space 4.19", est plus insicif et lourd, avec des parties électroniques et d’autres plus aériennes.
C’est également un bon titre qui s’écoute facilement.
Avec ses trois titres sans aucune coupure entre eux "Dark Space III I" ressemble davantage à un seul morceau, à la fois plein de variations et de répétitions.
Un morceau sombre et malsain mais aussi très planant qui arrive à nous interpeller.
L’opus plaira assurément aux fans et pourra peut-être même plaire aux récalcitrants.
|