Le groupe
Biographie :

Dark Sarah est le projet de Heidi Parviainen (ex-Amberian Dawn) qui mélange musique metal, musique de film et musique théâtrale. Elle est accompagnée de : Erkka Korhonen (guitare), Sami Salonen (guitare), Thomas Tunkkari (batterie / ex-Anaktorian) et Rude Rothstén (basse). Après un premier EP, "Violent Roses", le premier album, "Behind The Black Veil", sort en Mai 2015 chez Inner Wound Recordings, suivi de "The Puzzle" en Novembre 2016, de "The Golden Moth" en Septembre 2018, et de "Grim" en Juillet 2020 chez Napalm Records.

Discographie :

2014 : "Violent Roses" (EP)
2015 : "Behind The Black Veil"
2016 : "The Puzzle"
2018 : "The Golden Moth"
2020 : "Grim"


Les chroniques


"Grim"
Note : 17/20

Le metal symphonique, avec sa sous-branche power metal, n’a jamais été autant en santé que cette année. Je ne dénombre plus le nombre de chroniques que j’ai fait arborant ce genre de metal "à chanteuse". Ce qui pouvait s’apparenter à une certaine forme de gimmick à ses débuts est maintenant un sous-genre fort respecté avec des formations de renom comme Epica, Delain, Ad Infinitum, Moonligh Haze, et j’en passe.

Par contre, vous me pardonnerez la référence sportive, mais je n’ai jamais vu autant de transferts entre les formations que dans le metal symphonique. Dès qu’une chanteuse s'en va, elle part rejoindre un autre groupe établi ou fonde le sien. Cela mériterait une petite étude sociologique sur le sujet, non ?

Mettant à l’avant-scène Heidi Parviainen, chanteuse des quatre premiers albums d’Amberian Dawn, Dark Sarah se veut un peu dans la même veine, quoique peut-être plus mid-tempo et sombre dans son approche, avec la voix unique d’opéra de Heidi. Cela serait réducteur de décrire sa voix sous une seule facette tant ses capacités vocales et son registre sont impressionnants. Cela est plus qu’évident lorsque la pièce laisse toute la place à sa voix comme la magnifique ballade "Iceheart". Et son talent à livrer des mélodies dans des refrains majestueux n’est plus à refaire comme sur la très "Phantom Of The Opera" "The Wolf And The Maiden".

Cependant tout cela serait vain sans un accompagnement de qualité. Les membres de Dark Sarah sont tous des musiciens chevronnés et témoignent de leur talent d’interprètes et de compositeurs sur "Grim". Les pièces, tout en étant liées par le même dénominateur commun, s’avèrent tout de même assez diversifiées pour garder attentif l’auditeur. On parle quand même ici de près de 56 minutes de musique. Par exemple, autant "Grim" contient des chansons typiquement coulées dans le moule power metal traditionnel avec orchestre, autant des pièces comme "La Folie Verte" et ses influences carnavalesques viennent briser leur rythme et ajouter à l’ensemble.

Puisque chacun des morceaux fait en moyenne entre 4 à 5 minutes, cela permet aux membres du groupe de laisser libre leur esprit créatif, ayant comme résultat des arrangements inventifs, le tout appuyé par des passages orchestraux fort bien réussis. Cela a pour effet de rehausser le côté épique du groupe, et ajoutez au tout une production puissante et vous avez la recette parfaite pour album hors du commun. D’ailleurs, certains des arrangements m'ont rappelé au passage l’excellent "Mother Earth" de Within Temptation, ce qui pour moi, n’est pas une mauvaise comparaison.

Dark Sarah en est à son quatrième album avec "Grim" et clairement l’on se doit de tenir compte de leur apport, passé et futur, au merveilleux et prolifique monde du metal symphonique.


Mathieu
Novembre 2020




"The Puzzle"
Note : 18/20

La suite des aventures de la sombre Sarah continue dans le second opus de son histoire, "The Puzzle". Elle y rencontrera d’autres personnages qui l’accompagneront sur sa route !

L’introduction "Breath" aux intonations orchestrales étranges se termine sur le souffle glacial de notre amie de voyage. Il ouvre la suite avec "Island In The Mist" tranchant l’orchestrale avec quelques riffs de guitares bien placés. Tout y est toujours aussi sombre et on se doute que Sarah ne risque pas de revenir vers la lumière ! J’apprécie l’introduction de "Little Men" qui ressort telle une musique d’un film fantastique. L’aspect féérique du prmeier opus est toujours très présent avec des sonorités de clochettes magiques et des violons grandioses. Le coté guitare / batterie fait ressortir un côté plus rock et léger. Le fameux "Dance With The Dragon" nous montre un sulfureux JP Leppäluoto (Northen Kings) qui retient notre belle Sarah prisonnière pour posséder une clé qu’elle garde précieusement. Mais il semble également intéressé par sa beauté et refuse de la laisser. Son timbre baryton en fait un dragon parfait et accompagne Heidi de façon très poétique !

"Aquarium" amène Sarah à rencontrer un autre personnage sous la voix de Charlotte Weissel (Delain), sombre sirène des profondeurs, dans un morceau moins leger qui n’augure rien de bon. La batterie donne le ton alternatif qui dérange et sur la fin l’orchestrale reprend le dessus. Sarah s’en est-elle sortie ? On termine ce puzzle avec "Rain" sur un côté médiéval. Elle y rencontre cette fois Manella Kraller (ex-Xandria) et prend un bateau pour tenter de quitter ces ténèbres qui rongent, pour un peu de paix. Notre belle Sarah voit-elle un peu de lumière en elle ? C’est ce que la voix du destin tentera de lui montrer pour lui donner une nouvelle chance et un autre avenir après toutes ces épreuves.

Encore une fois un album concept dans la suite des aventures de Dark Sarah qui se termine bien. De belles compositions où on s’immerge volontiers comme dans un livre, vivant chaque aventure comme si nous y étions. Entre symphonique et cinéma, j’y trouve en tout cas mon plaisir !


Fianna
Août 2018




"Behind The Black Veil"
Note : 18/20

Après un interminable crowdfunding en 3 parties qui inclut donc tout un tas de merchandising accompagnant ce premier opus concept, Dark Sarah nous dévoile enfin le contenu de "Behind The Black Veil", mélange entre metal et musique de film se voulant les tons d'une sorte de conte théâtral. Concrètement, l'histoire se base sur une jeune femme qui, naïve et jolie fleur devient, à cause du monde trop sombre "Dark Sarah", et de sa peur renaît alors sous un personnage moins sympathique. On s'attend donc à quelque chose de tout sauf joli fleur… Et c'est en effet ce qui ressort de cet album : Jouant entre des orchestrations très hollywoodiennes et la belle voix de Heidi, on retrouve un univers qu'on se plairait à lire comme une histoire du soir.

Le titre "Save Me" introduit Dark Sarah et son glissement imminent dans les ténèbres, son ultime soubresaut avant de sombrer complètement. Le morceau monte en puissance et en noirceur, petit à petit, et permet de découvrir les nouvelles facettes du personnage. On retrouve des têtes connues du monde du metal : Manuela Kraller (ex-Xandria) pour "Memories Fall", sympathique duo qui a d'ailleurs été réalisé en clip que je vous invite à consulter, ou encore la présence de Inga Scharf (Van Canto) sur "Evil Roots" et Van Canto également pour les choeurs de ce titre.

Chaque morceau est travaillé de façon à raconter l'évolution de la dite Dark Sarah dans ses tourments. Et aucun ne se ressemble vraiment, amenant une pierre à l'édifice de l'album avec originalité, puissance et efficacité, sans oublier la volupté et la douceur féminine de Heidi supportées par ces orchestrations omniprésentes sans être au dessus de tout. Alors là, on est pile dans ce style de metal à chant féminin aisément critiquable car très stéréotypé entre sympho, voix typée classique, univers féérique etc... Certes, cet album ne plaira sans doute pas à tous, mais il possède ses points forts et aura ses adeptes. "Violent Roses" est le plus représentatif à mon sens de ce côté théâtral que Dark Sarah tente de donner à cet album. On l'imagine presque se promener dans une scène de Walt Disney tout en chantant "I want to hurt you violently". On ressent vraiment le côté parlé des paroles, et il prend une tournure plus vivace que dans les autres morceaux ! Mais cela ne veut pas dire que le côté fiction n'est pas présent ailleurs, et il faut vraiment prendre "Behind The Black Veil" dans ce sens : écouter les paroles, apprécier l'histoire, ressentir l'intonation qui change à chaque fois et vivre avec Dark Sarah cette histoire comme si on pouvait la regarder devant soi.

Album sombre, magique, théâtral comme voulu, mais aussi metal quand même ! Voila ce que j'en ressors de cette écoute. Heidi nous dévoile un certain talent de composition intéressant et une réelle envie de se plonger dans ce projet, ce qui nous donne quelque chose de vivant et passionné qui ne peut que plaire aux fans du genre et peut-être à d'autres… Qui sait !


Fianna
Juillet 2015


Conclusion
Le site officiel : www.darksarah.com