Le groupe
Biographie :

DarkRise est formé par quatre musiciens de la région lausannoise (Suisse) en 1998. Après une année et demie de composition, d’apprentissage de la scène et de leurs instruments, le groupe décide d’enregistrer sa première démo. "Slaves Of Death" sort au mois de Mai de l’année 2000 et permet au groupe de décrocher une série de concerts durant lesquels il partage l’affiche avec Fleshcrawl et Yattering. 2003, DarRrise entre en studio pour enregistrer son premier album, "Massive Retaliation". Un pur album death metal. Pour des raisons encore inconnues, même pour le groupe, l’album ne sortira qu’une année plus tard chez Deadsun Records. En 2005, après avoir donné ses premiers concerts à l’étranger, le groupe enregistre son deuxième album durant l’été. "Unbeliever" sort chez DeadSun Records en Avril 2006 et, est directement suivi d’une tournée européenne en compagnie d’Impaled Nazarene. L’année 2008 est essentiellement consacrée à la préparation d’un troisième album. Avec cet album qui se nommera "Built", DarkRise veut franchir un nouveau palier et va tout mettre en œuvre pour sortir un CD de la meilleure qualité possible. "Built" sort en Septembre 2009 chez Great Dane Records. En 2010, DarkRise entame une collaboration fructueuse avec Vincent Devaud (The Best Of Underground - TBOU), un agent de booking qui est en contact avec de nombreux managers d’Europe et de salles de concert en Suisse. En 2011, sous l’égide de TBOU, DarkRise prend part à la tournée européenne "Those Whom The Gods Detest Tour", avec Dew-Scented, Melechesh et Nile. A peine revenu de tournée, le groupe commence à travailler sur un nouvel album et entre au Hertz Studio en Février 2012. De plus, Darkrise a collaboré pour cet album avec le batteur Kevin Talley (DAATH, Dying Fetus), ce qui permet au groupe d’atteindre une assise rythmique élevée. L’album "Realeyes" sortira en Janvier 2013 sur le label Great Dane Records et sera suivi par une tournée US "From Darkness Arose Immortality Tour" produit par MMR Productions. En 2015, DarkRise entre au Parlour Studio pour enregistrer son nouvel album avec Russ Russell (Napalm Death, Dimmu Borgir, Evile, etc…). "Fear, Hate & Corruption" sort en Mars 2016 chez Punishing Records. En 2018, le groupe retourne au Parlour Studio pour "Circles Of Failure" qui sort le 5 Avril 2019.

Discographie :

2000 : "Slaves Of Death" (Démo)
2003 : "Massive Retaliation"
2005 : "Unbeliever"
2009 : "Built"
2013 : "Realeyes"
2016 : "Fear, Hate & Corruption"
2019 : "Circles Of Failure"


Les chroniques


"Circles Of Failure"
Note : 16/20

Si vous ne connaissez de la Suisse que les chocolats, alors vous allez être surpris par DarkRise ! Créé en 1998, le groupe vient de sortir "Circles Of Failure", son sixième album. Côté line-up, on retrouve Wils (basse), le seul membre d’origine encore présent, mais aussi Axel Vuille (batterie), Nicolas Morard (guitare), Thibaud Ducros (chant) et Dario Hug (guitare) pour un brutal death martial et sans compromis. Si ce n’est pas leur coup d’essai, ce nouvel album va mettre tout le monde d’accord !

Et dès les premières secondes de "Liar, Liar", le groupe donne tout ce qu’il a. Une rythmique solide, acérée, rapide et technique. Le mix laisse chaque instrument à sa place, y compris les hurlements rageurs du frontman. Les parties leads se greffent parfaitement aux riffs, et le solo final nous emmène à la très thrashisée "Old Assholes". Si le morceau est très axé sur le groove et la violence pure, il s’apaisera grâce à quelques harmoniques avant de revenir à une partie plus imposante, comme pour enfoncer à nouveau le clou. "Next" s’axe sur une technicité et une rapidité d’exécution pour séduire, et c’est cette combinaison qui nous donne immédiatement envie de headbanguer en rythme. Le blast qui revient de temps à autres redynamise le titre.

Le groupe prend le temps d’introduire "Until Death" grâce à quelques riffs dissonants qui laissent à notre nuque un peu de répit avant de repartir de plus belle sur un riff énergique qui tire autant sur le thrash metal que sur le brutal death. Il relève presque du jeu de mots de dire que "Spartan" est martiale, et la double pédale ne fera qu’accentuer cette sensation de rouleau compresseur qui vous passe littéralement dessus. Sans changer leur recette, les Suisses enchaînent avec "Daily Zombies", qui reprend à la fois la la brutalité du death metal et le groove entraînant qui est plus que présent depuis le début, saupoudré de quelques passages lead saisissants.

Tirant un peu plus sur les harmoniques, "Papierkram" prend la suite des opérations, et c’est à nouveau par une batterie véloce que nous nous ferons piétiner, pendant que les autres musiciens développent une rythmique puissante. La tornade continue, et c’est surtout grâce à ce matraquage de cymbale que le son semble venir de partout à la fois. Une voix cybernétique vient nous introduire "Lobotomized", chevauchant un riff très efficace et qui va vous faire remuer la nuque en quelques instants. Quelques hurlements plus longs viennent diversifier le chant, et c’est malheureusement en un instant que cet excellent morceau passe. Dernier morceau, "Bullshit Theories" vient clore ce sixième opus qui confirme que la formation a de beaux jours devant elle grâce à des passages un peu plus mélodiques qu’à l’accoutumée.

DarkRise n’a jamais fait dans la dentelle et "Circles Of Failure" vient nous le confirmer. Bien que leur brutal death soit efficace au demeurant, les Suisses incorporent quelques accents thrash par ci par là, et le mélange prend ! Si vous n’avez pas peur des courbatures, je ne peux que vous conseiller de l’écouter.


Matthieu
Août 2019




"Fear, Hate & Corruption"
Note : 17/20

Malgré 18 ans d'existence, des albums ultra bons et des tournées prestigieuses avec Death D.T.A., Obscura, Nile ou encore Impaled Nazarene, DarkRise a du mal à percer. On espère que les choses vont s'améliorer pour nos amis suisses car ils le méritent. D'autant plus que leur nouvel et cinquième album "Fear, Hate & Corruption" que nous chroniquons présentement est une véritable tuerie. Un monstre de brutal / technical death metal qui envoie dans la sciure les groupes de death les plus côtés du moment comme Aborted ou Decapitated et toute la vague "core" insipide qui se bouffe toute seule la queue.

Ce cinquième album des Lausannois est sûrement le plus brutal et technique qu'ils aient livré à ce jour et indubitablement le plus fracassant et abouti de leur carrière. Dès les premières secondes de "Do Or Die", nous sommes scotchés, pour ne pas dire empalés, au mur par ce son prodigieux et parfait signé Russ Russel (Napalm Death), mettant en valeur tous les instruments et les faisant sonner de façon naturelle, et par cette violence inouïe mais maitrisée et savamment dosée que déploie DarkRise. Au passage, il nous faut saluer la grosse maîtrise d'Axel Vuille au jeu puissant (quels blasts beats monstrueux) et fin d'où l'on décèle quelques influences jazzy, et la virtuosité de WIls (quel son de basse). La performance vocale est tout aussi énorme. On a l'impression de se faire courser par une meute de chiens enragés !

DarkRise, au line-up complètement remanié (le guitariste et membre fondateur Nicolas Troyon ainsi que le chanteur Grégoire Duc, présents sur l'album, ne font plus partie du groupe) où seul subsiste du line-up originel le talentueux bassiste Wils a, on le répète, créé son Magnum Opus. Loin de n'être qu'une compilation de riffs jetés au hasard, les compos sont ultra construites, bien que complexes et évolutives, et forment des songs cohérentes où la puissance, la technique, la violence et la musicalité s'enlacent pour former d'intelligentes et racées armes de destructions auditives. Chaque composition renferme des trésors d'inventivité rythmiques, de trouvailles riffesques et de subtilités mélodiques insoupçonnables à première vue.

Il est très dur de faire ressortir un titre en particulier sur les dix que renferme "Fear, Hate & Corruption" car tous sont absolument efficaces, grandioses et inspirés. Mais on retiendra en particulier le premier morceau "Do Or Die", sidérant et à l'intro prenante (encore une fois, grande, grande musicalité chez Darkrise), "You'll Burn For This", magistral ou encore le destructeur "Just Before". On a beau avoir écouté cet album une quinzaine de fois avant de finalement avoir réussi à trouver les ressources nécessaires pour écrire cette chronique, on ne s'en lasse pas et on se retrouve toujours sur le cul à chaque écoute (et au bout de quinze fois, ça fait mal, bon sang !).

Point important : si DarkRise a la capacité de créer des structures encore plus complexes et folles que celles présentes sur cet album, il reste mesuré (c'est dire à quel point ils sont forts et doués ces petits Suisses) dans son exécution instrumentale. La course actuelle au "tout à fond", surenchère de brutalité et de vitesse, n'a pas lieu ici. DarkRise propose une brutalité contrôlée et recherchée comme le démontrent tous ces plans groovy et étudiés, originaux et surtout personnels. Ca fait du bien de voir de temps en temps des groupes n'oubliant pas l'aspect "chanson", c'est-à-dire un travail de composition où la cohésion et l'accroche sont l'intention de fond, à la manière d'un Benighted.

En conclusion, ce cinquième effort est la grosse baffe de ce début d'année 2016 en matière de death, une réussite de A à Z. Tous les amoureux de gros son qui tache se doivent de posséder cet album phénoménal. Chapeau bas messieurs.


Man Of Shadows
Mars 2016




"Realeyes"
Note : 16/20

Quatrième album des Suisses de DarkRise, et un quatrième album qui était attendu, car son prédécesseur "Built" avait laissé quelques bonnes tâches sur le sol et promettait d'avoir un successeur à la hauteur de son efficacité brutalistique. Après environ une quinzaine d'années au compteur, le groupe se devait de pondre un énormissime rejeton, l'album du respect, celui qui espérons-le fera sortir le groupe de l'anonymat underground parce que c'est un must, même s'il n'a pas encore tracé sa route, et marqué tous les esprits, on peut d'ores et déjà dire que ce "Realeyes" devrait être un gros pavé, non pas dans la marre mais dans la tronche avec chirurgie reconstructrice à la clé.

Pochette réalisée par Niklas Sundin, guitariste du groupe Dark Tranquillity pour ceux qui l'ignoraient encore, qui œuvre aussi dans les pochettes d'albums notamment de Dark Tranquillity, In Flames, Arch Enemy et j'en passe.... Production Hertz Studio puisque enregistré, mixé et masterisé par Wojtek et Slawek Wieslawscy, donc évidemment pas de surprise de ce côté-là, Darkrise a tout pensé pour que ce quatrième album s'approche de la perfection auditive : gros son et puis c'est tout. Perfection auditive, sans doute, mais petit détail qui a son importance, pas du côté du visuel ; Si la pochette est très sympa, et les photos des membres aussi d'ailleurs, il se peut que vous trouviez que la police d'écriture des paroles déjà qu'elle est blanche, vous semble un peu trop insipide. En effet un peu plus d'imagination et d'originalité sur cette police des paroles et des infos, ainsi que sur la back cover aurait été du meilleur effet, c'est un petit peu dommage... Mais n'allons pas non plus faire les fines bouches, rappelons-nous d'où nous venons, ça remettra les choses en place... Bref, DarkRise s'est offert dix titres de death brutal et calibrés autant pour le live que pour le studio, avec une grosse inspiration, parce qu'on en prend pour notre grade pendant quarante et une minutes, sans savoir pourquoi on est venu se faire rosser, mais en repartant courbaturé et tellement satisfait. "Realeyes" est un album relativement hétéroclite dans le sens où l'on a l'impression de retrouver des idées talentueuses mélangeant des similitudes composées de Nile, Suffocation, Decapitated (dans la manière très saccadée de jouer sur certains morceaux comme "I'm Here", rappelant pas mal l'album "Organic Hallucinosis" des Polonais. Mais les ambiances, ou plutôt atmosphères, sur ce titre sont tantôt groovy ; un groove que l'on ressent plusieurs fois sur certains titres de l'album ; et tantôt très thrashisées, notamment à 1'35, quelque chose qui nous rappelle les "Altered State", "Desperate cry" où l'ombre d'un vieux Sepultura surgit des abîmes).

C'est dans un trip assez inspiré par le tribal dans son sens le plus large du terme que les scènes de "Realeyes" vont se développer, avec une cinématique "auriculaire" en guise d'introduction. D'où certaines pensées à Nile ou encore Melechesh, mais rien d'influencé ou réellement inspiré, juste un parallèle qu'on se fait immédiatement, sans doute par manque d'imagination et de références. En tous les cas cette introduction portant le titre de l'album donne l'eau à la bouche, et finalement toutes les promesses qu'elle semblait nous faire, sont tenues par les neuf titres qui suivront. Parallèle avec Nile aussi qu'on se fera avec la génialissime "Foeticide", chanson la plus longue de l'album et donc la plus évolutive techniquement, avoisinant les sept minutes se suffisant à elle-même : introduction, très "orientée" (jeu de mots vulgaire), atmosphères sublimes, avec une montée en puissance exponentielle qui nous envoie à des milliers de kilomètres de la maison pour se faire tranquillement remettre les hémorroïdes en place.

On reste donc baladé entre death brutal, idées catchy ("God Perversion") et parfois un peu thrash / death ("Etre Ou Ne Paraître"), sur fond exotique, avec des vocaux vraiment travaillés qui puisent dans le death, dans le grind lorsqu'ils montent en aigus, et aussi dans le death moderne à la Aborted pour leur côté plus squeal, notamment sur "No Help In Hell". Musicalement bien personnel, avec des relents old school et aussi plusieurs fois quelques riffs relativement modernes qui ont semblé avoir moins d'impact, DarkRise joue du death metal. Un death metal brutal la plupart du temps, mais où les rythmiques tiennent en haleine grâce à leur aération et à ce côté catchy / groovy mis en avant au niveau de la basse sur "No Help In Hell" justement, ainsi que sur "End Of Talk" et aussi sans doute parce que la batterie session de Kevin Talley (Dying Fetus, Chimaira, Six Feet Under, Misery Index...) y est aussi pour quelque chose.

A n'en pas douter un seul instant, cet album c'est de la boucherie, un truc sauvage, intense, rudement bien construit et produit qui se doit d'être un album cité dans les meilleurs de l'année 2013, même si je m'avance un peu, on est proche de la vérité. Jusqu'au bout avec "Debt Of Blood" on s'aperçoit que le groupe arrive encore à nous surprendre, oscillant entre brutalité et mélodies sirupeuses, pour finir sur "Realize" aussi bien que l'album avait commencé, toujours sur un ton oriental / tribal, mais avec cette démonstration de brutalité intelligente.... In DarRrise we trust.


Arch Gros Barbare
Mars 2013




"Built"
Note : 17/20

"Built"… ou une machine de guerre made in DarkRise. Dans le "monde" restreint du bon death metal, les Suisses ont su se faire une place au soleil, cet album plus que réussi nous le prouve. Dans la veine des excellents Cannibal Corpse, nous en prenons plein les écoutilles, pour notre plus grand plaisir. Leads de guitares très techniques, batterie monstrueuse de précision et surpuissante, stupéfiante maîtrise de la voix, même ceux qui ne sont pas friands de ce style de metal ne pourraient que confirmer ce fait : toutes les compositions de "Built" sont superbement orchestrées. On sent qu’il y a du travail derrière tout ça, sans nul doute que les dix années d’expérience de ce quartet n’y sont pas pour rien. Au fil des titres, nous n’avons aucun moment de répit, DarkRise a misé sur le côté rouleau compresseur de bout à bout, de sorte qu’il me fut très difficile de faire un choix parmi ces 10 titres, mais en définitive ce sont "And Then ...To Kill Myself" et "One Race All Racist", qui m’ont le plus conquise, le premier avec ce rythme sombre, lourd et soutenu qui m’a tenue en haleine jusqu’à la fin du morceau, le second grâce à la variation des instruments, une mélodie ultra-efficace, et surtout une batterie qui m’a scotchée à mon siège. La production de cet album n’est pas en reste, le son est très bon, rien à dire donc quant au travail sur le mix. L’artwork est très réussi, l’image de la pochette me laisse perplexe à dire vrai, un immeuble avec des ailes perdu dans une sorte de champ qu’on croirait presque sorti d’un des chefs d’œuvre de Miyazaki ? J’aime quand on laisse deviner… Alors soit, mais ça a du style. Peut-être un bémol quant à la police utilisée pour "DarkRise" que je trouve pour ma part un peu clichée, limite sortie d’une BD pour ados mais tout ne peut être parfait n’est-ce pas ? C’est cela le propre d’une chronique. En attendant, DarkRise nous a fourni là du très bon travail, chapeau bas !


Malicia
Septembre 2009


Conclusion
Le site officiel : www.darkrise.ch