Darkend est un groupe italien de blackened death metal qui, semblant de rien, commence à se faire un nom. Nous avons ici à faire au quatrième album studio du groupe, et autant le dire tout de suite il y a des invités. Oui, nous avons des noms comme Attila Csihar, Niklas Kvarforth, Sakis Tolis et Labes C.N. Mais je refuse de me laisser enthousiasmer par la rubrique "people". De ce que j’avais pu entendre auparavant au travers de brèves écoutes, Darkend était un groupe qui se défendait très bien tout seul sans l’aide de noms célèbres.

L’album s’ouvre sur "Clavicula Salomonis" tout en choeurs mystiques et en piano. Le début est répétitif, et donne une impression de litanie infernale. Pourtant cela ne dure pas et presque aussitôt, nous sommes confrontés au vif du sujet avec l’arrivée de la batterie et des vocaux. Dès ce premier titre, on a une idée de la ligne artistique de Darkend sur cet album : ça sera à la fois cérémonial et pompeux, mais aussi brutal et incisif. Et moi pour le moment, je suis convaincue. Suit "Of the Defunct" s’ouvrant sur des bruits de pas, et de porte qui grince. Retour également des chants cérémoniaux qui s’apparentent à des cantiques religieux. Personnellement, mon esprit fertile et imaginatif (je me jette des fleurs oui !) a aussitôt eu l’image d’un de ces vieux films sur les sectes où, en ouvrant la porte, le héros est confronté à des rituels un peu bizarres. Mais une fois de plus, le mix entre le cérémonial et le côté plus violent du groupe fonctionne à la perfection. C’est une bien drôle de symphonie mais foutrement plaisante à écouter.

Poursuivons avec "A Precipice Towards Abyssal Caves". Ce morceau possède une réelle signature artistique et ne ressemble pas à ce que j’ai pu entendre depuis le début de l’album. Appréciable donc. Le titre suivant, "Il Velo Delle Ombre", nous confronte enfin à la langue italienne... et joue à fond sur le côté rituel et sectaire. Murmures et ambiance glauque sont au rendez-vous. Et une nouvelle fois, je vois ces vieux films dont je vous parlais plus haut. Avec "A Passage Through Abysmal Caverns", on arrive à un de mes coups de coeur de l’album. Tout dans ce titre est parfait. C’est à la fois malsain, brutal mais aussi mélodique et lancinant. Darkend frappe ici un coup de maître. Impression qui se confirme avec "Sealed In Black Moon And Saturn" qui en rajoute dans l’atmosphère pesante du titre précédent. L’intensité ne redescend pas, et Darkend insiste avec force. Je reste néanmoins un peu plus réservée sur l’apparition soudaine des vocaux clairs qui m’ont un peu sorti de mon expérience, mais après plusieurs écoutes je peux comprendre le choix artistique. Et nous en sommes déjà rendus au dernier titre, "Congressus Cum Daemone", qui assume totalement le côté pompeux mystique du groupe.

Au final, qu’en retenir ? Que Darkend n’avait effectivement pas besoin de grands noms pour fournir un album de qualité. Pour être totalement honnête, je n’ai pas vraiment remarqué l’apport des invités. Il faut vraiment tendre l’oreille et être attentif pour remarquer leurs différentes contributions. Non, Darkend ne doit vraiment sa réussite qu’à eux-mêmes. Cet album est un parfait mix entre religiosité décadente et metal. Et je suis entièrement convaincue. Résultat, me voilà encore plus exaspérée de les avoir ratés en live il y a de cela quelques mois.