Les températures commencent tout doucement à se casser la gueule, c’est le moment de se mettre un peu de sludge pour se réchauffer les oreilles. Et c’est le nouvel album de Dark castle qui va s’en charger, duo Américain formé entre autres du batteur actuel des dingues de Monarch.

Bon j’ai peut-être été un peu vite quand j’ai parlé de réchauffer l’atmosphère, parce que mine de rien tout ça est assez désespéré dans le genre. La miss qui officie au micro nous hurle tout ce qu’elle a dans le bide sur des riffs et ambiances assez space et changeants. Changement qui est d’ailleurs opéré par quelques interludes, petites respirations plus légères qui viennent apporter un peu d’air frais au milieu de ce concentré de souffre. L’album ne dure que 34 petites minutes mais cela lui suffit pour vous entraîner dans son délire, il faut juste prendre le temps de l’apprivoiser.

Tout ça a dû être confectionné avec amour au milieu d’un nuage de provenance quelque peu douteuse, la musique de Dark Castle pouvant parfois paraître décousué au premier abord. Mais il suffit de se laisser aller dans l’écoute de l’album pour se rendre compte que tout ça coule finalement de source, on se laisse glisser tout doucement dans leurs sonorités bizarres et dégueulasses et on en redemande à la fin de la galette. Parce que comme je le disais tout à l’heure 34 minutes quand on est bien immergé dans l’ambiance ça passe très vite.

Mais bon la courte durée d’un album a toujours été un bon prétexte pour se le remettre dans les esgourdes, et celui ne devrait pas déroger à la règle chez les amateurs du genre. Le son bien abrasif et rapeux des guitares aide bien à sa racler les tympans joyeusement, les hurlements de Stevie Floyd venant terminer le boulot par au dessus. Bref ce mélange désespoir / dissonances / côté psyché donne une mixture ma foi assez particulière mais très goûtue.

Ne vous laissez pas influencer par le fait que le batteur de Monarch soit présent dans le groupe, on est assez éloigné de la musique des tarés Français. Dark Castle est plus "accessible" (notez bien les guillemets), moins drone, moins dingue, et ne s’apparente pas autant à une torture et à un viol auditif que les albums de Monarch (que j’adore soit dit en passant). Le but ici n’est pas le même, ce groupe veut vous emmener avec lui dans sa petite cachette crasseuse pour vous montrer pourquoi il y a tant de boue qui coule de vos enceintes, là où Monarch vous aurait ruiné la tronche sous les larsens et les infra-basses.

Bref ce "Surrender To All Life Beyond Form" est un très intéressant cocktail qui mélange habilement des sonorités dérangeantes et malsaines avec un côté plus psyché et planant apporté entre autres par les interludes. Si vous aimez le doom et le sludge vous avez un très bon candidat ici, et mon petit doigt me dit que ça doit être une expérience assez sympa à tenter en live.