Le groupe
Biographie :

Dantallon est un groupe de black metal dépressif et death / doom metal mélodique espagnol formé en 2004 et actuellement composé de : Villa (batterie / Adonai, LowMist, ex-Mydgard, ex-Witchfyre, ex-Empty, ex-Iron Hunter), Brais (guitare / Adonai, LowMist, ex-Mydgard), Sanguinist (chant / Arkham), Andrés (guitare / ex-Witchfyre) et Fontán (basse / ex-Basiliades). Dantalion sort son premier album, "When The Ravens Fly Over Me", en Juin 2006 chez Det Germanske Folket, suivi de "Call Of The Broken Souls" en Novembre 2007, de "All Roads Lead To Death" en Octobre 2010 chez Xtreem Music, de "Return To Deep Lethargy" en Juillet 2012 chez Unexploded Records, de "Where Fear Is Born" en Octobre 2014 chez Sleaszy Rider Records, de "...And All Will Be Ashes" en Décembre 2016, de "The Seventh Wandering Soul" en Septembre 2018 chez The Way Of The Hermit, de "Time To Pass Away" en Juillet 2021 chez Darkwoods, et de "Fatum" en Septembre 2023 chez Non Serviam Records.

Discographie :

2006 : "When The Ravens Fly Over Me"
2007 : "Call Of The Broken Souls"
2010 : "All Roads Lead To Death"
2012 : "Return To Deep Lethargy"
2014 : "Where Fear Is Born"
2016 : "...And All Will Be Ashes"
2018 : "The Seventh Wandering Soul"
2021 : "Time To Pass Away"
2023 : "Fatum"


Les chroniques


"Fatum"
Note : 16/20

Avec "Time To Pass Away", Dantalion était revenu vers un black metal plus dur, plus violent et plus froid tout en gardant quelques accents plus dépressifs. Une voie qu'il poursuit avec "Fatum" qui revient nous malmener le cœur et les tympans avec une musique tout aussi glaciale, désespérée et teigneuse !

"Great Funeral Of Dawn" nous fait comprendre très vite que l'ambiance ne sera pas à la fête, les riffs sont froids et les mélodies qui parsèment ce premier morceau sentent la mélancolie et le désespoir à plein nez. C'est son visage le plus dépressif que le groupe nous expose sur ces premières minutes, même quand les blasts n'effacent pas cette plongée désespérée et on retrouve en partie les sonorités suicidal que Dantalion nous faisait entendre sur ses précédents albums. Le tout est évidemment plus nerveux ici puisque les blasts justement se font entendre plus d'une fois sur ce premier morceau, le côté black metal est donc toujours aussi présent que sur "Time To Pass Away". Ce démarrage d'album annonce en quelque sorte une synthèse des différentes sonorités utilisées par le groupe depuis ses débuts, ce que "Abyss Eating Serpent" va confirmer tout de suite avec là encore un bon mélange de mélodies très DSBM et un côté plus cru et plus violent. On retrouve donc la patte du précédent album mais avec un mélange peut-être encore plus équilibré cette fois, les deux visages se renvoyant la balle en permanence avec une intensité en termes de violence peut-être un peu plus marquée cette fois. Le groupe a annoncé vouloir montrer avec cet album qu'il faisait du black metal et qu'il était de retour, c'est bien ce que l'on entend à l'écoute de "Fatum". Une sorte de manifeste de black metal froid, violent et totalement désespéré. Si vous cherchiez quelque chose d'outrageusement original, vous en serez pour vos frais, mais pour ce qui est d'un black metal franc du collier, dépressif et honnête, là vous aurez ce que vous êtes venus chercher.

Comme dit plus haut, la violence se fait plus présente sur ce nouvel album, les blasts se font une plus grande place et "Fatum" est globalement plus intense que son grand frère. Pour le reste, vous allez y retrouver le même type d'ambiances et Dantalion confirme que c'est dans ce mélange de brutalité désabusée qu'il est le plus doué. Ces huit nouveaux morceaux n'inventent certes rien mais sont très efficaces dans le genre, les mélodies vous saisissent à la gorge, les blasts sont suffisamment présents que le rythme soit soutenu et Sanguinist balance tout ce qu'il a sans ménager ses cordes vocales. La production accompagne d'ailleurs cette évolution avec un son plus sec et plus froid qui sied plutôt bien à cette orientation plus crue et plus directe. "Hades Visions" est un des rares moments pendant lesquels le groupe lève le pied, mais c'est pour mieux rendre l'ambiance plus pesante encore via quelques accords plus froids et plus dissonants. Le chant de Sanguinist se rapproche d'ailleurs de la folie sur ce titre plus lourd et plus noir, même si là encore les blasts finissent par se refaire une petite place en fin de morceau. L'autre moment qui permet de respirer se trouve sur l'instrumental "Mortuary Song" qui fait office de calme avant la tempête "Sounds Of Bells And Open Scissors" qui clôt l'album et balance les blasts sans le moindre préavis.

Dantalion poursuit donc dans la voie tracée par "Time To Pass Away" mais en amenant une violence plus marquée pour un black metal toujours aussi désespéré mais plus intense. On reconnaît la patte du groupe et si l'ensemble n'invente rien, l'authenticité de la bête lui permet d'être très efficace et de frapper là où ça fait mal.


Murderworks
Octobre 2023




"Time To Pass Away"
Note : 16/20

Les Espagnols de Dantalion sont du genre prolifiques puisque "Time To Pass Away" est déjà leur huitième album depuis 2006, ce qui est d'autant plus impressionnant quand on sait que leur personnalité musicale a tendance à bouger. Très ancré dans un black à tendances dépressives sur les premiers albums, le groupe s'est ensuite dirigé vers quelque chose de plus doom sur ses derniers méfaits. Et "Time To Pass Away" qui nous occupe aujourd'hui nous prend une fois de plus par surprise !

Les deux minutes de "The Call" posent une ambiance inquiétante et malsaine en guise d'introduction et si le groupe a encore changé de visage, on comprend de suite qu'il n'est pas devenu plus lumineux pour autant. Ce premier court morceau se montre déjà terriblement sombre, oppressant et glauque au possible. C'est "The Relentless Shadows" qui démarre vraiment l'album et on se rend compte que Dantalion est revenu vers le black metal et pas qu'un peu ! Cette fois, ce n'est pas dans une veine dépressive mais bien avec un black metal assez teigneux et énergique même si les mélodies sont toujours très sombres et que le chant de Sanguinist (que l'on n'avait plus entendu chez Dantalion depuis "Return To Deep Lethargy") est encore plus possédé. Ces sonorités black dépressif restent tout de même présentes en filigrane à travers ces mélodies justement assez poignantes et désespérées mais les riffs sont eux bien plus froids et malsains et la violence de l'ensemble est plus relevée que sur les précédents albums, même les premiers. En tout cas, le groupe est diablement inspiré cette fois et ces riffs suintent le désespoir, la rage et l'envie de tout brûler. Même si le tout est joué en trémolo tout ce qu'il y a de plus classique, Dantalion arrive à nous frapper avec ses mélodies et ses ambiances qui semblent bien plus authentiques et sincères ici que chez d'autres représentants de la scène. J'y sens un désespoir et une colère proches des groupes de black metal d'Europe de l'Est qui sont très doués pour développer des ambiances de ce genre (je me permets de vous conseiller d'aller jeter une oreille sur Lutomysl par exemple).

Tout en empruntant les éléments du black metal le plus classique, "Time To Pass Away" arrive à lui donner un visage personnel et Dantalion évoque un paysage de ruines tout au long de ces quarante minutes. Il y a quelque chose dans l'équilibre de la violence et du désespoir qui donne à ce nouvel album un impact émotionnel plus grand que ses prédécesseurs. Dantalion semble avoir réussi à épurer son propos et à le rendre plus direct, à faire en sorte qu'il frappe en plein cœur sans fioritures, sans détour. C'est le désespoir brut qui vous saute à la gorge ici, débarrassé de ses oripeaux et montré dans sa forme la plus pure. Par conséquent, la musique du groupe n'a jamais été aussi directe, aussi efficace, aussi poignante et peut-être même aussi sincère. On sent le groupe se mettre à nu et particulièrement Sanguinist qui crache tout ce qu'il a et qui ne fait clairement pas semblant. Tout respire l'authenticité par ici et si certains groupes de la scène aiment prendre la pose, Dantalion n'en fait pas partie. En tout cas, ceux qui avaient apprécié la précédente orientation du groupe risquent d'être surpris puisque "Time To Pass Away" prend un virage à 180 degrés. Retour à un black metal plus dur qui délaisse totalement les sonorités doom entendues sur les deux précédents albums. Ce n'est pas non plus un retour au black dépressif des débuts, bref Dantalion a adopté un autre moyen d'expression empruntant en partie à ses deux précédentes orientations et y ajoute autre chose, une rage qu'on ne lui connaissait pas et un désespoir plus frappant.

Un nouvel album surprenant par son revirement vers un black metal nerveux, froid et désespéré loin des sonorités doom que le groupe nous faisait entendre sur ses derniers albums et tout aussi loin des premiers albums plus orientés black dépressif. "Time To Pass Away" ouvre un nouveau chapitre pour Dantalion qui se montre ici plus authentique et plus rageur que jamais.


Murderworks
Octobre 2021




"All Roads Lead To Death"
Note : 09/20

Dès son nom, l'album annonce bien la couleur, du black, du black et encore du black ! Une cloche d'église résonne en guise d'intro, des pas de chevaux et des cris de corbeaux, difficile de faire plus lugubre. On retrouve d'ailleurs tous ces éléments dans la pochette de l'album. Dantalion enchaîne malheureusement les clichés musicaux et symboliques. Cet album parle de la mort, on l'aura compris que ce soit par le biais de la pochette ou encore des titres, tels que "Only Ashes Remain" ou "My Last Breath". Passé outre ce défaut (en même temps fallait pas que s'attendre à des chansons prônant la paix dans le monde), on saura apprécier la qualité musicale des compositions, avec une variété instrumentale et surtout vocale intéressante. La monotonie se fait toutefois ressentir au fil des pistes, aussi longues les unes que les autres (8 minutes en moyenne) et sans grande différenciation. Loin d'innover dans le genre, le groupe reste fidèle aux codes du black metal, aussi bien musicalement que visuellement, et nous délivre un son teinté de haine et de désespoir. Blast, voix criarde, les chansons s'étalant sur la longueur comme c'est le cas ici sont habituellement réservées au black dépressif, doom. Or, pour ce black / death, cette longueur s'avère particulièrement agaçante, le groupe semble ne pas savoir dans quelle direction aller, alternant les passages rapides et brutaux puis des solos plus lancinants, sans pour autant que l'on parvienne à se plonger dans l'univers souhaité. C'est avec une certaine déception que je termine cet album, les aprioris qui m'ont envahie au premier regard de la pochette ayant été confirmés par cette incertitude musicale d'une durée de 8 pistes seulement, mais déjà trop longue à mon goût.


Fannie
Novembre 2010


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/dantalion.metalband