Le groupe
Biographie :

Daksinroy est un groupe de death / thrash metal allemand formé en 1994 et actuellement composé de : Uli Strodel (batteri), Uli Birk (guitare), Michael Halisch "DJ" (chant), Konstantin Zeller "Tini" (guitare) et Sebastian Klonk (basse). Daksinroy sort son premier album, "Desouled", en 1998, suivi de "Demons Of My Inside" huit ans plus tard chez Musicaz Records. Le troisième album, "Dystopia", sort en Juillet 2008 chez Blacksnake Records. "Tournament Of Destruction" arrive cinq ans plus tard, toujours chez Blacksnake Records.

Discographie :

1998 : "Desouled"
2006 : "Demons Of My Inside"
2008 : "Dystopia"
2013 : "Tournament Of Destruction"


La chronique


Depuis 1994 que l'entité Daksinroy existe, les Allemands n'ont jamais vraiment pu faire passer leur thrash / death au-delà de leurs propres frontières. Il est à supposer que seuls les amateurs underground sont tombés sur les trois premiers albums du groupe. Et peut-être que ce quatrième album "Tournament Of Destruction" ne dérogera pas à la règle et n'arrivera pas à faire surgir le nom de Daksinroy du chapeau magique de M Loyal du grand cirque de la scène metal. Avec un neuf titres de trente quatre minutes, enregistré au BSR Studio et mixé et masterisé par Andy Classen au Stage one Studio, rien à dire sur la prod', c'est propre pour qui ne s'encombre pas des détails de professionnel. La grosse caisse n'empiète pas sur les reste des percussions tandis que les cymbales sont plus difficilement perceptibles. L'ensemble conserve un aspect très sourd, ce qui offre au thrash / death cette opportunité de rester underground dans l'attitude et qui met une basse relativement en avant de manière cohérente avec ce rendu étouffant.

Daksinroy joue du thrash / death... en fait en surface c'est relativement chiant parce que les morceaux n'ont pas cet attrait que peuvent avoir les groupes mainstream, ces riffs plus vendeurs, qui agrippent l'oreille tout de suite, en bluffant l'auditeur et lui faisant croire que la soupe commerciale qu'on leur sert est vraiment divine. Non, Daksinroy se cache derrière cette couche nauséabonde du riff assez stérile, en se camouflant tranquillement sur des titres plus ou moins dans le même esprit tout au long de l'album. Mais si l'on s'intéresse de plus près à la musique de Daksinroy, on arrive finalement à écarter les branchages qui nous empêchaient de voir le véritable visage du groupe, ces feuilles mortes qui nous cachaient une musique plus profonde et plus sombre qu'elle n'y paraissait. En effet au-delà de l'effet illusoirement insipide que peuvent avoir les morceaux, il résulte d'une écoute approfondie que la voix de Michael Dj Halisch, bien que ne cherchant pas à aller dans des longueurs de souffle trépidante, possède un grain assez massif où sans effet sophistiqué on se plaît à apprécier ce timbre assez morbide où le doublage de vocaux lui a donné un peu plus de couleurs démoniaques.

C'est dans les accélérations plus brutales comme sur "Riot" que Daksinroy arrive à scintiller un peu. Mais aussi dans quelques mid-tempos, parce que lorsqu'ils dégagent cette malfaisance agrémentée de véritables ambiances death metal sur ce titre en particulier, les Allemands ont presque un relent du premier Bolt Thrower. Relent qui se sent encore plus sur le titre suivant "Who Knows", tout en gardant cette connotation death / thrash underground. Et comme les titres sont plutôt courts pour la plupart, la jauge du "plein le cul" arrive à trouver un équilibre finalement dont sa stabilité est totalement due à la curiosité de l'auditeur et à sa volonté de décortiquer plus profondément la musique de Daksinroy. Car dans 90% des cas, bon nombre d'oreilles passeront à côté de ces détails et relégueront en bas de tableau de quatrième album de Daksinroy. Sans doute que ceci pèsera dans la balance de la renommée.

"Tournament Of Destruction" n'a pas beaucoup d'atouts et le peu qu'il possède est dissimulé derrière des murs de fadeur. Il faut aller jusqu'à "Demons" placé en huitième position pour qu' un riff de départ soit apprécié immédiatement sans détour. C'est un album de death / thrash classique, très noir tout de même qui se cache ici. Il y a de très bonnes harmonies de guitares, très lugubres, comme celles au trois quarts de "Demons", vraiment succulentes, qui rappellent la scène anglaise des vieux Benediction aussi, mais ce n'est sans doute pas assez redondant pour que l'album lui-même défraye la chronique. Et pourtant la fin avec "Dictatorshit" aurait tendance à montrer que Daksinroy a les capacités de faire de son death / thrash, un death qui pourrait sinon tâcher, salir un peu.


Vince
Mars 2014


Conclusion
Note : 12/20

Le site officiel : www.daksinroy.de