Le groupe
Biographie :

Crystal Viper est un groupe de heavy metal polonais formé en 2003 et actuellement composé de : Marta Gabriel (chant), Andy Wave (guitare), Blazej Grygiel (basse / Hellectricity, Joy Machine, Setheist, ex-Hekatomba, ex-Exlibris), Eric Juris (guitare) et Ced (batterie / Cloven Altar, Lector, Mortyr, Palantír, Runelord, Blazon Stone, Breitenhold, ex-Rocka Rollas, ex-The Storyteller, ex-Anger Burning, ex-Återfall). Crystal Viper sort son premier album, "The Curse Of Crystal Viper", en Février 2007 chez Karthago Records, suivi de "Metal Nation" en Février 2009, de "Legends" en Octobre 2010 chez le label allemand AFM Records, de "Crimen Excepta" en Avril 2012, de "Possession" en Décembre 2013, de "Queen Of The Witches" en Février 2017, de "Tales Of Fire And Ice" en Novembre 2019, et de "The Cult" en Février 2021 chez Listenable Records.

Discographie :

2007 : "The Curse Of Crystal Viper"
2009 : "Metal Nation"
2010 : "Defenders Of The Magic Circle" (Live)
2010 : "Legends"
2012 : "Crimen Excepta"
2013 : "Possession"
2017 : "Queen Of The Witches"
2019 : "Tales Of Fire And Ice"
2021 : "The Cult"


Les chroniques


"The Cult"
Note : 15/20

J’ai eu la chance de faire la chronique de l’album précédent de la formation polonaise. "Tales Of Fire And Ice" m’avait bien plu, sans pour autant me surprendre. J’avais fait comme principal constat que Crystal Viper gagnerait à trouver sa propre identité, pour sortir du lot des multiples groupes de heavy / thrash déjà présents. Quand est-il donc un an plus tard avec ce tout nouveau "The Cult" ?

Disons tout d’abord que pour ce qui est d’une identité plus précise, on repassera plus tard. En effet, cet album porte plusieurs influences heavy traditionnel et power metal qui rappellent beaucoup Iron Maiden en particulier. Les puristes sauront immédiatement identifier les riffs faisant référence à la bande à Dickinson. Exit les influences thrash pour un son résolument plus axé vers le metal traditionnel pur. Le contraire serait surprenant puisque Marta Gabriel, frontwoman du groupe, mentionne que c’est exactement ce qu’ils voulaient accomplir sur "The Cult", un retour aux sources du groupe, au metal de la vieille école qu’ils chérissent avec passion.

En parlant de Mme Gabriel, c'est également un retour pour elle à la guitare, en plus de son rôle au chant. Elle tire somme toute très bien son épingle du jeu. Son style est plutôt simpliste, mais efficace. Ajoutez à cela une production axée sur sa voix et les guitares et on peut dire mission accomplie. D’ailleurs, malgré que nous avons affaire ici à du metal traditionnel, la production, quant à elle, n’a rien de vieillot. On a plutôt affaire ici à une balance de son moderne et dynamique. "Flaring Madness", l’un des morceaux les plus rapides et power metal de l’album, est aussi un parfait exemple pour bien cerner la production de cet album. La basse est bien présente et le son est riche et profond. J’irai même jusqu’à dire qu’il ajoute une petite touche épique à l’ensemble. Lorsque le groupe par contre se laisse aller à des envolées un peu plus technique comme l’interlude instrumentale sur "Asenath Waite", on en redemande. Crystal Viper sait sortir de la ligne droite du metal traditionnel et comme je l’avais déjà mentionné, gagnerait à exploiter ce filon.

Crystal Viper devrait pouvoir facilement s’inscrire dans la lignée des meilleures formations à chanteuse puissante, tout comme Burning Witches et Unleash The Archers. Que la compétition et l’offre soient aussi riches, cela ne peut qu’être bénéfique pour nous les auditeurs.


Mathieu
Février 2021




"Tales Of Fire And Ice"
Note : 15/20

Les formations metal "à chanteuse" sont légion de nos jours, et souvent sont associées au metal symphonique. Pourtant, de nombreux groupes prônent plutôt une approche plus agressive, proche metal traditionnel, comme les excellents Benedictum, Unleash The Archers ou autres White Skull and Burning Witches pour ne nommer que ceux-ci. Il faut ajouter à cette prestigieuse liste les Polonais de Crystal Viper.

Proposant un power metal somme toute classique, Marta Gabriel et ses confrères présentent ici leur septième album complet depuis leur formation en 2003. Refrains accrocheurs et vitesse sans relâchement sont au rendez-vous, le tout saupoudré d’une légère touche de thrash rendant le tout plus agressif que la moyenne, Crystal Viper voyage au sein de "Tales Of Fire And Ice" les deux mains sur le volant, sachant exactement où il désire vraiment transporter ses auditeurs. En effet, sans proposer une réelle révolution du genre, le groupe ne se présente pas comme néophyte pour autant. Il y a dans le son et les compositions de Crystal Viper un réel sentiment de respect pour le style et pour ses amateurs. L’on peut d’ailleurs tirer de ce fait qu’un seul constat : si le but premier du groupe est de se donner à fond pour sa musique, et que le résultat final est exactement ce qu’il désirait, il est facile d’excuser le léger manque d’originalité.

Cependant, on ne peut pas vraiment passer sous le silence que Crystal Viper ne prenne pas vraiment de risques avec ce nouvel album. Les pièces se suivent et se ressemblent avec comme résultat que l’on conclut l’écoute de cet album avec peu de morceaux qui nous collent à la peau. Le produit fini étant plutôt similaire à moult autres albums du genre, il est difficile d’en faire ressortir des moments précis, de purs passages sublimes. Le parfait exemple pour appuyer ce constat serait la power ballad "Neverending Fire", qui pourrait avoir appartenu au catalogue de nombreuses autres formations du même genre. Ce constat oblige le questionnement suivant : et si cet album ne rejoignait que ses admirateurs purs et durs ? Avec une offre metal de plus en plus vaste, il faut savoir se démarquer, sans pour autant dénaturer son propre son.

Malgré le talent indéniable de Crystal Viper, je crois humblement que le groupe gagnerait à se trouver une véritable identité unique. Car musicalement, il n’y a vraiment rien à reprocher à Crystal Viper. C’est plutôt le côté linéaire et interchangeable de leur musique qui demeure à travailler, sans que ce soit pour autant négatif. L’avenir ne peut qu’être brillant pour le groupe.


Mathieu
Février 2020




"Queen Of The Witches"
Note : 18/20

Crystal Viper nous revient avec son sixième album. Nouvel album après quatre ans de silence. On découvre également un nouveau bassiste : Blaze J. Grygiel. Le tout de nouveau écrit entièrement par Marta (chant / guitare / piano).

Et le ton est donné avec "The Witch Is Back" débutant sur un long cri aigu, écho d’une sorcière ("witch" pour les non-anglophones). Single sorti pour la présentation de l’album, son efficacité nous prend aux tripes. Un sympathique solo comme dans toute formation classique d’un bon morceau de heavy vient ajouter sa pierre à la composition d’une entrée en matière parfaite. "When The Sun Goes Down" nous offre un mid-tempo très groovy, tranchant avec la dextérité heavy générale, ce qui ne l'empêche pas d'être un morceau appréciable, juste plus posé. Et dans sa continuité, "Trapped Behind", la petite ballade, nous laisse entendre un autre côté de la sorcière aux douces notes d’un piano mélancolique. J’aime beaucoup le timbre de Marta sur ce morceau ! L’intro de "Burn My Fire Burn" m’a fait replonger dans des riffs d'Iron Maiden, et la batterie sur ce morceau très présente donne un petit côté thrash dans une certaine mesure. On se rassure, on retrouve vite la touche heavy !

En bref, chaque morceau a son lot de surprises et de particularités qui font de "Queen Of The Witches" un album riche qui mérite d’être écouté avec attention. Les titres sont accrocheurs et la dynamique générale fait qu’on ne s’ennuie pas. Le fil rouge heavy qui est la patte de Crystal Viper ne tombe pas dans la redondance, ce qui peut arriver lorsque les groupes commencent à avoir un certain nombre d’albums. Les tempos, les riffs, les constructions musicales, tout change au bout d’un moment, ce qui accroche l’oreille tout le long de cet album.


Fianna
Août 2018




"Possession"
Note : 13,7/20

Soit j'ai raté dix rames de train, soit on nous a occulté les sorties des albums de Crystal Viper. Un peu plus de dix ans que ce groupe polonais existe, voici qu'arrive un cinquième album "Possession", et c'est la première fois que ce nom apparaît dans mon environnement musical... En même temps on pourrait en déduire que si Crystal Viper n'a pas traversé trop de frontières et n'a pas été vraiment sur-médiatisé, c'est peut-être aussi qu'ils ne cassent pas trois pattes à un connard... Mais au fond cette réflexion voudrait laisser supposer que parce qu'on est médiatisé on est talentueux , ce qui est totalement faux, nous le savons tous, encore plus dans le monde du metal... Car combien de groupes underground sont morts avant d'avoir réussi à atteindre la lumière et combien de groupes brillent de mille feux derrière leur sur-exposition médiatique dopée à coups de grosses productions, de martelage de l'information, mettant en second plan leur médiocrité musicale...

Bref, dans tout cela, on se demande toujours si Crystal Viper fait partie de l'une ou de l'autre des catégories, peut-être même des deux, voire d'aucune... Une chose est certaine Décembre 2013 a vu l'arrivée du nouvel album de ce groupe de heavy metal à l'ancienne, mené par une chanteuse Marta Gabriel qui non contente d'avoir une signature vocale se paye le luxe de jouer également de la guitare et de composer, faut pas gâcher par ces temps de disette... Et de prime abord, on pourrait en déduire... bla bla bla… symphonique... Mais pas du tout, mais alors "padutou" qu'on se le "smise" ! Non bien au contraire, Crystal Viper sait écrire du putain de heavy metal agrémenté de leads guitares mélodiques de solos traditionnels mais carrément excitants. En cherchant plus avant il ne faut pas s'en étonner car la dame qui a composé l'intégralité de cet album est connue pour avoir déjà rejoint sur scène des groupes tels que Vader, Manilla Road... bref, elle est connue et elle connait du monde...

Et l'album de Crystal Viper qui se base sur un concept album d'une jeune fille qui pourrait rappeler la petite Alison de Annihilator, même si la pochette donne l'effet d'un mauvais conte de Disney ou du dernier Barbie au pays des cauchemars (on peut mettre en avant le fait qu'elle ait été réalisée par Michal Oracz auteur connu de RPG, la beauté est dans l'oeil de celui qui regarde...), ben mes enfants c'est franchement quarante cinq minutes plutôt bien employées sur ces dix chansons. Alors qu'on soit bien d'accord, le heavy metal de Crystal Viper est old school à en sentir l'hospice mais c'est bien branlé même si parfois il manque sévèrement d'indépendance. De l'indépendance pourquoi ? Eh bien parce que même les rythmiques traditionnelles et pourtant ô combien efficaces des titres sont relativement entrainantes, elles transpirent vraiment le fantôme de ses ainés.

"Voices In My Head" semble tirée d'un album de Mercyful Fate ou de King Diamond, avec des guitares qui jonglent dans le théâtral morbide en ayant moins de consistance que le grand maître danois, mais avec une dynamique Sabatonienne bizarrement. "Julia Is Possessed" qui nous balance son solo de champion élevé au banania conserve encore ce côté épique de Sabaton. "Fight Evil With Evil" rappelle les sombres années de Messiah Marcolin dans Candlemass. "Mark Of The Horned One" Sabastonne encore plus que les autres dans un heavy de cavalerie, mais malgré tout cela, la voix de la maîtresse de maison ne faillit jamais au cours des chansons. Qu'elle se perche sur la plus haute branche de l'arbre ou qu'elle dure comme c'est pas permis, elle maîtrise comme une reine, et ça c'est une plus-value pour l'album. En arrivant sur "Why Can't You Listen ?", Crystal Viper revisite Dio, revisite les old Manowar, Blackmore's Night et Black Sabbath en seulement six minutes cinquante deux... Tout ça pour dire que Crystal Viper n'a pas vraiment de personnalité propre parce que le groupe fait son petit marché du heavy metal dans la plupart des grands noms du style, tout en conservant un volonté de rester dans le tradi old school à la batterie réglo, où caisse claire ne vient pas se mettre en transe de blastingage intempestif, où grosse caisse ne se fait pas trigger comme une sauvageonne, et où les guitares ont gardé la moumoutte des années 70, celle qu'on mettait sur le volant et sur les sièges de la 4L ou de la Renault 12 pour choper de la rebelle... C'est de la générosité en mélodie que nous livre tout de même Crystal Viper, un heavy metal qui doit largement plus s'apprécier sur scène que sur CD, grâce à cet esprit Sabastonien relativement redondant sur la plupart des morceaux.

Avec une pléiade d'invités de prestige sur l'album comme Harry Conklin pour ne citer que lui, ou encore une légion de fans venus pousser la gueulante sur un titre pour le rendre plus épique encore, avec une production signée Bart Gabriel (Sacred Steel, Sabaton....) qui n'est autre que le mari de la belle (faut pas gâcher on vous a dit...), Crystal Viper signe un album frais, pimpant et ma foi plutôt sympatoche à écouter qui se termine en ultime hommage au heavy metal des années-lumière en reprenant un titre du groupe américain Riot : "Thundersteel" datant de 1988, sans doute leur meilleur album. Maintenant est-ce que ça veut dire que ça donne envie de l'acheter pour l'écouter trente millions de fois, c'est encore une autre affaire... à vous de juger.


Arch Gros Barbare
Juin 2012




"Crimen Excepta"
Note : 15/20

"Comme on se retrouve" est sûrement la phrase qui résume la pensée qui m’a traversé l’esprit pendant quelques secondes. Car, Crystal Viper a sorti fin Avril "Crimen Excepta", avec une pochette tout simplement excellente et très typée old school. Il y a deux ans le groupe avait sorti l’album "Legends" qui m’avait laissé sur ma faim tout de même, du moins, je me rappelle toujours de ce début d’album lent, très lent à décoller, en espérant de ne pas vivre le même scénario. C’est avec une légère peur au ventre que je commence la galette, et là ce fut une réelle surprise, et surtout très agréable, car "Witch’s Mark" et "It’s Your Omen" nous régalent. Un mélange de sons avec des influences notables, mais pas seulement, ça transpire sévère avec la double pédale, et donne vraiment un gros coup de pêche à ces morceaux. Un début d’album tonitruant, et surtout, une surprise avec l’ajout de l’orgue dans "It’s Your Omen", ce qui donne vraiment une profondeur au refrain. Le petit bout de femme qui sert accessoirement de chanteuse, nous surprendra plus d’une fois avec des poussées vocales transcendantes, le titre éponyme "Crimen Excepta" résume vraiment à lui tout seul l’album… des riffs puissants, carrés, passages assez occultes, harmonies, breaks, solos. Bref, un vrai plaisir pour les oreilles ! Mais, tout au long de l’album, on se demande même si le groupe ne monte pas en puissance, et on peut sentir d’ailleurs plus de maturité, ce qui n’est pas forcément déplaisant ! "Hope Is Gone, Here’s New Law" et "Fire Be My Gates" clôturent cet album par une ambiance de plus en plus malsaine, tout en gardant ce côté heavy metal traditionnel comme nous l’aimons. Le mixage est parfait pour l’ambiance que le groupe voulait restituer, et on sent un certain charme s’en dégager, vouloir faire quelque chose de nouveau, tout en faisant des clins d’œil aux influences. Le groupe est même généreux, car deux titres bonus sont disponibles sur le CD !


Motörbunny
Juin 2012




"Legends"
Note : 12/20

Les Polonais de Crystal Viper sont de retour avec un nouvel album "Legends" rempli d’espoir, bien que le dernier album ("Metal Nation") m’ait laissé un peu sur ma faim, j’attaque ce "Legends" avec un grand plaisir. Mais ce plaisir fut de courte durée, après "The Ghost Ship" on se dit que c’est mou du genou, qu’il manque quelque chose pour que cela soit un peu plus agressif. Bien que les mélodies soient jolies, travaillées, ça manque indéniablement de punch pour faire grimper Mémé au lustre. Et ne parlons pas de "Sydonia Bork", totalement soporifique, mais parfait pour prouver les prouesses au chant de Marta. J’attaque les titres suivants avec un peu de réticence, et là, première claque, elle fut longue à venir, mais à force de tendre la joue, faut s’y attendre. "Goddess Of Death" est un titre pas mal joyeux dans sa globalité, et enfin, ENFIN de l’agressivité dans cette rythmique, qui se confirmera aussi avec "Night Of The Sin", pour notre plus grand bonheur. Eh bien dites-moi, cette seconde partie du disque est nettement meilleure, "Secret Of The Black Water" puissante à souhait, qui ravira les cages à miel de tout le monde. "A Man Of Stone" et "Black Leviathan" sont quant à eux de très bons titres qui pré-concluent cet album sur une note positive. Conclusion avec "TV War" un cover d'Accept bien agréable, assez fidèle à l’originale tout en l’adaptant à leur style. Malheureusement, j’ai un sentiment de déception avec la première moitié du disque peu concluante, avec une production qui paraît trop lisse et fade (ce qui donne un ensemble peu brutal) qui sera d’ailleurs corrigée dans la seconde partie du disque qui, elle, est plus rentre-dedans. Armé jusqu’aux dents, Crystal Viper devra redoubler d’efforts sur scène pour montrer un second visage plus conforme aux titres de la première partie du disque.


Motörbunny
Octobre 2010


Conclusion
Le site officiel : www.crystalviper.com