Le groupe
Biographie :

Crobot est un groupe de hard rock américain originaire de Pottsville et Pennsylvanie, et composé Brandon Yeagley (chant / harmonica), Chris Bishop (guitare / chant), Dan Ryan (batterie) et Tim Peugh (basse). Après un EP sorti au printemps 2014, le groupe signe chez Nuclear Blast pour la sortie de son premier album, "Something Supernatural", en Octobre 2014. Deux ans plus tard, "Welcome To Fat City" sort en Septembre 2016. Le quatrième album, "Motherbrain", sort en Août 2019 chez Mascot Records. "Feel This" sort en Juin 2022.

Discographie :

2014 : "Crobot"
2014 : "Something Supernatural"
2016 : "Welcome To Fat City"
2019 : "Motherbrain"
2022 : "Feel This"


Les chroniques


"Feel This"
Note : 18/20

Pour Crobot, le rock’n’roll se joue à la fois de façon très groove et relativement dirty. En fait, Crobot rappelle que le rock’n’roll c’est de la musique de bonhomme à la pilosité bien voyante suant dans des salles sombres chaudement humides. Le rock’n’roll, c’est ça : de la proximité, une puanteur commune et des types qui foutent leurs doigts sur des cordes pour réveiller tout le quartier. Et ça tombe bien : Crobot est de retour avec un nouvel album !

Il a pour petit nom "Feel This", va bien te faire sentir son côté rock’n’roll et débute en trombe par l’électrique "Electrified", entend bien électrifier ta chaîne hi-fi, ou ton MP3 ou ton walkman ou ton tourne-disque ou tout ce que tu veux. Bon d’accord, elle était facile celle-ci, mais "Feel This" est un sacré bon album de rock’n’roll. Et pour dire, ça fait dandiner le cul, la tête et les veuchs sans aucune difficulté. ("Dizzy" !) Trois ans après "Motherbrain", les ricains de Crobot sont de retour avec douze nouveaux titres toujours le cul entre hard, rock'n’roll et quelque part stoner ou desert ! Porté par les singles "Set You Free", "Better Times" et "Golden", ce quatrième long-format de Crobot, toujours aux airs et parfums de revival rock’n’roll, est un nouveau pot dans lequel on fait une vieille confiture. Certes, c’est là une métaphore clairement influencée par ma popote pommes-poires sur le feu actuellement, mais qui a le mérite de résumer parfaitement ce nouveau méfait de Crobot. "Feel This", c’est 43min54 de rock à l’ancienne quelque part entre hard’n’blues et hard tout court. Oui, comme Rival Sons diront certains. Et même si Crobot n’est pas un “vrai” rescapé des années 70, le quatuor s’est pourtant bien arrêté à l’âge d’or de cet époque avec un héritage clair de Led Zep, Black Sabbath et compagnie entre autres ("Into The Fire", "Never Break Me", "Holy Ghost"). D’ailleurs, comme pour en rajouter une couche, au milieu de l’amas de riffs bien remuants, Crobot y pose de l’harmonica.

Bref, son artwork nous avait prévenu : "Feel This" est une bonne grosse ice-cream servie bien saignante et surtout bien chaude. Et, je peux te dire que cette glace est aussi velue que chevelue et toujours prête à dégainer des Gibson pour envoyer des riffs qui feront remuer ta maman. Second bref de la conclusion : ça dépote quand tu prépares de la compote.


Rm.RCZ
Octobre 2022




"Motherbrain"
Note : 18/20

"Blood full of chaos, mouth full of mud. Bullets gaining rust that I left in my gut". Bon ok, j’avais prévu une analyse totalement débile avec des références ratées à Robocop et au cerveau de ta maman, mais ce texte scandé par Brandon Yeagley dans les premières secondes de "Burn" m’a pris de cours. Merde.

Et le riff qui en suivi ne changea pas la donne. Ni le "Head like a storm, crawling like a worm. Through thoughts of madness to watch it fall hard" d’après remarque. Alors que retenir de ma prévisibilité potache face à cet album ? L’arroseur arrosé ? Ou plutôt le jaillisseur jaillissé ! Sur ce pléonasme, concentrons-nous sur ce "Motherbrain", cet alliage de rock, de stoner et de heavy sorti en Août sur lequel je ne me penche que maintenant. Et bien tort, j’ai eu ! Fichtre que les onze titres de "Motherbrain" sont rafraîchissants. Même si "Keep Me Down" avait depuis longtemps envahi mes recommandations et playlists Youteub, "Alpha Dawg", "Destroyer" ou "The Hive" en valent tout autant le détour. Tout en puissant et en potards poussés à fond, Crobot livre ici un quatrième opus électrique et entraînant qui n’a ni froid aux yeux ni aux doigts a priori ! Pour le reste, gageons qu’il fait grandement plaisir de pouvoir distinguer aisément toutes les nuances jalonnant chaque instrument. Alors que, paradoxalement, les ensembles de notes joués restent assez simples ("Blackout", "Stoning The Devil", "Gasoline").

Mais le rock ne se mesure pas à la taille des partitions ou des quéquettes, le rock c’est avant tout du feeling. Et pâtissier ou pas, le Crobot confirme que, le feeling il l’a bien à ses côtés. Dirty, groove, rock’n’roll... Bref, le rock n’est pas qu’une question d’alcool ou d’accordages, c’est aussi une histoire de robots et de cerveaux de ta maman.


Rm.RCZ
Janvier 2020




"Welcome To Fat City"
Note : 14/20

Une fois n'est pas coutume, je délaisse un temps les pavés progressifs et autres bizarreries avant-gardistes constituant la majorité de ma discographie actuelle pour me pencher sur le cas Crobot.

Troisième album du quartet américain signé chez le géant Nuclear Blast, "Welcome To Fat City" navigue entre un hard rock 70's très proche de Led Zeppelin et un big rock typiquement ricain comme peuvent le faire Danko Jones, Airbourne ou encore Tremonti, sans que l'un ou l'autre style ne prenne véritablement le dessus. L'ensemble est très équilibré, les compos groovent comme il faut, le guitariste Chris Bishop s'éclate entre gros riffs gras et soli gavés de fuzz, et les compos arrivent à garder la même intensité du début à la fin de l'album.

Mais celui qui sort vraiment son épingle du jeu est bien Brandon Yeagley, le vocaliste de la formation, qui donne toute la cohérence à l'album. Ce qui aurait pu n'être qu'un cover band sans personnalité gagne ses galons grâce aux vocalises du bougre, qui, non content de se démener sans temps morts, conserve un peu de souffle pour agrémenter les chorus d'harmonica tout ce qu'il y a de plus redneck.

Malheureusement, n'est pas Jimmy Page ou Robert Plant qui veut et en dépit de qualités présentes, Crobot n'égale pas ses prédécesseurs. Sans être mauvaises, aucune des mélodies ne va marquer ou se démarquer. On a donc du mal à ressortir un titre parmi les autres et les 40 minutes passent sans que l'on se soit véritablement laissé embarquer dans l'univers du groupe.

Un bon hommage au classic rock néanmoins, qui fera passer de très bons moments en festival une bière à la main mais qui ne vient pas là laisser une trace indélébile dans l'Histoire du rock. On croise donc les doigts pour que le prochain album nous offre quelques hymnes à scander en choeur.


Ben
Juin 2017




"Something Supernatural"
Note : 13/20

Parmi les modes musicales actuelles, le "revival classic rock" est certainement l’une des plus intéressantes. Tous ces jeunes musiciens ayant grandi dans les 80’s / 90’s au son des 33 tours de Led Zep, Black Sabbath, The Who ou Blue Cheer de leurs vieux ont très vite voulu retrouver ces sensations old school et authentiques mais en y mettant toute la puissance, la technique et le savoir-faire actuels. Quelques très bons groupes ont vu le jour : Witchcraft, Blood Ceremony, The Devil’s Blood, The Answer, Airbourne ou encore Rival Sons, des formations au son ancré dans le psyché / hard / blues à papy tout en gardant un œil vers l’avenir. Certaines personnes disent que ce courant commence s’essouffler et tourner un peu en rond. Ce ne pas tout à fait faux, car il faut bien avouer qu’il est ardu de rester frais et original en ayant comme influences des groupes nés il y quarante ou cinquante ans et ayant, pour ainsi dire, inventé la musique moderne. Et puis, toute cette mouvance psyché-rétro-occulte à une vague odeur d’opportunisme déguisé.

Mais arrêtons là le hors-sujet. Nouveau combo américain œuvrant dans ce style, Crobot est la nouvelle signature du géant Nuclear Blast qui a eu le regard perçant (ou le portefeuille léger, au choix). Formé en 2011 par Brandon Yeagley (chant / harmonica) et Chris Bishop (guitare) puis rejoints par les frangins Figueroa (Jake à la basse et Paul aux fûts), Crobot nous offre son premier album après un EP en 2014, prélude à cette présente galette. Fortement influencé par Wolfmother (notamment dans le chant) et Queens Of The Stone Age, le quartet nous balance 11 titres de rock / hard aux accents stoner et parfois même un brin funky (le deuxième morceau "Nowhere To Hide" est très réussi). Des titres courts, concis et groovy.

Le chant de Brandon Yeagley a parfois des intonations à la Chris Cornell. Il y a aussi du Alice In Chains dans le riffing de certains titres ("Fly On The Wall"), mais un AIC enjoué (blasphème !). Quelques belles parties de guitares parsèment l’album. Compromis entre old et new school, la musique est dotée d’une production impeccable, ronde et carrée, véhicule un son puissant (sacré son de batterie), peut-être un peu trop propret. C’est un peu le seul reproche que l’on peut faire à cet album, l’interprétation est juste, carrée, et la musique honnête et sympa, mais n’offre rien d’exceptionnel pour les amateurs de classic rock les plus pointus. Car oui, pas de quoi sauter au plafond, ça s’écoute bien et c’est sans prétention, mais nous attendons plus de prises de risque. L’approche reste trop sage et scolaire, et si le groupe a du potentiel, il ne demande qu’à exploser. En espérant que Crobot se redéfinisse substantiellement sur ses prochaines réalisations afin de s’extirper d’un genre somme toute très codifié et d’apporter un peu de nouveauté et de fraîcheur dans ce style qui perd déjà de la vitesse.


Man Of Shadows
Novembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.crobotband.com