Le groupe
Biographie :

Crematory est un groupe allemand de death metal / gothic metal / metal industriel formé à Westhofen en 1991. Ils ont commencé leur carrière en tant que groupe de death / doom metal et ont vite évolué vers un style gothique tout en gardant certains éléments doom-death spécifiques. Le groupe connaît ses premiers succès au milieu des années 90, en tournant avec My Dying Bride, Tiamat and Atrocity. Comme ces derniers, le groupe jouait du death metal au départ, puis a évolué vers un style de gothic doom death metal plus atmosphérique. À partir de l'album "Act Seven" (1999), ils se sont progressivement orientés vers une style plus électroniques / ambiant / indus, une touche qui au fur et à mesure prit de plus en plus de place dans leur musique. Le groupe s'est brièvement séparé en 2001, puis s'est reformé en 2003. Après que l'album "Revolution", qui fut l'un de leurs plus grands succès commerciaux grâce la promotion de leur label Nuclear Blast et trois singles, ainsi qu'un album live accompagnant cet album et sa tournée. Les albums suivants signés chez Massacre Records, ont depuis réduit l'influence de la musique électronique et renouent avec davantage l'esthétique du groupe dans les années 90. Après l'album "Infinity", paru en Février 2010, le groupe célèbre son vingtième anniversaire avec la sortie d'une compilation incluant un DVD contenant leurs vidéoclips et autres bonus. Suite à l'album "Antiserum" sorti en 2014 chez SPV / Steamhammer, Crematory accueille deux nouveaux guitaristes et c'est au tour de "Monument" de sortir en 2016. "Oblivion" sort deux ans plus tard, en Avril 2018. Après l'arrivée d'un nouveau guitariste / chanteur, Crematory sort "Unbroken" en Mars 2020 chez Napalm Records. "Inglorious Darkness" sort en Mai 2022, après l'arrivée d'un nouveau bassiste en 2021.

Discographie :

1993 : "Transmigration"
1994 : "...Just Dreaming"
1995 : "Illusions"
1996 : "Crematory"
1997 : "Awake"
1999 : "Act Seven"
1999 : "Early Years" (Compilation)
2000 : "Believe"
2004 : "Revolution"
2006 : "Klagebilder"
2008 : "Pray"
2010 : "Infinity"
2010 : "Black Pearls" (Compilation)
2014 : "Antiserum"
2016 : "Monument"
2018 : "Oblivion"
2020 : "Unbroken"
2022 : "Inglorious Darkness"


Les chroniques


"Inglorious Darkness"
Note : 18/20

Crematory continue sa route avec "Inglorious Darkness", son seizième album. Figure majeure du gothic metal allemand, le groupe démarre en 1991 et se fait petit à petit une réputation dans la scène underground. Composé en 2022 de Felix Stass (chant, Stass), Markus Jüllich (batterie), Katrin Jüllich (claviers / samples), Rolf Munkes (guitare, Empire, Razorback, ex-Majesty) et Patrick Schmid (basse, ex-Apophis), le groupe annonce retourner aux racines de son style.

La lancinante "Inglorious Darkness" débute l’album en proposant des tonalités aériennes froides et lentes. La voix saturée si reconnaissable du vocaliste est complétée par son chant clair parfaitement maîtrisé, et les riffs simples mais accrocheurs se montrent très entraînants tout comme sur "Break Down The Walls" et sa mélancolie intense qui dévoile quelques parties plus énergiques. Les leads lancinants sont mêlés à cette base motivante qui continue avec "Trümmerwelten", un morceau dans la langue de Goethe qui ne laisse aucun doute sur les racines indus du groupe. Encore une fois très accrocheur, le morceau propose des touches plus mélodieuses créant un contraste entre les deux aspects de sa musique qui va perdurer sur l’énergique "Rest In Peace", une composition beaucoup plus rapide. On sent que l’efficacité brute est la caractéristique principale de ce morceau et de ses riffs énergiques qui savent laisser place à des refrains très fédérateurs, avant que la mystérieuse "The Sound Of My Life" ne vienne placer ses tonalités mystérieuses et répétitives.

La basse hypnotique sert parfaitement les éléments dansants et accrocheurs, qui laisseront leur place à "Tränen Der Zeit" et ses accents majestueux. On retrouve également quelques accents heavy metal sur les leads, mais le morceau sait placer une noirceur imposante dans ses riffs, puis "Until We Meet Again" nous dévoile une rythmique imposante et pesante. Le titre nous exposera à ce contraste entre les refrains lourds et les couplets plus théâtraux, alors que "Zur Hölle" nous renverra aux bases de l’indus avec des sonorités brutes et agressives. Les tonalités dansantes et accessibles refont surface avec "Not For The Innocent", un titre plus contrasté qui sait placer des claviers très doux comme des hurlements abrasifs sous un groove évident et des influences death metal. Les influences indus refont surface avec "Das Ende" et ses claviers modernes, créant ce mur d’agressivité naturelle avant que "Forsaken" ne vienne refermer l’album avec ce mélange entre la base lancinante et les touches plus joyeuses tout en conservant le contraste groovy et sonorités froides.

Le nom de Crematory n’a plus à être présenté tant il est connu. Avec "Inglorious Darkness", le groupe nous prouve que malgré le départ d’un membre, il sait s’adapter, quitte à proposer des parties vocales différentes qui collent toujours à ce contraste imposant.


Matthieu
Juin 2022




"Unbroken"
Note : 18/20

J’ai eu l’honneur en 2016 d’écrire la chronique de "Monument", album du groupe sorti cette annnée-là. Ce qui m’avait marqué, entre autres, avec la musique de Crematory, c’est qu’elle me rappelait une autre formation qui me manque énormément, à savoir Eternal Tears Of Sorrow. Cette dernière évolue certes dans le death / black mélodique là où Crematory, quant à lui, se rallie plutôt à une certaine forme de metal gothique à très haute teneur en fibres death. N’empêche, comme je le mentionnais jadis, puisque l’attente semble "éternelle" pour ETOS (on me pardonnera le mauvais jeu de mots), Crematory demeure la meilleure réponse à cette carence.

Voici donc "Unbroken", deux ans seulement après "Oblivion" qui connut lui aussi son lot d’éloges. La force de Crematory réside dans sa capacité à combiner les éléments hyper mélodiques du gothic metal avec une approche plus agressive, surtout au niveau du chant, principalement axé sur les  growls. "Unbroken" incorpore beaucoup plus de chant clair que ses prédécesseurs, mais jamais avons-nous le sentiment que Crematory rejoint le lot de ces formations qui délaissent le chant agressif au nom d’une certaine "popularité". J’ai d’ailleurs soulevé ce point avec le groupe lors d’une entrevue publiée sur notre site, et ce que me mentionnait Markus était que le groupe essayait toujours de trouver la meilleure recette qui sied le mieux aux pièces, et que certaines d’entre elles ne pourraient exister sans le chant agressif et vice-versa. "The Kingdom" en est l’exemple parfait, là où le chant clair prédomine et les parties plus agressives viennent appuyer le tout. Et lorsque le groupe allie les deux dans un pur amalgame parfaitement balancé, cela donne l’épique refrain de "Inside My Heart" et honnêtement, comme diraient mes cousins anglos, "ça le fait" !

"Unbroken" se veut résolument plus industriel que ce à quoi Crematory nous a habitués par le passé. Questionné également à ce sujet, Markus me mentionnait que malgré qu’ils se doutaient un peu de la personnalité d’une pièce dans sa version brute, ils laissaient surtout évoluer celle-ci vers sa propre destinée. Ainsi, le fait que l’approche soit plus industrielle sur "Unbroken" n’est le résultat que de l’expression même de l’inspiration du moment et non pas d’un choix pur et simple. Je dis industrielle, certes, mais n’allez pas croire que la production s’en voit compressée et sans dynamisme. Disons plutôt que l’expérience plus "electro" nous vient des claviers et des arrangements, cependant dans l’ensemble, nous avons bien affaire ici à du metal de la meilleure qualité possible, avec une tonalité au niveau des guitares fort efficace.

J’accorde une importance toute particulière à la variété au sein d’un album, et "Unbroken" ne déçoit pas à cet égard. L’originalité ne réside pas toujours dans la capacité à renouveler un genre, mais également dans l’aptitude à trouver l’équilibre entre le respect de sa propre identité et la prise de risques. Crematory parvient à faire évoluer sa musique sans renier ses influences et cela est tout à leur honneur. L’on s’installe sur la plus haute marche du podium de sa discipline quand on respecte soi-même.


Mathieu
Mai 2020




"Oblivion"
Note : 17/20

Actif depuis le début des années 90, Crematory propose régulièrement de nouvelles productions qui viennent consolider son univers musical metal-goth-indus. Alors que le groupe vient de sortir en Janvier un coffret réunissant les 5 premiers albums, nos confrères allemands démontrent avec brio leur évolution artistique avec "Oblivion", quatorzième album de l'illustre formation, sorti au mois d'Avril. La pochette et son blason doré très travaillé, noble, est à l'image de la musique : brillante, grandiose, mature et maîtrisée.

Après une intro à la Symphony X, orchestrale à souhait, le groupe préserve ce climat grandiloquent pendant le morceau suivant en y ajoutant une rythmique bien binaire, marque de fabrique de leur congénères de chez Rammstein. "Salvation" et son refrain qu'on n'oublie pas, précède à "Ghost Of The Part", plus aérien et nuancé, qui rappelle Therion par son approche structurelle. Le contraste entre la voix gutturale et les nappes de synthé éthérées reste bien efficace, les touches de piano discrètes consolident le côté mélancolique de ce titre vraiment bien foutu. "Until The Dawn", plus élancé que son prédécesseur, redonne de la dynamique grâce à un bon gros riff délicieusement pataud qui conclue sur un refrain mélodique, porté par des sons qui rappellent les meilleures ballades de Dream Theater. "Revenge is Mine" possède, quant à lui, un petit côté Soilwork bienvenu. "Wrong Side", et son intro "modern électro", est sans doute le titre le plus goth de l'album. "Stay With Me" est une super ballade qui sonne comme de la pop suédoise. "For All Of Us" se différencie de la composition précédente, par sa puissance et son feeling.

Un cran de plus est franchi dans l'énergie et le groove avec "Immortal", proche du Manson de la période "Mechanical Animals", hormis pour le refrain qui sonne electro pop et le pont piano / voix. "Oblivion", le titre éponyme, plus lourd, contrasté est plutôt surprenant dans sa construction. "Cemetery Stillness" entretient la cadence plus élancée entreprise depuis "Stay With Me", et participe à prendre conscience que de nombreux titres de l'album peuvent faire l'objet d'un single potentiel tant il est difficile de les démarquer d''un point de vue qualitatif. L'avant-dernier morceau, "Blessed", est tout autant efficace que le reste de l'album. malgré le fait qu'il soit structuré selon la bonne vieille recette "couplet puissant, refrain planant", déjà bien utilisée au sein de ce full length. Les questions / réponses de chant, lyriques à souhait, introduisent un solo mélodique très efficace. "Demon Inside", le titre choisi pour clôturer l'album, est le plus dark et oppressant de l'album.

A l'instar de Moonspell, Tiamat ou Therion, qui avaient tous débuté dans le metal en proposant une musique death radicale et sans compromis, Crematory a rapidement évolué pour créer un metal nuancé, au sein duquel les synthétiseurs ont la part belle. "Oblivion" est un album varié, entraînant et très produit. Dans la continuité de "Monument", "Antiserum" et "Infinity", Crematory évolue en rendant son metal plus accessible, sans forcément en faire une musique aseptisée. "Oblivion" nous propose un voyage stimulant pendant presque une heure, grâce à 13 titres qui contiennent chacun des caractéristiques particulières, pour un rendu global cohérent et attractif. Du grand Crematory qui ne décevra pas les fans, et qui plaira aux non-initiés.


Trrha’l
Mai 2018




"Monument"
Note : 17/20

Treizième album pour ce groupe actif depuis 1991, sans compter tous les EPs, lives, etc. Nous avons donc affaire ici à un groupe plus que prolifique. Toujours en attente du prochain Eternal Tears Of Sorrow, ce monument est pour moi ce qui se rapproche le plus dudit groupe finlandais. Par contre, n’allez pas croire que j’inclus dans le même créneau les deux groupes. En effet, malgré certaines ressemblances, Crematory fait beaucoup plus dans l’industriel que ETOS. Ce "Monument" partage d’ailleurs, au-delà de ses influences clairement gothiques, des ressemblances avec les mythiques Rammstein, sans non plus les émuler à outrance. C’est donc dire que malgré les influences, Crematory demeure à lui seul un groupe unique dans son style.

Vocalement, le tout est partagé entre Felix Stass et Tosse Basler (qui remplace Matthias Hechler, qui était présent au sein du groupe depuis 17 ans), l’un pour les parties "growls"et l’autre, guitariste de surcroît, pour les parties claires. Au niveau de la production, Kristian Bonifier (avec l’aide de Markus Jüllich) a fait un travail colossal. Impliqué d’ailleurs dans la composition de l’album, ce combo production / composition a sans doute permis au groupe de s’assurer d’être sur la même longueur d’onde pour la création de "Monument". Le son sied parfaitement au style du groupe. Tout le côté mystérieux et mélancolique à la fois est totalement respecté. L’ensemble est dynamique, moderne et pesant à souhait. Les guitares sont bien en avant plan, sans pour autant écraser les claviers, plus qu’importants pour l’atmosphère requise en metal gothique.

Des pièces qui ressortent le plus du lot et qui témoignent parfaitement de ce que représente Crematory en 2016, je dirais qu’une seule écoute de l’excellente "Nothing" vous convaincra. Claviers énigmatiques, guitares acérées, voix claire ultra mélodieuse, cette chanson est l’amalgame exemplaire pour donner l’heure juste sur le style du groupe. S’ensuit "Before I Die", autre morceau de prédilection pour décrire le metal de Crematory. Cette fois-ci, les échanges entre les passages vocaux agressifs et les envolées mélodiques claires sont à l’image de ce que tout amateur de ce style est en droit d’attendre. D’ailleurs, cette chanson saura également rappeler aux plus nostalgiques les meilleures années de la fin de carrière de Sentenced.

Si vous êtes de ceux qui se demandent où en est la scène metal gothique ces dernières années, sautez à pieds joints sur ce "Monument"… La réponse n’en sera qu’un peu plus claire !


Mathieu
Mai 2016




"Antiserum"
Note : 14/20

Ce 24 février 2014, l’Europe découvre dans ses bacs "Antiserum", le douzième album de Crematory. Ce jour-là, comme bon nombre de fans, l’heure est venue pour moi de prêter attention à cette nouvelle livraison.

Le doute n’est plus permis ; désormais, que cela nous plaise ou non, l’aspect electro fait bel et bien partie intégrante de la musique des Allemands. On ne le répétera jamais suffisamment, l’évolution fait partie intégrante de la vie, d’un groupe entre autres. Et il sera toujours évident que chaque changement fera ses joies et ses déceptions. Si je ne parlerais pas de "déception" quant à ce fait, loin de moi l’idée, il me semble que Crematory se devra d’apprendre avec le temps comment incorporer ces relativement nouvelles influences, qui effacent un peu la personnalité du groupe au profit d’un rappel d’autres bien connus. Un "Inside Your Eyes", par exemple, fera probablement apparaître Deathstars dans un coin de votre mémoire, tandis que "If You Believe", ou encore "Virus", ne manquera pas de vous rappeler un certain autre groupe allemand, inutile de nommer, je suppose. Si Crematory risque de basculer dans la catégorie des clones sans intérêt ? Sans vouloir pousser le bouchon jusque là, j’ai le déplaisir de dire que la réalité n’est pourtant pas si éloignée.

Parce que la formule utilisée par les Allemands, c’est-à-dire des morceaux catchy (aidés de temps en temps par quelques lignes portées par un chant clair de qualité), des rythmiques groovy et saccadées ; l’alliage entre la puissance (l’aspect death metal) et l’accroche (l’aspect industriel).

Des bons moments, il y en a. Je pense surtout à l’avant-dernier titre "Welcome", et le puissant "Kommt Näher". Le reste du disque n’est pas déplaisant. Pour ceux que l’union citée ci-dessus enthousiasme, "Antiserum" conviendra. Pour les autres, l’omniprésence électronique, répétitive sur la longueur, fatiguera de peut-être à certainement, selon les goûts.

Sans être un mauvais album, "Antiserum" me laisse sur ma faim, sans doute parce que la nouvelle tournure de Crematory me paraît bien trop téléphonée, trop ancrée dans un carcan déjà connu, reconnu, et usé jusqu’à la corde. Si les Allemands tiennent à continuer dans cette voie, ce dont je n’ai pas le moindre doute, ils n’ont plus qu’à trouver de quoi rappeler leur identité, afin d’éviter de finir par se fondre totalement dans un moule.


Gloomy
Mars 2014




"Black Pearls"
Note : 16/20

Date de formation du groupe 1991, date de leur premier best of : 2010. Soit près de 20 ans d’expérience. Crematory se décide enfin à sortir un best of après douze albums, et pas n’importe quel best of, un double album qui se nomme : "Black Pearls" et qui retrace les meilleurs tubes du groupe. Bon il est vrai je ne dis pas tout à fait juste un premier best of a vu le jour en 1999 : "Early Years", également un double CD qui pioche un peu parmi les six albums précédents et le deuxième disque c’est les mêmes titres versions live. Mais autant vous dire que ce double best of que je tiens actuellement dans mes mains qui est composé de 32 titres vaut largement plus le coup. Alors que l’album" Infinity", le dernier en date sorti début 2010 rencontre autant de succès que leur précédent album "Pray", Crematory en remet une couche pour notre plus grand plaisir. J’ai tenté de décortiquer l’album au mieux. Ce qui est sûr c’est que le best of reprend au minimum deux titres des douze albums et pas n’importe lesquels, en effet si on regarde la composition des deux CDs, des titres nous sautent aux yeux comme "Infinity" (qui ouvre les festivités), "Pray", "Tick Tack""When Darkness Falls", "Revolution"… ces titres plus ou moins proches de nous, font partie du Crematory "moderne", à partir de l’album "Revolution", je le dis, c’est à partir de cet album que j’apprécie vraiment énormément le groupe. Mais sans laisser de côté les autres albums, le groupe nous compose le best of avec aussi : "Tears Of Time", "Temple Of Love", "Caroline", "Ist Es Wahr", "Fly", "The Fallen"… Quoi qu’il en soit on retrouve le meilleur de Crematory !

Quant à la mise en forme de l’album, les titres sont vraiment aléatoires, comme mentionné plus haut, 2 titres minimum de chaque album et les morceaux sont repartis dans chacun des CDs. Le partage est équitable. J’ai cherché un quelconque ordre mais rien de bien concluant, finalement les deux CDs composés chacun de 16 titres variés sont à égalité. Je garde quand même une petite préférence pour le premier CD parce que je retrouve vraiment mes petits préférés : "Infinity", "Sense Of Time", "Pray", "Tears Of Time", "Ist Es Wahr", "Tick Tack", "The Fallen" et la magnifique ballade "Perils Of The Wind" de l’album "Believe". C’est vraiment un super best of, plaisant à écouter qui permet une vraie redécouverte de Crematory, de pouvoir toujours autant apprécier les meilleurs titres des albums récents mais aussi de se souvenir des anciens, ou tout simplement de les découvrir pour ceux qui ont écouté le groupe au milieu de leur longue carrière ou au contraire qui l’ont laissé en cours de route. Une façon de voir aussi que Crematory reste fidèle à sa musique.

J’ai quand même pensé à tout, pour les petits débutants qui ne connaîtraient pas encore le groupe, en plus de leur dire qu’ils passent à côté de quelque chose je rajoute que Crematory c’est toujours du death gothique avec un brin d’electro dû aux claviers et une musique qu’eux seuls savent faire, des ballades à vous couper le souffle, un chant guttu tenu par le chanteur et un chant clair offert par le guitariste qui soit dit en passant à une voix plus que sublime d’une grande sensibilité. Ça tombe bien, pour les novices ce best of est fait pour vous ! De quoi découvrir tout ce dont est capable le groupe allemand. Plus de sélection à faire, Crematory le fait pour vous et si honteusement vous ne possédez aucun album du groupe dans votre discothèque, voilà un double CD qui devrait vous contenter. Et pour les fans du groupe comme moi, de quoi revivre la passion Crematory.

Tracklist :
CD 1 : 01. "Infinity", 02. "Fly" , 03. "Tears Of Time", 04. "Höllenbrand" , 05. "Eyes Of Suffering", 06. "Left The Ground" , 07. "Sense Of Time", 08. "Greed", 09. "Shadows Of Mine", 10. "Pray", 11. "Ist Es Wahr", 12. "Temple Of Love" , 13. "Tick Tack", 14. "The Fallen ", 15. "Kein Liebeslied", 16. "Perils Of The Wind".
CD 2 : 01. "When Darkness Falls", 02. "Deformity ", 03. "Kaltes Feuer", 04. "For Love" , 05. "I Never Die", 06. "In My Hands", 07. "Open Your Eyes", 08. "Caroline", 09. "Ewigkeit", 10. "Black Celebration", 11. "The Holy One", 12. "Endless", 13. "Revolution", 14. "My Way", 15. "Hoffnungen", 16. "Away".


Liz
Janvier 2011




"Infinity"
Note moyenne : 15,5/20

Vous aimez Crematory ? Alors il n’y a pas de raison que vous n’aimez pas le nouveau "Infinity". Beaucoup plus death et moins sombre que le précédent, il nous emmène sur des terres, certes connues, mais c’est toujours un plaisir d’y retourner. Toujours cette double voix guttue et claire qui s’accorde à merveille et fait rêver. Beaucoup d’émotion dans cet album. Ils poursuivent très clairement la même route que l’opus précédent : "Pray", qui est un véritable succès. Difficile de parler de Crematory car finalement il n’y a pas vraiment grand-chose à en dire, il est tout bonnement génial et je risque de manquer de superlatifs pour le décrire. Mais autant faire partager cette découverte qui ne doit pas laisser abandon et mérite vraiment d’être connu et apprécié.

Une première chanson : "Infinity". Titre éponyme qui fait déjà parler du groupe et donne le ton de l’opus, de plus il nous rappelle le magnifique morceau intitulé : "Pray" dans le précédent album du même nom. On appréciera la voix du chanteur mais aussi celle du guitariste qui s’impose petit à petit au fur et à mesure des albums. Par ailleurs elle est présente dans toutes les titres, c’est sans doute un atout majeur pour le groupe sans pour autant mettre de côté Gerhard Felix Stass, chanteur de Crematory depuis le début. Ils ont su trouver l’harmonie parfaite des deux voix. Le deuxième titre est un morceau que j’aime énormément personnellement. Le refrain est très plaisant avec l’alternance de la voix gutturale et la voix aigue. De plus cette chanson est très entraînante avec son petit côté electro dû au clavier. Un passage qui apporte un style très agréable à la chanson avec en fond la voix du guitariste et un petit solo de gratte.

On découvre également dans cet opus une reprise de Depeche Mode : "Black Celebration", j’ai écouté l’originale et je préfère largement celle de Crematory, bien qu’elle ne change pas énormément, je préfère ce côté plus death qu’ils ont su apporter au morceau et bien sûr le jeu des voix. Le titre qui suit la reprise : "Never Look Back" et "Where Are You Now" sont bien plus death contrairement aux autres titres rencontrés jusqu’à présent dans l’opus. Toujours cette même structure musicale : une musique carrée, des couplets chantés par Gerhard et le refrain pour Matthias Hechler, le guitariste. Ces titres apportent à l’album ce petit côté metal qui à tendance à s’essouffler dans certains titres qui préfèrent arborer un son rock. "Broken Halo", l’éternelle ballade comme on en trouve dans la plupart des albums toutes catégories confondues, cela dit elle n’en est pas moins appréciable. Elle détend l’atmosphère et trouve parfaitement sa place dans l’opus. Et puis ça nous donne l’occasion de continuer d’admirer la superbe voix de Matthias Hechler. Cette magnifique voix indescriptible capable de faire fondre sur place la moindre fille, même nos bons vieux métalleux avouent la beauté de sa voix. De plus ce titre possède un petit côté rock qui n’est pas déplaisant du tout. "A Story About" et "No One Knows" défient la chronique. Ce sont des titres originaux, on appréciera les accords de gratte et ceux du clavier au début, milieu et fin du morceau "A Story About" et la voix aigue de Gerhard dans le refrain de "No One Knows". Mais le plus étonnant dans ces titres reste l’absence de la voix du guitariste. Le chanteur est seul possesseur des chansons ce qui n’est pas pour nous déplaire. Un petit retour aux sources et aux premiers albums qui présentaient des titres similaires. Et enfin le dernier titre "Auf Der Flucht", bien qu’il soit chanté en allemand il garde tout de même une très jolie musicalité. Le clavier est mis en avant tout au long du morceau. Il est très mélodique et conclu d’une bien belle façon cet album avec tout de même le regret que le CD soit déjà fini. On en redemande.

Pour résumer : un clavier toujours très présent. Des chansons plus ou moins acoustiques. Sans oublier l’éternelle ballade. Bon il est clair que pour les amateurs de metal extrême, ils vont sans doute trouver cet album voire même le groupe trop fade à leur goût. Mais rien de mieux pour se détendre. Un petit death symphonique doit se trouver dans toutes les discographies de métalleux qui se respectent. Et puis cet album touche à tout. De la ballade rock au morceau bien death sans oublier le titre légèrement electro avec mis en avant du clavier de Katrin Goger. Le groupe est présent sur les scènes metal depuis déjà de nombreuses années mais plus les années passent plus ils nous proposent une musique au top de sa forme. Je suis une grande fan de Crematory et de leur musique et très loin d’être déçue par cet opus que je ne me lasse pas d’écouter. Cet album possède tout le charme de Crematory. Il ne devrait pas déplaire aux fans du groupe. Et peut même compter sur de nouveaux admirateurs. Parce que ça vaut vraiment le coup d’œil, enfin il est plus exact de dire le coup d’oreille. Sortie prévue en Février 2010, n’hésitez pas !


Liz
Janvier 2010
Note : 18/20

Demandez la nouveauté. Le Crematory nouveau est arrivé ! Il fut un temps où fan de ces mélanges j'ai vraiment vénéré Crematory, bon toutes proportions gardées bien sûr mais j'ai été très fan ! Le dernier effort du groupe, que l'on ne présente plus, est du bon Crematory des familles : beaucoup de gras, réhaussé par des synthés et ambiance et un chant très profond dans une veine d'un Cryptopsy. Tantôt chanté tantôt possédé au plus profond de lui même. Crematory possède nombre de scènes, d'albums, d'enregistrements et de fans dans le monde. Leur musique est certes propre, bien recherchée et construite, l'ensemble se fond à merveille, et il n'y a pas de fautes de composition ni de fautes d'ensemble à déplorer. Les ambiances des couplets réhaussés par les synthés et le chant parfaitement placé, et les refrains d'une beauté sans faille ne dénotent pas. Rien à reprocher de ce côté, Crematory fait le boulot, dans une veine entre du thrash lourd et du metal symphonique. Quelques passages et ponts vraiments sympa dans leurs compositions. Quelque chose me manque pourtant, un petit "renouveau", une petite tranche où le groupe pourrait se sublimer et se dire qu'il peut passer encore plus haut. Quelquefois dans certains passages on se dit que c'est du vu et revu, de la méthode toute construite, sans forcément d'inventivité. Dommage. Quelques regrets également sur la production qui manque pour moi un poil de pêche, les guitares bien mais... drôle de sentiment de "pas assez" et la batterie sonne véritablement trop électronique et trop virtuelle. Dommage. Je suis véritablement déçu. Ce CD est bon, mais pour un groupe avec un nom et autant d'expérience j'en attendais plus... Je reste sur ma faim à tous les niveaux. Néammoins, il ravira les fans du groupe je n'en doute pas.


Sam
Janvier 2010
Note : 13/20


Conclusion
L'interview : Markus Jüllich

Le site officiel : www.crematory.de