Le groupe
Biographie :

Conglomérat de Parisiens au pedigree déjà bien chargé en matière de musiques lourdes et sales, Cowards régurgite hardcore de caniveau, sludge / doom insalubre et black nauséeux dans un premier album des plus crus et anxiogènes. A peine six mois d'existence leur auront suffi pour enfanter "Shooting Blanks & Pills", monstruosité à l'atmosphère désespérément urbaine, passerelle entre la crudité cutter-dans-le-coeur d'un Eyehategod ou d'un Kickback et la noirceur majestueuse des Deathspell Omega et autres Thou. Avec des membres / ex-membres de Sickbag, Death Mercedes, Hangman's Chair, Eibon, Glorior Belli, Dacast, Colossus Of Destiny… Un an plus tard, le groupe donne naissance à un nouvel EP "Hoarder", en Septembre 2013. Il faudra ensuite attendre deux années avant de voir arriver "Rise To Infamy" en Février 2015, premier album des Parisiens, mais beaucoup moins pour l'EP suivant, "Still", qui sort en Décembre 2016.

Discographie :

2012 : "Shooting Blanks & Pills" (EP)
2013 : "Hoarder" (EP)
2015 : "Rise To Infamy"
2016 : "Still" (EP)


Les chroniques


"Still"
Note : 17,5/20

Dans la vie il y a les personnes que l’on adore aimer et celles que l’on adore détester. Eh bien, aujourd’hui, les amis j’ai le plaisir de vous présenter le nouvel EP d’un groupe que j’adore détester, Cowards qui nous envoie direct dans la tronche "Still" son nouveau 5 titres qui fait suite au très remarqué "Rise To Infamy". Cet EP voit le jour avec le partenariat et le soutien de Throatruiner Records pour l’édition vinyl limitée et Deadlight Entertainment pour l’édition CD tout aussi limitée.

Encore une fois, j’observe que notre scène est décidément très riche musicalement mais pour un mec, un fan, comme moi, voir un groupe français sortir sa zic chez des labels de chez nous, je trouve ça super cool d’autant que ne vous inquiétez pas, avec "Still" vous avez et aurez toujours droit à du Cowards pur jus : c’est dark, c’est sombre, pour résumer, du Cowards tout simplement… Avec "Still", même si cela reste un EP, Cowards est fidèle à son univers fait de noir et de gris mais est (et reste) surtout fidèle à son sludge / hardcore / black metal si identifiable. En 6 ans de carrière, les titis parisiens réalisent leur petit bout de chemin, roulent leur bosse, écrivent la musique qu’ils sentent. Bref, "Still" en 5 titres et à peine un peu plus de 19 minutes nous enfonce la tête dans le seau. Chez les "lâches", on ne tord pas des fesses pour s’apercevoir que la route est droite, on ne se sert pas de fioritures, on ne fait pas dans le chichi-pompon, c’est une certitude, d’autant que J.H, C.L, G.T, T.A et enfin A.L comme ils le disent si bien, je cite : "tirent en nous leur(s) influence(s)", c’est pour cela qu’à l’écoute de la musique de Cowards on ressent un certain malaise, un certain mal être en nous.

Si vous ne connaissez pas encore la musique, le monde, l’univers de Cowards, je vous invite à vous rendre sur le Bandcamp du groupe où vous pourrez écouter un échantillon de ce qu’est Cowards, et si ça vous plaît (car aimer la musique, c’est la soutenir, ne l’oublier pas) vous pourrez les soutenir également via leur shop ou via Deadlight, ou encore via Throatruiner, bref vous voyez, vous avez le choix ! Mais bon, rien n’est assez pour une formation fer de lance d’un style où l’agressivité, la violence (un peu à l’image de notre société) sont omniprésents. Au final, ça donne un EP intéressant avec des titres forts où Cowards s’éclate ("Still", "Let Go") à nous malaxer le cerveau et surtout à nous offrir une reprise de The Police ("Every Breath You Take") en "You Belong To Me", ou un titre de The Horrorist, "One Night In NYC", devenu "On Night In Any City", le tout dans la pure tradition Cowardienne…

En résumé, je dirais qu’encore une fois Cowards bourre  une de ses productions d’ambiances malsaines et sombres et nous renvoie littéralement dans nos derniers retranchements. Le tout parfaitement illustré par le travail graphique de Camille Blachemain et une "signature"  Francis Caste du Studio Sainte Marthe… J’observe une fois de plus qu’un groupe français a le don d’élever notre savoir-faire musical au pinacle de ce qui se fait de meilleur. Le mélange des genres n’ôte en rien en la qualité de composition, d’écriture et d’ambiances. Malgré le fait que "Still" soit un EP (3 titres originaux et 2 reprises), c’est amplement suffisant pour observer (et c’est une confirmation à ce niveau) que le combo parisien possède inexorablement un énorme potentiel… Vivement la suite !


Vince
Mars 2017




"Rise To Infamy"
Note : 15/20

Avec un artwork une nouvelle fois sombre et dénué de couleurs on peut définitivement dire que Cowards est fâché avec l’arc en ciel. A croire que le soleil ne vient jamais éclaircir le ciel humide et grisâtre des Parisiens.

Si l’aspect général de l’album reste noir, leur musique également puisque rien n’a changé ou presque. On retrouve Cowards dans son élément naturel à savoir un hardcore noir et dur comme une côte de boeuf qu’on aurait oublié sur le feu toute la nuit à cause des litres de whisky qu’on n'aura pas oublié de boire par contre. L’album s’embrase avec "Shame Along Shame" avec un morceau aussi douloureux qu’une couille coincée dans une fermeture éclair. Le son est bon, fidèle à ce que nous a proposé le groupe, c’est-à-dire sans grosse évolution (un brin plus profond et plus puissant peut-être ?). Ceci étant, quand on connaît le style des Parisiens, rien ne sert de vouloir faire dans le limpide, le lisse et le trop propre puisque le groupe lui-même s’inscrit dans une démarche diamétralement opposée.

Hardcore oui, mais pas seulement avec une haleine de sludge et des relents de black qui permettent au groupe de rester continuellement dans un contexte de violence extrême de la première à la dernière seconde, alternant riffs plombés et rythmiques de dégénérés (décérébrés ?). Si l’album est loin d’être ennuyeux, il reste un peu redondant avec l’effort précédent. Même son, même ambiance, mêmes structures. Il n’y a aucune surprise et c’est bien là le gros point noir de cet opus. Ceci étant, il n’en demeure pas moins quelques morceaux intéressants à l’image de "Frustration (Is My Girl)", "Birth Of The Sadistic Son" et des ambiances musicales davantage nuancées sur "Beyond My Hands", "Wish For Infamy" et "Bend The Knee" par exemple.

Avec "Rise To Infamy", Cowards ne déçoit pas et nous pond ce à quoi ils nous ont habitués sur ses deux premiers efforts. Evidemment, ça évite les mauvaises surprises mais c’est précisément ce qu’il manque, un peu de surprise, aussi petite soit-elle. N’empêche que ça reste un album efficace et un véritable exutoire qui fera le bonheur de ceux qui ont passé une sale journée ou qui, au contraire, se sentent un peu trop à l’étroit dans leur costume trois pièces.


Kévin
Janvier 2015




"Hoarder"
Note : 16/20

Sombre, blanc, noir, surtout noir, dans tous les sens du terme, l’artwork de ce "Hoarder" proposé par Cowards donne envie de s’encrasser les oreilles, de se plonger la tête dans un univers dégoulinant, brutal, oppressant.

Cowards plombe l’ambiance d’emblée avec "Old City". Le son remplit l’espace, épais et y distille une lourdeur puissante et écrasante. Dans le genre malsain, on est bien tombé. Musicalement (et même vocalement parfois) on ressent un peu le même mal-être que celui causé par le dernier Kickback et "Smell Of An Addict" nous confirme un peu cette première impression. Pour autant, Cowards reste doté d’une forte personnalité, demandant parfois une certaine attention pour saisir toute la teneur du propos. Le monde dans lequel on est jeté pue le désordre, relève du chaotique et le groupe y va crescendo en poursuivant avec "Fork Out". Le groupe ne desserre pas la mâchoire et nous inflige sans relâche un hardcore déviant vers le sludge et le black. La production soutient très bien l’univers du groupe et sait mettre en relief ce qui est important à chaque moment comme ces sonorités de basse sur "Where Lies The Anchor". Jusqu’ici assez constant dans sa démarche, le groupe décide de nous surprendre avec une reprise de 16 Horsepower ("Blessed Persistence") pour boucler cet album. Je vous conseille vivement (si vous ne connaissez pas déjà) d’aller écouter la version originale du titre afin de constater avec quel brio Cowards se l’est approprié. Déjà sombre, le morceau prend une dimension encore plus déroutante et on ne peut qu’admirer le travail fourni.

"Hoarder" fait partie de ces albums qui scotchent l’auditeur pour ne le relâcher qu’à la fin de l’effort. La galette jouit en plus de l’atout EP qui lui évite de s’essouffler avant la fin. Il n’y a pas lieu à débat, la promesse faite par l’artwork est tenue. J’imagine très bien le mur de son qui doit nous souffler la tronche en arrière en live. En attendant qu’ils passent près de chez vous, profitez de ce très bon EP pour vous rassasier.


Kévin
Octobre 2013




"Shooting Blanks & Pills"
Note : 18/20

S’apprêter à découvrir une nouvelle sortie du label Throatruiner Records c’est comme ôter la pellicule d’aluminium d’un pot de Nutella, c’est toujours le même plaisir et on n'est jamais déçu. Cowards en est une preuve de plus avec son post-hardcore cradingue et usant qui rentre directement dans la ligne directrice des autres groupes du label. "Hoarse From The Get Go" ouvre le bal  avec 30 petites secondes d’un quasi silence avant de lancer la première grenade.

Le groupe déverse instantanément une haine magistralement violente dans les cages à miel qui s’apprêtent à couler pendant près de 40 minutes. Le groupe enchaine avec "Last Card" où la basse ronronne comme un chat obèse sur un tempo plus lent aux relents de doom et de sludge. La voix, extrêmement agressive vient saupoudrer tout ça pour former un tas d’immondices admirable. Dommage que le morceau paraisse coupé trop tôt. Presque paisiblement on repart sur "Scarce", avec cette sale impression qu’il se trame quelque chose de malsain. Lourd, le morceau parait effleurer du bout des cordes la crème du nauséabond, avec toujours ces grattes aux riffs taillés au burin, à la basse qui gronde, à la batterie qui martèle comme pour soulever les poussières, sans oublier le groove énorme formé par cette mixture à la fois savoureuse et indigeste. Dans un autre style, plus rapide mais pour un résultat similaire nous avons "Vices & Hate", c’est bon, c’est bon et c’est encore bon. Une énergie sale, explosive, putride, électrique, une ambiance chaotique où l’amour a disparu depuis bien longtemps. Tout ce qu’on aime quoi ! T’en veux encore ? Mais t’es débile ?! Eh bien bouffe "Arrogant, Unseen", un bâton de TNT qui te pète à la gueule ! Trois minutes d’un hardcore sulfureux. Prépare ta petite brosse et ta petite pe-pelle tes dents sont par terre ! Ce malsain voyage prend fin avec "Grand Failure", les mêmes ingrédients avec du larsen et une petite touche noise en plus.

Respire un grand coup, c’est fini. Le monde est dégueulasse, nous sommes dégueulasses, tout est dégueulasse et cet album est une peinture de tout ce qui se fait de plus malsain et détestable. Je retrouve personnellement les sensations ressenties lors de la découverte du très bon "Et Le Diable Rit Avec Nous", le dernier Kickback. Se faire réveiller par Cowards c’est comme se faire réveiller à coups de pelle : ça pique, ça brûle, ça pince, ça cogne bref c’est douloureux. L’avantage c’est qu’après ça, dans le reste de la journée, tout fini par paraître beau et merveilleux.


Kévin
Septembre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.cowards.fr