Le groupe
Biographie :

Après huit ans d’extrêmisme en commun, le temps de la création était arrivé. Durant la première lune de l’an 2008, DaN (guitare) et DiM (chant) ont formé le noyau de ce que l’on appelle aujourd’hui Corpus Diavolis. Le but est de satisfaire votre faim de distorsion perverse, occulte et orgiaque de l'espace temps à travers le metal extrême, d'atteindre ces vibrations de l'âme qui nous rapprochent d'un état d'existence supérieur, de donner et de recevoir, d'être UN avec la chair suprême. Le batteur aD et l'invocatrice de basses fréquences Olivia se joignent pour compléter l’étoile à cinq branches, prêts à vomir la haine sur terre, pêts à laver la fosse morale de cet aveugle masse d'esclaves – humanité. Anno 2011, IX rejoint la horde derrière la batterie, sataniste dévoué et machine à blaster. Anno 2012, Corpus Diavolis enregistre son deuxème album au Daemonicreation Studio, prévu pour le début 2013. "Atra Lumen" sort en Avril 2017 chez Aeternitas Tenebrarum Musicae Fundamentum. En 2021, c'est Kosm (guitare) qui rejoint Corpus Diavolis. "Apocatastase" sort en Novembre 2021 chez Les Acteurs De L'Ombre Productions. En 2022, Kericoff remplace Kosm et le batteur originel fait son retour. "Elixiria Ekstasis" sort en Mars 2024.

Discographie :

2009 : "Nightsky Orgia" (EP)
2010 : "Revolucia"
2013 : "Entheogenesis"
2017 : "Atra Lumen"
2021 : "Apocatastase"
2024 : "Elixiria Ekstasis"


Les chroniques


"Elixiria Ekstasis"
Note : 16/20

Corpus Diavolis n’a jamais abandonné le blasphème. Un peu plus de deux ans après la sortie de son quatrième album, le groupe composé de Daemonicreator (chant / claviers), Analyser (guitare), Funeral (basse), King Had (batterie) et Martial (choeurs) collabore à nouveau avec Les Acteurs De l'Ombre Productions pour la sortie d’"Elixiria Ekstasis", sa cinquième production. L’album a une fois de plus été enregistré et mixé par George Emanuel (Lucifer’s Child, ex-Necromantia, ex-Rotting Christ) et illustré par Khaos Diktator Design (vocaliste de Gorgoroth). IX (batterie) et Kericoff (guitare) rejoignent les musiciens sur scène.

L’album débute par "His Wine Be Death", une première composition qui débute par des choeurs et une mélodie inquiétante avant de laisser les grognements obscurs s’imposer sur une rythmique impie saccadée. Les leads perçants ajoutent une touche mystérieuse au blast constant, créant également un contraste avec le final où la chorale intervient pour nous accompagner jusqu’à "Key To Luciferian Joy", le titre suivant, où les influences old school poussées à l’extrême nous rappellent sans mal l’une des légendes norvégiennes du style, y compris au niveau des voix occultes. Le torrent de noirceur s’apaise légèrement avant de laisser place à "Carnal Hymnody" et à ses tonalités ritualistiques planantes qui deviennent plus aiguës avant de se transformer en véritable avalanche de fureur que chaque musicien renforce avec son instrument et sa propre haine avant de s’ancrer dans la froideur sur "Cyclopean Adoration", l’un des deux plus longs morceaux. Le son y est véritablement imposant, nous entourant sans mal de son atmosphère éthérée ponctuée d’interventions vocales qui troublent à peine la procession lancinante mais relativement mélodieuse qui finira même par nous bercer avant de ralentir imperceptiblement et de s’évaporer.

"Vessel Of Abysmal Luxury" prend la suite avec une approche beaucoup plus agressive où blast et riffs imposant rencontrent des vociférations malsaines pendant que quelques éléments rendent les rares parties plus douces assez inquiétantes. Le titre s’enfonce toujours plus dans les ténèbres jusqu’à ses derniers instants, qui seront suivis par l’éruption de "The Golden Chamber" qui place d’abord une vague de fureur avant de revenir aux éléments les plus sinistres, puis de combiner les deux pour une expérience étrangement enivrante. L’atmosphère change à nouveau avec "Menstruum Congressus" qui replace les éléments dérangeants de la messe noire avant de se laisser parfois envahir par la violence, créant une véritable cassure entre les deux univers. "Enfleshed In Silence" nous offre le court instant de répit dont nous avions besoin grâce à un interlude de voix oniriques, puis l’album atteint "Chalice Of Fornication", la dernière composition, qui nous enveloppe dans dix minutes de profanation éthérée, de dissonance ténébreuse et de chants hérétiques que les vocalistes développent pour finalement invoquer un final imposant.

Corpus Diavolis continue de tracer son chemin entre satanisme et riffs old school tranchants. Son approche du black metal fait d’"Elixiria Ekstasis" une véritable cérémonie en l’honneur des forces obscures très dense, qui plaira sans mal à son public.


Matthieu
Mars 2024




"Apocatastase"
Note : 15/20

Après une signature chez Les Acteurs De L'Ombre, les Marseillais de Corpus Diavolis sont de retour avec leur quatrième album "Apocatastase" et nous remettent une petite louchée de black / death occulte. Si la violence a voix au chapitre, les plus bourrins peuvent déjà fuir quand même puisque le propos du groupe ne se trouve pas là.

Un groupe qui a d'ailleurs emprunté plusieurs chemins différents depuis ses débuts avec d'abord le black metal pur et dur proche de la scène nordique avec "Revolucia" qui se montrait d'ailleurs assez brutal, puis avec l'intrusion de sonorités plus occultes sur "Entheogenesis" et enfin avec l'ajout assez important de passages mid-tempo sur "Atra Lumen" qui laissait ressortir la puissance et la lourdeur du death. Nous arrivons donc à "Apocatastase" qui fait une synthèse de tout ça et remet un peu plus de violence et de blasts que sur le précédent album tout en gardant évidemment ce visage occulte et les riffs lourds et puissants. On se retrouve donc avec un black / death plus équilibré, plus vivant que sur "Atra Lumen" et les ambiances n'en sont que plus riches. Le morceau-titre qui démarre l'album en installe une bien cauchemardesque par moments d'ailleurs et dose intelligemment les passages lourds et glauques et les gros blasts qui tachent. Pas loin de dix minutes au compteur et déjà des airs de rituel qui vont s'étaler sur tout l'album et produire un climat occulte très marqué et assez réussi qui permet à Corpus Diavolis de développer une patte intéressante. Les groupes de ce genre sont de plus en plus nombreux ces dernières années et certaines influences communes avec d'autres représentants de la scène pourront être trouvées. Cependant, "Apocatastase" est suffisamment bien fourni en ambiances et suffisamment bien construit pour toucher au but. Si "Atra Lumen" pouvait parfois donner envie d'accélérer la cadence, le groupe balance ici assez de passages agressifs pour contrer cette pesanteur qui pouvait parfois s'installer.

On se retrouve donc avec un album plus dynamique malgré des morceaux tout aussi longs si ce n'est plus, on a quand même quarante-cinq minutes de musique pour seulement six morceaux. Corpus Diavolis n'a donc pas changé son fusil d'épaule mais a mieux équilibré et ajusté ses différentes facettes pour donner à "Apocatastase" la puissance évocatrice dont il avait besoin. Son black metal n'en devient donc que plus percutant et plus puissant en termes d'ambiances. On retrouve aussi les dissonances classiques dans certains arpèges et qui s'entendent chez la plupart des groupes de black de nos jours, ce qui fait que beaucoup retrouveront vite leurs marques même s'ils découvrent Corpus Diavolis avec ce nouvel album. Pour autant, le groupe a sa patte ne serait-ce qu'avec ces parties aux faux airs de rituels évoquées plus haut avec de gros choeurs en pleine invocation. "The Pillar Of The Snake" est d'ailleurs très efficace avec ses riffs rampants, son ambiance pesante et ce chant proche d'un Attila qui rend le tout encore plus malsain. Les accélérations qui débarquent ensuite n'en sont que plus brutales et le black metal de Corpus Diavolis se fait encore plus dense avec quelques orchestrations qui viennent mettre leur grain de sel. "Apocatastase" ne réinvente pas la roue mais a suffisamment de personnalité pour faire son effet et les morceaux proposent assez de substance pour tenir à la gorge tout au long de ces quarante-cinq minutes. La production assez puissante et relativement claire convient plutôt bien à ce type de black / death puissant, rampant et occulte même si les puristes trouveront tout ça trop propre. De toute façon, je ne suis pas sûr que ces derniers trouvent quoi que ce soit à leur goût chez ce type de groupes qui gardent certes un pied dans la tradition mais qui n'hésitent à poser l'autre en dehors des barrières.

Au final, Corpus Diavolis nous livre avec "Apocatastase" un quatrième album qui synthétise la violence des premiers albums et les affinités occultes des suivants pour tout fondre en un tout puissant, évocateur et doté d'ambiances assez prenantes. C'est suffisamment vivant et équilibré pour tenir la durée et le groupe accélère un peu la cadence par rapport à "Atra Lumen" qui se montrait assez lourd et mid-tempo. Un changement dans la continuité qui ne dépaysera pas les habitués et qui a ce qu'il faut pour convaincre les autres.


Murderworks
Mars 2022




"Atra Lumen"
Note : 11/20

Après un album vraiment pas mal, "Enthe Ogenesis", qui avait fait connaître le groupe marseillais en 2014, on s'attendait à prendre une claque trois ans après avec le nouvel opus "Atra Lumen" mais hélas, c'est loin d'être le cas... En effet, ils nous avaient habitués à un black / death bien couillu et énergique et là, avec ces dix titres que nous découvrons, nous sommes sur une toute autre route. Et cette route se révèle être bien ennuyeuse et mène nulle part. C'est le problème quand on veut changer de style musical, on peut s'y perdre et c'est leur cas.

Sur ce "Atra Lumen", ils se sont essayés à un black metal occulte plus lent et plus dirigé vers les ambiances. Cela aurait pu être une bonne idée car c'est un genre qui plaît de plus en plus mais voilà, encore aurait-il fallu que cette musique soit captivante et à la hauteur des nombreux groupes dans la même mouvance. Or, c'est loin d’être le cas et les morceaux de cet album sont plutôt linéaires et assez vides ("Sick Waters"). A l'image aussi de "Revelations Before Dawn" qui retombe également assez vite.

Quant à l'énergie dont ils faisaient preuve avant, elle s'est totalement envolée et nous nous retrouvons avec de longues minutes où rien ne se passe véritablement, comme en témoignent "Wine Of The Beast", "Flesh To Flesh" et surtout "L'Oeil Unique". Tout est plat et sans saveur et même si quelques titres comme "Thy Glorification" ou "Signs Of End Times" sont un peu plus agréables, ils ne décollent jamais.

La prod' a beau être bonne, il n'y a pas assez de matière, pas assez d'âme, pas assez de musique. La deception est donc grande avec ce "Atra Lumen" qui ne donne rien.


Nymphadora
Mai 2017




"Entheogenesis"
Note : 15/20

Le black metal français est mis à l’honneur avec les Marseillais de Corpus Diavolis. Ils sortent leur deuxième album "Entheogenesis" qui témoigne en 10 titres de leur évolution.

La qualité de cet opus se remarque dès le début avec un titre plutôt original et accrocheur, "Primordial Chaos Reinvoked". Le son et le mix sont tout à fait convenables avec un chant en place, maîtrisé et pas trop mis en avant. On entend beaucoup la basse et c’est plutôt agréable. Plus rapide, "Om" est également plus rentre-dedans avec un jeu plus brutal. Certains riffs assez étranges nous emmènent dans une autre dimension. On enchaîne ensuite avec "Dark Matter Penetration" qui n’est pas un intermède mais un titre à part entière. "Deephtroat Prayer" se révèle plus mélodique à sa façon et les quelques ambiances et riffs orientalisants nous font un peu penser à Melechesh. Toujours dans le même style mais plus rapide, "Изпепеляващото Начало" est mené par la batterie.

Après un intermède lourd et pesant, "Sharp Moon Devils Horns" varie entre des passages ésotériques et d’autres bien plus violents. "Executors Of God" fait ressortir leur côté obscur et glauque avec une musique lente et avec de bonnes ambiances, la deuxième partie du morceau reste malsaine avec plus de vitesse. Théâtral et rentre-dedans, "Mighty Satan Rise" fait son petit effet. Ensuite, un peu trop linéaire parfois, "Znakat Na Zvyara" devient plus intéressant vers le milieu. Après "Karma Convulsions" avec une introduction décalée, on finit par "Kosmos". On passe alors un exellent moment, violent et rythmé avec des parties plus posées.

Meme si tout n’est pas parfait, on retient surtout les points positifs : c’est un album accrocheur avec de la personnalité. Cela en fait un groupe qui mérite vraiment de percer.


Nymphadora
Février 2014




"Revolucia"
Note : 11/20

Cet album est un véritable hymne à Satan. Celui-ci nous conte l’occultisme noir par l’interaction de divers démons, la destruction du monde, de sacrifices ainsi que la "renaissance" en tant que fils de Satan. "Revolucia", bien que mal adapté par rapport à son contenu, prône la souffrance, la luxure jusqu’à l’ivresse... Le tout dans une mélancolie certaine. En effet, le titre est prétentieux, comparativement à ce qu’il peut évoquer. On s’attend à un black metal vomissant les vérités du monde pour finir par provoquer le chaos. Au lieu de ça , Corpus Diavolis se recueille dans le monde de l’occulte. A cela s’ajoute une pochette d’album assez quelconque, vide de sens, mis à part le "nous on fait du black metal". Malgré cela, il faut admettre que les riffs sont bons mais peut-être trop répétitifs, ce qui rend la chose monotone. De plus ces riffs sont bien moins transcendants que dans "Nightsky Orgia", le précédent. Dommage pour ces excellentes bases black metal qui ont déjà été entendues et ré-entendues. Par exemple l’un des morceaux reprend quelques bases de "The Face Of Death" d’Enthroned dans "Bestial Hell". Cet album manque de quelque chose, comme une pause, un riff en clair à l’instar du death, pour reprendre de plus belle et ainsi relancer la brutalité, dont Corpus Diavolis sont si fiers. Excepté dans certains morceaux où cela donne plus de mélancolie que du brutal. Les solos sont acceptables dans la mesure où ils créent de la profondeur. La voix, comme à son habitude, est à point, sanguinaire et sombre. La batterie est trop en retrait, pas suffisamment mise en valeur ! le blast c’est important ! La bande son façon Gloomy Grimm est intéressante. La basse se fait inexistante. Un morceau en particulier a retenu mon attention "The Year Is One", car il est surprenant par sa bestialité, la haine qu’il dégage et une forte expression. Celui-ci exprime une émotion très puissante. Pour conclure "Revolucia" est beaucoup moins expressif que "Nightsky Orgia". Ce précédent album était plus fort, plus riches de haine et de colère, soit beaucoup moins monotone que ce dernier. Même si "Revolucia" a l’avantage d’avoir une vraie cohérence entre chaque morceau et que Corpus Diavolis a su garder un esprit malsain, avec de sombres paroles. Dommage, la mélancolie est plus présente que le brutal, ce qui faisait pourtant leur force.


Karonembourg
Juin 2010




"Nightsky Orgia"
Note : 16/20

Corpus Diavolis se présente comme un groupe de black metal de toute évidence, prônant le satanisme (Satan est cité dans quasiment tous les morceaux) et l’alcool (vu dans une interview). Un logo et une pochette d’album simples mais efficaces sans aucun doute. Si on devait décrire ce groupe en un mot ce serait "brutal". Il y a une très bonne recherche de riffs qui les rendent entraînants. Corpus Diavolis possède de bonnes références black metal, avec un très léger clin d’œil à Morbid Angel. On constate une grande partie avec beaucoup de blast, ceci dit avec de la technique qui se veut complexe. Quelques intonations black / death également. Une voix à mi-chemin entre Enthroned et Mayhem. Pourtant, malgré tant de brutalité, violence, blast, etc... il y a une réelle recherche musicale. Simple et sans prétention et pourtant tant d’émotions transmises, des riffs audibles ce qui sous-entend un très bon enregistrement. Leurs esprits sont torturés et malsains. Une remarque au passage, le groupe utilise beaucoup de "Satan / Satanas" et la voix est trop métallique par moments. Le véritable hic vient du fait qu’il n’y a aucune cohérence entre les morceaux. En effet chaque intro est différente pour chacun des morceaux. De plus ces derniers sont tous différents et dans le désordre. Il n’y a pas de lien. Pourtant, chaque morceau est excellent en soi, c’est à reconnaître ! Malgré un alcoolisme certain du groupe, ils sont assez raisonnés pour pouvoir produire un son aussi transcendant, musicalement parlant. Les Marseillais défient les plus grands dans le domaine du black metal. Les Français chercheraient-ils à concurrencer la scène Nordique ?


Karonembourg
Novembre 2009


Conclusion
Le site officiel : www.corpusdiavolis.com