Le groupe
Biographie :

Le collectif masqué suisse Convulsif, initié par le bassiste Loïc Grobéty, ne rentre dans aucune catégorie musicale existante, sa musique ultra complexe et agressive est basée sur une utilisation profuse de violon strident, de basse ronflante et de blasts énervés. Convulsif c'est Jamasp Jhabvala (violon / electro), Christian Müller (clarinette-basse / electro), Loïc Grobéty (basse) et Maxime Hänsenberger (batterie).

Discographie :

2011 : "I"
2013 : "II"
2015 : "III"
2016 : "IV"
2020 : "Extinct"


Les chroniques


"Extinct"
Note : 19/20

Aujourd'hui, ce n'est pas de la musique que je vais chroniquer, mais un projet, un concept, quelque chose de totalement différent, qui évolue dans un autre monde. Convulsif a vu le jour en Suisse, aux alentours de 2015, et depuis, ils ne cessent de proposer un son vraiment à part, teinté de noise, de rock, de jazz... Ou de grindcore. Ils offrent quelque chose de brutal et tellement sombre, mais aussi parfois aussi "simple et organique, un peu comme Nirvana", pour citer Loïc Grobéty, membre fondateur du groupe. La particularité la plus notable de cette formation réside sans doute dans le fait qu'il n'y a pas de guitare, ce qui renforce encore l'intérêt que l'on peut leur porter. On notera d'ailleurs la présence d'un violon et d'une clarinette basse.

Ce nouvel album prend sa source dans une tournée réalisée à Cuba en 2018, durant laquelle le groupe cherchait à effectuer des lives différents à chaque fois, avec des morceaux dont l'ordre variait chaque soir et une importante part laissée à l'improvisation. Il ne faudrait pas croire pour autant que leur musique est réservée au live, bien au contraire, puisque même dans votre canapé ou votre voiture, "Extinct" saura vous emmener dans une autre galaxie.

L'aventure débute avec les sept minutes de "Buried Between One", morceau lent et qui accorde une place prépondérante aux percussions et à la basse. Un côté industriel et malsain ressort de cette piste, de quoi nous envoûter dès les premières minutes de ce nouvel opus. Les douze minutes de "Five Days Of Open Bones" demeurent plus étranges, plus "Tooliennes", avec un final qui s'oriente carrément vers une sorte de grindcore psychédélique venu d'une autre planète. "Surround The Arms Of Revolution" fait ressortir le côté jazzy-groovy-funky du groupe, avec quelques notes empruntées à la musique classique, version XXIè siècle. On termine (déjà ?) sur "Feed My Spirit Side By Side", plus metal, peut-être plus simpliste aussi, mais avec une instru' qui terminera de convaincre les plus difficiles.

Vous pensez donc que je vous ai tout révélé ? Non, loin de là, c'est tout simplement impossible. Cet album réserve tellement de surprises, de sonorités bizarres indescriptibles, d'effets électroniques extraterrestres, on a parfois du mal à comprendre ce qui se passe, tellement ça peut sonner nouveau pour des oreilles peu habituées aux nouveautés (j'avais eu cette même sensation avec un autre groupe Suisse que je vous recommande fortement aussi : Meltdown). Alors, amis blasés de la routine du metal et du quotidien, si vous avez envie de découvrir quelque chose qui sort des sentiers battus, foncez vous régaler avec Convulsif.


Grouge
Novembre 2020




"IV"
Note : 16/20

Je me souviens de ce moment où j'ai été sollicité via ma boîte mail par un, je suppose, charmant jeune homme, pour chroniquer son album de "doom, drone, rock, ambiant". Je ne sais plus pourquoi? j'avais la gueule de bois, mais celle-ci me rendait de mauvaise humeur. Toutefois, détestant répondre aux mails tardivement, je me suis forcé à écouter ce que proposait Convulsif, en mettant (pour une fois), mes préjugés de côté. Là, juste waouw quoi ! "Bordel c'est quoi ce truc de niqué d'la tête ?!", me dis-je. Une mise en scène au top, des masques, j'avais l'impression d'assister à un spectacle bien plus qu'à un simple concert.

Bref, voici donc Convulsif, qui après son "III" sorti en Mars 2015 chez Get A Life Records et une tournée en Europe, accouche d'un quatrième bébé tout aussi perché. Ce concept bizarre réside notamment dans le fait que leur rock (au sens large) est produit, entre autres, à l'aide d'une clarinette et d'un violon ! Autant dire que rien que cette originalité, ça m'a mis sur le cul. Le résultat se veut avant tout super dark, l'ambiance est vraiment sombre mais ultra attirante, obsédante, on se noie dans cette atmosphère parfaitement prenante et envoutante.

Pourtant, n'allez pas croire un seul instant que Convulsif ne fait QUE de l'ambiant, loin de là. D'ailleurs, ça m'aurait bien fait chier si ça avait été le cas. Au contraire, faire de l'ambiant pour mieux nous surprendre avec du bourrin, voilà où repose tout l'art de Convulsif. Ainsi, après le morceau très déstructuré "Solemn Creatures", on trouve ce qui constitue sans doute pour moi la meilleure piste : "When The Day Breaks", qui navigue entre grind et noise, un délice.

Avec 8 pistes qui s'étendent de 20 secondes à plus de 8 minutes, Convulsif offre vraiment de quoi se faire plaisir sur le plan auditif, même si personnellement j'ai été peu séduit par "Reason Of Sleep", un peu trop calme, longue et répétitive à mon goût. Néanmoins, bien plus qu'un simple album, Convulsif nous permet de découvrir un monde à part, que j'ai déjà hâte de sublimer lors d'un concert prochain.


Grouge
Avril 2016


Conclusion
Le site officiel : www.convulsif.ch