Le groupe
Biographie :

Converge est un groupe de punk hardcore américain, originaire de Boston, dans le Massachusetts. L'album qui propulse Converge au premier plan de la scène punk hardcore internationale est "Jane Doe" (2002). Chaque membre du groupe joue dans d'autres formations : Jacob Bannon avec son projet solo Dear Lover, Kurt Ballou qui exerce ses talents de producteur au sein de son Godcity Studio, Nate Newton avec le groupe stoner hardcore Doomriders ainsi que le groupe de post-hardcore Old Man Gloom, et enfin le batteur Ben Koller qui officie au sein de Cave In, All Pigs Must Die et plus récemment dans Mutoid Man. Les deux groupes (Cave In et Converge) ont d'ailleurs un projet commun, Verge-In, réunissant des membres des deux formations.

Discographie :

1994 : "Halo In A Haystack"
1995 : "Caring And Killing"
1996 : "Petitioning The Empty Sky"
1998 : "When Forever Comes Crashing"
2002 : "Jane Doe"
2003 : "Unloved & Weeded Out"
2004 : "You Fail Me"
2006 : "No Neroes"
2009 : "Axe To Fall"
2012 : "All We Love We Leave Behind"
2017 : "The Dusk In Us"


Les chroniques


"The Dusk In Us"
Note : 15/20

Drôle de phénomène que celui de Converge. Ce nom incontournable de la scène metal américaine est passé par tellement de phases différentes, tellement d’irrégularités, que j’ai arrêté de les suivre il y a bien des années. J’avais pourtant pris ma claque quand j’avais découvert un de leurs clips par hasard à la télé, et l’album qui sortait à cette époque (aux alentours de 2003) m’avait amplement contenté. Aujourd’hui, entre screamo et hardcore, Converge peine toujours à trancher la pomme en deux (c’est pas comme ça qu’on dit ?), mais le résultat possède toujours ce petit quelque chose qui fait que, loin des étiquettes, on aime et basta.

L’album s’ouvre sur un morceau tout ce qu’il y a de plus classique, un genre de hardcore très mélodique dont la voix risque de surprendre un peu, ou même décevoir. Le chant est un peu trop saccadé mais cela s’améliore vite par la suite, dans un style toutefois plus néo, avant de terminer sur du screamo pur et dur. "Eye Of The Quarrel" est très différente, plus proche du fast punk (ça me fait penser aux Lillois de Jodie Faster), mais toujours en conservant une instru' assez mélodique, voire carrément technique, avec un petit solo sympa. Le chant est ici plus torturé, plus crust, et l’ensemble sonne plus old school également. "Under Duress" est plus lente, mais on reconnaît assez facilement le style Converge, violent, parfois breaké, mais qui reste assez sombre. D’ailleurs, ce nouvel opus regorge d’instants plutôt dark, comme en témoigne le très bon titre éponyme. En effet, "The Dusk In Us" est une piste très calme, à la frontière entre Paradise Lost et A Perfect Circle (bon ok, pas facile d’imaginer ça, je le conçois), et dont l’ambiance pesante ne m’a pas du tout choqué, bien au contraire.

Du côté des points négatifs, il n’y a pas grand-chose à signaler, si ce n’est, peut-être, une trop grande variété. Oui oui, je mets bien cela dans la case "dommage" car l’album part un peu trop dans tous les sens à mon goût. Je suis bien conscient que cette non-linéarité plaira à tout le monde, mais concrètement, c’est parfois chiant de se dire "Bordel, ce morceau est ouf" (genre pour "Wildlife") et l’instant d’après, être en mode "Allez, là, c’est mou" (avec la piste suivante, "Murk & Marrow", qui semble ne jamais décoller). C’est un peu comme de passer de The Exploited à Foo Fighters (bon ok, c’est méchant). Finalement, Converge nous offre quelque chose d’abouti, avec une nouvelle évolution qui n’aura aucun mal à convaincre les fans de screamo, de HxC ou même de néo. Toutefois, attention à ne pas taper trop large, sinon, on risquerait de se casser la gueule un jour ou l’autre…


Grouge
Novembre 2017




"In The Wind"
Note : 18,5/20

Quand tu reçois un album de Converge pour une chronique, c’est un peu une recompense. Converge, pour ceux qui ne le savent pas encore, c’est LA référence hardcore… chaotique pour certains (dont le groupe), punk pour d’autres. Inclassable musicalement, Converge ravage tout sur son passage, que cela soit sur CD ou en live, où le mot chaos pour définir leurs prestations n’est que faible comparé à ce que le groupe balance véritablement comme énergie et puissance destructrice sur scène. Ici, le groupe revient avec une galette pleine d’amour. Bien sûr inutile de dire que le groupe est complétement hallucinant dans ses constructions musicales, complétement époustouflant dans le son et meurtrier dans l’ensemble des morceaux en eux-mêmes. Revenons un peu en arrière. Venant de Boston, les mecs tournent depuis 20 ans. Et derrière ? Tout se renouvelle, chacun des nombreux splits ou CDs est une découverte sonore, un saignement auditif jouissif, un appel au chaos libératoire. L’art de ré-inventer la destruction purificatrice.

14 titres de jouissance, excusez du peu, excusez du terme, 14 titres d’une violence sourde, lourde et tenace, 14 titres de batterie schizophrénique, de riffs acérés, d’un chant hystérique de haut de gamme, de riffs décalés et dérangés, un ravage pour le cerveau, une boucherie pour nos entrailles… Que faire ? Le groupe avec plus de 20 ans de carrière derrière lui, peut se permettre et se permet des choses que peu oseraient, les formes traditionnelles n’ont plus libre cours et ne sont plus en vigueur, entre la puissance du hardcore, le côté désobligé du punk et le chaos de riffs déchirants, le tout soutenu par une production complétement folle, parfaite pour le genre. Beaucoup se sont arrachés les boyaux à tenter d’égaler les maîtres du genre, Converge reste LA référence. "Glacial Place" est véritablement le summum dans la destruction mentale et humaine, avec une montée douceureuse, l’entrée d’une basse et d’une batterie martelant comme un cœur au bord de l’agonie, une voix inquiétante derrière, pour ensuite une montée en puissance lente, mécanique et des passages harmonisés et techniques des musiciens dont beaucoup devraient prendre exemple, puis la destruction complète de l’univers lancinant, des couplets et refrains dévastateurs… Hallucinant.

Converge restera à part dans le monde métallique. Une classe au-dessus. Certes sa musique, pas toujours très accessible au plus grand nombre, qualifiée à tort de "bruit" par d’autres, n’est en fait qu’un concentré technique d’une apologie à la destruction. Ou la plongée d’une main ferme dans les entrailles de ton être pour en retirer le cœur avec délectation, le viol auditif et saignant de ton esprit jusqu’à ce que ton être ne soit plus que possédé par une haine sans nom. Chaque morceau s’enchaîne comme une violente claque musicale et auditive, un perçage de tympans chaque fois plus violent… chaque note te perce le cœur d’une multitude de clous. Converge atteint encore un niveau plus élevé, toujours plus élevé, dans la composition, l’enchaînement, la production et la technicité, et ce, malgré les années, les galettes et les différentes collaborations… Tout simplement un des meilleurs CDs que j’ai eu à entendre. N’oubliez pas : "All We Love We Leave Behind".


Sam
Novembre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.convergecult.com